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L’eurodéputé Geremek défie le gouvernement polonais sur la décommunisation
Publie le mercredi 25 avril 2007 par Open-Publishing8 commentaires
Bronislaw Geremek, figure légendaire de l’ancienne opposition anticommuniste en Pologne, a décidé de mettre en jeu son mandat d’eurodéputé pour dénoncer la nouvelle loi de "décommunisation", imposée par la droite au pouvoir à Varsovie.
Professeur d’histoire médiévale, ex-dissident et chef de la diplomatie polonaise de 1997 à 2000, M. Geremek, 75 ans, a refusé de déclarer dans les délais requis s’il avait ou non collaboré avec les anciens services secrets communistes, comme la nouvelle loi polonaise lui en faisait l’obligation.
Elu au parlement européen en 2004 sur les listes de l’Union pour la liberté, un parti réformateur issu du syndicat Solidarité, Bronislaw Geremek a qualifié mercredi la nouvelle loi de "scandale juridique".
"Quand j’ai été candidat il y a trois ans, j’ai rempli toutes les exigences prévues par la loi électorale, y compris celle de remplir une déclaration" de ce type, a-t-il précisé à des journalistes à Strasbourg.
"Exiger de moi que j’en remplisse une à nouveau sous menace de me retirer mon mandat est en contradiction avec l’Etat de droit et méprise la volonté de 121.805 électeurs. C’est en contradiction avec le principe constitutionnel du respect de la dignité humaine", a-t-il estimé.
Le parti conservateur Droit et Justice (PiS) des jumeaux Lech et Jaroslaw Kaczynski, respectivement président et Premier ministre, a lancé cette année une vaste opération, très controversée en Pologne, visant à expurger la vie publique d’anciens collaborateurs des services secrets communistes.
Outre les responsables politiques et magistrats, cette opération vise aussi les professeurs d’universités, directeurs d’écoles, gestionnaires des sociétés d’Etat et journalistes, obligés sous peine de licenciement de déclarer leurs éventuelles collaborations.
Les déclarations doivent être vérifiées par un Institut de la mémoire nationale (IPN) qui gère les dossiers de l’ancienne police politique. Un mensonge est passible d’une exclusion pour dix ans de la vie publique ou professionnelle.
Plusieurs journalistes de renom ainsi que les recteurs des 105 universités polonaises publiques et privées ont dénoncé cette loi et protesté contre "la remise en cause" de l’Etat de droit par les conservateurs au pouvoir.
Saisie à la fois par l’opposition social-démocrate et par l’ombudsman (médiateur) polonais, la Cour constitutionnelle doit se prononcer avant le 15 mai sur la conformité de la nouvelle loi avec la Constitution.
Pour M. Geremek, qui a lancé mercredi "un appel à la retenue et la responsabilité" aux autorités polonaises, la nouvelle loi est une "menace à la liberté d’expression, à celle des médias et à l’autonomie des universités, qui crée une sorte de +ministère de la vérité+" orwellien.
Selon la presse polonaise, il est le seul des 51 eurodéputés polonais à ne pas avoir déposé sa déclaration avant la date limite du 19 avril.
Les responsables des principaux groupes politiques du Parlement européen ont apporté mercredi un large soutien à M. Geremek. "Vous pouvez compter sur l’expression de notre solidarité illimitée", a déclaré le président du groupe socialiste, Martin Schultz.
L’un des fondateurs du syndicat Solidarité et proche conseiller de Lech Walesa, son chef historique, Bronislaw Geremek avait appartenu à un petit noyau d’intellectuels qui prônaient depuis les années 1970 une opposition non-violente au régime totalitaire.
Après le coup de force du général Wojciech Jaruzelski contre Solidarité en 1981, Bronislaw Geremek a été emprisonné pendant plus de deux ans, aux côtés d’une douzaine de responsables du syndicat.
Il est considéré comme l’un des principaux artisans des transformations démocratiques conduisant à la chute du communisme en Europe de l’Est.
Messages
1. L’eurodéputé Geremek défie le gouvernement polonais sur la décommunisation, 26 avril 2007, 02:10
J’en crois pas mes yeux !
Lire sur Bella Ciao un commentaire vantant les mérites du tristement célèbre Geremek, je m’étrangle !
Qu’il joue la modération politicienne face aux pires populistes polonais ( comme ceux qui tentent d’arrêter les machines diaboliques, les engrenages qu’ils ont eux-mêmes même mis au point et en marche) , cela ne justifie pas un tel article dithyrambique sur sa personne.
Aujourd’hui, son grand ami Walesa se recueillait sur la dépouille d’Eltsine avec à ses côtés Bush père, Bill Clinton et Gorbatchev les patrons de l’anticommunisme mondial.
Si vous comptez poursuivre une telle ligne éditoriale, alors demain ouvrez vos colonnes aux terroristes cubains de Miami, aux filles de Boris Eltsine et de Jacques Chirac, à l’écrivain ex-diplomate Federowski, à Cohn-Bendit pour nous parler de l’union sacrée en marche UMP-UDF-PS,......... ! Les judas et les retourneurs de veste ne manquent pas.
Quelle déception de lire ce genre de choses ici.
1. L’eurodéputé Geremek défie le gouvernement polonais sur la décommunisation, 26 avril 2007, 06:07
Bravo Geremek et honte aux staliniens (anonyme) non repentis
CN46400
2. L’eurodéputé Geremek défie le gouvernement polonais sur la décommunisation, 26 avril 2007, 08:15
Au premier commenateur :
Je ne suis ni pour ni contre Geremek mais curieuse de savoir ce qu’il a fait de méprisable. Des faits ! qui nous permettent de comprendre tes anathèmes .
Par ailleurs comme toi je méprise les Bush , les comploteurs de Miami, les neoconsionistes . Geremek a-t-il quelque chose de commun avec ces gens là ?
Merci
3. L’eurodéputé Geremek défie le gouvernement polonais sur la décommunisation, 26 avril 2007, 11:19
ce triste épisode n’est qu’un élément de la cascade réactionnaire dont l’origine se trouve dans la politique anti socialiste du "socialisme réel".
la seule perspective en Pologne comme ailleurs est d’en revenir à une analyse de la lutte des classes et s’y positionner. Et là encore nous rencontrerons l’Union Européenne. Le mouvement ouvrier doit se réconstituer en Pologne ave un ou plusieurs Partis. Y a t il une autre solution ?
4. L’eurodéputé Geremek défie le gouvernement polonais sur la décommunisation, 26 avril 2007, 11:34
Il faut tout lire ici, et démystifier la transition post communiste avec des arguments. GQ
5. L’eurodéputé Geremek défie le gouvernement polonais sur la décommunisation, 26 avril 2007, 11:43
Gérémek, historien remarquable des marginaux de la fin du moyen age, fait partie des intellectuels qui ont structuré l’opposition anticommuniste en Pologne et dans les pays de l’est. C’est un adversaire qui mérite le respect, mais c’est un adversaire quand même, dans la mesure où la fin du socialisme réel à lquelle il a contribué n’a pas apporté un état ouvrier comme ne révait les gauchistes, ni la consommation comme le voulaient les polonais, mis la pauvreté, le cléricalisme, la mafia, la sattelisation aux USA, etc.
Come les "intelligents" de l’ex URSS, les gens comme Gérémek ont plutôt scié la branche sur laquelle ils étaient assis. Il est douteux qu’un intellectuel de valeur puisse avoir de nos jour la moindre influence morale, en Pologne ou ailleurs. GQ
6. L’eurodéputé Geremek défie le gouvernement polonais sur la décommunisation, 26 avril 2007, 12:38
Puisqu’il faut choisir entre les ex nomenclaturistes, produit du "socialisme réel" qui pillent tout ce qu’il voient et Gérémek, je choisi ce dernier.
CN46400
2. L’eurodéputé Geremek défie le gouvernement polonais sur la décommunisation, 28 avril 2007, 01:03
Connaissant le pays et la situation, je fais ma réponse en 4 parties :
* Il faut tout de même savoir que c’est Geremek lui même qui a fait partie de la commission qui a rédigé la loi de lustration. Elle date de 1997, et a été rédigée par un commission de 3 partis (SLD [parti des anciens communistes !!], UP, et UW, ce dernier étant celui de M.Geremek).
Cette loi oblige toute personnalité publique a faire une petite déclaration tous les 5 ans, Geremek l’avait fait en 2002.
Maintenant, il refuse de la signer pour passer comme une victime, mais on connaît la haine de M.Geremek envers le parti PiS, notamment depuis 2001 (année de déchirures au sein de la droite).
* M.Geremek est l’un des auteurs de la "thérapie de choc" (passage du communisme à l’ultra-capitalisme sans passer d’étapes) et il est assez surprenant que Bellaciao fasse son éloge
* A la fin de la seconde guerre mondiale, la France a connu l’épuration. C’était bien plus violent (peloton d’exécutions, femmes rasées...). En Pologne, nombre d’anciens membres du parti stalinien, le PZPR, ont pu facilement d’accaparer les richesses du pays, comme l’ont fait les oligarques en Russie.
Pour moi, cette affaire est un non-évènement, et ressemble à une manipulation (quoiqu’on pense des frères Kaczynski)