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L’idée d’une nationalisation partielle des banques progresse à Washington
Publie le vendredi 10 octobre 2008 par Open-PublishingA en croire le New York Times du 9 octobre, le gouvernement américain songerait désormais à prendre des parts dans le capital de "beaucoup de banques américaines pour essayer de ramener la confiance dans le système financier". En pleine crise des marchés, la solution trouvée par Londres pour sauver son système financier nourrit le débat au pays du laisser-faire. Et le secrétaire au Trésor, Henry Paulson, a livré mercredi quelques réflexions montrant qu’il n’excluait pas une issue qui a déjà fait des émules chez des analystes et au sein du Congrès.
Le plan de stabilisation du système financier, récemment promulgué à l’initiative de M. Paulson, donne au gouvernement la latitude d’une telle initiative. Doté d’une force de frappe de 700 milliards de dollars, sa priorité semblait pourtant, jusqu’ici, d’acheter aux banques une partie des actifs douteux accumulés pendant la dernière "bulle" immobilière. Quand on l’interroge directement sur la possibilité d’une recapitalisation publique des banques américaines, M. Paulson se refuse à "spéculer".
Mais selon le New York Times, la prudence affichée par M. Paulson masquerait des discussions déjà avancées, "le plan américain de recapitalisation est devenu l’une des options préférées en cours de discussion à Washington et à Wall Street", peut-on ainsi lire. Selon le quotidien, citant des responsables gouvernementaux, le Trésor envisage de prendre des parts dans "beaucoup de banques américaines pour essayer de ramener la confiance dans le système financier".
"De nombreux experts sont d’accord qu’une recapitalisation directe des banques américaines serait une façon efficace et moins coûteuse de [remédier au problème] du gel des marchés du crédit", a ainsi déclaré l’influent sénateur américain Charles Schumer. "Aux termes de ce plan, le gouvernement recevrait des parts en échange de l’apport de capitaux ou de liquidités, cela permettrait aux contribuables de bénéficier d’une amélioration potentielle des banques de notre pays", ajoute le numéro trois de la majorité démocrate au Sénat.
Mais déjà des voix s’élèvent contre un tel jugement. Ainsi, celle de l’économiste Peter Morici, enseignant à l’université du Maryland, pour qui une nationalisation de cet ordre servirait surtout à donner de l’argent supplémentaire à des banques qui désormais ont "tout ce qu’il leur faut". Et M. Morici d’affirmer : "On pourrait libérer du financement hypothécaire très vite si on pouvait amener les banques à consolider et distribuer des prêts comme elles le faisaient autrefois", sans recourir à des "produits dérivés complexes".