Accueil > LA CHINE se dote de sa première centrale "BIOÉNERGÉTIQUE" pour produire de (…)

LA CHINE se dote de sa première centrale "BIOÉNERGÉTIQUE" pour produire de l’électricité

Publie le samedi 10 novembre 2007 par Open-Publishing
6 commentaires

de Christophe Magdelaine

Pour la première fois en Chine, une centrale électrique "bioénergétique" vient d’être construite dans la province du Shandong. Une unité de production d’électricité qui permet d’augmenter les revenus des agriculteurs locaux tout en diminuant l’impact de la production d’énergie sur l’environnement.

Radio Chine Internationale nous rapporte qu’il aura fallu un an de travaux pour réaliser la première centrale électrique bioénergétique chinoise. Cette centrale est située dans le district de Shan, une importante région agricole de la province du Shandong où dominent coton, blé et cacahouètes, à l’Est de la Chine, au Sud-Est de Beijing.
La particularité de cette nouvelle centrale électrique est de fournir de l’électricité en utilisant des combustibles renouvelables, issus de la biomasse agricole disponible en grande quantité dans la région. Ainsi, les pailles, les rebuts, les chutes de certaines cultures comme le blé, le coton ou encore le maïs sont exploités pour produire de l’énergie.
C’est pourquoi, après la création de la centrale, les autorités du district ont fait construire huit centres de stockage de paille. Ces huit centres de stockage s’étendent sur une grande superficie et emploient de nombreuses personnes. Celles-ci sont principalement chargées de trier les différentes matières combustibles : pailles, bois, écorces ou autres, apportées par les agriculteurs.

Selon Radio Chine Internationale, "c’est en septembre 2004 que le Comité national du développement et de la réforme a officiellement validé le plan de construction de la première centrale électrique bioénergétique chinoise. Mais une fois le projet lancé, restait à trouver un site susceptible d’accueillir les installations. Comme la future centrale devait principalement utiliser le bois, les ressources en matières premières étaient une des conditions essentielles pour le choix de l’implantation."
En choisissant le district de Shan, la nouvelle centrale est assurée d’être suffisamment approvisionnée en combustibles issus de la biomasse comme en témoigne Zhou Tingying, directeur du service énergie au bureau de l’agriculture du district de Shan : "Dans notre district, il y a 970 000 personnes qui vivent de l’agriculture, sur les 1,17 millions qui y habitent. La superficie des champs labourés est elle d’environ 100 000 hectares, et les surfaces en coton représentent environ 27 000 hectares. Les sources d’énergie pour la bioénergie sont riches."

Le vice-directeur de l’entreprise, Liu Chengjiang, estime que ces combustibles ont permis de satisfaire les besoins en production d’énergie "verte" : "dans notre centrale, on utilise avant tout des pailles de coton, puis des pailles de maïs. On utilise d’ailleurs à peu près autant de pailles de coton que d’écorce en ce moment. En plus, c’est vrai que les chutes, les rebuts de bois et les pailles de coton sont assez nombreux dans les environs du district. Le secteur de la sylviculture est prospère et la qualité des matières premières est suffisamment bonne."
Au niveau de la production électrique, Liu Chengjiang est satisfait puisque "la centrale peut produire 720 000 kilowatt heure d’électricité par jour. Sur les cinq premiers mois de l’année, on a produit 97 millions de kilowatt heure d’électricité."

 Une source de revenu complémentaire pour les agriculteurs

Avant la construction de la centrale, les habitants stockaient ou brûlaient les pailles sans autre utilisation particulière, dorénavant, ces rebuts sont source de revenus puisque ces matières sont utilisées pour produire de l’électricité et permettent aux agriculteurs locaux d’augmenter quelque peu leurs revenus : "au total, on apporte aux agriculteurs locaux entre 40 à 50 millions de yuans de revenu en plus par an, grâce à l’achat de leurs chutes de bois. C’est le chiffre qu’on a réalisé. Nous avons besoin d’environ 200 000 tonnes de matières premières, et le prix par tonne est de 200 yuans à peu près, plus ou moins" a expliqué à Radio Chine Internationale, Liu Guangqiang. Et, 40 millions de yuans représente une somme considérable pour un petit district traditionnellement agricole.
Un secteur plein d’avenir

 Aujourd’hui, les techniques en matière de bioénergie sont encore dans une phase de développement. Ce n’est pas encore vraiment, à proprement parler, un secteur "industriel". La commercialisation des produits en est encore à ses balbutiements et les profits ne sont pas encore très élevés" rapporte Radio Chine Internationale.

Or, les bioénergies sont désormais la quatrième plus grande source d’énergie mondiale après le charbon, le pétrole et le gaz naturel. Les combustibles issus de la biomasse permettent non seulement de doper le développement économique de la région, mais aussi de faire des économies d’énergie et de protéger l’environnement. C’est pourquoi, la bioénergie, a été désignée par le gouvernement chinois comme un des volets importants de son plan de développement durable en matière de ressources énergétiques.

En effet, les combustibles végétaux se substituent aux combustibles fossiles comme le charbon et le gaz et permettent de réduire les émissions de gaz à effet de serre, comme le dioxyde de carbone. De surcroît, pour de nombreuses organisations internationales spécialisées dans l’énergie, la paille est un combustible propre, dont la teneur moyenne en souffre est nettement plus basse que le charbon. Enfin, l’utilisation et la récupération des chutes agricoles a permis de changer les habitudes des agriculteurs qui ne brûlent plus leurs chutes en plein air...

Fier de cette première, "le gouvernement chinois a déjà lancé de nombreuses politiques pour encourager les projets en matière de bioénergie, et promet de soutenir financièrement la création de centrales ou encore la recherche technologique" selon Radio Chine Internationale.

Cette première, louable, ne doit pas cacher que la Chine fait massivement appel au charbon pour produire son électricité avec une économie dont la consommation énergétique explose et tend à rejoindre, par habitant, les niveaux insoutenables des pays occidentaux.

Références : http://french.cri.cn/142/2007/11/05/281@151105.htm

http://www.notre-planete.info/actua...

Messages

  • Instructif, et bien écrit. Il est certain que nos régions pourraient elles promouvoir ces bioénergies, pour les emplois et l’indépendance énergétique, tout au moins en commençant par le chauffage des batiments. La production d’électricité par ces techniques demandent encore a etre améliorées. C’est de toute manière mieux approprié que l’EPR ou autre ITER.

    Skapad

    • Encore une belle invention de nos chers dirigeants. Qu’ils soient chinois ou non, ils ne manquent pas "d’idées". Bien évidemment, il n’y a ni concultation populaire ni consultation de véritables scientifiques.

      Celle invention-là est particulièrement dangereuse. Pourquoi ?

      Parce que TOUTE la biomasse produite par l’agriculture DOIT retourner à la terre sous forme de compost.

      C’est mathématique et logique. Un enfant de CM1 comprendrait cela aisément. Ce que l’on appelle la ’terre", c’est la couche de matières organiques et minérales qui repose sur un substrat rocheux. La terre naturelle, celle que l’on trouve dans les forêts qui n’ont pas été touchées par l’homme, est constituée d’acide humique, d’éléments minéraux inertes et d’éléments minéraux non inertes. Les sels minéraux s’associent à l’acide humique pour former des agrégats. Ce sont ces agrégats qui garantissent la richesse de la terre. Les sels minéraux sont facilement exploitables par les plantes. Ils sont difficilement lessivables. Les racines disposent d’un support sain et aéré.

      Un sol pauvre en acide humique sera aussi pauvre en éléments minéraux et beaucoup moins facilement exploitable par les plantes. Les plantes qui poussent sur les sols abimés par l’homme sont beaucoup moins belles que celles qui poussent sur des sols non abimés. Elles sont sujettes aux maladies et sont chétives. Pour "remédier" à cela l’homme n’a rien trouvé de mieux que d’utiliser les engrais et les pesticides.
      Un sol pauvre en acide humique sera très aisément lessivable. Les engrais apportés par l’homme sont rapidement emportés ailleurs par les eaux d’infiltration.

      Ces sols artificiels sont pauvres en flore et en faune. La flore et la faune naturelle "permettent" d’avoir des sols de qualité. Par exemple, les lombrics accomplissent un formidable travail d’aération.

      C’est un cercle infernal. Si on brûle les déchets organiques, ceux-ci ne retournent pas à la terre. Le sol est "enrichi" artificiellement par l’homme. Obligation d’utiliser des engrais en grandes quantités. Obligation d’utiliser des pesticides en grandes quantités.

      Les fermes qui utilisent du compost et des engrais naturels sont 100% plus productives que les fermes où l’on pratique l’agriculture intensive.

    • Pour remettre un peu de clarté concernant les évolutions concernant les choix de production d’électricité ou d’énergie en général. On appel cela aussi transfert d’énergie !

      Il faut aussi rappeler : un abre ça pousse, la ressource si elle est bien gérée et anticipée peut etre exploitée, ça participe également durant sa croissance a absorber le CO2, par l’intermédiaire de la photo-synthése, la possibilité qu’offre les industries du bois est aussi une des alternatives a produire de l’électricité dans les années a venir. En tout cas cela semble plus réaliste que de croire à des machines infernales aux résultats très incertains.

      Skapad

      .........................................................................

      07/11/2007 : AWP/AFX

      L’AIE s’alarme du bond de la demande énergétique d’ici 2030

      La consommation énergétique devrait bondir de 55% dans le monde d’ici à 2030 sans nouvelles mesures pour la freiner, avec un risque d’’escalade des prix » et des conséquences « alarmantes » sur l’environnement, avertit l’Agence internationale de l’Energie (AIE).

      Le bond de la demande mondiale proviendra à 74% des pays en développement, principalement l’Inde et la Chine, qui deviendra le premier consommateur mondial d’énergie « peu après 2010 », devant les Etats-Unis, projette l’AIE dans son rapport annuel sur les perspectives énergétiques mondiales.

      Les hydrocarbures devraient rester de loin la première source d’énergie, sans qu’une énergie alternative soit en passe de les concurrencer : la demande pétrolière devrait progresser de 37% d’ici à 2030, à 116 millions de barils par jour (mbj) contre 84 mbj en 2006.

      Un tel rythme s’accompagnera d’’une augmentation ininterrompue des émissions de CO2 », qui pourrait entraîner « une hausse de 6 degrés » du climat au-delà de 2030, avec des conséquences « irréversibles » sur l’environnement, a estimé Fatih Birol, directeur des études de l’AIE.

      Autre menace : celle d’une « dépendance accrue » envers les pays producteurs, principalement la Russie et l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).

      Si, en théorie, les réserves mondiales d’énergie sont suffisantes pour faire face à la demande, c’est seulement si les investissements nécessaires pour accroître l’offre sont consentis, précise l’AIE.

      Elle chiffre ceux-ci à 22’000 milliards de dollars, dont 5000 milliards pour le pétrole, afin d’augmenter les capacités de production et d’améliorer l’efficacité énergétique.

      Le rapport souligne que l’Opep prévoit au total 90 projets pour quelque 200 milliards de dollars qui devraient augmenter sa production à 61 mbj en 2030 contre 36 mbj en 2006.

      La part de marché du cartel progresserait alors de 42% aujourd’hui à 52% en 2030, renforçant son influence, alors qu’en comparaison, la production hors Opep devrait augmenter plus modérément.

      Si les investissements prévus sont réalisés, l’AIE projette un baril de brut à 108 dollars en 2030, hypothèse relativement peu alarmiste alors que le baril frôle déjà 100 dollars aujourd’hui, et envisage même un repli à 70 dollars vers 2015.

      Mais sans investissements suffisants, d’ici à 2015, « une crise du côté de l’offre » est possible avec comme corollaire une « escalade des prix » aux « conséquences majeures sur l’économie, particulièrement chez les pays pauvres », souligne M. Birol, qui insiste sur l’urgence de la situation.

      Le charbon est la source d’énergie dont la demande devrait le plus progresser (+73%) d’ici 2030, et sa part devrait représenter 28% de la consommation mondiale à cette échéance. La part du gaz naturel devrait moins progresser et représenter 22% en 2030.

      Dans l’état actuel des choses, l’offre d’énergie nucléaire ne devrait augmenter que faiblement (+0,7% par an) et voir sa part de marché se réduire de 15% actuellement à 11% en 2030, si les politiques visant à sortir du nucléaire en Allemagne, Suède, et Belgique sont poursuivies.

      Mais M. Birol note « un intérêt croissant » pour cette énergie, « propre » du point de vue des émissions de gaz à effet de serre et moyen de réduire la dépendance aux hydrocarbures, avec des projets notamment en Chine et en Inde qui, s’ils sont adoptés, stabiliseraient la part de marché à 15%.

      L’Agence fait valoir qu’en appliquant des politiques encourageant les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique ou développant le nucléaire, la demande mondiale ne progresserait que de 1,3% par an au lieu de 1,8%, et permettrait d’économiser 14 millions de barils par jour.

    • J’approuve...

      Totalement ! De telles centrales ne sont qu’une réponse sur les marges. Elles retirent une partie de la biomasse de terres qui s’appauvrissent. Les brulis actuels sont aussi très dommageables mais ils retournent à la terre plus directement, bien que n’étant pas des réponses valables pour les terres.

      Beaucoup plus graves sont les productions agricoles n’ayant que pour seul objet ce type d’installation. Si ce sont des déchets de culture du maïs ok, passe encore un peu, sur les marges... Mais si c’est pour que le grain soit utilisé, alors non !

      Non, car déjà il existe une puissante pression à la hausse en Chine des prix des matières agricoles alimentaires pour les humains comme les animaux.

      Bref, il n’y a pas à tortiller, ce genre de centrale n’est valable que sur les marges, comme énergie complémentaire. C’est une démarche utile permettant d’explorer des techniques mais pas une réponse sérieuse.

      Mettre le paquet sur des systèmes économes en énergie, autonomes et limitant au maximum le prélèvement de ressources externes à un système (une habitation, un véhicule, une usine, etc) me semble la démarche la plus prometteuse, celle sur laquelle il faut se pencher avec le plus d’attention possible.

      Le défi est donc immense et plonge dans deux directions : L’économie d’énergie et la recherche de sources alternatives d’énergie qui ne puisent pas sur des ressources limitées (enlever de la biomasse est un prélèvement intenable à terme par exemple) et qui n’induisent pas de graves dangers pour l’écologie planétaire et la santé humaine si elles sont utilisées de façons déraisonnables (Nucléaire, Charbon, Pétrole, Gaz).

      L’économie, la recherche de processus beaucoup plus économiques, me semble le filon le plus rentable qui soit face aux défis portés.

      Cop

    • Les fermes qui utilisent du compost et des engrais naturels sont 100% plus productives que les fermes où l’on pratique l’agriculture intensive.

      JE T INVITE A ALLER VOIR L AGRICULTURE MALGACHE. L AGRICULTURE, LA VRAIE DE VRAIE BIOLOGIQUE, SANS ENGRAIS CHIMIQUE.

      RESULTAT : DES LEGUMES DE LILLIPUCIENS.

      LA POPULATION MALGACHE EST EN HAILLONS, CERTAINS GOSSES VONT DISPUTER LA NOURRITURE AUX ANIMAUX DANS LA FORET.

      LORSQUE L ON A LE VENTRE BIEN PLEIN, ON TROUVE LE TEMPS DE DISSERTER SUR DES SUJETS QUE L ON NE MAITRISE PAS. CA FAIT INTELLO.

      UN CONSEIL, PROCUREZ VOUS DES ELEMENTS DE REFLEXION, CA NOURRIRA VOS NEURONES

      FELIX