LA SOCIETE DE DEFENSE DES ANIMAUX DE NICE DANS LA TOURMENTE

Rien ne va plus entre les bénévoles et la présidente de la Société de Défense des Animaux de Nice. Depuis plusieurs mois, des dysfonctionnements entrave sa mission première : l’aide aux animaux en détresse. Un audit est lancé.

Un plainte déposée le 20 décembre dernier contre la SDA pour “mauvais traitements sur animaux et disparition d’animaux” est l’aboutissement d’un ras-le-bol des bénévoles excédés par les divers dysfonctionnements qui pénalisent les animaux recueillis par la SDA de Nice. Ce bras de fer oppose radicalement des bénévoles et ex-membres du Conseil d’Administration, dont des vétérinaires, à la présidente en place depuis plus de vingt ans. Absences de soins aux animaux malades, euthanasies sans critères, chats du refuge non mis à l’adoption, disparition d’animaux, problème de nourriture suspectée d’être la cause des diarrhées chronique des animaux du refuge, manque d’hygiène et non-respect des normes réglementaires pour la détention de carnivores domestiques sont les principaux griefs exposés à l’encontre de la présidente et de son Conseil d’Administration.

Alerté par le “Comité de Soutien des Animaux de la Conca” en juillet dernier, le maire de Tourette-Levens a constaté “l’état lamentable des chiens et la vétusté des lieux qui ne sont pas aux normes” lors d’une visite au refuge de la Conca situé sur sa commune et géré par la SDA. “Cet établissement est sous surveillance mais nous n’avons pas fait de nouvelles visites au refuge depuis cet été”, explique Monsieur Coulibali de la Direction Sanitaire et Vétérinaire des Alpes-Maritimes. Après la très houleuse Assemblée Générale annuelle du 10 décembre dernier, nombre d’adhérents ont commencé a avoir des doutes sur la gestion de la SDA qui refuse systématiquement de répondre aux questions qui fâchent. Pour Madame Tholozan, la présidente, “on a commencé à faire des travaux d’améliorations mais y’ a des gens qui veulent faire du mal”. Après enquête, il apparaît clairement un décalage et de flagrantes contradictions entre les propos des membres du directoire, qui pour la plupart n’ont jamais mis les pieds au refuge, et les accusations des bénévoles actifs.

Bilan financier opaque

Nombre de donateurs font confiance à la SDA “on a de l’argent c’est la preuve de la confiance des donateurs en notre gestion” déclarait la présidente lors de l’assemblée générale. Le commissaire aux comptes de la SDA assure aussi “nous avons un million d’euros en trésorerie mais dans deux ou trois ans il n’y aura pas assez d’argent pour continuer”. Pourtant, la présidente a acheté contre l’avis de son Conseil d’Administration un autre terrain pour y construire un second refuge qui ne risque pourtant pas d’obtenir laval des autorité compétentes tant que celui de la Conca ne sera pas intégralement mis aux normes. Pour les bénévoles, “certains petits arrangements entre amis font gonfler les factures mais les animaux sont laissés pour compte”. Bien entendu la présidente s’en défend. Le mystère sera peut-être dévoilé après l’audit.
Delphine Delétang
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