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LE HUIT MARS N’ EST PAS UNE FÊTE

Publie le jeudi 11 mars 2004 par Open-Publishing


Di Ida Sconzo

Les origines de la Journée Internationale de la Femme sont étrangement controversées.

Même les livres d’histoire en livrent des versions différentes : certains disent
que la Journée de la Femme a été instituée par l’Assemblée de l’ONU pour rappeler
les 129 ouvrières, en majorité italiennes et d’origine juive, mortes dans l’incendie
de Cotton à New York, (ou à Chicago ?) le 8 mars 1908.

D’autres écrivent qu’elle fut instituée à Copenhague, le 29 août 1910, pendant
une Conférence Internationale des Femmes Socialistes, en souvenir de la grande
grève des travailleuses du textile de New York, à laquelle participèrent 30 mille
femmes, le 8 mars 1848.

D’autres sources affirment que ce fut Rosa Luxembourg qui proclama la Journée
Internationale de Lutte.

En tous cas, cette Journée n’est pas une fête.

C’est une journée de lutte, de réflexion, de provocation.

J’ai toujours été désolée de voir détruire tant d’arbres de mimosa et je n’ai
jamais compris la raison pour laquelle il faut acheter ou offrir ce bouquet jaune,
pour rappeler aux "Hommes de Pouvoir" les problèmes des femmes.

Il y a seulement quelques jours, nous avons appris par un rapport d’Amnesty International
qu’un milliard de femmes dans le monde sont frappées, violées, mutilées, assassinées
tous les ans par leurs fiancé, mari, ami, par les personnes de leur famille.

Cette unique donnée suffirait, à elle seule, à démontrer que le Huit Mars n’est
pas une fête.

Et si l’on pense ensuite à toutes les femmes sans emploi, précaires, intérimaires,
seules ou séparées, avec des enfants à élever.

Si l’on pense que dans une grande partie des villes italiennes le loyer d’un
appartement coûte autant qu’une vacance exotique, que les listes d’attente dans
les crèches sont très longues, que le nombre d’enseignants de soutien pour les
enfants handicapés a été réduit, qu’on veut abolir ou réduire drastiquement les
acquis des années 70 concernant l’accueil et le suivi scolaires des enfants,
on peut peut-être comprendre que le Huit Mars n’est pas une fête.

Si le notre est un pays vieillissant (et mille euros pour le deuxième enfant
ne suffisent pas) il y a peut être des raisons pour cela et il est VRAIMENT STUPIDE
de faire semblant de ne pas les voir. Des millions de "personnes" n’ont pas encore
le droit à la journée de huit heures, n’ont pas de congés ou de périodes de maladie
payées. (voir Santé, Ecole, Université, Information).

Dans le Tiers Monde des millions de femmes n’ont pas d’eau ni de nourriture,
ni pour elles ni pour leurs enfants, elles n’ont pas de médicaments pour se soigner,
elles vivent dans des pays en guerre...

Plus j’y pense et plus je me demande : qu’est-ce qu’il y a donc à fêter le Huit
Mars ?

traduit de l’italien par karl et rosa

10.03.2004
Collectif Bellaciao