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LETTRE D’INFORMATION D’INFO BIRMANIE - ACTUALITE DU MOIS DE NOVEMBRE 2006

Publie le vendredi 19 janvier 2007 par Open-Publishing

Les Nouvelles de Birmanie numero 14

Novembre 2006

Au fil de l’actualite

Sources : Irrawady, AFP, AP, BBC, RFI, BurmaNet news

Le 29 novembre : L’Onu se penche a nouveau sur la question des enfants soldats en Birmanie

Le Conseil de Securite des Nations unies a renouvelé son appel en faveur d’une action pour stopper le recrutement d’enfants soldats dans les pays les plus touchés par ce phénomène, notamment la Birmanie.

La junte birmane est accusée d’avoir échoué dans sa collaboration avec l’Onu pour tenter d’éradiquer cette pratique, ceci en dépit de ses multiples dénis sur le sujet. Il demeure toujours impossible de vérifier si le gouvernement birman agit, ou a la volonté d’agir, véritablement dans ce domaine. En janvier 2004, à la suite des nombreux rapports faisant allusion à un usage massif des enfants soldats dans ce pays, la Birmanie avait pourtant mis sur pied un comité pour traiter de ce problème. Une mise en place simplement théorique.

Kyaw Tint Swe a immédiatement et vivement critiqué la décision de l’Onu de maintenir l’armée birmane sur la liste noire des recruteurs d’enfants soldats. Les armées composées de minorités ethniques en lutte contre la junte, comme la KNU et le KNPP, ont de leur côté été retirés de cette liste en raison d’une collaboration jugée efficace avec les agences onusiennes compétentes.

Les autorités birmanes doivent donc fournir a l’Onu les preuves concrètes de la mise en place de mesures réelles et adéquates permettant de mettre définitivement fin à l’utilisation d’enfants soldats.

L’armée birmane compterait environ 90 000 enfants dans ses rangs pour un effectif total de 400 000. Soit le nombre d’enfants soldats le plus élevé au monde. Selon la coalition « Stop the Use of Child Soldiers », basé à Londres, certains enfants seraient âgés d’à peine 11ans, et environ 20% des soldats birmans n’auraient pas 18 ans, l’âge légal pour s’enrôler. Ce même pourcentage se retrouve également chez les groupes armés formés par les minorites ethniques.

Le 28 novembre : L’opposition birmane appelle à une action du Conseil de Sécurité de l’Onu

La NLD et le comité Génération Etudiants 88 demandent au Conseil de Sécurité d’adopter une résolution qui soutient clairement « la démocratisation et la réconciliation nationale » en Birmanie. Cet appel a eu lieu au lendemain du rapport du secrétaire général adjoint de l’ONU chargé des affaires politiques, Ibrahim Gambari, sur une visite de quatre jours récemment effectuée dans ce pays.

Ibrahim Gambari a expliqué que ce séjour en Birmanie, où il a rencontré le général Than Shwe et Aung San Suu Kyi, lui a permis d’aborder les quatre principaux sujets brûlants concernant le pays tout en plaidant pour des réformes démocratiques :l’accès du pays par les organisations humanitaires, le processus politique de transition dans le cadre de la Convention nationale, la collaboration nécessaire avec l’OIT et la fin des hostilités à l’égard des minorités ethniques, notamment les Karen. Il a indiqué à ses interlocuteurs que l’ONU attendait un geste concret de la junte militaire.

Au même moment, l’ambassadeur des États-Unis à l’ONU, John Bolton, a annoncé son intention d’introduire au Conseil de sécurité un projet de résolution qui qualifierait la politique de la junte militaire au pouvoir en Birmanie de « menace » pour la paix et la sécurité régionale.

« Compte tenu de l’inaction du gouvernement birman sur toutes les questions clés, j’ai informé les autres membres du Conseil que nous allons chercher à faire adopter une résolution (...) dans les prochains jours », a dit M. Bolton à la presse. Il a précisé que le projet de résolution ne contiendrait pas de sanctions contre la Birmanie, mais définirait ce que la communauté internationale est en droit d’attendre de son gouvernement dans un certain nombre de domaines.

27 novembre : Le Comité international de la Croix Rouge ferme ses derniers bureaux birmans
La Croix-Rouge internationale a été contrainte par les autorités birmanes de cesser toutes ses activités en Birmanie. En même temps, les autorités ont refusé la reprise des visites aux détenus, interrompues depuis 1 an déjà. Les cinq bureaux fermés concernent les provinces de Mandalay, Mawlamyine, Hpa-an, Taunggyi et Kyaing Tong. Malgré cela l’ONG reste résolue à reprendre ses activités sur le terrain et nous savons tous à quel point cela est nécessaire.

Les premieres personnes touchées par ces mauvaises nouvelles seront les habitants des zones frontalières et les minorités ethniques.

Le 24 novembre : Le gouvernement thai appelé à se retirer du projet de construction de barrages sur la rivire Salween

La commission nationale de Thailande sur les droits de l’homme a officiellement demandé au gouvernement d’abandonner le projet d’érection de barrages hydroélectriques sur le Mékong et le Salween. La construction de tels barrages sur ces fleuves, qui devrait débuter en novembre 2007, aura un impact désastreux sur l’environnement et les conditions de vie des populations locales vivant le long de ces deux fleuves, déclare la commission dans une lettre ouverte adressée au gouvernement de transition.

Ce courrier, écrit dans le cadre d’une conférence tenue pendant deux jours à Chiang Mai, déclare « Les fleuves Mekong et Salween sont la ressource principale pour plus de plusieurs centaines de millions de personnes dans cette région. De fait, aucun gouvernement et aucune organisation internationale ne devraient décider seuls de développer des projets les concernant sans la participation de la population locale ».

Le 22 novembre : « Les Femmes Karen, premières victimes de la militarisation de l’Etat Karen ? Oui mais pas seulement », nuance une nouvelle étude

La militarisation actuelle de l’Etat Karen par l’armée birmane a eu pour effet de redéfinir le rôle de la femme au sein de la communauté Karen ; ces dernières acceptent de jouer un plus grand rôle et adoptent de nouvelles stratégies de résistance, constate un nouveau rapport intitulé « Dignité à l’ombre de l’oppression : Les abus et la réaction des femmes Karen sous la militarisation de l’Etat ». Rédigé par l’association Karen Human Rights Group, base en Thaïlande, ce rapport examine non seulement un grand nombre d‘exemples d’abus à l’égard des femmes commis par les soldats birmans, notamment le viol, mais également comment l’oppression de la communaute Karen a transformé le rôle politique et social de la femme en son sein.

Se fondant sur des interviews de femmes réalisées dans des villages occupés par l’armée birmane, il montre donc que les femmes sont acteurs du changement avec la prise en compte de leurs voix dans le processus de décision. Du fait que les hommes Karen sont forcés par l’armée à être porteurs ou qu’ils sont torturés et tués, les femmes Karen ont pris la tête de villages et donc celle de la résistance à la présence des soldats birmans, notamment en ce qui concerne l’envoi d’hommes pour le travail forcé.

Le 18 novembre : C. Rice invite la Corée du Nord et la Birmanie à suivre l’exemple du Vietnam

La secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice a invité la Corée du Nord et la Birmanie à suivre l’exemple du Vietnam, ancien ennemi de Washington devenu son partenaire commercial.

"Les Etats-Unis continuent à espérer qu’un jour la coopération sera possible avec la Birmanie et la Corée du Nord", a déclaré la chef de la diplomatie américaine lors d’une allocution en marge du Forum de coopération économique Asie-Pacifique (Apec) à Hanoï.

Le nouveau partenariat entre les Etats-Unis et le Vietnam "montre comment le passé peut être surmonté pour le bénéfice des pays", a-t-elle poursuivi. "Si les dirigeants de Birmanie et de Corée du Nord suivaient l’exemple du Vietnam et l’exemple d’autres adversaires dans l’Histoire qui ont surmonté leur histoire de confrontation, s’ils font le choix stratégique de prendre les mesures nécessaires pour rejoindre la communauté internationale, une nouvelle voie de paix et d’opportunité pourra s’ouvrir", a-t-elle conclu.

Le 16 novembre : L’OIT veut saisir l’Onu et la Cour pénale internationale sur la question du travail forcé en Birmanie

L’Organisation internationale du travail a annoncé qu’elle allait saisir le Conseil de sécurité de l’Onu et la Cour pénale internationale de La Haye sur le manque de volonté de la junte militaire au pouvoir en Birmanie de combattre le travail forcé. Cette décision a été prise suite à l’échec d’une nouvelle mission en Birmanie sur le sujet au mois d’octobre.

"L’OIT est engagée dans un dialogue avec les autorités birmanes afin de régler le problème mais, depuis un certain temps maintenant, le message n’est pas passé auprès des dirigeants. Peut-être est-il resté sur le bureau du ministre du Travail", a-t-il ajouté.

"La porte reste ouverte mais si les négociations ne sont pas menées de bonne foi, alors d’autres voies devront être explorées... C’est sur ce terrain que s’engage aujourd’hui (l’OIT) en transmettant le dossier au Conseil de sécurité, à la Cour internationale de justice et à la Cour pénale internationale", a-t-il précisé.

Le 15 novembre : Des manifestants protestent contre le projet de gaz naturel de Shwe, mené par Daewoo

Une manifestation mondiale contre la compagnie sud-coréenne Daewoo en raison de son implication dans l’exploration du gigantesque gisement de gaz situé sur la côte occidentale birmane (Golfe du Bengale, Etat d’Arakan), s’est déroulée au pied de ses bureaux et des ambassades de Corée du Sud.

En France, aux Etats-Unis, en Angleterre, aux Pays-Bas mais aussi au Japon, en Inde, au Bangladesh et en Thaïlande, des manifestants se sont réunis pour dénoncer ce projet, source de pollution et de violations des droits de l’homme sur les populations locales.

Des pancartes, « Daewoo pollueur ! », « Daewoo, quitte la Birmanie », « Respect des droits de l’homme en Birmanie », « Arrêter tout investissement avec la junte birmane », ont été brandis par des milliers de manifestants à travers le monde dont 10 militants birmans et des étudiants thaï du mouvement des jeunes pour la démocratie en Thaïlande devant l’ambassade de Corée du Sud à Bangkok.

Une lettre ouverte, qui demande au gouvernement d’attendre que la Birmanie termine le processus de réconciliation nationale et développe des réformes démocratiques pour investir dans le pays, a été remis au président sud-coréen Roh Moo-hyun.

Le projet Shwe Gas, le plus important du genre jamais réalisé en Birmanie, prévoit la réalisation de deux gazoducs destinés à alimenter respectivement l’Inde et la Chine. Selon des projections réalisées par le mouvement luttant contre ce projet d’exploitation de la plus grande réserve de gaz en Asie du Sud, la junte militaire s’attend à gagner entre 12 et 17 milliards de dollars sur les vingt prochaines années pendant que Daewoo table sur un profit de 190 millions de dollars par an. Lancement de l’exploitation prévue en novembre 2007.

Depuis octobre 2006, Daewoo est accusée de vente illégale d’armes en Birmanie et soumise à une investigation par les autorités sud-coréennes.

Le 13 novembre : Aung San Suu Kyi va raisonnablement bien, mais demande une attention médicale plus régulière

Ibrahim Gambari, secrétaire général adjoint de l’ONU chargé des Affaires politiques, a pu rencontrer à Rangoun Aung San Suu Kyi, en résidence surveillée par la junte au pouvoir.

"Malgré le fait qu’elle soit en détention, Aung San Suu Kyi a indiqué à Gambari qu’elle était en bonne santé, mais qu’elle avait besoin de visites médicales plus régulières", a souligné le communiqué de l’ONU, publié après l’entretien avec la lauréate du prix Nobel de la paix ayant eu lieu en dehors de chez elle.

Le 09 novembre : L’OPEP finance le secteur des huiles alimentaires en Birmanie

Au cours des trois prochaines années, la Birmanie va développer son secteur des huiles alimentaires, essentiellement sur quatre graines oléagineuses (sésame, arachide, tournesol et soja), avec l’assistance technique de la FAO, et grâce à un prêt de 12,3 millions de dollars du Fonds pour le développement international de l’OPEP (OFID). Le budget total du projet s’élève à 14 millions de dollars, la différence étant prise en charge par le gouvernement.

“Le but de ce projet est d’accroître la productivité et la valeur des oléagineux et de leurs dérivés, tout en garantissant des disponibilités en huile alimentaire à faible coût pour les consommateurs et en veillant à l’application de politiques rationnelles et au renforcement des institutions afin de donner naissance à un secteur oléagineux durable et compétitif”, a déclaré Geoffrey Mrema, Directeur de la Division des systèmes de soutien à l’agriculture à la FAO.

Le 06 novembre : La Birmanie, championne de la corruption en 2006, avec Haiti et l’Irak

La Birmanie est perçue, avec Haiti et l’Irak, comme les pays où la corruption est la plus généralisée, selon l’organisation allemande Transparency International (TI) lors de la présentation de son rapport 2006.

Le classement 2006, qui comprend 163 pays, note les différents pays sur une échelle allant de 0 (très corrompus) à 10 (pas du tout corrompus) sur la base de sondages et de rapports d’institutions indépendantes comme la Banque mondiale et le Forum économique mondial. Pour apparaître dans ce classement, le pays concerné doit avoir fait l’objet d’au moins trois études.

La corruption est la plus ressentie en Haïti (1,8) dernier de la liste derrière la Birmanie, l’Irak et la Guinée (1,9). L’année dernière, le Tchad fermait la marche, derrière le Bangladesh et le Turkménistan. En haut du tableau, la Finlande, l’Islande et la Nouvelle-Zélande obtiennent un score presque parfait (9,6). Les trois pays étaient déjà sur le podium l’année dernière.

Ils se mobilisent, ils en parlent

.« Intellectuels birmans : l’exil et l’impuissance »

Publié dans La Croix, le 29 novembre

Par Francois Touraine, Chang Mai (Thailande)

Une centaine d’écrivains, poètes et journalistes birmans en exil en Thaïlande se sont rassemblés pour partager leur opposition à la dictature birmane

Le soir tombe sur Chiang Mai. Sur la scène dressée dans un jardin fleuri, des hommes et des femmes se succèdent au micro et rendent hommage à la doyenne des intellectuels birmans, dont on fête l’anniversaire aujourd’hui. Le portrait de Lu Dhu Daw Amar, 92 ans, derrière eux, semble les écouter sagement.

Un peu plus tôt, l’assistance recueillie, plus d’une centaine de journalistes, poètes et écrivains birmans exilés en Thaïlande réunis il y a quelques jours pour leur grande conférence annuelle, avait pu entendre la voix éraillée de la vieille dame enregistrée au téléphone qui lançait depuis Mandalay, dans le nord de la Birmanie voisine, un message émouvant : « Ici, en Birmanie, chacun souffre et tout le monde vit au-dessous du seuil de pauvreté. En quatre-vingt-dix ans, je n’ai jamais vu une situation aussi terrible. Les leaders du pays ne s’occupent que d’eux-mêmes. Et en plus, ils nous ont supprimé la liberté de penser. »

Serrés les uns contre les autres et l’air grave, les assistants se recueillent en silence.

À Mandalay, en Birmanie, de l’autre côté de la frontière thaïlandaise, si proche, une grande cérémonie devait marquer aujourd’hui l’anniversaire de la vieille dame, écrivain prestigieux qui, dans les années 1940, fut l’amie du général Aung San, père de l’indépendance et d’Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix et leader de l’opposition, détenue à domicile depuis trois ans.

Censure implacable

Pour la première fois en vingt ans, la célébration, qui rassemble d’ordinaire ce qu’il reste d’esprits libres en Birmanie, a été interdite par les autorités.

À Chiang Mai, en Thaïlande, assise à une table un peu à l’écart, une frêle jeune femme aux cheveux courts écoute les discours de chacun. Myi est la seule ici à travailler encore en Birmanie. Au risque de ne pouvoir rentrer chez elle, la journaliste est venue témoigner de la censure implacable qui frappe les intellectuels birmans. Il y a trois ans, Myi a perdu son emploi de rédactrice en chef d’un magazine pour avoir publié le poème d’un fonctionnaire dénonçant son salaire de misère.

Depuis, utilisant près d’une dizaine de pseudonymes différents, la jeune femme survit en publiant ici et là des articles sur la santé et l’éducation. « Il est impossible de parler des réalités de la vie, de la pauvreté ou des problèmes politiques. Quand le bureau de la censure repère un article qu’il juge dangereux, l’auteur est convoqué et longuement interrogé sur ses intentions. Si cela se produit une seconde fois, il perd le droit d’écrire et son nom de plume est interdit »,
explique-t-elle.

La voie de l’exil

L’essentiel de la presse birmane, plus d’une centaine de publications, se consacre donc à des informations anodines : nouvelles sportives, santé, mode, informations « people ». Si les journalistes parviennent à survivre, c’est loin d’être le cas des 200 à 300 écrivains et poètes reconnus que compterait encore le pays. Pour une nouvelle ou un poème publié dans la presse, l’auteur touche entre 3 000 et 5 000 kyats (2 à 3 euros). Très peu parviennent à faire éditer leurs œuvres.

« Il y a une double censure. Le bureau officiel de la censure lit une première fois le manuscrit. Après impression, c’est le ministère de l’intérieur qui décide si le livre peut être mis en circulation », explique Khin Maung Soe, aujourd’hui en exil en Thaïlande. Après avoir passé quatre ans en prison, de 1992 à 1996, cet écrivain journaliste avait écrit un ouvrage intitulé Les Grands Leaders et leurs pensées. Une simple photo du dalaï-lama dans son livre aura suffi pour qu’il soit banni de la profession.

Chaque année, plusieurs dizaines d’intellectuels birmans choisissent la voie de l’exil. Beaucoup atterrissent en Thaïlande et viennent grossir les rangs des réfugiés. « La littérature birmane se meurt. Sur place, on ne peut plus écrire, la censure s’est installée dans nos têtes. Ici, nous n’avons ni éditeurs ni lecteurs », constate avec amertume May Nyane, auteur d’une centaine de nouvelles et d’une dizaine de romans. Cette femme passionnée, amatrice de punk et de
hip-hop, a quitté Rangoun en 2005 avec son mari et ses trois enfants après avoir reçu des menaces de mort de la junte militaire.

Le témoignage écrit, un devoir humain

Et pourtant la fibre littéraire reste fortement ancrée dans l’âme des Birmans exilés, pour qui la poésie reste un genre majeur et le témoignage écrit un devoir humain. Mahan Nyein, le « Papillon » birman, s’est échappé en 1970 d’une île prison sur un rafiot de bambou. Aujourd’hui, il écrit sa vie dans un petit village près de la frontière après avoir été longtemps membre de la guérilla karen (KNU) une ethnie minoritaire qui représente 7 % de la population.

« Nous devons raconter nos malheurs pour survivre », explique cet aventurier de 60 ans au visage osseux, vêtu d’un treillis trop grand pour lui. Son voisin de table, Than Win Htut, jeune journaliste aux traits fins, renchérit : « La littérature est le trésor du peuple. Personne ne pourra jamais nous la voler. »

Dans la fraîcheur nocturne de Chiang Mai, les exilés ne perdent pourtant pas leur bonne humeur. Ils ont même franchement éclaté de rire en entendant le dernier conseil de Daw Amar, la vieille dame, depuis la Birmanie : « Et surtout, ne buvez pas trop ce soir ! »

. “Paranoïa, répression et trafics en Birmanie »

Un des pays les plus secrets du monde

Publié dans Le Monde diplomatique, Novembre 2006

Par André et Louis Boucaud, journalistes

Mise en accusation au Conseil de sécurité des Nations unies le 15 septembre dernier, la junte militaire birmane a annoncé, au début du mois d’octobre, la relance de l’élaboration d’une nouvelle Constitution. Une procédure engagée il y a un an et à laquelle personne ne croit, surtout pas l’opposition. Du reste, quelques jours après cette déclaration, le pouvoir a arrêté plusieurs opposants, notamment de la Ligue nationale pour la démocratie, parti de Mme Aung San Suu Kyi, Prix Nobel de la paix, toujours assignée à résidence.

Bien que peu fréquent, le transfert d’une capitale n’est pas un événement exceptionnel en soi. Mais, en Birmanie (Myanmar), où tout est décidé dans le plus grand secret, le déplacement de celle-ci a abasourdi toute la région. Le 6 novembre 2005, des centaines de camions chargés en vrac de bureaux, de chaises, de bancs, de matériels divers – et de fonctionnaires désabusés – ont quitté Rangoun pour Pyinmana, à 390 kilomètres au nord. Située à proximité, au milieu des collines couvertes de jungle et infestées par le paludisme, la nouvelle capitale politique et administrative a été baptisée Naypyidaw, ce qui signifie « cité royale ».

La zone militaire est regroupée dans la partie est autour du War Office, tandis que le secteur des ministères et les futurs quartiers d’habitation des fonctionnaires sont déployés à l’ouest de la nouvelle gare, sur la voie ferrée Rangoun-Mandalay. Mais à peine plus du quart de l’énorme chantier en cours est achevé, avec une très faible distribution électrique et pratiquement pas d’adduction d’eau potable. En revanche, l’aéroport, indispensable aux généraux de la junte birmane, a été ouvert, tandis que d’énormes blockhaus destinés à recevoir les centres névralgiques du quartier général des forces armées auraient été construits et enterrés dans les collines.

L’idée du transfert de la capitale a été, depuis son origine, celle du plus haut dirigeant de la junte militaire au pouvoir depuis 1988, le général Than Shwe. Elle répond à trois préoccupations : revenir à la tradition royale, car Rangoun était une émanation du colonisateur britannique (1) ; écarter tout blocage du pays du fait d’un soulèvement populaire tel que celui de 1988 ; et se mettre à l’abri d’une agression américaine (2). S’éloigner des côtes et se retrancher dans la profondeur du territoire est devenu un leitmotiv stratégique, que l’invasion de l’Irak par les Etats-Unis, en 2003, a porté au paroxysme. Finalement, M. Than Shwe a décidé d’accélérer le transfert sur les recommandations de... ses astrologues.

Enfermés dans une mentalité de camp retranché et habités par un esprit traditionnellement isolationniste, les généraux birmans pensent ainsi être moins vulnérables. Depuis des années ils réfléchissaient à cette option. C’était l’une des pommes de discorde entre les généraux Than Shwe et Maung Aye et leur principal rival, le chef des services de renseignement, le général Khin Nyunt. Peu après l’élimination de ce dernier, en octobre 2004, M. Than Shwe a chargé l’un de ses fidèles, le général Thura Shwe Mann, numéro trois du régime, de superviser et d’accélérer les travaux de Pyinmana (mais, à ce moment-là, on ne parlait que d’un transfert du ministère de la guerre).

Parmi les nombreuses entreprises de construction engagées sur ce vaste chantier, trois des plus importantes sont non seulement liées au pouvoir, mais aussi impliquées dans des activités illicites. La société Htoo Trading Company appartient au magnat et marchand d’armes Tay Za, un proche associé de M. Than Shwe. La société Asia World Co, de l’ex-roi de l’opium Lo Hsing Han, ainsi qu’Olympic Construction Co, de M. U Aik Htun, sont toutes deux soupçonnées de blanchir l’argent de la drogue, d’autant que la banque Asia Wealth Bank, appartenant au conglomérat Olympic, fut fermée en avril 2005, sur ordre du général Maung Aye, à la suite d’accusations américaines de blanchiment.

Ce transfert de la capitale est aussi l’occasion pour M. Than Shwe de renforcer son propre contrôle du pouvoir. Pour assurer la sécurité de la nouvelle capitale, un commandement régional supplémentaire – le Naypyidaw Régional Command – a été ajouté aux douze commandements déjà existants. Il est supervisé par un cinquième Special Bureau of Operation qui coiffe également le Rangoon Command. Et c’est justement M. Myint Swe, un neveu et fidèle du général Than Shwe, ex-patron du Rangoon Command, qui vient d’être promu « lieutenant général » à la tête de ce nouveau Special Bureau of Operation.

Il confirme ainsi sa position de numéro quatre du régime, tandis que s’affirme la mainmise de M. Than Shwe sur tout l’appareil du Conseil d’Etat pour la paix et le développement (State Peace and Development Council, SPDC), l’organe qui dirige le pays. Le pouvoir militaire n’a donc jamais été si puissant, ce qui rend le coût exorbitant du transfert de la capitale encore plus exécrable eu égard à la situation économique du pays et aux conditions de vie déplorables de la population. Quant aux fonctionnaires à qui l’on a imposé ce déménagement, conduit de manière ubuesque, ils n’ont pas d’autre choix que de suivre ou de s’enfuir clandestinement vers la Thaïlande. La population, elle, est trop préoccupée par sa survie au quotidien pour songer à se soulever, surtout contre un avatar somme toute mineur dans les caprices du pouvoir.

La dictature birmane est toujours déchirée par des luttes de clans, indépendamment de la rivalité entre les généraux Than Shwe et Maung Aye, et de leurs désaccords profonds sur les grandes orientations politiques du pays. Les deux dirigeants ont des positions quasi opposées à l’égard des relations avec l’opposition, les minorités ethniques et leurs principaux voisins.

C’est avec Bangkok que les crispations restent les plus grandes, bien que, jusqu’à son récent renversement (lire « En Thaïlande, la chute d’un milliardaire devenu politicien »), le premier ministre thaïlandais Thaksin Shinawatra ait largement eu les faveurs de la junte. Mais que le président George W. Bush ait qualifié la Thaïlande d’un des meilleurs alliés des Etats-Unis en dehors de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) n’a pas aidé à enterrer les vielles querelles. D’autant que les mémoires thaïlandaises n’ont toujours pas effacé le sac par les Birmans de leur ancienne capitale Ayuthaya en... 1767.

Certes, les dernières grandes frictions datent de 2001, largement exacerbées par le trafic d’amphétamines, quand des centaines de millions de comprimés étaient exportés vers la Thaïlande depuis l’Etat shan par les ex-groupes rebelles ayant signé des accords de cessez-le-feu et devenus des alliés de l’armée birmane. L’humiliation subie par la Birmanie lors de l’intervention des chasseurs F-16 thaïlandais, que l’aviation birmane fut incapable d’affronter, précipita l’achat de Mig-29 à la Russie. Toutefois, bien que la Birmanie accuse régulièrement Bangkok de soutenir les rebelles des minorités ethniques karens, karennies, shans, encore en lutte armée, de même que les membres du Front démocratique des étudiants birmans (All Burma Student’s Democratic Front, ABSDF) en exil, les deux pays ont signé un protocole d’accord en novembre 2005 pour la construction de plusieurs barrages sur le fleuve Salween.

Il n’en demeure pas moins que, en février 2006, l’état-major birman considérait toujours l’option d’une invasion thaïlandaise téléguidée par la Central Intelligence Agency (CIA) comme possible. Ce qui sert aussi de justification au transfert à Pyinmana. Tout comme à la surveillance étroite des dirigeants des partis politiques, principalement ceux de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), de la charismatique Aung San Suu Kyi, afin de les liquider rapidement pour qu’ils ne puissent servir de faire-valoir aux « forces d’invasion ».

Or, désormais, la LND, comme pratiquement tous les partis d’opposition, est neutralisée. Seul son siège de Rangoun demeure ouvert, tous les autres bureaux dans le pays étant fermés. Ses principaux dirigeants, Mme Suu Kyi et son vice-président Tin Oo, sont en résidence surveillée et en isolement total. Le reste de l’état-major, vieillissant, ne dirigera bientôt plus qu’une coquille vide. Les courroies de transmission du parti sont coupées, et la relève n’existe presque plus. Certes, quelques bureaux de la LND ont timidement été réouverts au début 2006, mais il faudra un effort colossal pour tout remettre sur les rails.

C’est également le sort qu’est en train de subir la deuxième formation du pays, la Ligue nationale shan pour la démocratie (Shan National Ligue for Democracy, SNLD), alliée de la LND. Une campagne d’arrestations a conduit en prison ses principaux dirigeants. Ils avaient, comme ceux de la LND, refusé la mascarade de la convention nationale, chargée d’écrire, de la fin février au 31 mars 2005, une nouvelle Constitution « approuvée par tous les représentants du pays », mais destinée à pérenniser et à légitimer le rôle de l’armée dans le contrôle du pouvoir.

Quant aux minorités ethniques, elles sont partagées en deux groupes : ceux qui ont accepté le diktat de la junte en se soumettant, en signant des accords de cessez-le-feu ou en s’alliant au SPDC ; et les derniers groupes armés acculés aux frontières, auxquels le général Maung Aye n’offre que deux possibilités : se soumettre ou mourir (3).

Les représentants de très nombreux groupes des minorités ethniques, quel que soit le camp qu’ils aient rallié, se sont rassemblés dans un Conseil des minorités ethniques (Ethnic Minorities Council, ENC) à la suite de l’amer constat de leur faiblesse et de leur incapacité à imposer un quelconque dialogue, et encore moins leurs vues, au SPDC. Tous reconnaissent qu’en ayant signé des accords séparés de cessez-le-feu ils n’ont vu que leurs intérêts particuliers à court terme, alors que les généraux birmans ont joué sur les particularités et divisions. De fait, le SPDC n’a l’intention de dialoguer avec personne, pas plus qu’il ne compte quitter le pouvoir ou le partager avec qui que ce soit.

Toutefois, dans le paysage politique de la Birmanie, le mouvement nationaliste wa – United Wa State Army (UWSA) – occupe une place particulière. Quand ils constituaient la principale composante minoritaire des forces du Parti communiste birman (PCB), les Was furent des ennemis acharnés du pouvoir central de Rangoun. Lors de l’éclatement du PCB, en 1989, ils ont signé des accords de cessez-le-feu et obtenu en contrepartie une liberté de trafic. Ils sont ainsi devenus une puissante narco-organisation, alliée au SPDC, tout en ayant avec lui des relations très conflictuelles. Les Was n’ont pas d’autre revendication que de posséder une région autonome entièrement sous leur contrôle, où, d’ailleurs, ils n’utilisent pas la monnaie légale birmane (le kyat), mais la monnaie chinoise (le yuan). Et où les seules langues parlées et enseignées sont le wa et le chinois. Ils se moquent de tous les soubresauts politiques de la Birmanie, et, soutenus par la Chine, ne s’intéressent qu’aux affaires, activités légales ou illicites.

Les Was contrôlent deux vastes territoires. Au nord, la « région spéciale n° 2 », le long de la frontière chinoise ; au sud, des territoires moins bien définis, attribués en remerciement de l’aide qu’ils apportèrent à l’armée birmane dans sa lutte contre les Shans du roi de l’opium Khun Sa.

Ce secteur d’influence, que l’UWSA cherche à étendre, est contrôlé par le Chinois Wei Shao Kang, qui a récupéré les réseaux de drogue chinois de l’ex-Guomindang – Chinois chassés de Chine par la victoire communiste de Mao Zedong –, implantés dans le nord de la Thaïlande. Il est devenu le partenaire décisif de M. Pao Yo Chang, dirigeant de l’UWSA, et son principal financier impliqué dans le narcotrafic, mais aussi dans toutes les activités économiques associées aux Was. L’empire économique de M. Wei Shao Kang a, un temps, compris des banques privées et une compagnie aérienne intérieure, ainsi que l’énorme conglomérat Hong Pang Co, présent dans l’agroalimentaire, la construction, les travaux publics, la fabrication industrielle et même le copiage de DVD – toutes activités permettant les blanchiments d’argent.

En janvier 2005, un tribunal américain inculpa par contumace les huit principaux dirigeants de l’UWSA (dont MM. Pao Yo Chang et Wei Shao Kang) pour trafic de drogue, ce qui s’ajouta aux précédentes accusations de blanchiment portées à l’encontre de deux banques contrôlées par les Was, Asia Wealth Bank et Myanmar Mayflower Bank. Le général Maung Aye, qui cherche à casser cette domination sino-wa, profita de ces attaques venues de l’extérieur pour obtenir, en avril 2005, la fermeture des deux banques incriminées.

Cela causa de très grosses pertes dans le système financier des Was. Mais ces derniers n’étaient pas les seuls actionnaires des deux banques ; plusieurs clans de généraux birmans en possédaient des parts. La conséquence presque immédiate fut une série d’attentats, jamais revendiqués, à Rangoun, en mai, faisant des dizaines de morts et des centaines de blessés. A travers sa fille, qui avait de gros intérêts économiques dans les cibles visées, c’est clairement à M. Maung Aye qu’était destiné l’avertissement.

Après la saisie de quatre cent quatre-vingt-dix kilogrammes d’héroïne, en septembre 2005, à bord de véhicules appartenant à des Was, dans le cadre d’une opération de coopération régionale, le conglomérat Hong Pang fut officiellement dissous. En fait, sous le nom de Xinghong, il fut reconstitué instantanément. Le pouvoir birman avait sans doute tiré la leçon des attentats de mai. D’ailleurs, il continue d’attribuer sans restriction des concessions et des contrats à des sociétés appartenant à des dirigeants de l’UWSA ou dans lesquelles ils sont impliqués. Récemment, des gisements de houille ont été mis au jour autour de Kengtung, dans l’est de l’Etat shan. C’est une société thaïlandaise, Lampoon Dam Co – considérée comme la plus importante entreprise de blanchiment des Was en Thaïlande –, qui a obtenu la concession. Les dirigeants was, quant à eux, peuvent se déplacer librement tant en Birmanie qu’en Chine malgré leur inculpation aux Etats-Unis.

Plus que les institutions internationales, c’est la Chine qui a exigé et obtenu de M. Pao Yo Chang que les Was diminuent leur activité dans la drogue, devant la pénétration dramatique de celle-ci sur son territoire, et la progression du sida qui lui est associée. Cependant, si les champs de pavot ont été largement éradiqués des zones longeant la frontière chinoise, l’application d’une telle mesure, liée directement à la survie des paysans was, n’a pas été aussi radicale que M. Pao Yo Chang lui-même l’a prétendu. D’une part, de nombreux champs de pavot ont été transplantés à l’ouest en zone « birmane » ; d’autre part, il reste encore beaucoup de parcelles, plus petites et mieux camouflées, dans la « région spéciale n° 2 ».

Si Pékin exerce des pressions sur ses protégés de l’UWSA, il sait utiliser des méthodes de rétorsion plus radicales, comme le montre l’exemple de la « région spéciale no 4 ». Le développement et le financement de cette région, sous la férule de M. Saï Lin (4), se sont faits avec l’argent de la drogue, mais surtout avec celui des casinos, essentiellement construits à Mong La. Cette ancienne bourgade de paysans shans est devenue en quelques années un petit Macao perdu au milieu des montagnes, étincelant de néons. Dans des casinos ultramodernes ouverts vingt-quatre heures sur vingt-quatre, des centaines de milliers de Chinois venaient perdre leur argent. Seulement, quand des fonctionnaires de l’administration, des cadres du parti et même des officiers de police y ont laissé jusqu’à leurs chemises, et ont été contraints, pour assurer le recouvrement de leurs dettes, de céder leurs voitures officielles, Pékin n’a pas pu continuer à fermer les yeux.

Pour tarir le flot des joueurs chinois, l’ouverture de la frontière fut restreinte en 2004. La population chinoise venue s’installer à Mong La reçut l’ordre de réintégrer la mère patrie. Puis, en juillet 2005, plusieurs camions d’une unité de la police militaire chinoise investirent Mong La en pleine journée pour récupérer les dizaines de véhicules de l’administration chinoise saisis par celle de M. Saï Lin en gage du paiement des dettes dues aux patrons des casinos. Une telle violation de frontière et de la souveraineté birmane n’a déclenché aucune réaction de Rangoun, ce qui montre l’influence de Pékin.

Cette opération, le blocage total de la frontière et la fermeture de tous les casinos ont provoqué une telle perte financière que M. Saï Lin a été mis en position de faiblesse, ce qui a immanquablement profité au SPDC. Il a vraisemblablement été lâché par la Chine, en échange du colossal contrat d’exploitation de gaz naturel, obtenu par la société chinoise Petro China dans les eaux birmanes, en décembre 2005.

Cependant, ce double jeu chinois profite avant tout à Pékin. Ses soutiens militaires et surtout financiers ont rendu la Birmanie dépendante. Sa présence dans la construction des infrastructures favorise surtout la pénétration des produits chinois : la construction des routes à grande circulation venant de Loije vers Bhamo, et de Tengchong vers Myitkyina, a pour objectif le fleuve Irrawaddy, dont le bassin deviendra à court terme une artère fluviale d’importance pour la Chine. Laquelle marquerait un intérêt de plus en plus vif pour la location d’une partie du port de Rangoun. Une agence d’information de l’opposition, la Shan, a même titré que la Birmanie pourrait devenir la « vingt-quatrième province chinoise » !

(1) Alors que la Birmanie était traditionnellement vassale de l’empire du Milieu, elle a connu une première invasion anglaise en 1825, puis s’est trouvée incorporée à l’empire des Indes. A partir de 1937, elle en a été extraite jusqu’au 4 janvier 1948, date de la proclamation d’une Union birmane indépendante, qui quitte le Commonwealth.

(2) En février 2005, Mme Condolezza Rice, secrétaire d’Etat américaine, a placé la Birmanie dans la liste des « avant-postes de la tyrannie » avec la Corée du Nord et Cuba.

(3) Les trois groupes de résistance armée, les Shans de la Shan State Army-Sud (SSA-S), les Karens de la Karen National Union (KNU) et les Karennis du Karenni National Progress Party (KNPP), ne constituent plus un défi pour le pouvoir.

(4) De son nom chinois Lin Ming Shin, il fut un « volontaire » envoyé par Pékin pour combattre avec le PCB à la fin des années 1960. Il ne rentra pas en Chine et devint le dirigeant de la « région spéciale n° 4 », après avoir signé les accords de cessez-le-feu de 1989.