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LIBAN - DES ATTENTATS FINANCÉS PAR LES ETATS-UNIS, EXLIQUE LE JOURNALISTE SEYMOUR HERSCH

Publie le vendredi 25 mai 2007 par Open-Publishing
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Seymour Hersh est ce journaliste qui révéla au monde le massacre de My Laï au Vietnam par l’armée américaine. Et la torture à Abou Ghraïb en Irak par la même armée américaine. Le voilà qui révèle maintenant les dessous du Fatah Al Islam dont on nous parle tant en ce moment à cause des combats au Liban dans la région d’un camp de réfugié-e-s palestiniens.

Extrait de l’interview de Seymour Hersh :

« Gorani : L’administration Bush, bien sûr, des officiels seraient en désaccord avec cela, ainsi que le serait le gouvernement Saniora, qui dénonce ouvertement la Syrie, affirmant que le Fatah al-Islam est une émanation d’un groupe Syrien, où pourrait-il se procurer ses armes si ce n’est en Syrie.

« Hersh : Vous devez répondre à cette question. Si cela est vrai, la Syrie qui est proche - et est largement critiquée par l’administration Bush pour être si proche - du Hezbollah serait aussi en train de soutenir des groupes, des groupes salafistes [Fatah al-Islam], extrêmement opposés au Hezbollah - la logique s’effondre. Il s’agit simplement d’un programme occulte que nous [les USA] avons mis en place avec les Séoudiens, dans le cadre d’un programme plus large destiné à contenir partout l’influence grandissante des chiites, du monde chiite, et cela nous a pris à revers, comme cela est arrivé dans le passé. »


LIBAN : DES ATTENTATS FINANCÉS PAR LES ETATS-UNIS, EXLIQUE LE JOURNALISTE SEYMOUR HERSCH

"Au Liban, le chaos constructif est en marche", écrit Nidal sur son site tokborni.blogspot.com/.Il y traduit des informations instructives en direct du camp palestinien de Tripoli, ainsi qu’une interview édifiante sur CNN, de Seymour Hersh, jounaliste du New Yorker sur CNN, qui dévoile le rôle machiavélique des néo-con américain dans les meneées des groupes terroristes dans la région.

Arrêtez de bombarder Nahr el Bared maintenant !

« Naher al bared » est un camp de réfugiés palestiniens dans le nord du Liban, ce camp est la cible d’un bombardement violent de l’armée libanaise qui tente de détruire un mouvement terroriste nommé « Fateh al Islam » qui est un allié d’Al-Qaeda dans la région. Je viens d’appeler mon ami dans le camp de « Naher el bared », et il m’a dit que l’armée libanaise bombarde le camp au hasard, de nombreuses maisons tombent les unes sur les autres, ils ont bombardé les cliniques et certaines maisons considérées comme appartenant à « Fateh al Islam ».

Ahmad, un de mes amis qui vit dans le camp, m’a dit qu’ils n’avaient plus d’eau, plus de pain, plus d’hôpitaux. Ils commencent à avoir faim, ils ne peuvent pas sortir les blessés et les morts, essentiellement des civils, du camp.

Il n’y a pas de raison de bombarder tout le camp, et nous ne devrions pas le faire. Les attaques contre l’armée libanaise ont eu lieu hier à l’extérieur du camp, et ils ont découvert ces terroristes à l’intérieur d’une maison dans la ville de Tripoli.

Les Palestiniens à l’intérieur du camp ont offert au gouvernement libanais de l’aider à combattre ce mouvement terroriste, mais le gouvernement a rejeté cette offre.

Alors, quelle est la raison pour ces bombardements ? Le camp est face à un désastre si nous n’arrêtons pas le bombardement MAINTENANT !

Une dépêche de l’AFP de mardi soir raconte (« Liban : des milliers de civils fuient le camp de Nahr el-Bared ») :

« L’odeur des cadavres est partout. Il n’y a pas de nourriture, pas d’eau, pas d’électricité et ils nous tiraient dessus », a raconté Dania Mahmoud Kassem, une étudiante de 21 ans vivant dans ce camp situé dans la banlieue nord du port de Tripoli.

Un autre réfugié, Ibrahim Issa Dawoud, a raconté que lui, sa femme et leurs six enfants âgés de trois à 13 ans s’étaient cachés dans une mosquée pendant trois jours en se nourrissant de chips. « Même le cimetière a été bombardé et les squelettes ont été exhumés », a dit cet homme de 42 ans. « Nous pensons que c’était notre dernière chance (de partir) parce qu’ils vont raser le camp. »

Depuis le début des combats, 29 soldats libanais et au moins 20 militants du groupe radical Fatah al-Islam ont été tués, mais le nombre de victimes civiles reste inconnu parce que les organisations humanitaires n’ont pas été autorisées à entrer dans le camp. Les réfugiés en fuite faisaient état d’un grand nombre de victimes civiles.

« Il y a eu un massacre. J’en ai été témoin. Dans une seule pièce, il y avait 10 morts. Six obus sont tombés sur nous, les corps étaient réduits en morceaux », a crié un habitant en colère alors qu’il quittait le camp avec d’autres réfugiés lors d’une trêve de courte durée dans l’après-midi.

Mais, cette trêve a été vite rompue, et un convoi d’aide humanitaire de l’ONU a été touché par des tirs de l’armée libanaise lors de la reprise des combats en fin d’après-midi, alors qu’il tentait d’entrer dans le camp pour distribuer de l’aide."

Sur l’impact dramatique des explosions dans le centre de Beyrouth sur l’« opinion publique libanaise », Palestine for Us raconte :

Mon amie X vit à Verdun, j’ai pensé à elle quand j’ai appris pour l’explosion qui y a eu lieu, je lui ai envoyé un SMS et elle ne m’a pas répondu parce que, comme d’habitude, tous les téléphones ont cessé de fonctionner, puis je l’ai eue par Internet, et grâce à Dieu elle allait bien, mais elle m’a dit : « Asharf, comment peux-tu faire cela en tant que Palestinien ? » ; oh mon Dieu mon amie m’a dit ça ; quand je lui ai expliqué la situation et que le Fatah al Islam n’était pas Palestinien et qu’ils étaient plus de 60 Séoudiens, 20 Algériens, 10 Jordaniens, 30 Afghans, 12 Palestiniens, elle a été surprise et elle m’a dit : les Libanais ne savaient pas cela, alors j’ai réfléchi et j’espère qu’elle a changé d’avis, mais cela m’inquiète si tous les Libanais pensent comme cela."

INTERVIEW DE SEYMOUR HERSCH SUR CNN

Il y a quelques jours, commentant les événements récents, Seymour Hersh répondait aux questions d’Hala Gorani sur CNN international. L’interview est reproduite sur Raw Story. En voici une traduction.

Hala Gorani : Alors, le journaliste d’enquête Seymour Hersh racontait en mars dernier que, dans le but de vaincre le Hezbollah, le gouvernement libanais soutenait un groupe sunnite militant, les mêmes personnes qu’il combat aujourd’hui. Seymour nous rejoint en direct depuis Washington. Merci d’être avec nous. Quelle est, selon votre reportage, la source du financement de ces groupes, tels que Fatah al-Islam dans ces camps de Nahr el Bared, par exemple ? D’où obtiennent-ils l’argent et d’où obtiennent-ils leurs armes ?

Seymour Hersh : L’acteur principal, ce sont les Séoudiens. Ce que j’écrivais, c’est qu’il y a une sorte d’accord privé qui a été fait entre la Maison blanche, nous parlons de Richard - Dick - Cheney et Elliott Abrams, l’un des assistants primordiaux à la Maison blanche, avec Bandar. Et l’idée était d’obtenir le soutien, le soutien occulte des Séoudiens, pour soutenir différents groupes sunnites jihadistes intégristes, en particulier au Liban, groupes qui pourraient être considérés, dans la situation d’une confrontation effective avec le Hezbollah - le groupe chiite dans le Sud du Liban - pourraient être considérés comme investissements, c’est aussi simple que cela.

Gorani : Le gouvernement Saniora, dans le but de contrer l’influence du Hezbollah au Liban, selon votre reportage, serait en train de secrètement financer des groupes tels que le Fatah al-Islam, avec lequel ils ont des problèmes en ce moment ?

Hersh : Des conséquences imprévues une fois de plus, oui.

Gorani : Et donc si l’Arabie séoudite et le gouvernement Saniora font cela, que ce soit inattendu ou non, de fait les États-Unis doivent avoir quelque chose à dire à ce sujet, ou non ?

Hersh : Hé bien, les États-Unis étaient profondément impliqués. C’était une opération occulte que Bandar a mené avec nous. N’oubliez pas, si vous vous en souvenez, vous savez, nous sommes entré dans la guerre en Afghanistan en soutenant Osama Ben Laden, qui était le moudjahidin des années 1980 avec Bandar et des gens comme Elliott Abrams dans les parages, l’idée étant que les Séoudiens nous avaient promis qu’ils pourraient contrôler - qu’ils pourraient contrôler les jihadistes alors nous avons dépensé beaucoup d’argent et de temps, les États-Unis à la fin des années 1980 utilisaient et soutenaient les jihadistes pour battre les Russes en Afghanistan et ils se retournés contre nous. Et nous assistons au même déroulement, comme si aucune leçon n’avait été apprise. C’est le même déroulement, utiliser à nouveau les Séoudiens pour soutenir des jihadistes, les Séoudiens assurant qu’ils peuvent contrôler différents groupes, des groupes comme celui qui est en contact en ce moment avec le gouvernement à Tripoli.

Gorani : Certainement, mais les moudjahidin des années 80, c’était une autre époque. Comment cela pourrait être dans l’intérêt des États-Unis d’Amérique, exactement maintenant, de soutenir indirectement - même indirectement - ces mouvements jidahistes qui sont des extrémistes qui se battent jusqu’à la mort dans les camps palestiniens ? Est-ce que cela ne va pas à l’encontre des intérêts non seulement du gouvernement Saniora mais aussi de l’Amérique et du Liban ?

Hersh : Les ennemis de nos ennemis sont nos amis, c’est dans cette logique que les groupes jihadistes au Liban sont là pour s’opposer à Nasrallah. Le Hezbollah, si vous vous souvenez, a battu Israël l’année dernière, même si les Israéliens ne veulent pas le reconnaître, ainsi vous avez le Hezbollah, qui est une menace importante pour l’Amérique - bon, le rôle américain est très simple. Condoleeza Rice, la Secrétaire d’État, l’a dit très clairement. Nous sommes en rain de soutenir les sunnites partout où nous le pouvons contre les chiites, conter les chiites en Iran, contre les chiites au Liban, c’est-à-dire Nasrallah. La guerre civile. Nous sommes en train de créer à certains endroits, au Liban en particulier, la violence confessionnelle. [NdT : C’est moi qui souligne.]

Gorani : L’administration Bush, bien sûr, des officiels seraient en désaccord avec cela, ainsi que le serait le gouvernement Saniora, qui dénonce ouvertement la Syrie, affirmant que le Fatah al-Islam est une émanation d’un groupe Syrien, où pourrait-il se procurer ses armes si ce n’est en Syrie.

Hersh : Vous devez répondre à cette question. Si cela est vrai, la Syrie qui est proche - et est largement critiquée par l’administration Bush pour être si proche - du Hezbollah serait aussi en train de soutenir des groupes, des groupes salafistes, extrêmement opposés au Hezbollah - la logique s’effondre. Il s’agit simplement d’un programme occulte que nous avons mis en place avec les Séoudiens, dans le cadre d’un programme plus large destiné à contenir partout l’influence grandissante des chiites, du monde chiite, et cela nous a pris à revers, comme cela est arrivé dans le passé.

Gorani : Bien sûr, si cela n’a aucun sens pour les Syriens de les soutenir, pourquoi est-ce que cela aurait un sens pour les États-Unis de les soutenir, indirectement évidemment, selon votre reportage, en donnant une aide d’un milliard de dollars, en partie en matériel militaire, au gouvernement Saniora - et que cela est dépensé d’une façon telle que ni le gouvernement ni les États-Unis ne contrôleraient des groupes exrémistes, mais indirectement les États-Unis, selon l’article que vous avez écrit, seraient en train de les soutenir. Alors en quoi cela serait dans leur intérêt, et que devraient-ils faire selon les gens auxquels vous avez parlé ?

Hersh : Vous adoptez la logique du gouvernement États-unien. C’est OK. Nous oublierons cela pour l’instant. Fondamentalement c’est très simple. Ces groupes sont considérés - quand j’étais à Beyrouth en train de réaliser des interviews, j’ai parlé à des officiels qui ont reconnu que la raison pour laquelle les groupes jihadistes radicaux étaient tolérés, c’était parce qu’ils étaient considérés comme une protection contre le Hezbollah. La peur du Hezbollah à Washington, en particulier à la Maison blanche, est profonde. Ils croient tout simplement que Hassan Nasrallah a prévu de porter la guerre en Amérique. Que cela soit vrai ou non est une autre question. Il y a cette immense et accablante peur du Hezbollah et nous nous voulons pas que le Hezbollah joue un rôle actif dans le gouvernement libanais et cela a été notre politique, fondamentalement, qui est de soutenir le gouvernement Saniora, malgré ses faiblesses face à la coalition. Pas seulement Saniora, mais monsieur Aoun, un ancien dirigeant militaire au Liban. Il y a une coalition que nous détestons absolument.

Gorani : Très bien, Seymour Hersh du magazine The New Yorker, merci de nous avoir rejoints et j’espère que nous pourrons à nouveau parler ensemble dans quelques mois lorsque les événements qui ont lieu au Liban auront pris forme et que nous en saurons plus. Merci beaucoup.

Nidal

"Loubnan ya Loubnan" : 22 mai 2007 Source : http://tokborni.blogspot.com/

Messages

  • On a bien compris que Bush veut à tout prix faire sa guerre contre la Syrie et l’Iran. Tous les moyens sont bons pour mettre au point un prétexte "légitime" pour envahir ces pays. Il a mis chaos l’Irak, avec un nombre hallucinant de morts, d’estropiés à vie, et ayant déclenché une misère incroyable, pire que du temps de S.Hussein. D’ailleurs, c’était aux citoyens irakiens de se libérer tout seuls du joug de ce dictateur, et non pas les USA, qui n’avait aucune légitimité en la matière.

    Alors, Kouchner, oui à un tribunal pour l’assassinat d’Hariri, mais pensez aussi qu’il en faut un pour Bush et pour Olmert. Et pas d’ingérence dans les affaires de la Syrie, ni de l’Iran. On a bien assez à faire avec Sarkozy qui s’occupe de tout lui-même, outrepassant ses droits et obligations. C’est aux ministres de travailler, notamment au ministre du travail et au 1er ministre de recevoir les syndicats et non à Sarkozy. Trop de pouvoirs au président, et le gouvernement ne sert à rien, alors à la porte ceux qui fichent rien, ça nous coûte bien assez cher comme ça. G

  • Robert Fisk - The Independent

    Un autre point de vue su ce qui se passe au Liban.....

    "Inspiré par al-Qaïda, un groupe d’activistes jusqu’ici peu connu, se trouve derrière la flambée de violence sanglante qui a fait un tas de morts.

    Ils sont arrivés au Liban l’été dernier, alors que le monde regardait Israël massacrer ce petit pays, dans sa vaine tentative de détruire le Hezbollah. Mais les hommes qui ont monté leur petite entreprise infâme dans le camp de réfugié de Nahr el-Bared (certains étant des combattants de la guerre d’Irak, d’autres venant du Yémen, de la Syrie ou du Liban lui-même) étaient beaucoup plus dangereux que ce que l’Amérique et Israël pensaient qu’était le Hezbollah. Ils étaient venus, ont-ils dit aux quelques journalistes peu nombreux qui se sont donnés la peine de les dénicher, "pour libérer" Jérusalem, parce que "libérer notre territoire est un devoir sacré gravé dans le Coran".

    Que les hommes du Fatah al-Islam croient que la route de Jérusalem passe par la ville libanaise de Tripoli et pourrait être regagnée en tuant près de 30 soldats libanais - un grand nombre d’entre eux sont des Musulmans sunnites comme eux, dont quatre ont été décapités, apparaît-il maintenant - était l’un des signes les plus bizarres d’une organisation, alors qu’elle nie faire partie d’al-Qaïda, qui a clairement de la sympathie pour les "frères" qui servent les idées d’Oussama ben Laden !

    Hier soir, leurs bandits armés dans Nahr el-Bared ont proposé un cessez-le-feu aux soldats libanais qui les encerclaient, après que des médecins avaient plaidé pour une trêve au cours de laquelle les morts et les blessés seraient dégagés des rues. C’était une idée tout aussi étrange de la part d’un groupe qui, seulement 24 heures auparavant, avait promis d’ouvrir "les portes de l’enfer" sur tout le Liban et de "tirer jusqu’à leur dernière balle" si l’armée n’arrêtait pas le feu. La nature de leur politique est toutefois moins sinistre que leur sauvagerie. Au moins deux d’entre d’eux, apparaît-il maintenant, se sont fait sauter dans Tripoli, dimanche dernier, en tirant sur leur ceinture d’explosifs, après avoir pris des otages civils.

    L’un des survivants se souvient qu’un membre du Fatah al-Islam en train de mourir a passé ses derniers instants à lui lire le Coran. Cette organisation - nous ne savons toujours pas s’ils avaient 300 hommes en armes à leur disposition - a clairement trouvé de l’inspiration dans la fameuse déclaration d’Ayman al-Zawahiri, numéro 2 d’al-Qaïda, selon laquelle la Palestine est proche de l’Irak et, donc, que "les guerriers devraient porter leur guerre sainte aux frontières de la Palestine". L’une de ces frontières, évidemment, est la frontière libano-israélienne. L’année dernière, Chaker al-Absi a déclaré à des journalistes libanais que son mouvement "était fondé sur le Coran et la loi sainte" et que c’était un "mouvement réformateur créé pour amener la fin de la corruption et brandir dans le ciel au-dessus Jérusalem une bannière disant ’Il n’y a de Dieu que Dieu’."

    Et il ajouta que "nous ne sommes ni les alliés d’un régime ou d’un groupe qui existe sur cette terre." Absi, devrait-il être ajouté, est recherché en Jordanie pour le meurtre d’un diplomate américain. Rien de moins qu’un personnage comme Omar al-Bakri - expulsé de Grande-Bretagne il y a plus d’un an - a décrit le Fatah al-Islam comme "bel et bien la carte maîtresse de la Syrie".

    Si cela est vrai, alors la Syrie va devoir expliquer comment ce groupe a aussi revendiqué deux attentats à la bombe à Beyrouth le week-end dernier, dont l’un a tué une chrétienne d’âge mûr. L’armée libanaise le soupçonne aussi d’avoir placé en début d’année des bombes dans des bus du secteur chrétien d’Ain Alak.

    Mais pourquoi Tripoli ? Et pourquoi maintenant ? Eh bien ! Il y a, bien sûr, le Tribunal imminent des Nations-Unies pour juger ceux qui ont tué l’ancien Premier ministre Rafik Hariri.

    Etait-ce la Syrie ? Mais les reportages au Liban sont de plus en plus théâtraux à mesure qu’ils répètent : Que le Fatah al-Islam est financé par les deux fils de ben Laden, Saad et Mohamed ; Que deux des bandits armés à Tripoli étaient les frères d’un Libanais d’Akkar - qui se trouve aussi au nord du Liban - et qui a été arrêté en Allemagne l’année dernière, accusé de placer des bombes dans des trains ; Que parmi les morts à Tripoli il y avait aussi un Bangladais et un Yéménite.

    Nous sommes certains que l’un des morts - peut-être deux - est le fils d’un Libanais de 60 ans, Darwish Haity, qui habite Sidon. Ce dernier a conscience que son fils Ahmed est mort et il craint que Mahmoud Haity ne fît partie de ceux qui se sont battu jusqu’à la mort dans l’immeuble de Tripoli. "Mes enfants ne sont pas comme ça", aurait dit leur père. "Le Fatah al-Islam les a dupés et en a fait des criminels." Ahmed Haity était marié et père de trois enfants.

    La ville de Sidon, elle-même, est le foyer du plus grand camp au Liban, Ein el-Helveh, d’où au moins 20 Palestiniens sont partis commettre des attentas-suicides en Irak contre les soldats étasuniens. Un mouvement musulman sunnite de Tripoli se vante d’en avoir envoyé "au moins" 300. Et Ein el-Helveh revendique une palette de petits groupes islamiques, comme l’Isbat al-Ansar qui s’est dissous lorsque son leadership a fondé Isbat al-Noor - "La Communauté de l’Illumination" -, dont le chef a été assassiné, pense-t-on, par une faction de l’OLP.

    Si ces querelles palestiniennes fratricides semblent lassantes, on devrait se rappeler qu’un grand nombre trouve son origine dans la guerre civile libanaise, lorsque l’OLP d’Arafat a combattu dans le camp musulman contre la milice chrétienne maronite.

    Quand les soldats libanais ont arrêté le Yéménite Moamar Abdulhah al-Awami, en 2003 à Sidon, et qu’ils l’accusèrent de faire partie d’un complot pour faire sauter un restaurant McDonald, Awami - qui utilisait "Ibn al-Shahid" (Fils du Martyr) comme nom de guerre - affirmait avoir rencontré trois agents d’al-Qaïda à Ein el-Helveh. Plusieurs fondamentalistes libanais, impliqués dans une bataille contre l’armée libanaise à Sir el-Dinniye, en 2000, ont rejoint un groupe palestinien, connu sous le nom de Jund al-Shams (Soldat de Damas) et dont le chef, Mohamed Sharqiye, est arrivé à Sidon il y a 10 ans - et, ici, la boucle est bouclée - en provenance de ce même camp de Nahr el-Bared où le Fatah el-Islam s’est établi l’été dernier.

    Il est trop simple d’affirmer que ceci est l’œuvre de la Syrie. La Syrie peut avoir un intérêt à observer cette déstabilisation, voire assister ces groupes avec de la logistique - à travers son réseau de sécurité. Mais d’autres organisations pourraient y avoir trouvé un intérêt commun : les insurgés irakiens, par exemple, voire les Taliban, peut-être également des petits groupes des territoires palestiniens occupés. Voilà comment les choses marchent au Proche-Orient, où il n’y a rien qui ressemble de près ou de loin à la responsabilité - seulement une communauté d’intérêts. Peut-être les Américains auraient-ils appris quelque chose à ce sujet s’ils n’avaient pas insulté les Syriens, il y a deux ans, en les accusant d’autoriser les combattants à entrer en Irak - à partir duquel moment, les Syriens cessèrent toute coopération militaire et de renseignement avec les Etats-Unis.

    Interviewé en début d’année, un autre chef du Fatah al-Islam, qui se fait appeler "Abou Mouayed", a insisté pour dire : "nous ne sommes pas en contact avec d’autres Islamistes... nous n’en sommes pas au point de recruter des combattants, mais ceux qui veulent travailler avec nous et lutter contre les Juifs sont les bienvenus". Celui-ci a aussi menacé d’attaquer le force onusienne élargie au Sud-Liban, qui est dirigée par des généraux de l’Otan. A ce moment-là, les officiels de l’OLP à Nahr el-Bared affirmaient qu’ils "gardaient l’œil" sur le Fatah al-Islam. Mais au cours de ces deux derniers mois, leur regard s’est clairement égaré.

    Il s’avère que l’armée et la Force de Sécurité Intérieure - une version soft d’unité de police paramilitaire - ont attrapé 11 de ces bandits armés avant qu’ils ne réussissent à mettre fin à leurs jours. Ceux-ci sont à présent sous interrogatoire (un processus qui ne sera définitivement pas tendre, bien qu’un de ces hommes aient été sérieusement blessé). Des photographes ont réussi à prendre des clichés de l’un des hommes capturés, au moment où il était attrapé par des soldats après avoir tué un de leurs camarades. Mais se peut-il que ces guerriers fiers - vicieux - parlent, alors qu’ils sont tous prêts à mourir ?

    L’armée, elle-aussi, a ses sentiments. Il apparaît qu’environ la moitié de ses morts sont des Musulmans sunnites et beaucoup d’entre eux viennent du Nord-Liban.

    C’est la partie du pays où les vendettas ont souvent été une caractéristique de la colère sociale et, une fois les batailles terminées à Nahr al-Bared, il y aura des familles qui chercheront coûte que coûte à venger leurs fils et maris disparus, en particulier ceux qui auront été conduit à la mort avec une telle cruauté. En remontant en 2000 à Sir el-Dinniye, il n’y avait pas eu de meurtres de vengeance après l’assassinat de 11 soldats. Mais certains des bandits armés qui les ont tués il y a sept ans sont eux-mêmes à présent - et la boucle est de nouveau bouclée, ici - au camp Ein el-Helveh à Sidon.

    Le mouvement Fatah de l’OLP a appelé son homonyme "un gang de criminels" - sage précaution vue la fureur contenue des Libanais sur le fait que les Palestiniens aient autorisé que ce groupe soit créé dans le camp de réfugié du Nord. A Ein el-Helveh, l’OLP est dans la rue, assurant qu’il n’y aura pas de réapparition de ce problème, bien que l’un des Islamistes palestiniens, lundi dernier, ait tiré en l’air de colère à la mort de ses "frères" qui combattent l’armée.

    Cependant, si le siège de Nahr el-Bared se poursuit, il pourrait n’être pas si facile de contrôler les groupes palestiniens à Beyrouth et au sud du Liban. Et, ensuite, l’armée libanaise - qui préserve ici la paix de l’anarchie - sera encore un peu plus tendue."

    Robert Fisk - The Independent, le 23 mai 2007 : The road to Jerusalem (via Lebanon)
    Traduit de l’anglais par Jean-François Goulon, Questions Critiques

    • Je cite : « Rien de moins qu’un personnage comme Omar al-Bakri - expulsé de Grande-Bretagne il y a plus d’un an - a décrit le Fatah al-Islam comme "bel et bien la carte maîtresse de la Syrie". »

      Réponse de Seymour Hersh : « Vous devez répondre à cette question. Si cela est vrai, la Syrie qui est proche - et est largement critiquée par l’administration Bush pour être si proche - du Hezbollah serait aussi en train de soutenir des groupes salafistes [Fatah al-Islam], extrêmement opposés au Hezbollah - la logique s’effondre. Il s’agit simplement d’un programme occulte que nous [les USA] avons mis en place avec les Séoudiens, dans le cadre d’un programme plus large destiné à contenir partout l’influence grandissante des chiites, du monde chiite, et cela nous a pris à revers, comme cela est arrivé dans le passé. »

    • Voici un article d’agence trouvé ici :

      http://questionscritiques.free.fr/e...

      La double victoire du Pakistan sur le terrorisme
      par Syed Saleem Shahzad
      15 août 2006, Asia Times Online "Pakistan’s double win over terror"

      KARACHI — les services secrets et les cercles djihadistes pakistanais sont unanimes sur un fait : les Pakistanais qui ont été arrêtés la semaine dernière, en liaison avec le complot terroriste visant au moins 10 avions de ligne au départ de Londres et qui a été déjoué, avaient été infiltrés par les services secrets pakistanais depuis la fin de l’année dernière.

      Toutefois, les avis divergent quant à l’objectif ultime des services secrets pakistanais.

      La semaine dernière, sept personnes — minimum — en liaison avec ce complot ont été arrêtées dans les villes de Lahore et de Karachi. Selon les officiels, les personnes arrêtées auraient fourni des informations importantes au sujet de ce complot. Les fonctionnaires britanniques de la sécurité ont placé 24 personnes en grade à vue — la plupart d’origine pakistanaise — [soupçonnées d’être] en relation avec le plan évident d’attaquer des vols commerciaux au départ du Royaume-Uni vers les Etats-Unis.

      Un haut-fonctionnaire pakistanais de la sécurité a déclaré à Asia Times Online, "Le véritable épisode a commencé après le tremblement de terre au Cachemire [administré par le Pakistan] en octobre 2005. Les divers organismes humanitaires islamiques s’activaient pour apporter l’aide aux Cachemiris déplacés. La CIA et le MI6 sont entrés en contact avec le Pakistan et l’ont averti que, sous couvert de fonds humanitaire, il était possible que cet argent soit transmis à des cercles terroristes au Pakistan.

      "Le MI6, la CIA et une cellule spéciale des services secrets pakistanais ont coordonné des investigations sur ces transferts de fonds. Durant le temps de ces investigations, beaucoup de personnes, au Pakistan, furent prises dans des rafles."

      Mais c’est à partir de là que les avis divergent. Les fonctionnaires pakistanais ont arrêté Rachid Raouf (un ressortissant britannique), en tant que suspect-clef dans le complot déjoué, et l’ont accusé d’être lié à al-Qaïda.

      Des contacts, connaissant étroitement les hommes arrêtés — dans les premières rafles, ainsi qu’après le complot déjoué —, soutiennent qu’aucun d’eux n’avait de lien avec al-Qaïda. Au contraire, ils soutiennent qu’ils étaient liés avec al-Mouhadjiroun et Hizbout Tehrir.

      Hizbut Tehrir (le Parti de la Libération) est une organisation non-violente fondée au début des années 50 en Jordanie pour la libération de la Palestine. Leur objectif ultime est la renaissance du califat, qu’ils essayent de provoquer en renversant ce qu’ils considèrent être des gouvernements islamiques corrompus.

      Le Pakistan a été particulièrement dur avec ce groupe, dont la plupart des membres sont des Pakistanais de naissance britannique, envoyés au Pakistan pour y travailler. La raison la plus évidente est que ces jeunes veulent fomenter un coup d’Etat contre le gouvernement du Général-Président Pervez Musharraf et infiltrer des institutions telles que l’armée.

      Al-Mouhadjiroun est une faction séparatiste de Hizbout Tehrir. La plupart de ses membres sont au Royaume-Uni. Le célèbre érudit égyptien, Omar al-Bakri, en était le chef. Al-Mouhadjiroun fut interdit en Grande-Bretagne, l’année dernière, après l’éloge qu’il a fait des attaques du métro de Londres.

      Un contact au sein des plus hauts niveaux de ce noyau djihadiste a déclaré à l’Asia Times Online "Les gars des organisations comme al-Mouhadjiroun et Hizbout Tehrir viennent au Pakistan du Royaume-Uni et n’ont rien à voir avec al-Qaïda. Ce sont des Pakistanais, de naissance britannique, et tout ce qui les intéresse est de [fomenter] un coup d’Etat au Pakistan. Quelques-uns d’entre eux ont été arrêtés à Islamabad, dans le passé, alors qu’ils distribuaient des brochures. Puis, il furent libérés. Je peux vous assurer que les gars qui [viennent] d’être arrêté au Pakistan avaient été identifiés depuis longtemps par l’establishment pakistanais.

      "Leur destinée a commencé lorsqu’ils ont été en contact avec des fonctionnaires de l’armée pakistanaise. C’est elle qu’ils voulaient vraiment infiltrer pour fomenter leur coup d’Etat. Ils étaient donc proches de plusieurs officiers de l’armée. Ils étaient enchantés d’avoir infiltré l’armée. Mais, en fait, ce sont les services secrets pakistanais — au passé militaire solide — qui les ont pénétrés en profondeur", a indiqué le Djihadiste.

      "Ces jeunes, qui ont dans la vingtaine et qui sont complètement ignorant de la société pakistanaise, étaient très excités par leur succès et partageaient même leurs opinions avec d’autres personnes à Islamabad, disant qu’un grand nombre d’officiers étaient d’accord pour faire un coup d’Etat. En fait, nous les avions prévenus que les cadres militaires faisaient leur travail avec loyauté et qu’ils ne s’engageraient jamais dans cause révolutionnaire.

      "Les jeunes d’al-Mouhadjiroun pensaient le contraire et ils continuèrent de rencontrer des agents secrets, en pensant qu’ils étaient des cadres de l’armée pakistanaise," a poursuivi le Djihadiste.

      "La proximité des services secrets pakistanais avec certains des garçons, ayant un passé avec al-Mouhadjiroun, était un fait connu. Mais, quant à savoir à quel stade c’est devenu leur ’complot terroriste londonien ’, nous sommes dans le brouillard.

      "Cependant, j’émets sans risque une hypothèse selon laquelle ces garçons hautement motivés ont été exploités par des agents provocateurs. Un jeune Musulman religieux, à 20 ans, est assurément plein de haine contre les USA et si quelqu’un voulait bien le guider pour effectuer n’importe quelle attaque sur des intérêts étasuniens, il y aurait de fortes chances pour qu’il le fasse.

      "Et je pense que c’est exactement ce qu’il s’est produit. Le gouvernement a essayé sérieusement de nettoyer le Pakistan — c’est vrai aussi bien pour le Royaume-Uni — des groupes comme al-Mouhadjiroun et Hizbout Tehrir. Ces deux groupes sont violemment contre l’establishment et sont très sérieux sur l’idée de fomenter un coup d’Etat au Pakistan. Alors, leur influence grandissait parmi les jeunes, dans des villes comme Lahore et Islamabad. Et c’est ainsi qu’ils ont été complètement piégés", a conclu le Djihadiste.

      Il devrait être rappelé que le Hizbout Tehrir et al-Mouhadjiroun ont été interdits au Pakistan après les attaques du 11 septembre 2001 contre les Etats-Unis et tous les commissariats de police ont reçu des instructions strictes d’arrêter toute personne prétendant être membre de ces groupes.

      Il y a quelques temps, les autorités pakistanaises, conformément aux lois antiterroristes, ont arrêté des membres de ces deux organisations. Cependant, les tribunaux les ont libérés pour manque de preuve.

      Syed Saleem Shahzad est le chef du bureau au Pakistan de l’Asia Times Online.


      Voici les citations qui m’intéressent extraites du texte ci-dessus :

      « Al-Mouhadjiroun est une faction séparatiste de Hizbout Tehrir. La plupart de ses membres sont au Royaume-Uni. Le célèbre érudit égyptien, Omar al-Bakri, en était le chef. Al-Mouhadjiroun fut interdit en Grande-Bretagne, l’année dernière, après l’éloge qu’il a fait des attaques du métro de Londres. »

      ...

      « "Leur destinée a commencé lorsqu’ils ont été en contact avec des fonctionnaires de l’armée pakistanaise. C’est elle qu’ils voulaient vraiment infiltrer pour fomenter leur coup d’Etat. Ils étaient donc proches de plusieurs officiers de l’armée. Ils étaient enchantés d’avoir infiltré l’armée. Mais, en fait, ce sont les services secrets pakistanais — au passé militaire solide — qui les ont pénétrés en profondeur", a indiqué le Djihadiste »

      .......

      « "Cependant, j’émets sans risque une hypothèse selon laquelle ces garçons hautement motivés ont été exploités par des agents provocateurs. »


      Maintenant, à ce lien :

      http://globalresearch.ca/articles/C...

      On peut lire :

      Nouvelles révélations sur les attentats du 11 septembre

      Les terroristes des attentats du 11 septembre étaient-ils liés aux services de renseignement pakistanais ?
      par Michel Chossudovsky

      L’Aut’ Journal, novembre 2001
      Centre de recherche sur la mondialisation (CRM), globalresearch.ca, le 19 novembre 2001

      Le chef des services d’espionnage pakistanais, le lieutenant-général Mammoud Ahmad, se trouvait aux États-Unis lors des attaques contre le World Trade Center et le Pentagone. Arrivé le 4 septembre, le général Ahmad avait rencontré des représentants du département d’État après les attaques contre le World Trade Center, mais il a également eu des entretiens, au cours de la semaine précédant les attentats terroristes, avec ses vis-à-vis de la CIA et du Pentagone.

      Quelle était la nature de ces rencontres qualifiées de « routinières » qui ont eu lieu avant le 11 septembre ? Avaient-elles un lien avec les consultations ultérieures, au lendemain du 11 septembre, qui ont amené le Pakistan à prendre la décision de coopérer avec Washington ? La planification de la guerre était-elle à l’ordre du jour des discussions entre les responsables pakistanais et américains ? e 9 septembre, alors que le général Mammoud Ahmad se trouvait aux États-Unis, le commandant Ahmad Shah Massoud de l’Alliance du Nord était assassiné. Les représentants de cette organisation ont informé l’administration Bush que les services secrets pakistanais (ISI) étaient selon toute probabilité impliqués dans cet assassinat.

      C’est donc en toute connaissance de cause que l’administration Bush a pris la décision, lors des consultations intervenues avec le général Mammoud Ahmad après le 11 septembre, de « coopérer » directement avec les services de renseignements pakistanais malgré leurs liens avec Oussama ben Laden et les taliban, et leur rôle présumé dans l’assassinat de Massoud.

      Pendant ce temps, des responsables du Pentagone et du département d’État étaient envoyés à Islamabad pour mettre une dernière main aux plans de guerre américains. Dimanche le 6 octobre, la veille des premiers bombardements sur les principales villes afghanes, le général Mammoud Ahmad était limogé de son poste à la tête des services secrets pakistanais dans ce qui a été présenté comme un remaniement de « routine ».

      Des liens troublants entre le général et le terroriste

      Quelques jours plus tard, le journal Times of India révélait les liens entre le général Mammoud Ahmad et Mohammed Atta, présumé tête dirigeante des attaques contre le World Trade Center. L’article du Times of India était basé sur des informations contenues dans un rapport des services de renseignement du gouvernement de New Delhi transmis au gouvernement américain via les canaux officiels. Citant une source à l’intérieur du gouvernement indien, l’Agence France-Presse a confirmé que « les faits transmis par le gouvernement indien à Washington étaient d’un tout autre ordre qu’une simple information liant un général voyou à des actes de terrorisme déplacés ».

      Les implications des révélations du Times of India sont multiples. Elles soulèvent la question des liens existant entre le General Ahmad et le terroriste Mohammed Atta, mais également la possibilité que d’autres membres des services secrets pakistanais aient pu avoir des contacts avec les terroristes. Elles permettent également de questionner l’interprétation officielle selon laquelle les attentats du 11 septembre constituaient un acte de « terrorisme individuel » organisé par une cellule autonome du réseau Al Qaeda et soulèvent l’hypothèse que les attentats feraient partie d’une opération émanant des services de renseignement pakistanais.

      Le reportage du Times of India jette également une nouvelle lumière sur la nature des « activités d’affaires » du général Ahmad aux États-Unis au cours de la semaine précédant les événements du 11 septembre, soulevant la possibilité de contacts aux États-Unis entre l’ISI et Mohammed Atta avant les attaques contre le World Trade Center au moment où le général Ahmad et sa délégation étaient en soi-disant « tournée de consultations » auprès des responsables américains.

      Un axe ISI-Oussama-taliban et... CIA ?

      En évoquant les liens présumés entre les terroristes et l’ISI, il faut comprendre que la nomination du général Ahmad à la tête des services secrets pakistanais avait reçu l’approbation des États-Unis. En tant que dirigeant de l’ISI depuis 1999, il était en relation étroite avec ses homologues de la CIA, de la Defense Intelligence Agency (DIA) et du Pentagone. Souvenons-nous également que les services de renseignement pakistanais ont constitué durant toute la période de l’après-guerre froide le fer de lance des opérations secrètes de la CIA au Caucase, en Asie centrale et dans les Balkans.

      L’existence d’un axe « ISI-Oussama-taliban » était bien connue. Tout comme étaient bien connus les liens entre l’ISI et différentes agences du gouvernement américain dont la CIA. L’administration Bush était au courant du rôle du général Ahmad. Autrement dit, l’administration Bush se sert d’une organisation directement liée au terrorisme afin de mener la dite « campagne contre le terrorisme ». En fait, les liens de l’administration Bush avec l’ISI pakistanais – y inclus les « consultations » avec le général Ahmad au cours des semaines précédant le 11 septembre – soulèvent la question d’une possible « complicité ». Pendant que le général Ahmad rencontrait des responsables américains au Pentagone et dans les bureaux de la CIA, des contacts auraient selon le Times of India également été établis entre l’ISI et les présumés terroristes des attentats du 11 septembre !

      Selon un rapport des services de renseignement du gouvernement indien, les responsables des attentats du 11 septembre avaient des contacts avec l’ISI qui, à son tour, entretenait des liens avec les agences du gouvernement américain. Est-ce que certains responsables au sein de l’establishment militaire et des services de renseignement américains avaient eu connaissance des contacts de l’ISI avec Mohammed Atta, chef de file des terroristes, et qu’ils n’auraient pas crû bon d’agir !

      Que l’administration Bush ait été complice de cette situation reste à démontrer. Une enquête s’avère nécessaire afin d’établir tous les faits dans cette affaire.

      Toutefois, il est évident que cette guerre contre le peuple afghan n’est pas « une campagne contre le terrorisme international ». C’est une guerre de conquête affectant l’avenir de l’humanité. Le peuple américain, tout comme le peuple canadien, a été consciemment et délibérément trompé par son gouvernement. La vérité doit prévaloir.


      Du coup, cet Omar al-bakri est soit un manipulé soit un agent provocateur. Dans aucun de ces deux cas on ne peut croire à ce qu’il raconte !

  • « Cette irakisation de la scène libanaise correspond
    parfaitement à la politique dite « d’instabilité
    constructive » que les néo-conservateurs américains
    tentent d’appliquer à l’ensemble des Proche et Moyen
    Orient », croit un diplomate européen en poste à
    Beyrouth.

    Dans le dernier numéro de Bakchich :

    http://www.bakchich.info/article1178.html