- Selon LO, l’organisation de telles actions exigerait le secret « pour pouvoir se dérouler tranquillement, sans l’intervention immédiate de la police ». Or, ce qui fait la force de telles actions est qu’elles mobilisent au grand jour des centaines d’étudiants et de lycéens. La simultanéité d’actions menées à plusieurs endroits d’une même ville a l’avantage d’éparpiller les forces de l’ordre et donc de limiter leur intervention. Enfin, ces actions ponctuelles sont suffisamment mobiles pour se reconstituer une fois dispersées, comme ce fut le cas dans les gares parisiennes.
- Selon LO, « des actions telles que le blocage des périphériques, des autoroutes ou des voies de chemin de fer sont pénalisantes pour les usagers ». C’est l’argument maintes fois utilisé par les organisations patronales, les gouvernements et les partis de droite pour déligitimer le recours à la grève dans les transports. Chacun, lycéen, étudiant ou salarié, appréciera que LO se range dans le camp de la réaction au nom de la défense des usagers. À Toulouse les manifestants ont heureusement reçu le soutien actif du délégué régional CGT [2].
- Selon LO, « une manifestation comme celle du 28 mars est plus marquante, plus efficace, que cinquante blocages de routes » et, cerise sur le gâteau, « les actions qui se veulent spectaculaires, mais qui sont surtout minoritaires, sont en réalité un aveu de faiblesse ». LO n’est pas à une contradiction près car, dans le même article, elle fonde la réussite de telles actions sur « un petit comité » et, dans un autre article, préconise « même à trois ou quatre, on peut tirer quelques centaines de tracts et partir les distribuer à n’importe quel endroit où il y a du monde ». Ce défaitisme est écœurant, mais cohérent avec l’absence de perspectives revendiquée par cette organisation [3].
Bien d’autres actions se déroulent partout en France, plus ou moins rapportées par les médias.
A côté du campus universitaire de Grenoble, une petite centaine d’étudiants, munis de nez de clowns et avec des codes barres dessinés sur la peau, ont envahi un supermarché pendant une heure, aux cris de « consommez, consommez, nous, on nous a soldés ». Libération http://www.liberation.fr/page.php?Article=373055
Elles n’ont pas toutes le même impact auprès de la population, mais elles gênent autant Chirac-Villepin-Sarkozy que les grandes manifestations qui, elles, ne peuvent se renouveler chaque jour.
Serge LEFORT
07 avril 2006
[2] CPE : la mobilisation ne fléchit pas :
À Toulouse, les gardes mobiles avaient été déployées devant l’entrée principale de la gare Matabiau. C’est par les espaces verts, situés à l’arrière de la gare, que les 300 premiers anti-CPE ont envahi puis barré les voies ferrées, lançant aux agents SNCF du poste 4, un joyeux : « Les cheminots avec nous ! » Ils attendaient les cheminots, mais c’est la police qui est arrivée. « J’ai des ordres précis », fulminait le commissaire de la sécurité publique. A 15 h 50, il lançait une « première sommation ». Les matraques sortaient de sous les blousons de la quinzaine de policiers en civil rangés derrière lui.
« Vous ne pouvez pas faire ça, il faut négocier d’abord », s’interposait le délégué régional CGT Eric Ferrères, proposant qu’une délégation d’étudiants explique leur mouvement aux voyageurs depuis la sono de la gare. Grimace du commissaire, la tension monte à l’arrivée de renforts de CRS. « Vous ne voulez pas négocier, relevait le syndicaliste. Mais, s’il devait y avoir une charge sur ces enfants sur le site de la SNCF, sachez que les cheminots ne le supporteraient pas. Dès ce soir, plus un seul train ne circule ici. » Les CRS, comme à la mêlée, sont pourtant allés au contact, repoussant les étudiants à coups de matraque. A 16 h 40, les voies étaient dégagées. L’opération s’est soldée par une demi-douzaine de blessés légers.
[3] Lire : « Notre bilan est nul ».
Messages
1. > LO défend les usagers contre les grévistes, 16 avril 2006, 16:10
Mais qui s’inquiète encore des imbecillités que peut proclamer à tort et à travers, à longueur de temps, un groupuscule comme LO ? De toutes les façons, ils ne font rien que suivre comme des moutons. ils ne sont pas dangereux, et qu’ils racontent absolument n’importe quoi qui s’en préoccupera ? Laissons les pérorer leurs soliloques, tous seuls, le long des cortèges, ou sur les marchés -tentant de fourguer leur pauvre papier déjà avarié-, que personne n’entend ni n’écoute.
C’est vrai que les luttes sociales se développant, et la révolte se propageant, ils ont de plus en plus propension - qui s’intéresse encore à leur dicours idéologique - à déréaliser, à raconter n’importe quoi, à se "droitiser" (par démagogie pré-électorale - qui ne servira à rien d’ailleurs, car arlette va prendre une doudoune aux prochaines présidentielles) - à même ouvertement draguer en rirection des ouvriers "front national")... Mais cela ne pourra qu’entrainer une crise supplémentaire dans une organisation secte vieillissante, qui est en train de perdre (vieillesse oblige) ses gourous, sans avoir eu la capacité de les renouveler (on ne fait pas d’enfants chez LO !). C’est de l’accorder encore de l’importance (et donc indirectement les aider à se maintenir) que de polémiquer avec eux.
2. > LO défend les usagers contre les grévistes, 18 avril 2006, 19:41
J’ai lu le "notre bilan est nul" de Lefort.
Ne lui en déplaise, le score intéressant de l’extrême-gauche le 21 avril 2002 a été suivi d’un grave échec de l’extrême-gauche aux législatives de la fin du printemps 2002.
Ce sont des faits.
Hélas.