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La CFDT étudiera la durée de cotisation sur les retraites

Publie le dimanche 25 avril 2010 par Open-Publishing
14 commentaires

Reuters | 25.04.10 | 12h50

PARIS (Reuters) - La CFDT n’exclut pas l’allongement de la durée de cotisation pour financer les retraites en France mais tranchera lors de son congrès en juin, a dit dimanche son secrétaire général François Chérèque.

La CFDT est, comme les autres syndicats, inflexible sur la possibilité de partir à la retraite à 60 ans et demande que le gouvernement trouve de nouveaux financements dans une taxation du patrimoine.

L’allongement de la durée de cotisation "est un débat. A notre congrès, on pose ce débat-là à nos militants, donc la CFDT n’exclut pas ce principe-là", a dit François Chérèque lors du "Grand rendez-vous" d’Europe 1.

"Mais la question c’est dans quelles conditions, dans quel contexte (...) La réforme sera jugée sur le contenu mais aussi sur le contexte, le contexte des inégalités et de la crise économique", a-t-il ajouté.

En 2003, le soutien de François Chérèque à la réforme des retraites de François Fillon avait provoqué un exode des militants de la CFDT. Cette fois, le syndicat n’arrêtera pas sa position avant d’avoir consulté les adhérents lors de son congrès, du 7 au 11 juin à Tours.

"On est attaché à deux choses", a dit François Chérèque. "Un, les 60 ans, pour une raison simple : si on passe par exemple à 62 ans (d’âge légal de départ à la retraite), ceux qui ont commencé à travailler à 16 ans cotiseront 46 ans".

"Deux, il faut que ce soit juste. Qu’on ait le sentiment que tout le monde fait des efforts", a-t-il ajouté.

François Chérèque considère comme fondamentaux "les éléments de choix individuels" sur le départ à la retraite.

"J’ai toujours dit qu’un acquis social pouvait évoluer (...) On peut garder ces 60 ans mais avec une grande souplesse de choix individuels", a-t-il dit.

Le gouvernement devra aussi chercher des ressources supplémentaires chez les Français les plus aisés, a estimé le leader syndical, jugeant que le bouclier fiscal était un "problème important".

"Il faut, pour financer la solidarité nationale, qu’on évolue sur la fiscalité du capital. C’est là que les ressources supplémentaires peuvent être en partie trouvées", a-t-il dit.

Interrogé sur la réforme des retraites des fonctionnaires, François Chérèque a répondu : "S’il y a des efforts qui sont faits sur cette réforme, ce sera à faire de manière équitable dans le public et le privé."

Il s’oppose cependant à une remise en cause du mode de calcul des retraites, en particulier la prise en compte des six derniers mois de salaires pour calculer les pensions des fonctionnaires contre les 25 meilleures années dans le privé.

"Un avantage cache souvent un désavantage", a-t-il dit, observant que les primes des fonctionnaires, représentant selon lui près de 30% du salaire, n’étaient pas incluses dans le calcul.

Clément Guillou

http://www.lemonde.fr/depeches/2010...

Messages

  • Ben oui, en 2003, Chérèque signait alors que les syndiqués CFDT étaient encore dans les manifs contre la "réforme" des retraites.

    Résultat : - 50000 syndiqués.

    Donc, avant de se précipiter sur le stylo pour signer, Chérèque semble vouloir demander leur avis aux adhérents.

    Sage précaution en apparence...

    Sauf que si une majorité de syndiqués CFDT, se prononçait en faveur de l’allongement de la durée de cotisation, cela en contradiction totale avec les intérêts des salariés, mais à la CFDT il y a longtemps que l’on s’arrange avec les contradictions, donc si une majorité de syndiqués CFDT valide les options de trahison de classe des dirigeants de ce syndicat, cela n’empêchera pas une nouvelle hémorragie de cartes syndicales.

    En effet, ce n’est pas parce qu’une majorité aurait décidé de se faire dépouiller, sur l’un des derniers acquis sociaux, que ceux qui y sont opposés resteront dans ce syndicat.

    Comme si le fait de demander à la base si elle souhaite ou non mettre fin à l’une de ses dernières conquêtes sociales allait empêcher cette même base de prendre conscience que la CFDT ne défend pas les intérêts des travailleurs.

    La désertion de plusieurs dizaines de milliers de syndiqués dans un pareil cas aurait à nouveau probablement lieu. Certes, la méthode aura été plus "démocratique", mais même avec le vernis démocratique, il s’agit d’une trahison de la classe ouvrière.

    Maintenant, on peut aussi envisager que les syndiqués CFDT votent massivement contre l’allongement des cotisations et donc indirectement contre leur propre direction syndicale.

    Pas grave, Chérèque saura s’adapter et ainsi s’auto-légitimiser à la tête de sa confédération pour continuer à signer par la suite en faveur de la bourgeoisie.

    Par contre, attention, il ne faudrait pas donner l’habitude ou laisser croire aux syndiqués CFDT qu’avant toute signature remettant en cause un acquis social, on va leur demander leur avis.

    Sinon, dès la prochaine signature précipitée de Chérèque, ça risque de tanguer fort dans la CFDT.

    C’est vrai, c’est pas simple pour les dirigeants de ce syndicat. Difficile d’assumer l’accompagnement du capitalisme et la trahison de ses adhérents...

    Cela dit, ce n’est simple pour aucune direction syndicale apparemment...au vu du 1er mai...

    Jak

  • "La CFDT n’exclut pas l’allongement de la durée de cotisation pour financer les retraites en France..."
    En voilà une déclaration et qu’elle est pertinente et juste avant le premier mai.

  • Le taquet des 60 ans, la durée de cotisation, le montant des retraites et leurs conditions d’attribution NE SONT PAS NEGOCIABLES de même s’il doit y avoir rapprochement des différents régimes ça doit être sur le plus favorable. Le "problème" des retraites est un PROBLEME DE FINANCEMENT.Trouver du fric est possible, il y en a, c’est la volonté politique qui manque pour le prendre là où il est. Il faut mettre une pression terrible sur les directions syndicales, ne rien lâcher,demander des comptes. Chérèque on sait ce qu’il va faire, je n’ai pas plus confiance aux autres (nous avons vu ce qui c’est passé pour les régimes spéciaux), on sait ce que négociation veut dire, il risque d’y avoir des perdants pour justifier des reculs. Si ça se termine par des reculs les cartes vont voler... et pas qu’à la CFDT, peut-être il n’y aura pas que les cartes qui voleront.
    Comme l’a dit Raymond Aubrac lors du centenaire du Monde Diplomatique, qu’on nous explique pourquoi ce qui a été possible de mettre en place alors que le pays était exsangue,l’économie détruite, ne l’est pas aujourd’hui. Les salariés n’ont pas à payer la crise du capitalisme, ils n’en sont pas responsables. Si une certaine bourgeoisie menace de quitter le pays comme nous le dit à chaque fois les types comme Woerth (on se demande comment les directions syndicales peuvent accepter de négocier avec un bandit pareil lui qui a été au coeur du scandale Enron) et bien qu’elle parte, nous paierons même l’avion, mais l’outil de production et le capital restera, nous ne voulons que les noms.

  • Chérèquojaunisme : néologisme pléonasmatique. communément utilisé pour désigner un traitre à son camp.

    Chérèquomanie : volonté obsessionnelle de signer tout "accord" permettant de détruire les acquis sociaux des Français.

    CFDT : petite société de conseil aux entreprise spécialisée dans la casse des acquis sociaux, dont la réputation auprès du patronat ne cesse de grandir depuis les années 90.

    Carland

  • Ce qu’ils veulent est pire que ce que prétend le patronat

    http://www.nordeclair.fr/Sans_detour/2010/02/16/nef-1177412.shtml

    Si l’on veut éviter un débat passionnel et anxiogène sur l’évolution de chaque paramètre, il semble judicieux de rechercher les bases d’une réforme systémique à pilotage plus ou moins automatique.

    A partir de projections visant à apprécier la viabilité à long terme du système, il s’agit, en cas de déséquilibres constatés, d’ajuster les paramètres via des mécanismes de pilotage automatique.

    Comme dans le régime suédois, il s’agirait de mettre en place un système basé sur des règles simples, compréhensibles par le plus grand nombre, assumant en permanence l’équilibre financier du régime, fléchant avec précision les financements du contributif et du non-contributif, avec des clauses d’ajustements automatiques.

    Il s’agirait d’un système de retraite :

     Par répartition.
     Par comptes personnalisés
     A cotisations définies.
     Contributif (lien étroit entre cotisations versées et pensions).
     Solidaire (les périodes cotisées par un tiers –pôle emploi, assurance maladie, CNAF - sont clairement fléchées).
     Avec des droits différents par génération.
     Des mécanismes automatiques de pilotage.
     Un droit à l’information individuelle extrêmement fiable et détaillée (lisibilité à la fois du compte individuel et de l’évolution de la prestation)
     Une mise en œuvre progressive.

    http://questionsdegenerations.nordblogs.com/

    c’est l’exposé (détaillé sur le blog de Jean-Marie Toulisse ) de ce qu’a discuté Chérèque devant un parterre de patrons en fin d’année dernière, qui sera présenté au congrès de la CFDT en juin.

    A la demande de parlementaires UMP et avec l’appui du secrétaire général de la CFDT François Chérèque, le COR a étudié le passage à un système par points ou par comptes notionnels, en restant dans une logique de "répartition" (où les cotisations des salariés sont directement versées aux retraités).

    Que la CGT fasse banderole commune avec eux est inacceptable

    C’est de la tromperie, comme en 2003 ( on le savait depuis le 7 janvier -lendemain de la position commune du 6 - , mais il fallait faire semblant)

    A quel jeu joue la confédération ? au nom du "syndicalisme rassemblé" ????

    pour rafraichir la "mémoire" : la CFDT dialogue avec l’UMP

    Chérèque, en Jaune accompli, a vilipendé les grévistes de la SNCF, de la RATP

    Faut-il que notre CGT soit dans une telle position de faiblesse pour chercher de telles alliance au sommet avec de tels traitres à la classe ouvrière ?

    Très intéressant... Définition : SYNDICALISME JAUNE - "LES JAUNES"

    Ou a-t-on au niveau confédéral déjà considéré que la casse des retraites, c’est "plié" ???

    _

  • Enfin, les vérités concernants nos leadears et directions syndicales, sortent et s’étales au grand jour. Ils montrent leur vrai visage et appartenance.
    Ils ne faut plus se laisser trahir comme en 1993 et 2003. Le recul et la perte de nos acquis sociaux ne doivent plus se produire. Le devoir de tout syndicat :
    construire et faire avancer nos droits et acquis et non le contraire !

  • et moi j’étudie comment remonter ma pétoire dans le noir...