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La Société générale et son P-DG jugés pour blanchiment
Publie le lundi 4 février 2008 par Open-Publishing4 commentaires

Déjà ébranlés par la perte de 6,9 milliards d’euros imputée à un trader et à la crise des "subprimes", la Société générale et son P-DG, Daniel Bouton, sont jugés en correctionnelle à Paris à partir de lundi pour "blanchiment aggravé" de capitaux.
Daniel Bouton s’expliquera sur le rôle de sa banque dans un circuit de chèques entre France et Israël. Ce circuit aurait servi à blanchir le produit de fraudes fiscales, de vols ou des fonds détournés d’entreprises.
Dans ce dossier ouvert en juillet 1998 et baptisé "Sentier II", seront jugées trois autres personnes morales (la Société Marseillaise de Crédit - filiale de la HSBC - la Banque Nationale du Pakistan, la Barclays), ainsi que 137 personnes physiques.
Il n’est pas imputé aux banques un rôle actif ou un enrichissement. L’instruction leur reproche d’avoir connu le mécanisme de blanchiment lié aux chèques, mais de n’avoir pris aucune mesure pour y mettre fin ou pour le dénoncer.
La Société générale aurait ainsi attendu quatre ans, de 1998 à 2002. Ce procès sera l’occasion d’un débat sur l’étendue du rôle moral que la règlementation donne aux banques concernant l’argent du crime.
"Le strict respect de son obligation de vigilance (par la Société générale) lui aurait permis d’agir en véritable ’sentinelle’ du système français", estime la juge d’instruction Xavière Simeoni dans son ordonnance de renvoi.
Vivement contestée par toutes les instances de la place bancaire de Paris, par le Medef et le ministère de l’Economie, cette enquête a abouti au tribunal malgré l’opposition du parquet, qui demandait un non-lieu pour les banques.
Daniel Bouton et la Société générale nient tout délit. Ils expliquent qu’ils
n’avaient pas connaissance du circuit frauduleux et que le contrôle des chèques est impossible. Il est absurde de demander à une "gare de triage de vérifier le contenu des wagons", a estimé Daniel Bouton pendant l’enquête.
SALLE SPÉCIALE
Organisé dans une salle spécialement construite, le procès se tiendra jusqu’au 31 juillet. Le jugement devrait être rendu à la fin de l’année ou début 2008. Daniel Bouton et les personnes physiques encourent jusqu’à dix ans de prison ferme.
Les banques risquent de lourdes sanctions financières et des mesures telles que des interdictions partielles d’activité, un placement sous surveillance judiciaire, des fermetures d’établissements, ou encore une exclusion des marchés publics.
Trois membres de l’état-major de Daniel Bouton, Emmanuel de Bouard, Jean-Paul Leblanc et Philippe Vigue, seront aussi sur le banc des prévenus, mais pas le n°2 de la banque, Philippe Citerne, présenté comme postulant à la succession du P-DG. Mis en examen, il a bénéficié d’un non-lieu.
L’enquête de police est partie d’une autre affaire d’escroquerie, opération alors baptisée "planter les banques" par une des protagonistes et qui s’est déroulée dans le quartier parisien du Sentier, haut lieu de la confection.
Dans ce premier dossier, une centaine de personnes ont été condamnées en 2002-2003 pour avoir spolié des banques et des assurances par des échanges de traites fictives et de fausses déclarations de sinistres.
La police a découvert à ce moment que de nombreux entrepreneurs du Sentier, des sociétés leur étant liées et des associations confessionnelles juives encaissaient de nombreux chèques français en Israël, avant d’en récupérer le produit en France après échange entre banques israéliennes et françaises - dont la SocGen - dans une opération dite de compensation.
Le montant total des sommes frauduleuses présumées blanchies ainsi s’élève à des dizaines de millions d’euros, dont sept pour la Société générale, selon les conclusions de l’instruction.
Les enquêteurs ont interpellé plusieurs rabbins, qui seront sur les bancs des prévenus, et ont envoyé en prison dans une procédure incidente pour corruption un magistrat du parquet de Bobigny, Jean-Louis Voirain.
PARIS (Reuters)
Messages
1. La Société générale et son P-DG jugés pour blanchiment, 4 février 2008, 16:07
Nous voilà bien si des religieux juifs ont trempé dans de telles saloperies ! C’est à se demander s’ils ne cherchent pas le baton pour se faire battre ! Ils n’ont donc retiré aucun enseignement de leur propre histoire !
Faut pas pleurer après !!!
2. La Société générale et son P-DG jugés pour blanchiment, 4 février 2008, 23:05
Et ce n’est pas tout :
Selon les informations de « Bakchich », le soupçon d’une affaire de blanchiment massif dans des investissements immobiliers inquiète la banque, qui a identifié 900 comptes suspects et transmis un dossier à Tracfin. Fâcheuse loi des séries : un procès en cours, un trader qui fait la plonger, des rumeurs d’OPA… rien ne va plus à la Générale !
Depuis plusieurs mois, les responsables de la Société Générale sont sur le qui-vive, et pas à cause des agissements d’un certain Jérôme Kerviel, le trader qui a coûté à la banque 4,9 milliards d’euros. Pas non plus à cause du procès du Sentier qui démarre ce lundi 4 février, pendant lequel Daniel Bouton, son Pdg, et d’autres cadres, seront jugés dans une vaste affaire de chèques entre la France et Israël aux côtés de quelque 130 autres prévenus.
Non, la haute direction de la banque sue à grosses gouttes depuis que ses experts de la lutte contre les fraudes ont relevé de curieuses anomalies concernant le fonctionnement de près de 900 comptes bancaires ouverts dans des agences parisiennes et en Ile-de-France. Par cette galaxie de comptes sont passées des centaines de millions d’euros, dont l’origine semble bien douteuse aux dirigeants de la Générale. Suffisamment douteuse pour qu’une déclaration de soupçon de blanchiment circonstanciée soit adressée à Tracfin, le service anti-blanchiment de Bercy, en décembre 2007.
Des milliardaire de Londres ont investi massivement dans l’immobilier
Les suspicions, de trois types, font craindre aux dirigeants l’existence d’une méga lessiveuse d’argent sale au travers de leur banque. Les sommes ont été investies dans d’innombrables programmes immobiliers en France : des tours à La Défense à des centres commerciaux, en passant par des immeubles de bureaux et autres projets immobiliers de grande ampleur. L’ensemble de ces investissements relève d’une kyrielle de sociétés - dont certaines existent depuis des dizaines d’années -, toutes ces sociétés elles-mêmes liées à un groupe investissant dans la pierre de rapport.
Tout d’abord, des milliardaires basés à Londres, deux frères, ont pris le contrôle de ce groupe. Selon les présomptions de la Générale - qui méritent d’être confirmées par une enquête officielle - c’est leur argent qui aurait transité par les comptes bancaires litigieux avant d’irriguer nombre de réalisations immobilières. Discrets mais richissimes, au point de figurer dans les classements des personnalités les plus riches de Grande-Bretagne, ces frères ont fait fortune dans l’aluminium en Russie, au moment où la bataille pour les matières premières a opposé les oligarques russes. Associés à un clan, ils ont possédé, au faîte de leur gloire, 5% des ressources mondiales d’aluminium.
Au cours de leurs pérégrinations, ces messieurs ont croisé du beau monde, ce qui leur a valu d’apparaître dans quelques articles les associant parfois à des pratiques peu recommandables. Pas très étonnant, à force de fréquenter les doux requins que sont, par exemple, Roman Abramovitch, l’actuel propriétaire du club de foot de Chelsea, ou d’autres magnats de l’alu comme Oleg Deripaska et Lev Tchernoy. D’effrontés journalistes ont voulu associer ces deux frères à la mafia. Pour des businessman qui recourent aux services des plus grands cabinets d’avocats de Londres, Genève et Paris, quelle insolence ! Ils ont beau jeu de rappeler qu’ils n’ont jamais été condamnés par un quelconque tribunal pour de vilaines histoires de ce type.
900 comptes et des sociétés offshore en pagaille
Cela n’empêche pas la Société générale de se poser quelques questions. D’origine improbable, les fonds transitant sur les comptes bancaires n’ont pas suivi non plus un parcours très clair. L’argent arrivait du Luxembourg après être passé aux Pays-Bas, au nom de sociétés dont les ayant droits ne sont pas toujours ceux qu’on croit. Le Luxembourg et les Pays-Bas appartiennent à l’Union européenne et sont intégrés au Gafi (le groupe de travail des pays industrialisés sur le blanchiment), mais la transparence y reste encore aujourd’hui un concept assez élastique. Et nos amis milliardaires ont un goût prononcé pour les sociétés off-shore aux Bermudes, au Luxembourg, en Suisse…
Deuxième inquiétude des banquiers de la SocGen : les 900 comptes, détenus par des dizaines de SCI, semblent avoir été ouverts dans une grande confusion. Le système des procurations aurait été massivement utilisé, selon un processus complexe : les patrons de sociétés de services oeuvrant pour le compte de sociétés d’investissement dont ils étaient également gérants, sans en être les associés, se chargeaient d’ouvrir les comptes et de rencontrer les agences bancaires au nom de leurs sociétés clientes, qui, elles, réalisent vraiment les investissements. De curieux tours de passe-passe.
La direction générale des impôts enquête depuis 2006
Alors que les banques ont un devoir de vigilance et de connaissance précise de leurs clients et de leurs activités, le procédé a semble-t-il permis d’organiser un joli écran de fumée. En 2006, une perquisition menée à l’initiative de la Direction centrale de la police judiciaire dans les locaux de l’une des principales sociétés en question, dans le XVIème arrondissement de Paris, pour une autre affaire, a mis la puce à l’oreille des autorités fiscales. Une enquête est donc menée par la Direction générale des impôts depuis cette année-là.
Pour finir, quelques problèmes de chèques, endossés pas comme il faut en bout de chaîne, ont rappelé à la banque la vilaine affaire qui vaut à ses dirigeants de se retrouver prévenus au procès qui s’ouvre ce lundi. Heureusement pour Bouton et les autres, leur cas ne devrait pas être examiné avant les 26 et 27 mai.
Cette gigantesque affaire de soupçon de blanchiment dans des investissements immobiliers tombe bien mal pour la banque, qui accumule les soucis. Un procès en cours, un trader qui fait plonger la banque, des salariés et clients inquiets, des rumeurs d’OPA… Fâcheuse loi des séries ! Contactée par Bakchich, la direction spécialisée dans le lutte contre les fraudes à la Société générale se refusait, en fin de semaine dernière, à tout commentaire.
http://www.bakchich.info/article2542.html
3. La Société générale et son P-DG jugés pour blanchiment, 4 février 2008, 23:24, par marich
j’ai déjà répondu à l’article sur mon yahoo,allez voir sur mon blog,blog de marich amicalement,je vois que vous avez changer d’adresse ;bravo
mes amitiés à france 2 et surtout à michel drucker et claude sérillon,nous avons beaucoup aimé vivement dimanche direct du 3/02/08 au soir moi et ma famille:merci de transmettre aux intéressés
4. La Société générale et son P-DG jugés pour blanchiment, 4 février 2008, 23:37, par Mengneau Michel
Après la magouille que l’on a fait porter officiellement à un sous-fifre, après le blanchiment d’argent plus ou moins douteux, il est indéniable que le système bancaire est vérolé. Donc faut trouver des solutions. J’ai un copain, Dominique, qui n’y a pas été par quatre chemins dans le texte qu’il a concocté, et qui je l’avoue m’a bien fait rigoler.
Voilà le mail que j’ai reçu...
Eloge du dépouillement
Une bonne centaine de petits traders auxquels il conviendrait d’ajouter quelques douzaines d’arbitragistes et voilà 50% des établissements bancaires ruinés dont les plus malins de leurs concurrents (15%) prennent immédiatement le contrôle, les 35% restants demeurant en l’état par manque de vivacité, d’audace ou des deux …
Dans les faits, en dehors des quelques dizaines de millions de naïfs petits épargnants ruinés, l’affaire n’aurait que peu d’incidences sur la bonne marche de la finance mondiale …
Cette affaire de la société générale ne présente donc que peu d’intérêt pour ceux qui se sont juré de mettre fin au système en place …
Quoique … si devenus, par quelque alchimie, des disciples de Fourier, Héraclite, Proudhon, Scutenaire ou autre Debord, les petits traders et leurs potes arbitragistes se logeaient dans les interstices laissés imprudemment dans les mécanismes si sophistiqués … donc si fragiles de la finance mondiale et s’ils réussissaient à corréler possession et dépossession dans une mécanique où un ouvrier chinois de l’industrie textile serait l’espace d’un instant détenteur de la majorité des parts d’un géant européen de l’automobile, milliardaire en dollars, puis ruiné dans la seconde suivante puis une minute après à la tête de l’empire Microsoft …
Alors le dérisoire de la situation et la vanité (au sens étymologique) des quelques défendeurs de ce qui resterait du vieux monde (religieux de tous poils, moralistes, politiciens, enseignants etc …) apparaîtraient au grand jour.
Saint Jérôme Kerviel priez pour nous !!!
Michel Mengneau