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La banque Goldman Sachs et ses magouilles boursières : deuxième partie.

Publie le jeudi 9 juillet 2009 par Open-Publishing
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Le marché des matières premières — et le pétrole en particulier — continue d’attirer beaucoup de spéculateurs. Cela explique la déconnexion des cours du brut par rapport à une réalité économique qui reste obstinément morose — et l’OPEP ne prévoit pas de véritable redémarrage de la demande avant 2012 ou 2013.

Mais alors... d’où proviennent ces flux de liquidités qui s’engouffrent beaucoup plus abondamment qu’ils le devraient sur le marché des contrats à terme (adossés au pétrole, mais également au cuivre, au plomb, au platinoïdes et aux céréales) ?

En quelques mois, avec la disparition de Bear Stearns, Lehman Brothers, Merrill Lynch et Wachovia, il apparaîtrait que la moitié des volumes quotidiens traités sur le NYSE, le CBOT ou le NYMEX sont souvent imputables aux programmes de trading expert de Goldman Sachs. C’est une situation de domination technique du marché absolument sans précédent !

Une des particularités de cette robotisation machiavélique (parce que destinée à faire perdre leurs repères aux autres intervenants) des échanges, c’est qu’elle implique de clôturer l’intégralité des positions en intraday, ce qui occasionne souvent des décalages de cours "inexplicables" en fin de séance.

Autrement dit, Goldman Sachs "tourne du papier" — des centaines de millions de titres et des centaines de milliers de contrats par jour. La firme assure ainsi la liquidité, qui sans cela serait en chute libre, comme sur le Dow Jones ou le CAC 40 depuis trois mois... mais cela ne rajoute pas un dollar dans le système financier.

Celui-ci tourne en quelque sorte à vide, tout en maintenant l’illusion de marchés en pleine effervescence... mais il n’y a pas de "fond acheteur", et cela commence à se voir.

Face à cette réalité qui dérange, de nombreux opérateurs auraient considérablement réduit leurs initiatives. Cela explique la chute globale du chiffre d’affaire à Wall Street et en Europe, malgré la formidable campagne d’intox des médias concernant la ruée (complètement fictive) des investisseurs depuis le retournement de tendance de la mi-mars.

S’agissant des sommes réellement injectées sur le marché américain, Goldman Sachs les aurait obtenues d’AIG (via l’exercice de CDS), à l’issue d’un accord à l’amiable négocié sous le contrôle d’Henry Paulson.

L’ex-PDG de Goldman Sachs a ainsi orchestré, au nom de l’indispensable neutralisation du risque systémique, le transfert de liquidités le plus massif de toute l’histoire. Il est passé des caisses de l’Etat américain vers une vingtaine d’établissements bancaires privés de premier plan — dont les six plus gros ont capté 80 % des sommes prélevées sur l’épargne du public.

L’assureur déchu AIG n’a en effet pu régler sa dette envers Goldman Sachs (10 milliards de dollars officiellement empruntés au TARP, mais ce serait en réalité une somme deux fois plus importante) que grâce à l’argent des contribuables américains — soit 185 milliards de dollars à ce jour.

Cette sinistre farce — qui ne profite qu’aux plus cyniques des brasseurs d’argent — pourrait en fait leur coûter jusqu’à 600 milliards de dollars si le tsunami des prêts commerciaux atteignait les rivages de Wall Street d’ici l’automne prochain.

Selon les dernières données disponibles, collectées ce mercredi 8 juillet auprès des banques américaines, le taux d’incidents de remboursement de plus de 90 jours sur les prêts classiques de type "Alt-A" (assortis de conditions peu favorables pour l’emprunteur) aurait franchi le cap historique des 6 %.

Et le nombre de défauts sur les prêts "jumbo" (supérieurs à 750 000 $) battrait également tous les records jamais observés au mois de juin, avec un triplement des procédures de saisie en l’espace de 12 mois.

Les banques se montrent très discrètes au sujet du nombre d’impayés sur les emprunts adossés aux surfaces commerciales (boutiques) et à l’immobilier d’entreprise (les bureaux et les entrepôts).

Pas de prêts subprime à déplorer dans l’immobilier professionnel... mais de gros programmes achevés et qui ne trouvent pas preneur génèrent de lourds sinistres pour les établissements de crédit.

En ce domaine, la crise ne fait que commencer — et elle est d’une intensité dont aucun banquier n’a gardé le souvenir au cours des 50 dernières années.

C’est peu de dire que les médias évitent de soulever ce lièvre... mais ce n’est peut-être qu’une question de timing. L’heure n’est peut-être pas encore venue de faire paniquer les marchés car il y a encore quelques juteuses augmentations de capital à placer auprès du même public naïf qui s’est jeté sur les émissions obligataires de Goldman Sachs et autres Bank of America au mois de mai dernier.

Nous ne pouvons que vous renouveler nos conseils de prudence alors que les principaux indices boursiers cassent des supports majeurs en cascade depuis 48 heures... Cependant, nous faisons le pari que c’est si évident que certains ne résisteront pas à la tentation de prendre la troupe des baissiers (en pleine confiance) à rebrousse-poil, en orchestrant un rebond qui vous laissera incrédule.

La Chronique Agora, jeudi 9 juillet 2009.

http://www.la-chronique-agora.com/articles/20090709-1959.html

Messages

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    Crise financière : le point de vue de 8 économistes.
    mardi 14 juillet 2009 (13h51)

    de François Leclerc (sur Bellaciao)

    Je ne suis pas un économiste mais j’aimerais ajouter à ces analyses ce que j’appelle le paramètre événementiel qui permet d’appréhender cette crise sous un autre angle du point de vue de celui que j’ai appelé dans mon essai, le psycho-physicien.

    Dans cette situation symétrique ou répétition, La crise sera incontrôlable pendant 4 ans de 2009 jusqu’à fin 2012 , conformément aux mécanismes qui la soutendent et la régissent, c’est-à-dire ceux de son initiale de 1929 qui n’a commencé à reculer qu’en 1932 avec l’élection de Franklin Roosevelt .Cela ne veut pas dire que 1932 marque sa fin mais seulement le début de sa maîtrise et ses conséquences ont duré en réalité jusqu’en 1945 , ce qui correspond pour nous à 2025.Dans ce que j’appelle une situation initiale , les agents sont libres dans leurs actions mais dans sa symétrique ou répétition , les agents subissent en bien et en mal leurs actions initiales .La situation globale , situation initiale plus situation symétrique , équilibre les éléments constitutifs de la situation initiale les purifie et les annule définitivement .Je distingue le temps linéaire des situations initiales et le temps cyclique ou événementiel des situations symétriques .Les éléments de la situation initiale peuvent revenir dans leur totalité , le cas de cette crise , c’est ce que j’appelle une situation complète. Ces éléments de l’initiale peuvent se répéter les uns après les autres . , c’est ce que j’appelle une situation partielle. La situation globale , initiale plus sa symétrique , qu’elle soit complète ou partielle , s’opère au niveau de la même année dans la décennie par exemple pour la crise de 1929 les années possibles de sa répétition sont :1939,49,59,69,79,89,99,2009,2019,2029,etc. jusqu’à la répétition de tous ses constituants et de leur annulation.

    Je relève les expressions suivantes :

    3/ « Le jugement de la Cour reflète le climat politique nationaliste et post-Bismarckien en cours à Berlin. » dynamique de la répétition.

    4/ « Egalement dans le Financial Times, visiblement un repaire d’agents dormants que l’on vient de réactiver, » dynamque de la répétition.

    5/ » qui pourra être plus tard reconnu comme prémonitoire. « Quand la reprise va-t-elle intervenir ? Jamais », annonce-t-il d’entrée de jeu. Il explique ensuite que la reprise ne peut pas intervenir, car cela signifierait que les choses peuvent redevenir comme avant le crash. « Aussi, au lieu de se demander quand la reprise va commencer, nous devrions nous demander quand la nouvelle économie débutera. » .Nous assistons à la prise de conscience du phénomène de la répétition et de l’annulation inéluctable de la situation initiale , la crise de 1929 et le début d’une nouvelle situation initiale , qualifiée ici de « nouvelle économie » qui « débutera » et qui a débuté avec tous les efforts entrepris jusqu’ici pour réguler la crise mais il faut des experts pour distinguer les faits répétés qui relèvent de la crise de 1929 de ceux qui sont vraiment nouveaux et dont la répétition est ainsi programmée dans ce vieil ordinateur infaillible que constitue notre univers .Les agents ont la capacité d’être à la fois actifs pour les situations initiales qu’ils vivent et passifs pour les répétitions qu’ils subissent comme un dédoublement de notre personnalité.

    6/ » il rappelle comment l’administration américaine avait finalement pris le taureau par les cornes, à la suite de la crise de 1929, en faisant adopter en 1934 le Security Exchange Act, qui réglementait le marché secondaire des valeurs », nous sommes en plein dans la répétition et le retour des événements de la situation initiale à savoir la crise de 1929.

    La synthèse, difficile à accepter, c’est que ce puits événementiel a une profondeur de 16 ans, de 2009 à 2025 l’équivalent de 1929 à 1945.Le vertige qui fait perdre conscience et la maîtrise des choses n’a heureusement duré que 4 ans et il ne reste plus que 3 ans à revivre ce chaos .La symétrie ou la répétition n’est pas forcément néfaste. Elle fonctionne comme un équilibre naturel ou une balance événementielle qui vient équilibrer, purifier et annuler définitivement les éléments constitutifs de la situation initiale , ni plus ni moins avec une extrême précision.

    Cordialement Mohammed Hifad. (blog :hifadmed.blogspot.com )