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La dénonciation de Fadwa Barghouti : un peuple prisonnier, que l’Europe se réveille
Publie le jeudi 17 mai 2007 par Open-Publishing1 commentaire

Ces derniers temps, le nombre des Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes a presque doublé. Parmi eux, 40 députés et 400 mineurs.
de FRANCESCA CUTARELLI traduit de l’italien par Karl&Rosa
"Cinq ans sont passés depuis ma dernière visite au Parlement Européen. A l’époque, mon mari Marwan, député, venait d’être séquestré et il y avait 6 000 prisonniers politiques palestiniens. Aujourd’hui ils ont atteint le nombre de 10700, presque le double".
"C’était le seul député incarcéré – continue Fadwa Barghouti – aujourd’hui, il y a 40 députés derrière les barreaux. Pendant tout ce temps qu’ont fait la Communauté internationale et l’Europe pour empêcher que les Palestiniens soient arrêtés sans procès et pour le seul fait de résister à 40 ans d’occupation ? Combien d’enfants ont-ils été tués ? Combien de terre a-t-elle été confisquée ?"
Voilà les questions pleines de tristesse que Fadwa Barghouti, la femme de Marwan, le leader de Al Fatah, âgé de 48 ans, séquestré en avril 2002 par l’armée israélienne à Ramallah et condamné cinq fois à perpétuité, a adressées le 25 avril au Parlement européen de Strasbourg, au cours de l’audition sur « Droit à la liberté pour les prisonniers politiques palestiniens », organisée par Luisa Morgantini, vice-présidente du Parlement européen et par le Groupe GUE/NGL.
« Aujourd’hui les 10 700 prisonniers palestiniens sont dispersés dans 17 prisons et dans des camps de détention contrôlés par l’armée israélienne : parmi ces prisonniers 400 sont des mineurs, 1 000 des malades, 117 des femmes, 40 des membres élus du Parlement palestinien et plus de 800 en détention administrative. Au total – a souligné Morgantini – depuis 1967, le début de l’occupation militaire, 750 000 Palestiniens ont été arrêtés par l’armée israélienne dans la West Bank et à Gaza et cela sur une population de trois millions et demi d’habitants ». « Ces arrestations – a continué Sa’d Nimri, Coordinateur de la Campagne pour la liberté de Marwan Barghouti – sont illégales : souvent les Palestiniens sont retenus administrativement par une interpellation qui est renouvelée tous les six mois et peut durer des années ».
« Nombre de détenus – a poursuivi Nimri – doivent être considérés comme « enlevés », parce qu’ils sont littéralement séquestrés par les soldats israéliens dans la dite Zone A, de compétence des Autorités Palestiniennes. De plus, la III et IV Convention de Genève pour le respect des droits des prisonniers de guerre et des civils sont systématiquement violées : la torture est encore une pratique répandue et ce sont les femmes et les enfants qui en souffrent le plus ».
Bassam Aramin, 39 ans, a été prisonnier politique pendant 7 ans de 1985 à 1992. Il fait partie maintenant des Combattants for Peace, une organisation d’anciens activistes palestiniens et d’ex soldats israéliens qui se battent pour une solution pacifique et non militaire du conflit. C’est lui qui raconte à l’assistance son expérience d’homme torturé, déshabillé et battu des jours durant, avec d’autres jeunes Palestiniens et qui émeut par son récent drame personnel : sa fille Abir aurait maintenant 11 ans si elle n’avait pas été assassinée, le 8 février dernier, par un projectile israélien qui lui a transpercé la tête, tandis qu’elle sortait de l’école d’Anata, la main dans la main, avec sa sœur. Selon l’enquête, qui a duré trois jours, faite par les autorités israéliennes, démenties par l’évidence et par les examens médicaux, la petite a été tuée par une pierre.
Depuis 2000 et jusqu’à aujourd’hui il y a eu 815 enfants palestiniens tués par l’armée israélienne, mais pour aucune de ces morts, comme pour celle d’Abir, un responsable n’a été trouvé. Malgré cela, Bassam ne demande pas vengeance, mais justice : au chevet de sa petite, avec lui et sa famille, il y avait aussi ses compagnons israéliens, des ex soldats et des combattants pour la paix. Pour Veronique De Kaiser, Députée Européenne et Chef de la Délégation des Observateurs européens pendant les élections palestiniennes, « la politique européenne de deux poids et deux mesures est indigne et lâche, complice de ce massacre de droits. Nous sommes tous complices quand, ces jours-ci, nous ne nous scandalisons pas si l’on reçoit au Parlement Européen un député appartenant au parti xénophobe de Liebermann et si l’on continue, au contraire, à dicter des conditions au Gouvernement palestinien ».
C’est pourquoi Fadwa Barghouti insiste : « Il faut un échange de prisonniers et - en faisant allusion à Shalit, le caporal israélien séquestré dans la Bande de Gaza -, je suis une mère, je comprends la douleur qu’on peut éprouver. Et même si je me bats pour qu’on le libère, n’oublions pas que Shalit a été enlevé alors qu’il allait attaquer les camps de réfugiés de Gaza. Nos enfants sont enlevés quand ils sont dans la rue, alors qu’ils reviennent de l’école ou du travail. Souvent ils sont tués impunément. Comme Ahir.
Messages
1. La dénonciation de Fadwa Barghouti : un peuple prisonnier, que l’Europe se réveille, 2 juin 2007, 16:15
l’europe est bien réveillée, mais elle ne peut rien, sauf approuver tout ce qui vient du gêolier et de son puissant protecteur.
j’ai remarqué que les visiteurs du site évitent même de laisser un commentaire sur des articles traitant des deux acolytes.
cela viendra lorsqu’il sera trop tard.