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La hausse des prix dépasse 11 % depuis 2000

Publie le mardi 28 décembre 2004 par Open-Publishing

L’Union fédérale des consommateurs demande une autorité de régulation.

de Sophie Fay

La hausse des prix dans la grande distribution depuis 2000 n’est pas un mirage. C’est ce que confirment deux études, mardi 28 décembre. L’une est faite par l’association UFC-Que Choisir et publiée par le mensuel qu’elle édite. L’autre vient de l’Insee, qui diffuse depuis octobre un nouvel indice des prix répondant à une demande de l’ancien ministre des finances, Nicolas Sarkozy.

Selon UFC-Que choisir, le prix d’un panier composé de 47 articles de grande consommation a augmenté de 12,2 % de 2000 à 2004. A titre de comparaison, les prix ont, en moyenne, augmenté de 9,9 % depuis 1998, note l’Union fédérale des consommateurs.

L’UFC relève les prix dans 785 hyper- et supermarchés, sans rendre publique sa liste de produits. Elle indique que les plus fortes progressions ont été observées dans les enseignes Champion (+ 5,44 % entre juin 2002 et septembre 2004), Super U (+ 5,11 %), Match (+ 4,85 %)... Le plus cher des paniers est chez Monoprix (135,02 euros). Il est le plus abordable chez Géant (127,30 euros).

L’évolution des prix est confirmée par l’Insee, qui fait des relevés plus larges : entre janvier 2000 et novembre 2004, dernier indice disponible, la hausse des prix des produits de grande consommation a été de 11,2 %. La progression est plus marquée dans les grandes surfaces (+11,7 %) que pour les autres formes de vente (9,9 %).

Cette valse des étiquettes s’est calmée depuis septembre. Les prix des produits de grande consommation n’ont pas bougé en novembre par rapport à octobre, selon l’Insee, et s’inscrivent même en baisse de 0,3 % sur un an. Sur les trois derniers mois à fin novembre, les prix dans les hypermarchés et supermarchés ont reculé de 1,1 %.

L’accord du 17 juin entre fournisseurs et distributeurs, conclu sous la pression de Nicolas Sarkozy, alors ministre des finances, a largement contribué à cette modération, même si l’effet final a été moins fort que prévu (baisse de 2 %). Surtout, le deuxième volet de l’accord, qui devait prolonger la baisse, n’a pas pu être signé. Les discussions ont échoué jeudi 23.

Dans un entretien donné à France Soir du 28 décembre, Alain Bazot, président d’UFC-Que Choisir déclare : "Nous avons de fortes inquiétudes sur l’évolution des prix en 2005." Il précise que "l’euro a révélé la tendance inflationniste, mais n’en a pas été le facteur. L’essentiel repose dans l’inflation de la coopération commerciale", à savoir les "marges arrière", cet "argent versé par les industriels à la grande distribution et qui n’est pas réinjecté dans une baisse des prix", selon la définition de M. Bazot.

L’UFC avait refusé le signer l’accord du 17 juin, qu’elle jugeait notamment trop ponctuel. Elle demande deux mesures de réforme au gouvernement : "D’abord un encadrement par la loi du niveau des marges arrière. La loi doit mécaniquement imposer la baisse. Et puis deuxièmement, il faut une autorité de régulation."

Le gouvernement continue les consultations en vue de réformer la loi Galland qui régit les relations entre fournisseurs et distributeurs, lesquels, indique-t-on à Bercy, devraient se réunir de nouveau début janvier, pour reprendre leurs discussions tarifaires pour 2005.

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3234,36-392270,0.html