Accueil > La liste de Dominique Voynet à Montreuil et son rapport à la Gauche

La liste de Dominique Voynet à Montreuil et son rapport à la Gauche

Publie le samedi 15 mars 2008 par Open-Publishing
2 commentaires

Après celle consacrée au rapport équivoque de la liste de Dominique Voynet à la Laïcité, voici une deuxième note de lecture des archives du « Poivron », organe officiel depuis 1999 de la mouvance « nihilo-anarcho-démocrate » implantée à Montreuil autour de la liste Verte (après tout, le droit d’asséner des appellations exotiques et cruelles n’est pas réservé à l’idéologue Patrick Petitjean… moi, le « brardiste chef local du proto parti mélenchiste » comme il dit, je parlerai donc désormais de la « mouvance NAD », dénomination dont je tâcherai de démontrer la pertinence).

Je préviens mes lecteurs : cette note est longue (et en 2 parties). Mais pour comprendre les ressorts d’une campagne qui se mène, côté Dominique Voynet, à coup de slogans réducteurs, fondamentalement nuisibles à la gauche et profitables à la droite, il faut parfois remonter loin et expliquer avec précision.

J’ai hésité sur le titre de cette note. Je compte en effet me concentrer sur la question spécifique du « désistement républicain » entre les candidats de gauche au 2ème tour. Mais comme on va le voir, contrairement à la « mouvance NAD » qui réduit cette pratique à la simple question « démocratique », vidée du sens républicain que la gauche lie à la démocratie, c’est en réalité celle de l’identité de la gauche républicaine qui se pose, et du rapport entre les forces politiques qui la constituent.

Pourquoi parler – me dia-t-on – de cela alors que de toute façon, c’est trop tard : la liste de Dominique Voynet ayant balayé du revers de la main, dès dimanche soir, toute idée de fusion des listes de gauche, et que sur le canton Montreuil-Est, Fabienne Vansteenkiste s’étant maintenue contre le communiste sortant Jean-Charles Nègre ? Pourquoi s’acharner à défendre ce principe alors que dans le département de la Seine-Saint-Denis il a volé en éclat dans une demi douzaine de villes ?

Parce que l’histoire n’est pas terminée. Lundi 17 mars au matin, quand nous aurons gagné, la gauche sera confrontée aux mêmes questions identitaires qu’à la veille des élections locales, qui sont loin d’être définitivement réglées et arbitrées par ces élections.

Et puis je ne désespère pas de convaincre des électeurs de gauche, qui ont sincèrement voté pour Dominique Voynet dimanche dernier, du problème que pose son obstination à se maintenir au deuxième tour, refusant le rassemblement proposé par notre liste, qui lui aurait bien entendu réservé – à elle et à ses colistiers – une place très honorable dans la nouvelle municipalité de gauche.

Note n°2
La liste de Dominique Voynet à Montreuil

et son rapport à la Gauche

 Juin 2002 : le travail de sape commence

Sur cette question du désistement républicain, tout commence à Montreuil en juin 2002, lors de la législative suivant immédiatement le traumatisme du 21 avril, avec la dissidence (déjà !) de Mouna Viprey, candidate PS au premier tour, arrivée 2ème loin derrière Jean-Pierre Brard, et décidant de se maintenir au motif que la droite était éliminée. Mouna Viprey, immédiatement exclue du PS qui a reporté son soutien sur Jean-Pierre Brard (elle restera exclue pendant deux ans… puis reviendra pour être à nouveau exclue en 2008 !), a perdu au 2ème tour.

J’ai malheureusement égaré les numéros du Poivron de cette époque, mais j’ai retrouvé le tract de Patrick Petitjean, candidat Vert éliminé au 1er tour, se livrant à une explication alambiquée entre les deux tours intitulé « la droite éliminée… que choisir à gauche ? ».

La déclaration annonce d’emblée que « les Verts ne soutiennent par Jean-Pierre Brard » et dénonce avec véhémence le soutien que Noël Mamère a choisi d’apporter au candidat de la gauche. Pour les Verts montreuillois, Mamère « ignorant la situation locale » se serait « laissé piéger ». Sous l’intertitre « pour la démocratie », les Verts de Montreuil « pensent que Mme Viprey a parfaitement raison de maintenir courageusement sa candidature. Une candidature unique est pour nous à l’opposé de la démocratie. Les électeurs doivent pouvoir choisir ! ». Puis le tract conclut : « considérant que les électeurs sont en mesure de faire leur choix, les Verts de Montreuil ont décidé de ne soutenir aucun des deux candidats en présence ».

Ainsi, refusant d’apporter leur soutien à aucun des candidats en lice, les renvoyant dos à dos parce qu’ils « n’ont pas trouvé dans les pratiques du PS et dans [la] campagne suffisamment de motifs de convergence », les Verts de Montreuil ont abandonné les électeurs proches de leur sensibilité dans la confusion de cette situation… alors que la gauche se débattait au niveau national pour faire barrage à la vague bleue de l’après 21 avril 2002… déjà.

Manifestement, les Verts de Montreuil qui avaient rompu l’union de la Gauche en 1999 en quittant la majorité municipale (issue des élections de 1995), ne s’attendaient pas à la situation singulière du 2ème tour de la législative de 2002 et ont improvisé leur positionnement. Mais c’est à partir de cette date que l’idéologue du Poivron s’est mis au travail, pour construire une théorie sur cette question de la discipline républicaine de la gauche au deuxième tour. La théorie sera prête à être diffusée deux ans plus tard.

- Cantonale de 2004 : ça tient encore… mais c’est fragile

Mars 2004, élections régionales et cantonales. A Montreuil, c’est le canton Ouest qui se renouvelait.

Voici l’analyse du Poivron n°60 de mars 2004 :

Le Poivron n°60 – Mars 2004

Martinez remplace Puig

Les Jeux sont faits depuis le 21 mars. Sans surprise, un socialiste remplace une communiste comme conseiller général dans le canton de Montreuil-Ouest. […] Le PS devance le PC, ce qui traduit l’évolution sociologique du canton et celle des rapports de force électoraux qui en découlent. En réalité, les déplacements de voix ne sont pas si considérables.

Un vote Huchon. […]

Le PS a bénéficié pour la cantonale de la mobilisation des électeurs pour les régionales. Il n’a pas été rare de voir arriver dans les bureaux de vote de (jeunes) électeurs venant accomplir leur devoir électoral pour les régionales et découvrant, en arrivant, qu’il y avait une autre élection en même temps... Nombre d’entre eux ont dû voter pour le PS aux deux élections.

Un très bon résultat de Fabienne [Vansteenkiste : candidate verte - NDLR].

[…] Il ne lui a manqué que 220 voix pour atteindre 10% des inscrits et pouvoir se maintenir contre le PS au 2e tour...

Patrick Petitjean

Je passe sur la délicatesse de la considération de Patrick Petitjean en 2004 à l’égard de sont actuel colistier de 2008 Manuel Martinez : d’après ce qu’il écrit, une chèvre avec le Poing et la Rose sur le dos aurait été élue !

A vrai dire, je ne suis pas loin de partager l’analyse, car l’extraordinaire vague de la gauche de 2004 aux régionales et cantonales de 2004 était de toute évidence un vote sanction du gouvernement Raffarin, et c’est bien le PS qui a été choisi par la majorité des électeurs comme le vote le plus utile pour exprimer ce message (encore qu’il faut nuancer ce point de vue pour le scrutin « de liste » des régionales…). Mais je sais que Manuel Martinez est convaincu (comme beaucoup d’élus de 2004) que ce sont ses qualités intrinsèques qui l’ont amené à la victoire. Laissons Patrick et Manuel s’expliquer là-dessus aujourd’hui entre eux au sein de la coalition de la liste Voynet !…

Ce qui est remarquable, c’est la le passage « Le PS devance le PC, ce qui traduit l’évolution sociologique du canton et celle des rapports de force électoraux qui en découlent. » qui démontre la vision mécaniste de la « mouvance NAD » sur la nature des votes supposés sociologiques.

Ainsi, la « petite bourgeoisie » s’installant à Montreuil serait par nature Socialiste au sens « moderne » du terme dans l’esprit de Patrick Petitjean, c’est à dire opposé à l’« archaïsme » des tenants de la gauche de transformation sociale du PS et du PCF héritière de la grande union de la gauche et du programme commun. C’est exactement dans le droit fil de cette thèse que la liste Voynet oppose aujourd’hui le « Montreuil des bobos » qu’elle représenterait naturellement au « Montreuil des prolos » de la liste de l’union de la gauche.

Dans le roman de la campagne Voynet mis en scène depuis plusieurs mois par les grands médias nationaux, c’est cette thèse qui a tellement plu à la plupart des journalistes. Cette vision des choses est bien sûr ravageuse pour l’identité de la gauche à Montreuil. C’est cette même presse dominante qui, par ailleurs, condamne régulièrement « la classe ouvrière » à l’extinction, oubliant que les catégories « employés » et « ouvriers » constituent encore dans notre pays l’immense majorité de la population active !

Et puis un autre passage remarquable, c’est la conclusion sur Fabienne Vansteekiste : « Il ne lui a manqué que 220 voix pour atteindre 10% des inscrits et pouvoir se maintenir contre le PS au 2e tour... »

Pour mémoire, Catherine Puig, candidate sortante, Vice-Présidente PCF du Conseil Général (décédée depuis), n’a pas hésité à accepter le verdict des urnes le soir du 1er tour de la cantonale de 2004. Avec dignité, Catherine arrivée 2ème derrière Manuel Martinez, a immédiatement retiré sa candidature et a appelé à voter pour son concurrent de gauche. Celui ci a donc été élu le dimanche suivant avec un seul bulletin sur la table de vote.

De cela, plus personne n’en parle aujourd’hui au sein de la « mouvance NAD ».

Mais en mars 2004, l’idéologue Petitjean n’étais pas encore l’allié de Martinez, et poursuivant son travail doctrinal, il écrivait (toujours dans le Poivron n°60) : « Entre les deux tours, toujours aussi grand seigneur, Brard fait distribuer son propre tract dans toutes les boîtes aux lettres, pour soutenir Huchon aux régionales et... Martinez à la cantonale. Superbe. »

Eh oui, même Jean-Pierre Brard – comme Noël Mamère en 2002 – avait fait le travail. Conformément à cette discipline républicaine du désistement à gauche au 2ème tour qui fonde l’identité commune de la gauche toute entière.

 Législative de 2007 : la propagande se déchaîne

A la décharge des amis de Dominique Voynet, il n’y a pas qu’à Montreuil, et ce ne sont pas seulement les Verts qui perdent la tête sur « le désistement ».

Début 2007, à Romainville, une élection municipale partielle est provoquée par la crise interne de la gauche rendant ingouvernable la ville. La maire Corine Valls (ex PCF devenue apparentée PS à l’occasion des cantonales de 2004) présente une liste avec le PS, confrontée à une liste PCF. Les choses tournent mal. La campagne est dure. Les incidents se multiplient entre les listes de gauche… Ce n’est pas une « spécificité locale », ce n’est que la conséquence, à Romainville, dans le contexte de la campagne présidentielle, de la crise généralisée de la gauche française. La liste Valls l’emporte au 1er tour. La liste PCF se maintient au 2ème tour. J’ai personnellement fait partie de ceux qui l’ont regretté. Responsable socialiste de la fédération 93 et militant de l’union de la gauche, j’ai exprimé publiquement mon avis sur cette situation (voir sur ce lien).

Loin de ces considérations sur l’intérêt général de la gauche, loin de regretter cette situation, l’idéologue du Poivron exulte ! Evidemment.

Le Poivron n°89 – Mars 2007

Républicain certes, mais à géométrie variable

Les élections partielles de Romainville ont d’ailleurs fait polémique dans le microcosme montreuillois. La liste PC, arrivée en seconde position derrière la liste de la maire au 1er tour, devait-elle se maintenir ou se retirer ? La droite ne présentait aucun danger. Mais au nom d’une conception dévoyée du "désistement républicain " (qui a été conçu à l’origine comme le retrait du candidat de gauche le moins bien placé au profit du mieux placé, pour éviter une victoire de la droite), certains ont dénoncé le maintien de la liste. Pourtant, on n’était pas dans le cas de figure du "désistement républicain" originel, et, d’un simple point de vue démocratique, il est normal que le PC ait des élus, il est normal que les électeurs aient le choix à gauche. Mais ce n’est bien sûr pas l’argument retenu pour se maintenir par le PC, fervent défenseur du retrait républicain : il insulte régulièrement les Verts quand ils maintiennent leurs candidats, comme à Montreuil en 2001. De même, quand Mouna Viprey avait osé se maintenir aux législatives de 2002. L’argument du PC pour justifier son maintien ? Corinne Vals serait social-libérale, pas assez différente de la droite. Cela promet pour les prochaines élections, notamment à Montreuil Stalinisme ou antilibéralisme ?

En mai 2007, Ségolène Royal perd l’élection présidentielle. Nicolas Sarkozy triomphe face à une gauche en miettes, plus divisée et désorientée que jamais. La démoralisation guette.

Viennent alors les élections législatives de juin 2007. A Montreuil se reproduit le scénario de 2002. Mouna Viprey (réintégrée au PS et arbitrairement désignée candidate par le bureau national sans que les militants locaux puisse choisir parmi les 3 candidatures déposées) arrive en 2ème position derrière Jean-Pierre Brard. La droite est à nouveau éliminée du 2ème tour.

Sauf que cette fois-ci, plus personne n’improvise comme 5 années auparavant !

Au Parti Socialiste, rue de Solférino, on surveille de près les événements montreuillois. C’est une grande ville de 100.000 habitants aux portes de Paris. On connaît les enjeux nationaux qui se jouent après l’élection de Sarkozy. Entre les deux tour, c’est Laurent Fabius qui trouve les mots justes pour démasquer l’intention de la droite avec la TVA sociale. L’affrontement gauche droite est au cœur de cette législative. Et, par conséquent, l’union de la gauche est le moyen pour faire barrage à la droite.

Localement, les militants de la section socialiste de Montreuil ont mûri et bien compris les dangers de la désunion. Une majorité des militants en tout cas.

Cependant, du côté des amis de Dominique Voynet, en contact direct, désormais, avec Viprey et Martinez, on n’improvise pas non plus dans l’entreprise de sape de l’union de la gauche montreuilloise. La spécifité locale doit, pour eux, l’emporter sur tout le reste. Mouna Viprey tergiverse (voir le lien sur ce blog) mais se retire finalement.

Le Poivron publié immédiatement après le 2ème tour se déchaîne… d’abord sous la signature d’un certain Patrick Piro.

Le Poivron n°92 – Juin 2007

République des cocus

Houlà-la, gros, gros flottement, dimanche, dans le bureau de vote ! C’est déjà une sorte d’élite républicaine, ceux qui se sont déplacés pour aller aux urnes, parce que franchement, que l’UMP ait la majorité absolue, ou très absolue, à l’Assemblée nationale...

[…] C’est généralement inconscient du scandale que les non-pêcheurs à la ligne s’enfilent dans leur groupe scolaire familier. C’est dedans que le ton monte. « Tiens, où il est, l’autre bulletin ? » Moue gênée de l’assesseur, qui répond pour la 273 fois depuis 8 heures. « Elle s’est désistée, madame, il n’y a qu’un seul candidat... ». Mais quoi, mais qu’est-ce ? Monsieur intervient. L’assesseur « ne sait pas », d’ailleurs, il n’a pas à répondre pour les socialistes, qui ont imposé à Mouna Viprey de se retirer dès lundi 11 au soir. Monument d’hypocrisie, le « Montreuil Dépêche » du 13 juin... Dans les boîtes aux lettres le mercredi, pouvait-il l’ignorer, l’organe de la « députo-mairie » ? Il se contente d’indiquer, langue de bois factuellement inattaquable, que « Jean-Pierre Brard et Mouna Viprey sont les seuls à pouvoir se maintenir au second tour »...

Ça s’appelle le « désistement républicain » : vieux pacte de la gauche française, il consiste à favoriser le mieux placé, du PS ou du PC, face à un adversaire de droite, et le cas échéant, d’éviter les duels fratricides - puisqu’on s’aime, hein ? - Sauf que de péril de droite, à Montreuil, y’en a pas à ce jour, et que pour l’amour à gauche, il faut remonter à quelques décennies en arrière.

Qu’importe, la socialiste, arrivée seconde, a été sommée de renoncer au profit de l’apparenté communiste, arrivé premier (de peu). Rien à voir avec Montreuil, le deal : en l’occurrence, pour les socialistes, c’était pour obtenir des communistes un renvoi d’ascenseur à Montluçon et à Dieppe. Les bons comptes font les bons maquignons.

En 2002, circonstance identique, Mouna Viprey s’était crânement maintenue face à Jean-Pierre Brard, bravant les oukases de ses directions départementale et nationale. Elle avait échoué de peu à déboulonner le satrape qui vient glorieusement de remporter, sur le tapis vert, son cinquième mandat de député. Mouna Viprey avait de vraies bonnes chances de l’emporter cette année.

Avec cette magouille, il n’y a pas d’autres mots, cette gauche touche le fond de la vase. Cocu, roulé dans la farine, le cochon d’électeur aura un jour le dernier mot. Il s’intéressera à d’autres marigots : celui où lancer sa canne à pêche, ou celui des crabes de droite.

Patrick Piro

Terrible entreprise de déconstruction de la pensée et du fonctionnement de la gauche. Terrible mépris de cette « élite républicaine » qui s’est déplacée lors du 2ème tour pour que Montreuil contribue à la mobilisation du peuple de gauche partout dans le pays, pour envoyer un maximum de députés pour défendre pendant 5 ans leurs intérêts menacés par une droite arrogante et sûre de pouvoir lancer à plein régime le rouleau compresseur de la normalisation libérale de la république française.

Tout doit être réduit à « la magouille d’appareil » dans cet esprit étroit, étranger à l’intérêt général de la gauche et du peuple plongé dans la tourmente. Sans doute parce que les rédacteurs du Poivron font partie de ces catégories sociales « sociologiquement » déterminées à être plutôt « modernes », comme ils disent (voir plus haut). Pour eux, le danger social n’apparaît pas clairement dans la formule « travailler plus pour gagner plus », ils ne se sentent pas concernés par les franchises médicales car ils se soignent sans compter…

Sauf que le Poivron oublie de signaler qu’entre les deux tours, Jean-Pierre Brard progresse, et pas qu’un peu ! Avec 11.912 voix obtenues, soutenu par toute la gauche au 2ème tour, il progresse très nettement (7.897 au 1er tour) démontrant la capacité de électeurs de gauche montreuillois à dépasser les seules circonstances locales pour participer pleinement à la bataille nationale de la gauche contre la droite.

Le théoricien Petitjean ne pouvait pas être de reste dans ce numéro du Poivron.

Le Poivron n°92 – Juin 2007

Une gauche plus archaïque qu’à Montreuil, tu meurs

C’est celle qui trouve "normal" que le "désistement républicain" (se désister pour le candidat de gauche te mieux placé en cas de risque important de victoire d’un adversaire de droite) soit ainsi dévoyé vers une "candidature unique" digne d’un système totalitaire. Qui trouve "normal" que les électeurs, loin d’avoir le choix entre plusieurs candidats, se voient pourvus d’un député choisi par des marchandages entre chefs de partis, du style "je maintiens mon candidat si tu maintiens te tien".

Qui trouve "normal" que le candidat unique étale son caporalisme en appelant à la "discipline " pour mieux défendre ses intérêts parlementaires. Qui trouve "normal" que te secret du vote ne soit pas garanti, et "normal" aussi que le maire vienne à l’aide du candidat unique qu’il est aussi en refusant de mettre des bulletins blancs dans les bureaux de vote. Qui trouve "normal" la malhonnêteté d’un candidat se réclamant du soutien des Verts qu’il n’avait bien évidemment pas, au niveau local comme national. L’argument utilisé par le candidat pour devenir unique est qu’il ne faut pas laisser les électeurs de droite choisir entre deux candidats de gauche. C’est profondément méprisant pour les électeurs, et pas seulement ceux de droite, et traduit une conception simpliste et figée de la société. Les électeurs ne sont pas des machines à voter, des êtres obéissants et dépourvus de réflexion politique. Leurs motivations de vote sont obligatoirement complexes et changeantes. Une partie, de plus en plus âgée et conservatrice, de l’électorat relève encore de cette culture politique archaïque. Mais cette fois, les réactions, à Montreuil, contre la farce électorale du 17 juin ont été plus violentes, plus nombreuses. La discipline avant le droit de choisir, cela ne passe plus. L’obéissance avant la responsabilité et la réflexion individuelles, c’est une culture politique des années 1950. En ne tournant pas le dos à ces archaïsmes, la gauche montreuilloise creuse sa propre tombe.

Patrick Petitjean

Et voilà. Tout est dit. Après 6 années consacrées à définir, affiner et expérimenter cette rhétorique « moderne », le cadre théorique était fixé pour préparer l’élection municipale de 2008 et pour partir à l’assaut de la gauche unitaire.

Il ne restait plus qu’à régler quelques détails au sujet de l’arsenal et de mobiliser les troupes. Sur ce plan là, si Manuel Martinez et Mouna Viprey n’ont pas immédiatement rejoints Dominique Voynet en juin, c’est qu’ils pensaient encore pouvoir entraîner la section socialiste dans leur sillage. Le logo du poing et de la rose surtout. Ils ont échoué en décembre 2007 car la section à crânement résisté (en dépit de manœuvres pilotées en hauts lieux). Et ils se sont contentés de mettre en scène leur dissidence. Pauvres choux ! Pauvres petits militants de base, honnêtes et travailleurs, sanctionnés par un appareil archaïque ! Pauvres socialistes sincères et innocents contraints de se mettre en exil de leur parti pour défendre la démocratie menacée par le Ceausescu montreuillois !Et la presse qui reprend en cœur cette belle histoire.

 Municipale de 2008, le plan est prêt pour l’assaut contre la gauche unitaire

Dimanche soir dernier, vers 23 heures, le maire a proclamé les résultats en salle des fêtes. Comme cela se fait dans toutes les communes, il a conclu son intervention par un bref commentaire politique, et a proposé la fusion aux listes de gauche en position de le faire.

En général, dans ces circonstances, on se donne au moins une heure de réflexion pour étudier d’un peu plus près les conditions de cette fusion. On négocie le nombre de candidats de chaque listes qui se retrouve éligible dans la liste fusionnée. On fait valoir les rapports de force. On vérifie l’équité. Bref : on se confronte à gauche dans l’intention de s’entendre dans un compromis acceptable par tous… pour gérer ensemble la ville le temps du mandat, au nom des valeurs communes de la gauche et au nom de l’intérêt général des habitants, et si on le juge utile, en préparant la prochaine élection où tout peut recommencer au 1er tour.

Dimanche soir, la trentaine d’activistes de la mouvance NAD entourant Dominique Voynet a hué la proposition du maire avant même qu’il termine sa phrase. Le lendemain à 7 heures, le tract était déjà prêt pour repartir à l’assaut.

Et nous voilà donc à trois jours d’un 2ème tour de confusion générale préparé de longue date.

On m’objectera que cette empoignade de la gauche n’a pas lieu qu’à Montreuil. C’est malheureusement vrai. Dans le département de la Seine-Saint-Denis principalement, le PS et le PCF s’affrontent dans plusieurs villes. Je le regrette profondément, je ne suis pas le seul au Parti Socialiste et j’invite mes lecteurs à prendre connaissance du communiqué de Jean-Luc Mélenchon.

Dans le blog de Patrick Petitjean, celui triomphe au contraire.

Désistement républicain ? (bis)

(sur le blog « Place de Montreuil » mercredi 12 mars 2008)

Le résultat des dépôts de candidatures hier à la préfecture du 93 pour le second tour est très éclairant sur l’hypocrisie des discours sur les "désistements républicains".

Pour les cantonales

Sur les 11 cantons où il y a un 2e tour, les électeurs n’auront pas le choix dans 5 cantons, victimes de candididats (sic) uniques. Il y a 4 duels gauche / droite. Il y a 2 duels entre les Verts et le PC (Aubervilliers et Montreuil-Est), liés dans les deux cas aux situations municipales.

Pour les municipales

A Romainville, le PC part à l’assaut de la mairie de gauche (Corinne Valls - Citoyens, PS, Verts) en s’alliant avec l’extrême-gauche, dans une triangulaire avec la droite.

A L’Ile Saint Denis, seule ville du département où le maire sortant est Vert, le PC s’est rallié au PS pour conquérir la mairie, la droite étant éliminée.

Au Blanc Mesnil, des "dissidents" socialistes se maintiennent contre le maire sortant du PC, dans une triangulaire avec la droite.

A Saint-Denis et Bagnolet (dans des triangulaires), à Aubervilliers (dans une quadrangulaire), à La Courneuve (dans un duel, la droite étant éliminée), des listes PS-Verts (sauf à Saint-Denis, où les Verts sont avec le PC) se maintiennent contre les maires sortants PC, bien qu’arrivées en second.

A Montreuil enfin, la doite étant éliminée, il y a le duel entre Voynet et Brard.

Qu’en déduire ?

La position des Verts (et à Montreuil de l’ensemble de la liste Montreuil Vraiment !) a le mérite de la clarté et de la cohérence : quand il n’y a pas de danger de droite, et a fortiori quand elle est éliminée, il n’y a aucune raison de retirer une deuxième liste de gauche.

La position inverse, aboutit aux candidatures uniques aux cantonales, qui n’ont rien à voir avec les valeurs de la gauche.

Et pour les municipales, cela apparaît comme des discours de façade, hypocrites, même cachés sous la logorrhée verbale dont est coutumier Nicolas Voisin (le chef de la fraction PRS de Montreuil, maire adjoint sortant sur la liste de Brard) sur son blog. Pour le PS, canal officiel. Mais aussi pour le PC, sous l’argument fallacieux que Valls à Romainville, ou Bourgain à L’Ile Saint Denis, ne sont pas"vraiment de gauche". Et Bourgain n’avait-il pas fait campagne pour le non au TCE, critère absolu avancé par le PC pour distinguer la gauche qu’il aime, de la gauche qu’il assimile à la droite ?

L’hypocrisie est vraiment totale. Au point de se rallier au PS à L’Ile Saint Denis pour battre Bourgain, le maire vert sortant. Vive l’Union de la gauche !!!!!!!!!

Il triomphe… mais trouve tout de même malheureux que cette règle du désistement républicain n’ait pas été observée à l’Ile Saint Denis au profit du Vert sortant Bourgain…

Pour ma part, je pense qu’à l’Ile Saint Denis, à Romainville, au Blanc Mesnil, à Saint-Denis, à Bagnolet, à Aubervilliers, à La Courneuve, à Montreuil… cette situation est un désastre.

Mais elle est le résultat d’une longue désagrégation des rapports à gauche à laquelle cette mouvance à Montreuil a très largement contribué depuis 2002, car dès cette date, Montreuil est un des laboratoires de ces apprentis sorciers observés de près par des médias complaisants.

Alors que faire ? Se résigner et considérer que l’affrontement de la gauche est désormais la règle incontournable, et que dès lors il faut s’y engager, fraction contre fraction jusqu’à l’éradication des « partenaires » ou jusqu’à l’épuisement total de la gauche ?

Ou alors tenir bon. Expliquer sans relâche, même dans le feu de la bataille, que ce n’est pas la bonne méthode et que personne n’a à gagner de tout cela si ça n’est la droite qui se frotte les main pendant que nous nous bouffons la rate.

Alors, à trois jours du vote à Montreuil et ailleurs, j’explique encore une fois « la règle » que n’ont pas encore transgressée l’immense majorité des sections locales de tous les partis de la gauche républicaine. J’invite celles et ceux qui me liront de l’expliquer autour d’eux sans relâche. Jusqu’à dimanche bien sûr. Mais après dimanche aussi, car c’est une partie de l’avenir de la gauche qui se joue.

 Alors vraiment, qu’est-ce que la « discipline républicaine de la gauche » au 2ème tour ?

1 – la « discipline républicaine de la gauche au 2ème tour », c’est admettre que le débat politique est traversé par un clivage majeur : celui qui oppose la gauche et la droite.

Il y a deux camps. Et à l’intérieur du camp de la gauche (je ne m’occupe pas de ce qui se passe en face) il y a la libre confrontation des idées, des orientations, des stratégies. Dans le camp de la gauche, il y a des courants historiques issus de deux siècles d’histoire, deux siècles de débats et d’expériences plus ou moins heureuses. Il y a des socialistes, des communistes, des révolutionnaires, des réformistes, des écologistes… qui se distinguent sur des choses importantes, et qui règlent leurs affaires parfois rugueusement, mais qui savent s’unir lorsqu’il s’agit d’affronter l’adversaire.

Lors d’une élection, à gauche, pour reprendre la formule consacrée : « on se compte si nécessaire au premier tour, on se regroupe au deuxième tour ».

Et si dans une ville ou une circonscription, la droite est éliminée dès le 1er tour, on se congratule, on fait une immense fête pour célébrer l’hégémonie de la gauche dans ce coin de France, et on envoie un signal aux électeurs de tout le pays où les choses ne se passent pas nécéssairement aussi bien pour dire que c’est possible et les encourager à se mobiliser pour le 2ème tour.

2 – la « discipline républicaine de la gauche au 2ème tour », c’est admettre que la vie citoyenne de notre république issue de la Révolution Française est structurée par les partis politiques nationaux.

Un parti politique national, c’est un collectif humain composé de citoyens librement réunis sur des valeurs explicites, adhérant à des idées débattues et arbitrées démocratiquement, s’engageant dans des cadres régis par des statuts clairs et respectés. Un parti politique national, ce n’est pas une juxtaposition des intérêts locaux, ce n’est pas une fédération désordonnée de sections locales qui font exactement ce qu’elles veulent.

Lors d’une élection, si les partis politiques n’assurent pas la cohérence au niveau national, alors toutes les combinaisons contradictoires d’une ville à l’autre peuvent s’établir. Alors on abandonne l’ambition de l’intérêt général. Alors on laisse libre cours aux ambitions personnelles et aux petits arrangements locaux quel qu’en soit le prix.

3 – la « discipline républicaine de la gauche au 2ème tour », c’est admettre enfin que les citoyens disposent réellement de la souveraineté populaire.

C’est peut-être le plus important.

En République, ce ne sont pas les élus qui font les électeurs. C’est le contraire. Ce sont les électeurs qui font les élus. Par son vote, chaque électeur, détenteur personnellement de la souveraineté populaire, fait un choix. Le rôle des candidats, le rôle des partis qui présentent des candidats, c’est précisément de présenter des orientations claires et explicites qui permettent à chaque citoyen de faire ce choix. Mais lorsqu’il vote, c’est personnellement que le citoyen se prononce pour que le candidat qu’il choisit le représente.

C’est ça la vraie démocratie. Celle qui permet au citoyen de choisir vraiment et en toute responsabilité. C’est en tout cas le sens de la démocratie que la République Française a forgé : le sens d’un contenu social. Pas cette démocratie de facade, où les électeurs sont infantilisés, autorisés à dire « bleu » au 1er tour… puis de se raviser pour dire « rouge » au 2ème, dans un système où, finalement les candidats et les programmes sont interchangeables.

En République, on prend au sérieux le citoyen. au 1er tour, Il choisit à gauche, ou il choisit à droite, en espérant vraiment que son candidat soit élu pour mettre en application le programme de gauche ou de droite qu’il présente dans sa profession de foi.

Dès lors, il n’est pas envisageable qu’un électeur de droite, qui a voulu que la droite gouverne sa ville, son département ou son pays, et qui se retrouve battu à l’issue du 1er tour puisse se rabattre sur un candidat de gauche, pour le choisir contre un autre candidat de gauche. A moins, bien sûr, de ne pas prendre au sérieux l’acte démocratique majeur qu’est l’usage du droit de vote. A moins, bien sûr, de considérer finalement que « la droite et la gauche, c’est la même chose » (retour au point n°1).

Grâce au travail méticuleux du théoricien libertaire Patrick Petitjean et de ses amis, il y a désormais beaucoup d’honnêtes gens, de droite comme de gauche, qui à Montreuil considèrent le désistement pour éviter que la droite arbitre comme un principe « profondément méprisant pour les électeurs, et pas seulement ceux de droite, et traduit une conception simpliste et figée de la société. » (voir plus haut, Le Poivron n°92 – Juin 2007)

Patrick Petitjean, Dominique Voynet et leur mouvance n’admettent pas que ce sont les électeurs qui font les élus et pas le contraire. Ils défendent la ligne « démocrate » vidée de son contenu social et républicain. Mais même d’un point de vue strictement démocratique, leur position ne tient pas :

Imaginons une seconde que Dominique Voynet soit élue maire dimanche dans un 2ème tour contre Jean-Pierre Brard, en trouvant démocratique et normal que des électeurs de droite aient eu « le droit de choisir » en votant pour elle, et surtout contre ce bolchevique de Jean-Pierre Brard. Elle croise un électeur de droite qui a voté pour elle et qui l’interpelle en trouvant qu’elle n’applique pas avec suffisamment d’entrain les directives Hortefeux sur le contrôle et les expulsions des étrangers sans papiers résidant à Montreuil. Lui, l’électeur de droite, c’est pour ça qu’il a voté pour la droite au 1er tour et pour elle au 2ème parce qu’il a eu le choix, et qu’il voulait « changer vraiment » (c’est le slogan de la campagne Voynet…) surtout de maire, parce qu’il ne supporte plus la protection que Jean-Pierre Brard et la ville de Montreuil offre aux étrangers. Voilà, c’est le sens que cet honnête citoyen de droite a mis dans son vote du 2ème tour pour Dominique Voynet démocratiquement.

Que répondra-t-elle ? « Ah non, Monsieur, ça, c’est le programme de droite que vous défendez là. Moi je suis de gauche. Ca n’a rien à voir ! ». Le Monsieur répondra : « mais oui, vous avez raison, c’est pour cela que j’ai voté à droite au 1er tour. Mon candidat a perdu. Mais j’ai eu le choix au 2ème tour. Maintenant, Madame Voynet, je vous prie de respecter la souveraineté de mon vote. Vous me représentez car j’ai voté pour vous : mettez en œuvre la politique que je souhaite ». Ce Monsieur aura raison, si Dominique Voynet n’obtempère pas, alors elle ne sera pas « démocrate ».

On le voit, c’est plus que la gauche qui perd à ce jeu suicidaire de l’indiscipline républicaine au 2ème tour...

Voilà la « modernité » de la liste de Dominique Voynet. Voilà quel est son rapport à la Gauche. Voilà le « changement » d’une société « figée » qu’elle veut faire passer en force à Montreuil en multipliant les appels du pied à la droite montreuilloise.

Pour défendre l’identité sociale et républicaine de Montreuil, et pour affirmer son enracinement à gauche, dimanche prochain, votez et faites voter pour la liste de rassemblement conduite par Jean-Pierre Brard !

http://nicolas.voisin.over-blog.fr/...

Messages

  • votez union de la gauche , pour une vraie gauche , contre la droite et la nulle ministre de l’environnement de Jospin , adepte du oui à la constitution europeenne , qui ferait mieux d’aller combattre la droite et non les communistes.Votez coco et non bobo

  • la bonne question :

    Imaginons une seconde que Dominique Voynet soit élue maire dimanche dans un 2ème tour contre Jean-Pierre Brard, en trouvant démocratique et normal que des électeurs de droite aient eu « le droit de choisir » en votant pour elle, et surtout contre ce bolchevique de Jean-Pierre Brard. Elle croise un électeur de droite qui a voté pour elle et qui l’interpelle en trouvant qu’elle n’applique pas avec suffisamment d’entrain les directives Hortefeux sur le contrôle et les expulsions des étrangers sans papiers résidant à Montreuil. Lui, l’électeur de droite, c’est pour ça qu’il a voté pour la droite au 1er tour et pour elle au 2ème parce qu’il a eu le choix, et qu’il voulait « changer vraiment » (c’est le slogan de la campagne Voynet…) surtout de maire, parce qu’il ne supporte plus la protection que Jean-Pierre Brard et la ville de Montreuil offre aux étrangers. Voilà, c’est le sens que cet honnête citoyen de droite a mis dans son vote du 2ème tour pour Dominique Voynet démocratiquement.

    Que répondra-t-elle ? « Ah non, Monsieur, ça, c’est le programme de droite que vous défendez là. Moi je suis de gauche. Ca n’a rien à voir ! ». Le Monsieur répondra : « mais oui, vous avez raison, c’est pour cela que j’ai voté à droite au 1er tour. Mon candidat a perdu. Mais j’ai eu le choix au 2ème tour. Maintenant, Madame Voynet, je vous prie de respecter la souveraineté de mon vote. Vous me représentez car j’ai voté pour vous : mettez en œuvre la politique que je souhaite ». Ce Monsieur aura raison, si Dominique Voynet n’obtempère pas, alors elle ne sera pas « démocrate ».

    Voynet prendrait-t-elle encore un enfant sans-papiers sur ses genoux, comme elle l’avait fait à Lille quand elle était ministre ? un peu forcée : on le lui avait déposé publiquement, crispée, certes, mais.... elle avait assumé le marmot : faut dire que c’était dans une réunion militante, pas vraiment publique

    Après le soutien explicite de la droite, ce serait autrement plus difficile que devant des militants qui veulent la convergence de causes, non ?

    Voynet n’a jamais soutenu la lutte des classes, mais depuis un certain temps, elle milite pour la Lutte des Places (elle s’est essayée ailleurs, en se cassant les dents)