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La mission de l’UE en Géorgie déjà contestée

Publie le mercredi 10 septembre 2008 par Open-Publishing
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LEMONDE.FR Reuters | 10.09.08 | 13h47 • Mis à jour le 10.09.08 | 16h52

L’accord arraché de haute lutte, lundi 8 septembre, par Nicolas Sarkozy à Moscou sur le retrait russe de Géorgie d’ici à un mois, hors territoires séparatistes d’Ossétie et Abkhazie, commence déjà à se fissurer. Alors qu’un des points de cet accord concernait plus particulièrement l’envoi d’observateurs de l’Union européenne en Géorgie, Sergueï Lavrov, le ministre des affaires étrangères russe, a exclu, mercredi, que ces observateurs se déploient en Abkhazie et en Ossétie du Sud : ils "seront déployés juste autour de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie, et non pas à l’intérieur de ces territoires où seront déployés ceux de l’ONU et de l’OSCE en nombre égal à celui d’avant le 7 août", a déclaré le ministre.

Président en exercice de l’UE, Nicolas Sarkozy avait assuré, lundi soir à Tbilissi, que les deux cents observateurs que l’UE doit envoyer en Géorgie dans les premiers jours d’octobre pourraient entrer en Abkhazie et en Ossétie du Sud. L’agence Reuters, qui a obtenu une copie du texte signé à Tbilissi, indique en effet qu’il stipule que l’UE "se tient prête à déployer des observateurs sur tout le territoire géorgien". Sergueï Lavrov a accusé les dirigeants de l’Union européenne d’avoir sciemment dénaturé face au président géorgien l’accord signé en Russie : "C’est une tentative éhontée de ne pas expliquer honnêtement au président géorgien Mïkhel Saakachvili les engagements pris par la Russie et par l’Union européenne", a estimé Sergueï Lavrov
Mercredi, à la suite des déclarations de Sergueï Lavrov, le chef de la diplomatie européenne Javier Solana, qui accompagnait le président français à Moscou, a donc été prié par les journalistes de préciser si le président russe Dmitri Medvedev avait donné, ou non, aux Européens des garanties quant au déploiement de l’UE dans les deux régions séparatistes géorgiennes. Il a reconnu que c’était "quelque chose qui n’avait pas été discuté à ce moment là", ajoutant qu’"il y a des différences d’interprétation de la Russie sur plusieurs points". Quelques instants plus tôt, lors de son audition au Parlement européen, Solana avait pourtant assuré que la mission d’observation civile de l’UE "sera déployée avec l’esprit d’être déployée partout".

UN PREMIER RETRAIT DES TROUPES RUSSES DÉMENTI

Les analystes estiment que cette ambiguïté est l’un des points faibles des accords passés lundi à Moscou, qui prévoient que l’UE se déploiera, à partir du 1er octobre, sur le territoire géorgien hors Abkhazie et Ossétie du Sud, les troupes russes devant s’être complètement retirées de cette partie du pays dix jours plus tard. Selon eux, si les observateurs européens ne peuvent aller en Ossétie du Sud et Abkhazie, l’UE pourra être accusée de consolider la mainmise de la Russie sur ces deux régions.

Ces déclarations interviennent alors que Tbilissi a indiqué que le départ des troupes russes d’un village proche de l’Abkhazie, annoncé mardi dans un premier temps comme un "premier signe de retrait" russe du pays, n’a en fait pas eu lieu. "Nous avons diffusé hier [mardi] des informations erronées sur le retrait russe du village de Ganmoukhouri. En fait, seules des milices abkhazes ont quitté Ganmoukhouri", a déclaré le secrétaire du Conseil national de sécurité géorgien, Alexandre Lomaïa.

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