Accueil > La remise en cause du service public de l’Education

La remise en cause du service public de l’Education

Publie le dimanche 11 décembre 2005 par Open-Publishing
1 commentaire

de Mylène Martinez responsable au Bureau National du SNASUB-FSU

Malgré le refus massif des salariés du public, de la politique de démantèlement des services publics et les mouvements de grève de ces salariés, le gouvernement continue d’oeuvrer pour une logique libérale, et de s’attaquer aux fondements mêmes du service public.

Dans l’Education nationale, tous les projets, toutes les mesures gouvernementales tendent vers cette logique : précarisation croissante des carrières et clientélisme accru, décentralisation des TOS et désengagement de l’Etat, budget 2006 en régression.

Ainsi le recrutement massif de précaires, par la mise en place de nouveaux contrats d’accompagnement à l’emploi, régis par le droit privé : CAE, CAV, s’inscrivent dans une volonté de saper les fondements mêmes du service public de l’Education nationale par l’introduction des mécanismes de droit privé, au sein de ce service.
Par le recrutement de précaires, les contrats ne pouvant être renouvelés au-delà de deux années, on institutionnalise la précarité dans la fonction publique, ouvre la porte au clientélisme, entre en concurrence directe avec les voies de recrutement du droit commun et tire vers le bas, des rémunérations déjà faibles (contrats de 20 heures au taux horaire Smic).

Or le statut de la fonction publique qui a correspondu au développement de l’Etat dans des domaines liés à l’intérêt général tels que les transports, éducation, protection sociale... fait partie des règles fondatrices du service public : principes de neutralité, égalité d’accès à la fonction publique.
De plus en plus à travers les modes de gestion qui nous sont proposés, on tend vers l’effacement de la notion de service public, pour laisser place à une gestion de type « managérat » qui s’inspire des pratiques des grandes entreprises transnationales. La décentralisation des personnels ouvriers et de service de l’éducation répond à cette logique libérale.

Par ce transfert, ce sont 93 000 TOS qui sont toujours fonctionnaires de l’Etat et que le ministère veut décentraliser et, dès le 1er janvier, 2 700 contractuels ouvriers qui disparaissent du budget de l’Etat.
La politique de désengagement de l’Etat sous-tend cette volonté de décentralisation.
La « loi relative aux libertés et responsabilités locales » adoptée le 13 août 2004 ; si elle prévoit la décentralisation des TOS et des administratifs qui les gèrent, a également des conséquences sur le fonctionnement quotidien des établissements publics locaux d’enseignement (EPLE). En effet, par le biais de conventions signées ente les EPLE et les collectivités territoriales compétentes sur les modalités de gestion du service restauration, on voit apparaître le risque de privatisation de ce service. La volonté d’externalisation de certaines taches jugées annexes au service d’éducation : restauration, entretien des locaux, transparaît dans le transfert des personnels à la collectivité territoriale.

Le budget 2006 marque aussi la volonté du gouvernement de réduire les dépenses publiques et par là même, le service public.
Dans l’Education nationale, il faut dénoncer dans le second degré la suppression de plus de 2 500 postes.
En effet la suppression de 1383 emplois d’enseignants voit adjoindre celle de 1350 stagiaires à la rentrée 2006.
Chez les administratifs, ce sont 400 contractuels qui sont supprimés. Et si le ministre met en avant les 28 500 emplois vie scolaire, précaires, budgétisés sur 2006, il oublie de mentionner les 3 500 postes de surveillants supprimés, les 93 000 TOS décentralisés.

Les tours de passe-passe du gouvernement ne peuvent masquer la volonté politique de désengagement de l’Etat du service public de l’éducation que l’on retrouve dans son budget.

Messages

  • La FSU déplore le transfert des TOS ?
    Mais n’était-ce pas Aschiéri qui en juin 2003, annonçait, alors que seuls médecins scolaires, infirmières et CO-PSY avaient échappé à l’éviction de la Fonction publique d’Etat que le transfert des seuls 93 000 TOS était "une avancée significative" ?
    La FSU, qui a tout mis en oeuvre pour sauver le bac, ce qui eut pour conséquence d’enterrer le mouvement, la FSU nous prend pour des guignols.