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Laurence Parisot : Négocier ? Où ça ? Quoi ça ?

Publie le jeudi 12 février 2009 par Open-Publishing
6 commentaires

Invitée ce matin de RMC, la matrone des patrons a expliqué que, selon elle, la réunion du 18 février convoquée par Nicolas Sarkozy avec les syndicats n’avait pas pour but d’arriver à des négociations !

de Gérald Andrieu

« Je crois qu’il n’y a jamais eu de présidente du Medef aussi engagée pour ouvrir le dialogue social, pour arriver à des accords sociaux protecteurs. » Elle ne manquait pas d’air, ce matin, Laurence Parisot face à Jean-Jacques Bourdin sur RMC. D’autant qu’après avoir prononcé cette phrase, elle entonnait une tirade à la manière d’Arletty. Une tirade qui pourrait se résumer de la sorte : « Négociation, négociation ! Est ce que j’ai une gueule de négociation ».

Interrogée sur la réunion du 18 février, elle a en effet fait mine de n’y voir qu’un simple rendez-vous qui ne déboucherait sur aucune décision particulière : « Négociation ? Mais sur quels sujets ? (…) Je n’ai pas entendu parler de négociation ». Et d’ajouter dans la foulée : « Il est bon que les partenaires sociaux se rencontrent pour partager un diagnostic. » Voilà au moins les syndicats prévenus : qu’ils n’attendent rien de cette table ronde avec le patronat et l’Etat. Il s’agira simplement de faire un « diagnostic » !

Sur la question des salaires, ils pourront aussi s’accrocher. La matrone des patrons a tenu à rappeler qu’il ne pouvait y « avoir de négociations salariales globales », que « les négociations se passent dans les entreprises ». Et dans le même registre, elle a salué, à mots couverts, la décision que l’Etat n’intervienne pas sur la question des salaires en Guadeloupe.

Les négociations ont déjà eu lieu ?

Ne rien lâcher aux syndicats, c’est donc le mot d’ordre de Laurence Parisot pour la réunion du 18 février. Car si la présidente de l’IFOP se montre si ferme, c’est qu’elle estime que les discussions avec les représentants des salariés ont déjà eu lieu dans le cadre de la négociation sur l’UNEDIC.

Mais si la dirigeante du Medef joue l’intransigeance face aux syndicats, elle se montre en revanche beaucoup plus souple avec les banques. À la question « Les banques jouent-elles le jeu ? », elle a répondu sur un ton beaucoup plus diplomate : « [Elles] font leur travail au mieux. Les dossiers sont plus longs. Tout est plus compliqué. C’est aussi l’assurance qu’elle ne fasse pas les mêmes bêtises ». Bref, même teintée d’Arletty, Parisot s’est bornée à faire du Parisot et ça promet pour le 18 février...

http://www.marianne2.fr/Laurence-Pa...

Messages

  • Il est tout de même ahurissant de constater, alors que l’histoire devrait les éclairer, que nombreuses sont encore des personnes pourtant "adultes" à croire encore aujourd’hui au Père Noël. Peut-être s’accrochent-elles à cette croyance pour refuser la confrontation avec la réalité. Sans doute aussi pour ne pas pousser à son terme une réflexion dont les conséquences leur font peur, car ces personnes savent bien au fond d’elles mêmes que seule une résistance acharnée et une transformation révolutionnaire du système capitaliste peut les sauver de la catastrophe. Elles le savent cependant confusément et avec toujours présent à l’esprit le secret espoir que les choses s’arrangeront, qu’elles passeront à travers les gouttes et que tout continuera comme avant. C’est cet espoir illusoire que nous devons nous attacher à dénoncer,preuves à l’appui, dans les semaines qui viennent sous peine de voir le mouvement qui s’annonce s’éparpiller dans toutes les directions.

    • c’est vrai mais il faut aussi les comprendre, pendant des dizaines d’années le réformisme "ca marchait" (plus ou moins, et seulement dans les pays développés, mais quand même) : on tappait un coup sur la table de temps en temps et on récupérait un petit cadeau contre la promesse que ca irait pas plus loin.

      Ceux qui ont été éduqués là-dedans (en y participant ou en ayant des gens plus agés autour d’eux qui y ont participés) ont beaucoup de mal à comprendre que c’est fini tout ça.

    • J’y vois là une sorte de réflexe conditionné, qui s’appuie sur un soutien sans réserve à l’europe, et sur un amalgame systématique des extrêmes. Ce discours manichéen, écartant toute vision politique des événements, et donc toute alternative, est tenu par l’UMP-S depuis 30 ans et sert ses intérêts avec succès. Il laisse libre court au culte de la croissance et de l’entreprise baptisé unique acteur du bien-être de tous. Il en découle des expressions très répandues mais pourtant vides de sens : "La faute à la mondialisation", "Croissance verte", "économie virtuelle contre le réel","traversée d’une conjoncture difficile". Bref tout un arsenal de concepts bidons, généreusement distribué, pour excuser un capitalisme sauvage, et rendre caduque toute critique.

  • Négociation ? Mais sur quels sujets ? (…) Je n’ai pas entendu parler de négociation ». Et d’ajouter dans la foulée : "Il est bon que les partenaires sociaux se rencontrent pour partager un diagnostic."

    tiens ,pour une fois j’suis presque d accord avec elle....

    négociations ?, nous arrivons pres du moment où l’on ne va plus rien négocier du tout ...

    quand au diagnostic...c est une phase terminale ,ma chère ,celle du capitalisme.

    Makhno

  • Et bien une fois n’est pas coutume,elle a raison !Le 18 n’est pas une date particulière,puisque programmée depuis des mois.Ensuite de quoi sera t-il question,puisque le chérèque qui décide, a sans doute déja signé...Enfin si les syndicats n’optent pas pour un conflit qui s’incrit dans la "duretée" le nabot et parisot sont tranquilles.Alors ,elle n’a pas tort...momo11

    • Négociation ? Mais sur quels sujets ? (…) Je n’ai pas entendu parler de négociation ».

      Et oui, si c’est pas pour gagner du temps, pour balader les syndicats et les mécontents ?

      On voit qu’il ne sert à rien d’attendre le 19 mars, qui est juste un rendez-vous. Le mécontentement ne peut souffrir le manque de spontanéité, ce n’est pas forcément programmable. Il doit sortir comme un cri du coeur, un appel à être entendu par ceux qui ont nos vies entre leurs mains : NS et Parisot.