Le CNDF, Collectif National pour les Droits des Femmes manifestera le 7 novembre avec l’UOIF

En prenant connaissance de l’appel du CNDF à la manifestation du 7
novembre, ma fibre féministe n’a fait qu’un tour. Le Collectif
National pour les Droits des Femmes, composé d’organisations de
gauche et d’extrême gauche sous l’obédience, entre autre, de Maya
Surduts et Suzy Rojtman, avait pris la décision, lors de la journée
internationale des droits des femmes du 6 mars dernier, de faire une
manifestation « unitaire » en prenant soin de ne pas se positionner
clairement aux côtés des laïques contre l’intégrisme islamiste.

Cette fois encore, le 7 novembre, le CNDF choisit encore une fois de
faire l’autruche. Dans son appel à la manifestation contre le
racisme, l’antisémitisme et toutes les discriminations, le CNDF
déclare qu’en tant qu’organisation féministe, elle ne peut que
participer à cette « action citoyenne d’envergure ». Le plus fort, et
c’est écrit noir sur blanc, c’est que la présence de quelques
organisations qui combattent la plupart des idées du collectif et qui
sont connues comme étant des organisations intégristes religieuses
donne une raison supplémentaire au CNDF d’y participer.

Voilà qui
montre bien comment une organisation aussi importante que le
Collectif National pour les Droits des Femmes contribue à entretenir
la confusion au sein du mouvement féministe. Prétendre, de surcroît,
que la présence du CNDF aux côté des militants de l’apartheid sexiste
empêchera ces derniers d’occuper le terrain de la lutte contre le
racisme est une gageure monumentale. On croit rêver ! Avoir cette
ambition, c’est faire preuve d’une grande faiblesse d’esprit ou
prendre tout simplement les féministes pour des imbéciles. Comment
peut-on défiler aux côtés de l’UOIF tout en regrettant leur présence
et en prétendant combattre tous les intégristes religieux.

Décidément, ce féminisme là est tombé bien bas ! Verra t-on bientôt
les féministes du CNDF participer à une manifestation unitaire,
évidemment pour une cause juste (la lutte contre les violences faîtes
aux femmes peut, elle aussi, rassembler des organisation d’extrême
droite) aux côtés des intégristes catholiques qu’elles combattent.
Faut-il que le mot « unitaire » soit le seul leitmotiv du CNDF pour
en arriver à admettre les promiscuités les plus pernicieuses ? Quelle
sorte de militante féministe sera encore capable, en restant dans ce
Collectif, de cautionner de telles allégeances et de croire qu’au nom
d’un féminisme politiquement correct, on peut s’afficher avec les
pires ennemis de l’égalité hommes- femmes ?

Le CNDF avait tout à gagner en refusant de participer à la
manifestation du 7 novembre.

En lisant cette déclaration, on ne peut que constater la pauvreté des
arguments de ce féminisme aveugle qui refuse de prendre la mesure de
l’offensive de l’islam intégriste et qui n’a pas le courage de
l’affronter. Moi, féministe et laïque, je dis que CNDF ne défend
pas la cause de TOUTES les femmes. En prenant part à cette
manifestation, le CNDF n’aide en aucun cas celles qui vivent sous le
dictat des extrémistes religieux ; le CNDF oublie surtout celles qui
sont soumises aux lois sexistes de l’intégrisme islamiste. Les
féministes laïques qui ont rejoint la Coordination Féministes et
Laïque pour défiler derrière le mouvement des « Ni putes, ni
soumises » le 6 mars 2004 ont compris les enjeux d’un tel choix.

Ne
nous trompons pas de combat, le combat féministe et laïque est de
taille et n’admet aucune erreur de diagnostique. Les femmes sont,
bien entendu, en premières ligne dans ce contexte où l’extrême droite
intégriste qu’il soit catholique ou islamiste prend la part belle à
l’extrême gauche communautariste qui lui laisse le champ libre en
pensant lui barrer la route. Les prises de positions ambiguës du
CNDF, qui ne peuvent s’expliquer que par la prégnance de la LCR sur
son équipe dirigeante, nuisent gravement au combat des hommes et des
femmes pour la reconnaissance de leur stricte égalité.

Il faut revenir à la réalité du combat féministe. Il faut renforcer le combat
féministe et laïque né au printemps 2004 avec la Coordination
Féministe et Laïque. C’est le seul moyen pour les femmes d’échapper
aux pièges des intégrismes qui profitent des dérives d’organisations
comme le CNDF, qui, comme on le voit pour cette manifestation du 7
novembre, continue, une fois encore, à composer avec l’indéfendable.