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Le DG ANPE, l’homme bionique qui valait des milliards d’emme...

Publie le dimanche 25 mars 2007 par Open-Publishing

A son arrivée dans l’établissement, il y a 22 mois, notre DG, mu par une ambition claire et affichée, a défendu, bec et ongles, l’ANPE pour lui assurer une place centrale dans le secteur de l’emploi. Force est de reconnaître que l’ANPE a regagné du terrain et a vu s’accroître ses moyens et ses ressources.

Malheureusement, entre les grandes ambitions d’un leader supersonique, et la réalité du quotidien dans les ales, le fossé s’est creusé.

Même si nous affichons un certain nombre de résultats positifs, personne ne peut nier le sentiment généralisé de malaise grandissant et d’insécurité qui gagne peu à peu la ligne managériale. Les managers de plus en plus conscients de leurs responsabilités étendues, se sentent abandonnés et même démunis face à leurs équipes.
Pour le SNAP-CFTC, il est trop simple de dire qu’il n’y a pas de réponses toutes faites. Il est, pour nous, irresponsable de laisser aux managers de proximité le choix du comment, basé uniquement sur des pratiques empiriques sans fournir les ressources adéquates.
Le SNAP-CFTC n’a pas demandé le retrait du SMP. Nous avons demandé des moyens à la hauteur. Le génie est sorti de sa lampe et nous refusons de fermer les yeux devant ce qui est en train d’advenir des conditions de travail de chacun, agents et ligne managériale.

La Direction, depuis le début, nous a bien fait passer le message : « c’est ce qu’il faut faire parce qu’on ne peut pas faire autrement, c’est incontournable ». Ce sont les résistances et les situations frisant l’absurde dont nous vous portons témoignages dans les lignes qui suivent, qui rendent visibles le sens et la relativité des solutions proposées.

A l’insuffisance de temps opérationnel, certaines unités répondent par des solutions à court terme, balayant les principes fondamentaux du SMP, faute de moyens. Face à la charge, la reprise de stock s’est opérée par wagons entiers de demandeurs d’emploi reçus en informations collectives parfois sous-traitées auprès de nos prestataires sous forme d’ateliers à l’issue desquels au mieux un entretien flash est proposé ou un questionnaire est distribué ou pire rien du tout. Les questionnaires servent à la saisie des conclusions d’entretien, dans le meilleur des cas, par le conseiller animateur de la réunion qui s’auto-affecte

l’ensemble des DE dans son portefeuille, voire par des agents du PAGM et quelquefois même par des contrats aidés. Les chiffres seront là mais que dire du service rendu ? Et que feront ces conseillers, lorsque le mois suivant, les wagons devront être reçus sauf à réutiliser la voie du traitement collectif ou la saisie d’entretiens de régularisation.
Que dire des solutions employées par certaines ALE qui, pour tenir les délais d’inscription à 5 jours ou les dates d’échéance des DE en portefeuilles sont contraintes de supprimer les réunions de service pour recevoir les DE, mettant à mal la communication interne et remettant en cause la durée d’ouverture au public ?

Pire que dire de ces ALE où l’ELP n’a plus d’autres choix que de demander aux agents de poser des congés ou des RTT, voire même des journées syndicales, faute de bureaux disponibles pour recevoir.

Que dire de la course quotidienne aux bureaux libres qui se traduit par des tensions entre agents lorsque cela ne dégénère pas en conflit devant des managers impuissants parant au plus pressé ?

Que dire des chiffres qui laissent à penser qu’on est en capacité de recevoir un volume de 200 DE physiquement alors que la Direction sait parfaitement que plus de 50% des entretiens ne sont pas des entretiens physiques et que pour 1/3, il n’y a eu aucun contact direct avec le DE ?

Que dire des injonctions permanentes de certains DRA et DDA sur les résultats qui se limitent à pointer les chiffres rouges inacceptables ?

Que dire de l’appui concret sur le plan technique, logistique, humain dont bénéficie les managers de proximité face aux difficultés quotidiennes auxquelles ils doivent faire face ?
Que dire du climat social tendu généré par la surcharge et la surchauffe dans les unités ?
Les ELP naviguent à vue, toujours sur le fil du rasoir. Vos managers y croyaient, M. Le Directeur Général, et y croient encore pour quelques uns, ils ont envie d’avancer et d’œuvrer dans l’intérêt de l’établissement, de ses usagers et de ses agents mais les ficelles sont de plus en plus grosses à avaler.

Le management local n’a pas toujours les solutions et n’a pas encore trouvé de recettes miracles. Lorsque les moyens humains et logistiques font défaut : aucune possibilité n’existe.

On boit déjà la tasse dans bon nombre d’unités, comment ne pas se noyer avec l’arrivée de couches supplémentaires ajoutant chaque fois plus de complexité pour les agents, pour les organisations. Par exemple, les guichets uniques qui imposent de repenser complètement :

  l’organisation des unités impactant, entre autres, les projets locaux
  le management, le rapprochement ANPE et UNEDIC nécessite un management commun alors que nos missions sont différentes
  le métier et la posture des conseillers, etc…
Que penser, à l’heure où le Président de la République présente la nécessité d’une fusion ASSEDIC - ANPE dans ses vœux aux forces vives de la Nation, de l’évolution du champ professionnel des agents ASSEDIC qui se voient investis de nouvelles missions telles que d’examiner les capacités professionnelles des DE indemnisés au regard du marché du travail au 8ème et 14ème mois d’inscription ? Sont-ils habilités à investir une nouvelle mission, exclusivement réservée aux agents ANPE jusqu’ici, et ont-ils mandat pour effectuer un contrôle de la technicité des agents ANPE qui auront vu ces mêmes demandeurs d’emploi au 7ème et au 13ème mois ?

Que penser de la déconcentration qui se met en place au travers de l’arrivée du décret de régionalisation de l’ANPE qui aboutira inéluctablement à :
  des traitements inégalitaires soumis à la bonne volonté des Directions Régionales dont les prérogatives se renforcent et s’élargissent. Elles pourront ainsi redistribuer de façon variable les moyens humains et logistiques.
  L’arrivée de filiales commerciales dont le périmètre d’action est des plus opaques mais qui laisse entrevoir des perspectives peu rassurantes sur notre devenir.
La diabolisation des managers alarmistes n’est pas une solution, elle évite de réfléchir sur les limites du système dont on voit, d’ors et déjà, les conséquences négatives et ne permet pas de prendre la mesure des contradictions et de construire, en refus à la fatalité, les marges de manoeuvre de l’avenir. Pour le SNAP-CFTC, la réponse est que la modernisation progressiste est celle du respect des usagers, des agents et de leurs managers. Les managers de proximité doivent être entendus, écoutés, aidés, accompagnés et soutenus pas seulement verbalement mais par la prise en compte réelle de leurs besoins tant opérationnels (par exemple en activant le remplacement des absents pour maladie, congé maternité etc…systématiquement, sans conditions et sans délai) que techniques (appuis concrets à l’organisation, conseils techniques…).

Si, comme le SNAP-CFTC, vous pensez que l’homme bionique est difficile à suivre, qu’il est bon de savoir courir vite mais que, lorsqu’on fait partie d’une équipe, il faut s’assurer que tout le monde peut suivre,

Si, comme le SNAP-CFTC, vous pensez que l’agence s’est engagée dans une course de fond et qu’il faut savoir ménager sa monture pour qu’elle dure,

Ne restez pas spectateurs, faites comprendre au DG que vous n’êtes pas dupes et que vous n’êtes pas des marionnettes dont il peut se servir de paravent, qu’il doit vous écouter et se soucier de vos attentes, réagissez, soyez solidaires de vos équipes dans un mouvement qui fera date à l’ANPE le 29 mars 2007. Il faut se souvenir ou savoir pour les plus récents qu’aucun directeur Général n’avait réussi l’exploit de créer une unité syndicale unanime et aussi déterminée depuis 17 ans ! C’était le 3 avril 1990.

Pour échanger ou vous informer, contacter vos interlocutrices à la cellule encadrement du SNAP-CFTC :

Jacqueline LABLANCHE Chargée de mission
Téléphone 06.03.54.45.62 j.lablanche@anpe.fr

Isabelle DE OLIVEIRA A.E.P. IV A
Téléphone 06.17.21.34.88 isabel.de-oliveira@anpe.fr