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Le FMI, l’UE et la Banque mondiale au secours de la Hongrie

Publie le mercredi 29 octobre 2008 par Open-Publishing
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LEMONDE.FR | 29.10.08 | 10h26 • Mis à jour le 29.10.08 | 14h17

C’est une action concertée de grande ampleur afin de voler au secours des économies émergentes d’Europe centrale déstabilisées par la crise financière qui s’est engagée. Le Fonds monétaire international (FMI), l’Union européenne (UE) et la Banque mondiale ont annoncé, mardi 28 octobre, leur intention d’accorder des prêts d’un montant de 20 milliards d’euros à la Hongrie. Sur cette enveloppe, 12,5 milliards proviennent du FMI, 6,5 milliards de l’UE, et un milliard de la Banque mondiale.

Frappée de plein fouet par la crise, la Hongrie est le premier des nouveaux membres de l’UE à faire l’objet d’une telle opération de sauvetage. Depuis deux ans, le pays mène une politique d’austérité qui lui a permis de réduire son déficit public de 9,2 % du produit intérieur brut (PIB) en 2006 à 3,8 % en 2008. Mais le déficit de la balance de paiements de cette économie très dépendante des investisseurs étrangers reste énorme, autour de 5 % du PIB.

Depuis l’accélération de la crise financière, mi-septembre, la devise nationale, le forint, a chuté sur les marchés des changes, au point d’obliger la banque centrale hongroise à relever fortement ses taux d’intérêt pour tenter d’inverser la tendance. La Bourse s’est elle aussi écroulée. Bien que le pays ne soit pas membre de la zone euro, la Banque centrale européenne (BCE) a dû intervenir début octobre pour permettre aux autorités d’injecter quelque 5 milliards d’euros de liquidités dans le secteur financier. Confronté à la défiance des investisseurs internationaux, le premier ministre Ferenc Gyurcsany a reconnu, mardi, que le PIB brut devrait se contracter de 1 % en 2009.

La Hongrie devient le troisième pays dans le monde à obtenir un prêt du FMI pour tenter de surmonter la crise financière. L’Islande s’est vu promettre vendredi un prêt de 1,65 milliard d’euros, et l’Ukraine, de 13 milliards d’euros. Le Fonds discute avec d’autres Etats en grandes difficultés, comme le Pakistan et le Biélorussie, mais il a démenti être en contact avec la Roumanie.

AIDE SOUS CONDITIONS

L’aide internationale, et européenne, est accordée sous conditions. La Hongrie s’est notamment engagée à réduire son déficit public, et à recapitaliser les banques opérant sur son territoire. Comme l’Etat hongrois n’a pas les moyens d’agir seul, une intervention de la Banque européenne de reconstruction et de développement (BERD) est à l’étude pour soutenir le plan public de recapitalisation de la première enseigne du pays, OTP.

Mardi, le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, a précisé que la Hongrie avait "développé un ensemble complet de mesures" susceptibles de "restaurer la confiance des investisseurs et d’alléger les tensions connues ces dernières semaines sur les marchés financiers hongrois". D’après M. Strauss-Kahn, ce dispositif cherche à "maintenir une liquidité adéquate en monnaie locale et étrangère, ainsi que de hauts niveaux de capitalisation, pour le système bancaire".

De son côté, c’est la première fois que l’UE apporte un soutien de ce type depuis la crise monétaire italienne, en 1993. En étroite concertation avec la présidence française de l’Union, les Vingt-sept se sont mis d’accord pour actionner un mécanisme exceptionnel "d’aide à la balance des paiements", sous forme de prêts remboursables. "Le message est très clair : il est de dire à des pays membres de l’UE que nous ne les laisserons pas tomber", dit un haut responsable européen. "Il s’agit d’être cohérent : la faillite de la Hongrie aurait un impact sur les banques autrichiennes, italiennes, et allemandes implantées sur son territoire", ajoute cet expert.

L’urgence est telle que les responsables européens n’excluent pas une opération du même ordre en faveur d’autres économies d’Europe centrale. A ce jour, aucune demande n’a été formulée. Mais les trois pays Baltes, la Roumanie et la Bulgarie souffrent eux aussi d’un déficit important de leur balance de paiement.
"Tous les Etats dans cette situation sont vulnérables", indique un spécialiste.

Dans ce contexte, les Vingt-sept envisagent d’ailleurs de relever le plafond des aides de ce type aujourd’hui autorisées en Europe. C’est ce qu’a suggéré le président en exercice de l’UE, Nicolas Sarkozy, à l’issue d’un entretien avec le premier ministre britannique Gordon Brown, mardi.

Le chef de l’Etat veut proposer lors d’un sommet spécial avec ses homologues européens, vendredi 7 novembre à Bruxelles, de porter à 20 milliards la capacité de prêt de l’Union, contre 12 milliards aujourd’hui. "A elle seule, la Hongrie vient de consommer la moitié de la facilité", dit-on dans l’entourage de Joaquin Almunia, le commissaire en charge des affaires économiques et monétaires : "Il est judicieux d’élargir nos moyens d’intervention."

Philippe Ricard

Messages

  • les credits souscrits en Euros et Francs suisse,par La Hongrie, la Pologne etc,vont faire mal :

    Hausse du franc suisse : menace supplémentaire pour la Hongrie et la Pologne

    ZURICH (Suisse), 29 oct 2008

    Le raffermissement du franc suisse fait planer une menace supplémentaire sur plusieurs pays d’Europe centrale, notamment la Hongrie et la Pologne, où les emprunteurs de crédits libellés dans la devise helvétique risquent de ne pouvoir rembourser leurs emprunts.

    "Les banques vont devoir procéder à d’importantes dépréciations d’actifs, parce que les ménages ne vont pas être en mesure de rembourser leurs dettes", estime Anastassios Frangulidis, économiste et stratège à la Banque cantonale de Zurich (ZKB), interrogé mercredi par l’AFP.

    "Les risques (de faillite) augmentent et même si la situation (sur les marchés financiers) se stabilise au plan mondial, les choses ne vont pas s’arranger en Hongrie en raison du haut niveau d’endettement", ajoute-t-il.

    Le franc suisse, qui a atteint lundi son plus haut historique face à l’euro, s’est considérablement raffermi ces dernières semaines face à la majorité des devises.

    Face au forint, le franc suisse a ainsi gagné 13,25% depuis le début d’année et 10,79% face au zloty.

    Conséquence de ce regain de vigueur de la devise helvétique, les crédits consentis aux particuliers et aux entreprises en devise étrangère (franc suisse et euro principalement) se sont considérablement renchéris avec la chute des devises locales.

    Face à des prêts peu avantageux en devise locale, les emprunteurs ont préféré ces dernières années souscrire des crédits en francs suisses ou en euros, à des taux d’intérêts plus avantageux que ceux pratiqués en Europe centrale. Les emprunteurs ont également parié sur une stabilité des taux de change, s’attendant à ce que le franc suisse reste faible et la devise locale forte.

    En Hongrie, où 60% des prêts ont été libellés en francs suisses ou en euros, le forint a perdu 20% par rapport à l’euro en octobre, se ressaisissant mercredi après l’annonce d’aides massives des institutions internationales.

    Entre l’appréciation du franc suisse et la dévaluation du forint, "l’écart est brutal", souligne Janwillem Ackett, économiste à la banque Julius Baer.

    "Les défauts de paiements risquent d’augmenter de manière importante", affirme-t-il.

    Alors que des pays comme la Pologne, la République tchèque, les pays Baltes, la Roumanie et la Bulgarie sont concernés par ce phénomène, les spécialistes s’inquiètent particulièrement du sort de la Hongrie, placée sous perfusion par le Fonds monétaire international, l’Union européenne et la Banque mondiale.

    "L’endettement en devises étrangères dépasse les 100% du produit intérieur brut" de la Hongrie, selon M. Frangulidis, qui estime que les emprunteurs ont "ignoré le risque de change et parié sur la stabilité des taux".

    "Avec le ralentissement économique et la hausse du taux de chômage, il sera de plus en plus difficile pour les ménages de rembourser leurs dettes et l’on pourrait assister à une hausse des défauts de paiements" en Hongrie, précise Kimberly Forkes, économiste à Moody’s Economy.

    Face au retournement de situation sur le marché des changes, les dettes des souscripteurs risquent d’augmenter de 30%, pronostique Daniel Kalt, économiste à UBS.

    Au total, les crédits accordés dans la devise helvétique s’élèvent à 450 milliards de francs suisses (306,2 milliards d’euros) dans la zone euro et au Royaume-Uni, selon UBS. La Hongrie et la Pologne détiennent respectivement entre 40 et 50 milliards de ces crédits.

    La Hongrie, frappée de plein fouet par la crise financière internationale, devra mettre en oeuvre un budget d’austérité avec une réduction du train de vie de l’Etat.

    http://www.agefi.com/Quotidien_en_ligne/News/index.php?newsID=202595

    • Après la faillite des entreprises, leur renflouement à prix d’or par le bien public, la crise continue de se développer et passe maintenant aux états.

      Pour l’Europe :

      En première ligne du risque de banqueroute il y a l’Autriche, la Hongrie, l’ Ukraine, la Serbie , la Biélorussie, l’Islande evidemment, les Pays Baltes, la Russie, la Suisse.......

      L’ensemble de l’Europe de l’Est part en vrille (sauf quelques états),

      Ensuite il y a, exposés à des risques importants, l’Espagne, la Suède, la Grande Bretagne ....

      Bref, l’épicentre de la 1ere crise mondiale est actuellement en Europe (au sens large).