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Le Sénat américain rejette le plan de sauvetage auto

Publie le vendredi 12 décembre 2008 par Open-Publishing
3 commentaires

Le Sénat américain rejette le plan de sauvetage auto

Les sénateurs n’ont pas réussi à trouver un compromis avec les syndicats, notamment l’UAW, concernant une baisse des salaires.

Le plan a été rejeté par 53 voix contre 35. Il fallait 60 voix pour que le projet soit adopté. Mercredi, les représentants du Congrès étaient parvenus à un accord de principe sur un plan de sauvetage de 14 milliards de dollars. Mais pour que le projet de loi puisse être mis en place, il fallait le feu vert du Sénat, pourtant à majorité démocrate. Or, les sénateurs républicains estimaient que les exigences en termes de réforme des constructeurs automobiles et de surveillance étaient trop minces et ont voulu apporter des « modifications ».

La version du Sénat est basée sur les amendements du sénateur républicain Bob Corker. Elle exigeait notamment une diminution du coût de la main d’œuvre des groupes automobiles américains, afin qu’ils soient compétitifs par rapport aux japonais. Le Sénat voulait que les syndicats de la profession s’engagent dès 2009. « Nous avons offert n’importe quelle date en 2009 et nous n’avons pas pu tomber d’accord sur une date définitive », soulignait Bob Corker.

Blocage avec les syndicats

En effet, le syndicat United Auto Workers (UAW) ne veut pas de coupes salariales l’année prochaine, alors que les parlementaires républicains exigent que les salaires des ouvriers des constructeurs américains soient ramenés au niveau de ceux des ouvriers japonais. Le sénateur Mitch McConnell, leader de la minorité au Sénat, souligne qu’il est « illusoire de penser qu’un groupe qui dépense 71 dollars pour une heure de travail puisse concurrencer une entreprise de la même industrie qui ne dépense que 49 dollars ». Le syndicat propose de renvoyer la question à 2011.

Les espoirs de voir le texte adopté avant la fin de l’année s’envolent. Il faudra attendre 2009, avec l’arrivée au pouvoir d’Obama pour probablement une reprise des négociations. Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des représentants, invite le président George Bush à puiser dans les fonds du plan « Tarp » (Troubled Asset Relief Programme) de sauvetage des banques ou de la Réserve fédérale pour aider les constructeurs.

http://www.lefigaro.fr/marches/2008/12/12/04003-20081212ARTFIG00278-le-senat-americain-rejette-le-plan-de-sauvetage-auto-.php

Messages

  • La mort de Détroit

    Publié par Paul Jorion dans Economie, Monde financier

    Ce texte est un « article presslib’ » (*)

    On s’était habitué à voir tomber d’un coup de grands pans du secteur financier, cela s’était relativement calmé récemment puisqu’il ne reste debout là que quelques bâtiments isolés mais dans ce cas-ci, c’est tout un secteur industriel - et non des moindres - qui s’effondre : toute l’automobile américaine qui ne survivra probablement pas à l’année 2008. Les sénateurs républicains ont refusé de suivre les consignes de leur président et ont fait capoter le plan voté au Congrès qui aurait permis à General Motors et Chrysler essentiellement, Ford bien que très malade n’étant pas à l’agonie comme les deux premières, de survivre jusqu’à la mise en place de la nouvelle administration en janvier. Dans une révision du projet, les sénateurs républicains - toujours à la recherche d’une confrontation avec les syndicats - ont voulu imposer aux employés des trois firmes des baisses de salaires drastiques que les démocrates ont refusées.

    Dans ces conditions, les seuls secours envisageables ne peuvent plus venir que du TARP (Troubled Asset Relief Program), le plan de sauvetage de 700 milliards de dollars voté en octobre mais destiné en principe à venir en aide au seul secteur bancaire. Une de ses clauses est d’ailleurs que des fonds ne peuvent être débloqués qu’en échange de garanties, or plus aucun des trois grands constructeurs ne dispose de biens qui puissent servir ainsi de collatéral.

    La faillite des trois grandes firmes de Détroit représenterait la perte de 1,1 million d’emplois parmi les employés et 1,4 million dans les secteurs liés et, sur le plan financier, une perte totale de mille milliards de dollars, comprenant d’une part la dette des trois firmes, représentant ensemble 10 % du total des « junk bonds » aux États–Unis et d’autre part en Credit–Default Swaps, dont elles font l’objet à concurrence de 250 milliards de dollars. Les marchés du crédit se seraient bien passés d’un coup pareil.

    On s’est plaint amèrement que le gouvernement ait abandonné Lehman Brothers à son triste sort mais il ne s’agissait que d’une tempête alors que l’on parle ici d’un ouragan.

    (*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici

    http://www.pauljorion.com/blog/?p=1194

  • Le rejet du plan automobile américain fait plonger les marchés financiers

    le 12/12/2008 10h02

    L’échec des discussions au Sénat américain pour voter un plan de sauvetage de l’industrie automobile a fait plonger les marchés asiatiques et européens, inquiets des conséquences économiques désastreuses que provoquerait la chute de l’un des trois "grands" de Détroit.

    Peu après l’ouverture, le CAC 40 lâchant 4,66% à la Bourse de Paris. A Londres, le Footsie-100 abandonnait 2,97% et à Francfort le Dax cédait 4,34%.

    Principale place financière d’Asie, Tokyo a clôturé en net recul de 5,56%. Hong Kong a perdu 5,48%, Séoul 4,38% et Shanghai 3,81%. Le dollar a lui aussi dégringolé dans les échanges à Tokyo, passant sous la barre des 90 yens pour la première fois depuis 13 ans.

    Après des discussions qui se sont prolongées tard dans la soirée de jeudi, les membres de la chambre haute du Congrès américain n’ont pas réussi à trouver un compromis sur un soutien aux constructeurs automobiles américains.

    "Nous n’avons pas été en mesure de franchir la ligne d’arrivée", a déclaré le leader de la majorité démocrate Harry Reid, après de longues heures passées à négocier avec un noyau dur de sénateurs républicains qui refusaient de sauver General Motors (GM), Chrysler et Ford avec des fonds publics. La pression s’était pourtant renforcée sur eux après que GM eut reconnu dans la journée avoir embauché des conseillers juridiques et des banquiers pour se préparer "à toutes les éventualités", y compris celle d’un dépôt de bilan.

    La Chambre des représentants avait pour sa part adopté dès mercredi ce plan de crédit de 14 milliards de dollars en faveur des constructeurs, avec le soutien de la Maison Blanche et du président américain élu Barack Obama.

    La Maison Blanche a dit jeudi soir redouter des dépôts de bilan après cet échec.

    La chute de l’un des trois "grands" aurait des conséquences catastrophiques pour la première économie du monde, dont 2,2 millions d’emplois dépendent de l’industrie automobile, mais aussi chez les principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis.

    Face à l’aggravation des perspectives économiques, les pays industrialisés multiplient les plans de relance.
     
    Au Japon, le Premier ministre Taro Aso devrait annoncer une rallonge de quelque 13.100 milliards de yens (109 milliards d’euros) au plan de relance décidé fin octobre, selon le quotidien Yomiuri.

    M. Aso souhaiterait faire passer de 26.900 milliards de yens à 40.000 milliards de yens (333 milliards d’euros) le plan dévoilé il y a deux mois, afin de soutenir la deuxième économie mondiale en proie à la récession.

    Les nouvelles mesures permettraient de venir en aide aux chômeurs et d’augmenter les injections de fonds publics dans le capital des banques, pour faciliter les prêts aux petites entreprises. Le Japon a subi une contraction de son activité économique de 0,5% au troisième trimestre, après une réduction du PIB de 1% au deuxième trimestre.

    A Bruxelles, les dirigeants européens réunis en sommet se sont mis d’accord sur l’objectif d’un plan de relance "d’environ 1,5% du PIB" de l’UE, soit 200 milliards d’euros.

    Ils étaient également proches d’un accord sur leur plan de réductions d’émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020, un plan qui devrait cependant comporter d’importantes dérogations pour les secteurs industriels menacés par la crise et la concurrence internationale.

    Aux Etats-Unis, la gravité de la crise a de nouveau été illustrée jeudi par Bank of America, la plus grande banque du pays, qui a annoncé qu’elle comptait supprimer de 30.000 à 35.000 postes dans les trois ans, à la suite de sa fusion prévue avec la banque d’affaires Merrill Lynch.

    L’équipementier franco-américain en télécoms Alcatel-Lucent a lui annoncé vendredi vouloir supprimer environ 1.000 postes de cadres et réduire de 5.000 le nombre de ses sous-traitants.

    Côté statistiques, le produit intérieur brut français devrait baisser de 0,7% au quatrième trimestre, estime la Banque de France dans son enquête mensuelle de conjoncture. La Russie elle se trouve déjà en "récession", selon le vice-ministre du Développement économique Andreï Klepatch.

    http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?news=6182345

  • A quoi bon relancer l’automobile quand tu n’as plus de thunes pour mettre de l’essence dans une vieille auto tu ne vas pas en plus t’en acheter une neuve à crédit.
    Des secteurs entiers vont être sinistrés.

    Le marketing, l’agroalimentaire, les cabinets d’audits et autres joyeusetés qui ont été créées par les néolibéralistes pour s’en mettre plein les fouilles grâce aux gogos qui ont gobé pendant des décennies les messages des publicitaires à la con.

    Quand tu n’as plus d’argent tu ne vas pas te désaltérer avec coca, ni manger chez mac’, pizzas, shusis, tous les jours.

    A leur tour ils vont demander de l’aide.

    Moi je refuse de payer leur crise. Les caisses sont vides, les coffres sont pleins.

    Que ceux qui sont plein aux as sauvent les autres.