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Apparemment, Bourdieu n’est pas mort...
Glucksmann, Weizmann, Taguieff : du marxisme au néolibéralisme
Nicolas Sarkozy a enregistré un soutien actif d’un certain nombre de tenants du champ intellectuel et du champ universitaire, dont toute une catégorie d’individus connus comme d’anciens trotskistes, d’anciens marxistes, d’anciens gauchistes : ils ont pris la parole dans les meetings du candidat, ils ont signé des tribunes dans les grands quotidiens, ils ne se sont pas cachés, loin s’en faut, de leur adhésion au candidat du néolibéralisme.
On peut donc citer leurs noms puisqu’ils ont eux-mêmes rendu publique leur démarche de soutien : Alain Glucksmann, Marc Weizmann, Pierre-André Taguieff, Alain Finkielkraut : autant de vendeurs de livre et de magazines positionnés avantageusement dans le champ hautement concurrentiel de l’édition. Autant d’hommes venant de la gauche marxiste, trotskiste ou maoïste, qui assument aujourd’hui un soutien sans faille à Sarkozy, et une adhésion totale au système néolibéral. J’ajoute volontairement à cette liste le nom de Kouchner : son parcours idéologique est sensiblement équivalent : ancien trotskiste, il se tourne petit à petit vers un positionnement "social-démocrate" néolibéral, puis termine ministre d’un gouvernement de droite néolibérale malthusienne.
Tout se passe comme s’il existait un parcours-type de l’intellectuel marxiste, procédant à des corrections successives qui le déportent vers la droite, débouchant sur une fin de carrière à la limite de l’extrêmisme (il faudrait faire une analyse de l’ontologie politique des derniers écrits de Taguieff, "politologue" dont la politologie consiste en un lamento paranoïaque au service du conservatisme le plus viscéral).
En réalité, le passage du marxisme au néolibéralisme, si fréquent, se fait très facilement parce qu’il y a des raisons objectives qui autorisent une proximité de fait entre ces deux "idéologies". Le marxisme et le néolibéralisme sont semblables d’abord par leur "fatalisme" : dans un cas comme dans l’autre, les systèmes idéologiques sont fondées sur une neutralisation de la politique, et l’existence d’un fatum. Quoiqu’il advienne, le monde est régi par des lois qui font que l’histoire est déjà écrite. La politique doit donc être d’abord et avant tout un enregistrement, un entérinement du réel ; il suffit aux hommes "d’ouvrir les yeux" et d’accompagner les mouvements du monde. Dans le cas du marxisme, le monde va au socialisme puis au communisme ; dans le cas du libéralisme, le monde va à la globalisation et à la nécessaire concurrence (euphémisée en "ouverture" ou en "mondialisation").
Autre point commun décisif, qui découle du premier : le marxisme comme le libéralisme sont des doctrines de vérité. Le monde est ainsi, proclament-elles. En plus d’offrir une téléologie, elles proposent une ontologie. Les avertissements des "intellectuels" sur la nécessaire "adaptation" aux "réalités" (et on pourrait gloser longtemps sur ce chantage à la réalité) du monde contemporain et de la globalisation financière en témoignent : le monde fonctionne selon une loi, il faut suivre cette loi ou périr.
Voilà pourquoi, sans doute, les "intellectuels" sont passés si facilement du "Col Mao au Rotary", selon l’expression de Guy Hocquenguem : ce rejet fataliste de la politique et cette vision d’une Vérité univoque du monde sont deux passerelles évidentes, deux modalités d’un même conservatisme qui a pu séduire Kouchner, Glucksmann, Taguieff, et leurs semblables ; et leur fournir le moyen, tout en étant néoconservateurs, de se parer des atours de la modernité pénétrante du théoricien lucide.
Messages
1. Le blog de BOURDIEU !!!! , 31 mai 2007, 18:25
On a là une accumulation de certitudes. Beaucoup d’inexactitudes.
Toutefois, on peut dire qu’en milieu capitaliste et ultralibéral, beaucoup de monde a du mal à rester marxiste. Difficile de résister en effet.
mncds
2. Le blog de BOURDIEU !!!! , 31 mai 2007, 19:19
Je trouve ça un peu facile comme argument : parce que quelques anciens marxistes ( ou considérés comme tels à une époque ) sont passés au néo-conservatisme , on en tire une généralité. c’est la même rengaine pour l’extrème droite de type FN : parce qu’un certains nombre d’anciens électeurs PCF votent aujourd’hui FN , on en déduit une soit-disant proximité idéologique ! c’est malhonnête , tout simplement .
Romain
3. Le blog de BOURDIEU !!!! , 31 mai 2007, 19:52
bourdieu est mort s.v.p laisser le ou il est . tous se que l’ont peut dire a sa place ne serait que co*****e !
maintenant que des Glucksmann, Weizmann, Taguieff ont retournées leur veste c’est je croie pas les premiers
ni les derniers !
4. Le blog de BOURDIEU !!!! , 31 mai 2007, 19:55
Ce discours est asséné comme une vérité définitive sur Marx...curieux...curieux Je conseille la lecture d’un petit livre du genre MARX pour les nuls, les mal-entendants, les mal-comprenants, les mal-lisants,.
Karl Marx d’Yvon Quiniou
# Broché : 127 pages
# Editeur : Le Cavalier Bleu (12 février 2007)
# Collection : Idees recues
Liste non exhaustive des idées reçues
" Marx croit au progrès " ; " La lutte des classes est une pure invention de Marx " ; " Pour Marx, l’histoire est écrite d’avance " ; " Le communisme, c’est l’État omniprésent " ; "Pour Marx, la religion est "l’opium du peuple" " ; " Marx veut rendre tous les hommes égaux " ; " Le communisme est une utopie, il a échoué partout " ...
Issues de la tradition ou de l’air du temps, mêlant souvent vrai et faux, les idées reçues sont dans toutes les têtes. L’auteur les prend pour point de départ et apporte ici un éclairage distancié et approfondi sur ce que l’on sait ou croit savoir.
Claude (coco massicois)
5. Le blog de BOURDIEU !!!! , 31 mai 2007, 19:59
Dans les années 70 être "gauchiste" (maoiste, trotskiste) c’était à la mode suite à mai 68, et cela permettait d’exercer un pouvoir sur les autres et de se la jouer, en espérant pourquoi pas une révolution où l’on serait les nouveaux maîtres. A cette époque être de droite était ringard cela manquait de fun et de belles nanas.
6. Le blog de BOURDIEU !!!! , 31 mai 2007, 20:01
Je ne comprends pas trop la comparaison Marxisme / Néolibéralisme ...puisque l’un prétend qu’il n’y a rien à faire car de toute façon le marché est ainsi et l’on y peut rien, tandis que l’autre , justement, prône la prise de conscience du peuple et la participation active de celui-ci dans la contruction d’une société plus juste ...
La différence , c’est que ds un cas , c’est une minorité qui dirige le monde ds le seul but de son propre profit tandis que ds l’autre c’est exactement l’inverse ...
D’autre part, je ne crois pas que les communistes Français considèrent le Marxisme comme une religion ms plutôt comme un outil pr comprendre les rapports sociaux et , s’ils pensent que le système capitaliste est dépassable , ils savent aussi que cette société plus juste reste à construire et à inventer .
Quelle est la position de l’auteur de cet article ?? Que le capitalisme est indépassable ??
Quant aux quelques personnalités citées ...je ne vois pas trop en quoi leur trajectoire individualiste de "petits bourgeois" appuie une démonstration qui n’en ai pas une ...
Marjo