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Le coût des armes ou le paradis perdu

Publie le jeudi 30 décembre 2004 par Open-Publishing

article présenté en trois volets

1er Volet

Le Chili a acheté 10 avions de chasse américains F16, 4 frégates hollandaises, 2 sous-marins Scorpène.
Pour ne pas rester « démuni » la Bolivie et le Pérou font de même. Depuis la guerre du pacifique,
( celle de 1879-1893) ces pays n’ont cessé de se surarmer au mépris des besoins sociaux.
En 2004, les dépenses du Chili sont supérieures à 1 milliards de dollars.
En 2008, l’armée chilienne disposera de 500 projectiles sophistiqués incluant des missiles anti-chars et anti-aériens.

La Colombie a acheté 46 tanks équipés du canon de 120 mms et des obus respectifs.

Le Brésil va acquérir 53 avions de chasse bombardiers supersoniques AMX qui ont une capacité de 4TM de bombes intelligentes, des missiles, des fusées...ces achats se surajoutent aux stocks des arsenaux.

L’Amérique latine consacre 2% de son PIB à la défense, mais moins que la moyenne mondiale qui est de 3%, pauvreté oblige.

Pour le général en retraite colombien, Manuel José Bonett - l’armement il y en a toujours eu et il y en aura encore parce que les fabricants d’armes et leurs intérêts dans le monde sont trop puissants et sont fort connectés avec la grande politique des pays riches, lesquels ont besoin de vendre des armes pour maintenir leurs économies -.

La France (3ème vendeur mondial)et ses différents gouvernements sur 30 ans ont amassés des montagnes d’or mais ont réussi à générer 1000 milliards de dette en dépassant l’équilibre du budget de 25% chaque année.
Dans ce scénario, il est difficile d’établir des compromis avec les discours des forums intergouvernementaux qui prônent un désarmement de l’Amérique du sud.

Sans parler des coûts opératifs et administratifs, de substitution ou rénovation des équipements belliqueux, il est clair que les gouvernements ne sont pas disposés à rendre disponible l’information sur leurs dépenses de défense.
Santiago Escobar, chercheur à l’institut d’études stratégiques et de sécurité internationales dit en substance - il y a une espèce d’alliance corporatiste avec les forces armées dans le monde-.

Il faut savoir que chaque décollage d’un chasseur bombardier coûte 3000 dollars et, un entraînement optimal régulier pour utiliser cet avion est de l’ordre de 20 heures par semaine avec deux équipages. Nous parlons toujours, bien évidemment, des moyens d’un pays pauvre.
L’ex-chancelier péruvien Luis Gonzàlez Posada a fait remarqué que l’achat d’armes se fait au détriment du développement social. -Par exemple a t-il ajouté, le coût d’un F16 équivaut à donner à la population 17 000 maisons gratuitement. Imaginez 17 000 pavillons, je vous invite à prendre votre calculatrice sans autre commentaire. (Une goutte d’eau dans la mer)

2ème Volet

En matière de stratégie militaire, voici un autre exemple de dépenses inconsidérées.

Les Etats-Unis vont déplacer les troupes stationnées en Corée du sud. Il s’agit d’une première étape d’un redéploiement à l’échelle planétaire imaginé par le Pentagone.

37000 soldats sont retirés et vont transiter sur différents théâtres d’opérations.

Le régime communiste de la Corée du nord en profite pour développer son arsenal nucléaire.
Les ministères sud-coréens présenteront prochainement des recommandations à Washington pour achever un programme de modernisation de leurs propres forces.

Le journal washington post indique, selon une étude publiée par « Congressional Budget Office » que tout déplacement de bases militaires à l’étranger entraîne des dépenses « assez lourdes » pouvant dépasser le milliard de dollars. En outre, un remaniement des positions des troupes aura un supplément de coût avoisinant les 7 milliards de dollars.

Le redéploiement des forces américaines en Asie, sans tenir compte du comportement des deux corées à la course aux armements, va coûter aux contribuables américains sans doute une somme proche de 10 milliards de dollars. Il est vrai qu’ils ne sont plus à un milliard près.

Sans doute faudra t-il remettre des troupes pour tempérer l’ardeur belliqueuse de ses régions et, je soupçonne fort l’administration militaire état-usiènne de passer par l’Otan pour l’envoi de troupes européennes, à nos frais bien entendu.

3ème Volet

Mais en matière de dépenses militaires, il faut ajouter le para militaire, les sociétés privées, les milices et les rapports très étroits dans la collecte des fonds via le secteur public des officines politiques.

Employés par des sociétés militaires privées, ils sont 15 à 20000 « civils » sur le sol irakien...la guerre se privatise mais ses règles sont floues.
Désormais les forces armées opèrent dans l’ère de la sous-traitance.
Toujours pour citer l’actualité irakienne, les 4 hommes tués à Fallouja, souvenez-vous, brûlés vifs dans une voiture, étaient en mission pour le compte d’une société privée en collaboration avec l’armée officielle.
Ce n’étaient pas tout à fait des civils innocents comme l’on clamés haut et fort les médias, qui n’en sont pas à une approximation près. Le tollé de l’opinion publique se basant sur des apparences trompeuses. Ces hommes faisaient partie d’une industrie florissante qui assure aujourd’hui un large éventail des tâches, jusqu’ici réservées aux militaires.

Les PMF (private military firm) vont de la petite société qui fournit des équipes de commandos aux grandes entreprises qui gèrent des chaînes d’approvisionnement.
Cette nouvelle industrie, d’ailleurs pas si nouvelle( quand on songe dans les années 60/70 aux nombres de gouvernements soudainement renversés en Amérique du sud) compte des centaines d’entreprises, des milliers d’employés, des milliard et des milliards de revenus.

Leur premier client, c’est nous , contribuables de tous les pays. Washington a signé plus de 5000 contrats PMF au cours de la décennie après la fin de la guerre froide. Autant dire que les conflits pétroliers et la recrudescence du terrorisme sont particulièrement juteux. De là ... à penser...

Ainsi on estime que l’industrie militaire privée affiche un revenu annuel mondial de 200 milliards de dollars et a adopté, je ne cite que les Etats-Unis, toutes les règles du jeu du lobbying.

En 2001, dix sociétés privées de pointe ont dépensé plus de 42 milliards de dollars en lobbying et arrosé pour plus de 15 milliards de dollars des partis politiques.
La France, les partis politiques qui ne crachent pas dans la soupe, et ne comptent pas que des « saints »se sont aussi largement sucrés au passage.
Une firme H.... à elle seule, à versée 700 000 dollars en 2002, dont 95% au parti républicains. Une autre D.... 500 000 dollars dont 72% encore au parti républicain, à fortiori pour l’ensemble de l’industrie.

Sous l’administration Bush, curieusement, les contrats ont été multipliés par 10 !!!.

Les PMF sont partout où existe des points chauds du globe, partout où ça va chauffer, partout où donner un « coup de main » est requis pour alimenter les comptes numérotés.

On pourrait supposer qu’il ne s’agit que d’un appui logistique en moyens complémentaires aux forces « traditionnelles » raisonnement innocent et béat du citoyen ordinaire, que nenni, ils assurent et alignent l’équivalent des forces militaires avec des armements aussi sophistiqués que le bombardier invisible B2, le chasseur F17, les avions de reconnaissance global Hawk...par terre le char M1, les systèmes de défense anti-aérien.... Par mer les navires de combat allant jusqu’au porte-avions.
Eh oui ma bonne dame toute la panoplie de zoro.

En Europe, l’Allemagne et l’Angleterre ont aussi leurs troupes appuyées par ce soutien privé. Chez nous il est de bon ton de se camoufler dans des attitudes indignées drapé dans le notre étendard national. Nous avons largement notre part Africaine.

Ce que je peux assurer, c’est bien le côté pratique du système, autant pour les pertes humaines que pour les contrats gouvernementaux où le flou budgétaire règne.
Pour preuve, la firme Y...... a décroché en Europe pour le soutien logistique du convoyage de carburant, à la réparation des mines de....l’équivalent de 6 milliards d’euros.

Un autre contrat de50 petits millions d’euros en cours, pourrait atteindre 800 millions avec le développements d’événements dont vous aurez la primeur sur les ondes dans quelques temps.

Ces sociétés ont également tout un ensemble de ramifications et de réseaux que nous alimentons indirectement donc, comme la prostitution, la drogue, le trafic d’armes...c’est normal il n’y a pas de petits profits.

Enfin, un soldat PMF gagne en moyenne 10 fois plus que son homologue en uniforme. Un ancien béret vert est côté 3000 dollars par jour. D’autres voudraient bien arriver honnêtement à 1000 euros par mois mais, c’est impossible, puisque l’état via l’impôt nous en prend une partie pour rétribuer ce brave mercenaire

Avec l’économie,.rien qu’avec l’économie du coûts des armes, nous pourrions (les 6 milliards que nous sommes) vivre correctement, travailler un peu, pas énormément, en un mot être plus heureux et jouir du paradis perdu.

Note : En quelque sorte, une société distributive, telle que décrite dans l’ouvage : Les affranchis de l’an 2000.