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Le développement durable, pour la gauche, c’est travailler sous des lignes à très haute tension

Publie le dimanche 18 mars 2007 par Open-Publishing

Actualité Rennes
Édition du samedi 17 mars 2007

Déménagement sous tension au conseil régional
Des agents du conseil régional inquiets. Ils refusent le déménagement dans un bâtiment situé près d’une ligne à haute tension. Ambiance électrique.

« Je ne peux plus me taire ! Cela fait six mois qu’on se mobilise en interne, qu’on alerte sur les risques pour la santé. On ne veut pas aller là-bas. » Soumis au devoir de discrétion, l’agent préfère garder l’anonymat.

La peur des représailles. Il travaille à Rennes à la direction générale (économie, emploi, recherche et enseignement supérieur) du conseil régional. Ce service compte 70 agents et doit déménager au parc d’activité de la Brétèche à Saint-Grégoire, dans le cadre d’un nouveau redéploiement des personnels et en attendant le regroupement de tous les services en 2012 à La Courrouze. Seulement, une ligne à haute tension de 225 000 volts passe à l’extrémité du bâtiment qui doit accueillir temporairement le service. Des relevés de mesures ont été effectués : « Un expert mandaté par la région préconise, dans son rapport daté du 16 novembre 2006, le principe de précaution. Il précise que, compte tenu des champs magnétiques très intenses dans le bâtiment et des risques montrés par les études scientifiques, les risques sanitaires pour le personnel sont importants. »

Après ce rapport, des agents avaient espoir. Un débat a été organisé à l’initiative de la Région : « Une vraie parodie. C’était en fait une communication. » S’en suivent des tracts, lettres, de nombreuses réunions et toujours l’inquiétude : « Les études scientifiques convergent pour fixer un seuil de 0,2 microtesla au-dessus duquel commencent les risques. Dans ce local, les relevés oscillent entre 0,43 et 4,69. Alors pourquoi aller là-bas ? s’interrogent des agents. Est-ce humainement tenable ? Lors d’un vote à bulletin secret, 95 % des agents ont déclaré qu’ils n’étaient pas rassurés. Et puis il faut être cohérent. On ne peut pas tenir des discours sur le dialogue social, la prévention des risques au travail et s’arc-bouter ainsi sur des positions. Pourquoi ne pas chercher d’autres alternatives ? »

Hier, le conseil régional s’est fendu d’un communiqué pour rappeler que la Caisse régionale d’assurance-maladie avait été sollicitée, que les mesures effectuées « se sont révélées être entre 100 fois et 1 000 fois inférieures à la norme européenne. »

Et que, dans ce cas, le déménagement était confirmé. Jean-Yves Le Drian, le président, se montre même irrité : « Je peux comprendre qu’il ne soit pas agréable de changer de local de travail, mais je ne peux accepter la menace de quelques-uns d’utiliser des moyens plus radicaux pour s’opposer aux déménagements. »

La CFDT a déposé un préavis de grève pour jeudi après-midi.

Agnès LE MORVAN.
Ouest-France

Cf. également le JT de France 3 Bretagne du vendredi 16 mars à 19h (le reportage se situe vers 9minutes 40)
http://jt.france3.fr/