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Le mépris social ou le retour aux conceptions du comte Henry de Boulainvilliers

Publie le mercredi 8 septembre 2010 par Open-Publishing
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Le mépris social ou le retour aux conceptions du comte Henry de Boulainvilliers

A dire vrai je suis peu surpris de ce dont a été victime le député Maxime Gremetz. Il a déjà été par le passé pris à parti de cette façon et ce,de façon assez violente. Dans ce pays,en France,la démocratie sociale et politique est une notion qui n’a plus beaucoup de sens.

Il faut remonter au XIXè siècle et aux luttes sociales (ou luttes de classes comme on voudra) qui l’ont jalonné pour comprendre la violence qui s’est toujours abattu sur ceux qui défendent le peuple (terme qui a disparu du langage mais qui n’a jamais eu autant de sens !) avec un aveuglement frisant le fanatisme. Cet aveuglement n’a plus cours (quoique si l’on pense à de récents évènements qui se sont déroulés à Montreuil.... et qui ont occasionné des blessures irréversibles...) parce que désormais certains procèdent plutôt au moyen de cibles.

Et que Maxime Grémetz soit pris pour cible ne m’étonne guère tant cette figure politique compte au sein du mouvement communiste comme dans toute la gauche. J’espère qu’il va mieux et qu’il sera vite sur pied.

Mais je ne peux m’empêcher d’ajouter,dans le contexte actuel de contestation sociale,que les couches dirigeantes de la France, par le caractère rétrograde de leurs conceptions sociales, par le cynisme de leur attitude et leur refus obstiné des principes démocratiques, ont beaucoup à voir avec l’aristocratie qui dominait ce pays à la fin du XVIIIè siècle (cf la réaction aristocratique inspirée par des théoriciens comme Boulainvilliers par exemple), avant la Révolution de 1789.

Un article récent de Témoignage chrétien va dans le sens que j’indique ici.

Selon l’oligarchie française et ses défenseurs les droits sociaux actuels(comme la retraite à 60 ans,le CDI, le droit à formation,le droit de grève,l’assurance maladie ainsi que toute forme de droit social en réalité)ne sont pas des droits mais des « privilèges ». Toute une terminologie vient justifier ces conceptions sociales qui ne sont plus seulement réactionnaires mais rétrogrades. Allons un peu plus loin pour bien saisir le renversement idéologique auxquels se livrent les théoriciens de l’oligarchie.

Le harcèlement moral (va-t-on enfin parler de celles et ceux qui en sont morts ???) devient selon ces mêmes tenants de l’ordre oligarchique (la bureaucratie ou les pouvoirs d’ Etat ne sont là qu’en appui !) une GRATIFICATION voire une sorte de stimulation morale.

La soumission des salariés vaincus n’a pas suffi à calmer les ardeurs dominatrices des gardiens de l’ordre social. Leur élimination est devenue,suivant la logique économique et sociale régnante,une cruelle nécessité. Il n’y a plus de contrat social ou de relations de droit mais un rapport entre un dominant appartenant à une "race supérieure" et un dominé appartenant à une "race inférieure". Le dominant domine et le dominé subit.

Il y a une alternative : soit le dominé plie soit il casse.Plier c’est se soumettre ou collaborer. Casser c’est le sort de beaucoup,de plus en plus. Désormais,dans les quartiers, dans les bureaux, dans les usines,dans les écoles ou dans les universités ces rapports de domination peuvent être d’une telle violence (insidieuse ou non) que la fin du parcours peut être le suicide après la démolition lente et méthodique de la vie (privée,familiale,sociale..etc) du salarié dominé ou mis à l’index ou encore « placardisé ».

Le silence du corps social sur cette question pourtant « brûlante » est à la mesure de la dégradation des rapports sociaux et du lien social. Et la dimension "ethnique" est presque négligeable dans ce rapport social en réalité. Elle n’est plus qu’un facteur aggravant ou décuplant mais qui ne rend pas compte de ce remodèlement de la "lutte des classes" dont les formes sont devenues bien plus violentes qu’au cours des dernières décennies. Et chez Boulainvilliers tout cela est en germe.Pas d’égalité,pas de solidarité,pas de pitié non plus : il ne reste plus que des "êtres indignes" et des "êtres dignes". La différence se situe dans le sang:bleu pour les uns et rouge pour les autres...

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