Accueil > Le président de la République effectue un voyage officiel en Algérie dans (...)

Le président de la République effectue un voyage officiel en Algérie dans une ambiance glaciale

Publie le lundi 3 décembre 2007 par Open-Publishing
5 commentaires

France / Algérie : Nostalgie coloniale et nouvelle coopération

Le racisme qui suintait de son discours de Dakar, son refus de condamner le passé colonial, la chasse aux immigrés qu’il réclame de son ministre Hortefeux, son alignement sur la vision américaine du choc des civilisations ont créé un climat de défiance et même d’hostilité.
Un triste ministre algérien a pu s’y engouffrer pour une sortie antisémite, une déclaration insupportable... qui permet d’ailleurs à Sarkozy d’échapper à sa mise en cause.

La reconnaissance des crimes des colonisateurs français est un impératif pour que les deux peuples puissent se tourner ensemble vers l’avenir. Ce qui s’impose, ce n’est pas une "repentance" d’un peuple français qui n’a pas collectivement mis la main au crime mais la reconnaissance d’une histoire sanglante, étape indispensable à la "réconciliation des mémoires" des deux rives de la Méditerranée.

Il y faut une autre hauteur de vue que celle de Sarkozy qui continue à juger l’histoire dérangeante "qui est là et continue parfois à s’interposer entre nous". Certains hommes d’Etat s’en sont montrés capables, Mitterrand tenant la main d’un chancelier allemand, Willy Brandt à genoux devant les crimes de la déportation et la Shoah, Chirac reconnaissant la responsabilité de l’Etat français dans l’extermination des juifs français.

Dans un entretien à l’agence algérienne APS, le président se borne à renvoyer dos à dos « des blessures des deux côtés qui ne sont pas refermées » et propose une sorte de compromis pour « rapprocher notre lecture de l’histoire ».

Si depuis des mois l’Elysée laisse réhabiliter les criminels de l’OAS, ces terroristes qui massacrèrent des milliers d’algériens et s’attaquèrent aux partisans français de l’indépendance algérienne, ce n’est pas seulement pour flatter la vieille fibre colonialiste de la droite française ni pour finir d’apprivoiser l’extrême droite. Ce n’est pas une réaction d’orgueil ni de susceptibilité. Admettre la brutalité du pillage des pays colonisés, l’humiliation des peuples opprimés, les séquelles qui demeurent de la destruction des sociétés de ces pays, cela impliquerait des rapports de réparation, une coopération nouvelle non pas du plus fort au plus faible mais entre égaux où l’intérêt mutuel des peuples l’emporterait sur l’appétit vorace des multinationales.

Or ce sont les contrats juteux pour les grandes firmes françaises – et cela d’abord – qui motivent Sarkozy. Cinq milliards d’euros sont espérés lors de cette visite. La hausse des prix du gaz et du pétrole n’a pas vraiment amélioré les conditions de vie des Algériens mais elle en a fait un pays solvable. Pour empêcher qu’il se tourne vers les groupes américains, Sarkozy propose un partenariat pour dix ans et agite la perspective d’une « union méditerranéenne ». Jusqu’alors, rien n’autorise à espérer qu’il propose à l’Algérie autre chose que « travailler plus pour faire gagner plus » à des firmes comme Total qui convoite les hydrocarbures et va y investir 1,5 milliards de dollars.

L’enjeu n’est donc pas une petite querelle de mots ou une archaïque dispute en responsabilité. Il en va de notre avenir commun, des possibilités de construire une humanité plus solidaire.

http://www.pcf.fr/spip.php?article2196

Messages

  • Aujourd’hui, lundi 3 décembre 2007, le Président Sarkozy vient d’arriver en visite officielle en Algérie

    Il était accompagné de Rachida Dati et Laurence Ferrari.

    Ca ne ressemble guère à une repentance ça !
     Si si...! bien sûr ! les autres, eux, viennent depuis Sète à pédalo.

    Le président français a été fait citoyen d’honneur algérien et a reçu un important titre nobiliaire

    Ils disent en banlieue qu’il faudra désormais l’appeler Emir Abd el Karcher.

    zaz

  • Pas de tests ADN ni de chasse aux sans papiers lorsque l’on a envoyé en 14-18 des Algeriens , tunisiens,Marocains , Sénégalais , Indochinois etc .... pourrir dans les tranchées d’une guerre inutile et si loin de chez eux . On ne leur a pas demandé de savoir parler un minimum le français pour aller se faire trouer la peau en avant garde sur le front . Est ce ça les bienfaits du colnialisme ? Non content d’avoir humilié ces peuples chez eux pendant des dizaines d’années, nous les avons sacrifiés sur nos champs de batailles .Nous avons tout volé a ces peuples y compris leurs vies pour defendre une nation qu’ils n’avaient pas choisie mais subie . ANDRE 07

  • Il ne s’agit pas d’un commentaire, juste d’un ajout suite à l’écoute de France Inter ce matin 5 décembre :

    Ce matin, 5 décembre, sur France Inter, Julien Dray député socialiste outre qu’il pense que la France n’a pas à présenter d’excuses à l’Algérie sur son passé colonial s’est dit choqué des félicitations de Sarkosy adressées à Poutine après son succès électoral … « quand on n’a toujours pas la vérité sur l’assassinat de la journaliste Russe… »

    D’accord.

    Mais combien de Présidents de la république Française ont-ils été félicité pour leurs succès électoraux depuis l’enlèvement et l’assassinat par les paras Français de Maurice Audin à Alger le 11 juin 1957, assassinat que l’état Français continue à nier encore 60 ans après.. Sans compter les quelques 3000 autres disparitions de patriotes Algériens pendant les quelques mois de ce qu’il est convenu d’appeler La bataille d’Alger.

    JG

    • Entièrement d’accord avec vous ! mais malheureusement la FRANCE n’est pas courageuse, il faudrait remuer beaucoups de boue, faire une enquête sérieuse sur le SAC, ses dirigeants du moment, égratigner probablement au passage celui qui est considéré par l’histoire ou ceux qui l’ont écrit, comme le sauveur de la FRANCE.
      J’appartiens à la génération guerre d’Algérie, et, étant sous les drapeaux, il m’a un jour été interdit de lire "Les Mercenaires" censure obligeait !
      Que ce pays fasse le ménage avant de vouloir donner des leçons aux autres