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Le procès de la cavale d’Yvan Colonna s’est ouvert
Publie le mercredi 19 mai 2010 par Open-Publishing1 commentaire
Le procès de cinq complices présumés de la cavale d’Yvan Colonna s’est ouvert mercredi devant le tribunal correctionnel de Paris. Ils vont comparaître pendant deux semaines pour avoir hébergé et aidé l’assassin présumé du préfet Erignac durant sa fuite de mai 1999 à juillet 2003.
Présent lui aussi sur le banc des prévenus, Yvan Colonna, 50 ans, souriant, vêtu d’un tee-shirt blanc et d’une veste noire, a embrassé les prévenus et ses avocats. Il est poursuivi pour détention et port d’armes sans autorisation lors de son arrestation. Il possédait une grenade à main explosive à fragmentation contrôlée et un chargeur de pistolet automatique contenant 12 cartouches de calibre 9mm, ainsi que près de 4.000 euros en liquide, un appareil de musculation abdominale, des cassettes vidéos et un string féminin de couleur lie de vin.
Interrogé sur la grenade, Yvan Colonna a dit qu’il l’avait récupérée "chez un vieux militant nationaliste, chaud comme on dit" mais qu’il "ne voulait pas la prendre". "Je l’ai prise pour ne pas le vexer", a-t-il ajouté. Quant au chargeur, "je l’avais complètement oublié au fond de mon sac". "C’est un ami qui m’a proposé un pistolet avec deux chargeurs. Je ne l’ai pas pris et il est reparti avec le pistolet et un chargeur. Il en restait un, je l’ai emporté pour ne pas le laisser", a dit le berger de Cargèse qui a affirmé de son box, le bras posé sur la rambarde, "n’avoir jamais manipulé ce type d’arme".
"Le port et le transport d’armes sont totalement insignifiants pour Yvan Colonna", a dit Me Pascal Garbarini, avocat de l’assassin présumé. "Il ne comprend pas pourquoi les autres sont poursuivis pour leur amitié et leur hospitalité. M. Colonna est soucieux d’observer comment l’accusation peut traiter ces gens de malfaiteurs", a-t-il ajouté.
Trois des cinq prévenus jugés au côté de Colonna -Marc Simeoni, André Colonna d’Istria et Patrizia Gattaceca- encourent dix ans de prison pour recel et association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, les deux autres -Frédéric Paoli et Claude Serreri- sont jugés uniquement pour recel de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. Les cinq prévenus comparaissent libres, sous contrôle judiciaire.
Ils sont soupçonnés d’avoir aidé Yvan Colonna pendant sa fuite de 1999 à 2003 alors qu’il était recherché par toutes les polices de France. Yvan Colonna a été arrêté le 4 juillet 2003 aux abords d’une bergerie isolée d’Olmeto (Corse-du-Sud) par des policiers du RAID. Il est actuellement détenu à la maison d’arrêt de Fresnes (Val-de-Marne).
Si les enquêteurs pensent avoir à peu près reconstitué les deux dernières années de la cavale de Colonna par l’intermédiaire de ces cinq prévenus, des zones d’ombre persistent sur les deux premières années (printemps 1999-printemps 2001). Le berger corse a affirmé à l’audience qu’il "n’avait rien fait d’illégal pendant les quatre ans où il était recherché".
Ce procès s’est ouvert alors que la Cour de cassation n’a pas encore examiné le pourvoi du d’Yvan Colonna contre sa condamnation en mars 2009, par la cour d’assises d’appel de Paris, à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une mesure de sûreté de 22 ans pour avoir abattu le préfet de Corse Claude Erignac le 6 février 1998 à Ajaccio. Ce pourvoi devrait être examiné en juillet ou en septembre, selon ses avocats.
Le procès doit se terminer le 28 mai après six demi-journées d’audience. AP
Messages
1. Le procès de la cavale d’Yvan Colonna s’est ouvert, 20 mai 2010, 20:32, par marcu
MEDIAPART, Corse, le délit d’hospitalité. 18 Mai 2010 Par jean-marie charron
Mardi, 18 Mai 2010 17:29
Ces jours-ci, des corses passent en jugement pour avoir secouru, hébergé un fugitif alors recherché par la police, Yvan Colonna.
http://www.yvan-colonna.com/joomla/
Le droit à la présomption d´innocence bafoué
(53464 signataires) Yvan Colonna, le droit à la présomption d’innocence bafoué.
http://www.yvan-colonna.com/joomla/index.php/petition?initial=B&limit=2… ;
Nous, les français du continent, qui, comme Michel Rocard, n’avons pas une goutte de sang corse, devons pourtant nous sentir concernés.
Il suffit de lire l’admirable lettre qu’a écrite Rocard dans la rubrique « Horizons » du « Monde » daté du 31 août 2000, expliquant en quoi la cause du peuple corse est importante. Pourquoi ne pas la lire en collège ou lycée.
Il suffit aussi de se rappeler qu’après la politique désastreuse de la Droite en Nouvelle Calédonie, (souvenons-nous du massacre de la grotte d’Ouvéa), c’est Michel Rocard qui a redonné espoir à ce peuple grâce au « Traité de Matignon ».
Il suffit aussi de se rappeler que Michel Rocard avait engagé avec le « processus de Matignon » une politique permettant au peuple corse d’envisager sa relative indépendance.
Mais l’assassinat du Préfet Claude Erignac est venu tout interrompre.
Or nous sommes nombreux à penser que cet assassinat a été perpétré, « pour raison d’Etat » par une Droite aux réflexes colonialistes qui craignait de se voir privé d’un territoire dont elle se sent propriétaire.
Comment expliquer l’assassinat de Monsieur Erignac, plutôt favorable au « processus de Matignon », par des indépendantistes qui, ainsi, nuiraient à leur propre cause ?
Comment expliquer les graves omissions apparues lors de l’enquête ou du procès et que les juges d’Yvan Colonna se sont bien gardés d’étudier ?
Par exemple, qui sont les deux mystérieux hommes jamais identifiés qui, en juillet 97, ont attaqué la gendarmerie de Pietrosella et dérobé l’arme du crime ? L’empreinte digitale qu’ils ont laissée n’appartenant à aucun autonomiste connu et n’a jamais été identifiée.
Par exemple pourquoi le témoignage de Marie-Ange Contard, croupière au Casino et physionomiste, qui a vu, de ses yeux, à même pas deux mètres, le visage de l’assassin, qu’elle a décrit minutieusement et qui, selon elle, ne ressemble en rien à celui d’Yvan Colonna, n’a jamais été retenu ?
Par exemple pourquoi le témoignage de Didier Vinolas, proche collaborateur du Préfet, qui contredisait la thèse officielle, a-t-il été discrédité ?
Par exemple pourquoi Joseph Colombani, « témoin idéal » au dire même du juge Wacogne, et qui, le 25 février 2009, a affirmé « en son âme et conscience » ne pas reconnaître en Yvan Colonna le criminel dont il avait fait la description.
Par exemple pourquoi la faute grave du ministre de l’Intérieur de l’époque, Nicolas Sarkozy, qui se pique d’études juridiques, et qui, au mépris du principe fondamental de la présomption d’innocence, a proclamé lors de l’arrestation d’Yvan Colonna : « On a arrêté l’assassin du Préfet Erignac », n’a jamais été sanctionnée ?
La Droite avait tout intérêt, au nom de l’intégrité du Territoire, de monter, avec ses hommes de l’ombre, un coup qui neutraliserait le « processus de Matignon », et le meilleur moyen d’y parvenir serait d’assassiner le Préfet. Une victime de plus lorsque l’intérêt (vu par la Droite) de la Nation est en jeu en vaut bien la chandelle… « On ne fait pas d’omelette… ». Monsieur Melnik, coordinateur des Service secrets auprès du cabinet de Debré, Premier Ministre, reconnaît que, pour la seule année 1960, 135 personnes ont été assassinées sur ordre par le Service Action, que six bateaux et deux avions ont été détruits. Alors, que vaut la vie d’un homme, fut-il préfet.
Ce qui explique que nous soyons si nombreux à croire en l’innocence d’Yvan Colonna.
Je suis donc curieux de voir comment va se dérouler le procès de personnes qui ont fait preuve d’humanité en secourant un homme aux abois.