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Le procureur anti-mafia italien appelle les partis à écarter les candidats sulfureux
Publie le mardi 31 janvier 2006 par Open-Publishingde Jean-Jacques Bozonnet
Le procureur national anti-mafia, Piero Grasso, a provoqué un beau tohu-bohu en demandant aux partis politiques italiens de ne pas donner d’investiture pour les élections législatives des 9 et 10 avril à des candidats placés sous enquête ou mis en examen. Le magistrat s’exprimait, samedi 28 janvier à Palerme, dans un colloque organisé par le Parti pour la refondation communiste (PRC), après avoir assisté, le même jour, à l’inauguration solennelle de l’année judiciaire en Sicile.
En ouvrant la cérémonie, le président de la Cour d’appel de Palerme, Carlo Rotolo, avait déjà jeté un froid en évoquant, devant le parterre des personnalités, les inexorables rapports entre les chefs mafieux et les responsables politiques. Parmi les noms cités à titre d’exemples par le magistrat, celui de Salvatore Cuffaro, le président de la région Sicile, qui était installé au premier rang des invités.
"Toto" Cuffaro, élu de l’Union des démocrates du centre (UDC), est actuellement l’objet d’un procès-fleuve pour "complicité aggravée avec la mafia". Un de ses anciens amis, repenti, l’accuse notamment d’avoir demandé un pot-de-vin de 5 milliards de lires (environ 2,5 millions d’euros) pour l’implantation d’un centre commercial. Une dizaine de conseillers régionaux UDC sont également poursuivis pour diverses interventions en faveur de Cosa Nostra. Parmi eux figure un "jeune loup" centriste, Saverio Romano, 46 ans, sous-secrétaire d’Etat au travail et aux politiques sociales dans le gouvernement Berlusconi. Le président Cuffaro a expliqué qu’il renoncerait à sa charge s’il était reconnu coupable, mais son procès n’a aucune chance d’aboutir d’ici aux législatives, ni à l’élection régionale prévue en juin en Sicile.
"DANGERS D’INFILTRATION"
Le centre droit a aussitôt serré les rangs autour de Toto Cuffaro : "Nous sommes convaincus qu’il est de bonne foi, a déclaré le ministre des affaires régionales, Enrico La Loggia. Ce qu’a fait le gouvernement Berlusconi pour lutter contre la mafia n’a pas de précédent." Pour le secrétaire national de l’UDC, Lorenzo Cesa, "l’appel de Piero Grasso est hors de propos".
Cependant, le procureur anti-mafia estime que le fait d’investir des candidats mis en examen peut être interprété comme "un signal favorable à la mafia ou un message d’impunité, de défi à la justice". Il considère que le scrutin de liste, avec le retour de la proportionnelle, "accroît la responsabilité politique des partis".
Son sentiment est partagé par le procureur général du Piémont, Giancarlo Caselli, qui fut chef du parquet de Palerme dans les années 1990 : "La mafia existe depuis cent cinquante ans, il n’est pas pensable qu’il s’agisse seulement d’une bande de gangsters, a-t-il confié lundi dans un entretien à La Stampa. La force des "boss" réside précisément dans les appuis et les couvertures dont ils profitent auprès de relais politiques." Sénateur d’Alliance nationale (AN, droite) et coordonnateur sicilien de son parti, Domenico Nania convient que "la politique doit hausser la garde contre les dangers d’infiltration".
Mais, ajoute-t-il, "selon le principe défendu par Grasso, ni Prodi ni Berlusconi n’auraient pu se porter candidats". Encore moins Marcello Dell’Utri, l’un des poids lourds de Forza Italia et ami personnel du président du Conseil, Silvio Berlusconi : condamné à neuf ans de prison le 11 décembre 2004 pour complicité d’association mafieuse, il a fait appel, et en attendant il espère bien conserver son siège de sénateur les 9 et 10 avril.
– http://www.lemonde.fr/web/article/0...
Commentaire à propos des déclarations du fasciste Nania:comment il peut assimiler Prodi à Berlusconi ?
Prodi n’a aucun procès pour mafia,comme Berlusconi ,Dell’Utri et les autres membres de la majorité.
Mais cela fait partie de la stratégie de la calomnie contre l’opposition que Karl Rove a conseillé à Berlusconi pour gagner les élections