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Lehman Brothers avait caché une partie de ses dettes
Publie le dimanche 14 mars 2010 par Open-Publishing2 commentaires
Lehman Brothers avait caché une partie de ses dettes
Yves Genier
Banque samedi 13 mars 2010
Provoqué avant tout par des erreurs de jugement, l’effondrement de l’institution de Wall Street a été précédé de tentatives visant à masquer jusqu’à 50 milliards de dollars de dettes, selon le rapport de l’expert judiciaire
Les mois qui ont précédé la spectaculaire faillite de Lehman Brothers, le 15 septembre 2008, ne sont pas restés exempts de taches. Dans leurs efforts toujours plus désespérés pour assurer la survie de leur institution, certains dirigeants de ce qui était alors la quatrième banque d’affaires de Wall Street se sont livrés à des manipulations comptables afin d’embellir leur bilan.
Ils ont dissimulé des dettes dépassant 50 milliards de dollars au public, aux autorités de régulation et même à leurs propres administrateurs.
Ces révélations figurent dans le très épais rapport de l’expert judiciaire Anton Valukas, mandaté par le Tribunal des faillites du district sud de New York, dont les 2200 pages ont été publiées jeudi soir.
Prêts toujours plus élevés
Le premier visé est Dick Fuld, alors directeur général de la banque, qui avait accédé à ce poste après avoir passé l’essentiel de sa carrière dans la maison. Trois directeurs financiers sont également concernés : Christopher O’Meara, Erin Callan et Ian Lowitt. Ce sont ces quatre responsables qui ont décidé des manipulations comptables, à l’insu des autres membres de la direction et des administrateurs.
Le réviseur Ernst & Young se voit reprocher sa passivité. Informé des opérations comptables, il n’a pas transmis l’information aux administrateurs.
Les dissimulations se sont faites au travers d’opérations de refinancement permettant à la banque de se procurer des liquidités à court terme en mettant des actifs en gage. Ces opérations sont normales pour autant qu’elles soient annoncées comme des emprunts.
Cependant, la banque qualifiait les mises en gage de « ventes d’actifs », induisant le public en erreur.
Modestes au début, ces opérations ont pris une très grande ampleur dès la fin de 2007 et durant les bouclements des deux premiers trimestres de 2008.
L’expert n’a pas noté d’autres faits majeurs susceptibles de faire l’objet de poursuites pénales de la part des victimes de la faillite. Il note cependant que certains actifs immobiliers ont été surévalués de 450 millions de dollars, ce qui peut donner l’objet de nouvelles poursuites. Il reproche aussi à JP Morgan, mais sans insister, d’avoir exigé des garanties trop élevées de Lehman Brothers la semaine précédant la faillite. Citigroup, qui avait aussi élevé in extremis ses exigences, fait l’objet d’une accusation similaire.
En revanche, Anton Valukas ne soutient pas la rumeur d’un lâchage de Lehman par Henry Paulson, le secrétaire au Trésor d’alors et ancien directeur général de Goldman Sachs. « En aucun cas Lehman ne devait assumer le rôle de victime sacrificielle », écrit-il, citant les propos du directeur juridique de la Fed de New York, Thomas Baxter.
« Décisions normales »
Si la faillite a eu lieu, c’est d’abord en raison de la stratégie erronée de fuite en avant conduite par la banque dans les années précédant sa disparition et non pas à cause des manipulations, estime l’expert judiciaire.
En investissant massivement dans les prêts titrisés dans l’immobilier, la banque s’est exagérément chargée d’actifs devenus illiquides lors de l’éclatement de la crise des « subprime » à l’été 2007 et a rencontré des difficultés toujours plus grandes à faire face à ses obligations financières.
« Lehman s’est effondré car elle n’a pas été capable de garder la confiance de ses créanciers et de ses contreparties et parce qu’elle n’avait pas assez de liquidités pour faire face à ses obligations », écrit Anton Valukas : « Les décisions qui ont conduit Lehman à sa crise de confiance peuvent avoir été erronées, mais elles ont été prises dans le cadre normal des affaires. Par contre, la décision de ne pas publier ces décisions ouvre la voie à des prétentions contre les responsables qui les ont prises. »
http://www.letemps.ch/Page/Uuid/d37c1a34-2e20-11df-a2af-76119ef329a8|1
Messages
1. Lehman Brothers avait caché une partie de ses dettes, 14 mars 2010, 13:19, par Mengneau Michel
Tant mieux si ce genre de truc c’est cassé la gueule ! Ce genre d’article n’a aucun intérêt.
Reconstruisons un autre monde...
D’ailleurs il faudrait dèjà sortir de la notion de consentement et décoloniser la pensée unique capitaliste de l’imaginaire des individus, ne plus raisonner en pouvoir d’achat, par exemple, mais en pouvoir vivre. Ce n’est pas une nuance, c’est une conception totalement différente de l’avenir. Ne plus considérer que produire est un élément essentiel de nos sociétés, mais "fabriquer" est, et sera une forme plus humaine de la construction de nos usages. La centralité du travail comme moteur existenciel doit ne plus être une obsession, etc.
En même temps que nous faisons un travail sur le fond, faisons le sur la dialectique, la sémantique, cela premettra de donner plus de liberté à la réflexion consciente et inconsciente
1. Lehman Brothers avait caché une partie de ses dettes, 14 mars 2010, 13:24, par Popol Vu
Ah ! Parce que tu t’imagines que Lehman Bros. produisait quoi que ce soit....?