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Les CRS ont matraqué des manifestants anti-Bush

Publie le dimanche 6 juin 2004 par Open-Publishing
10 commentaires

"Une fille a dit au CRS : arrêtez de foutre le bordel, ça s’est très bien passé toute la journée. Ils sont arrivés à deux dessus. Ils lui ont mis des coups de rendu dans la tête. Elle était assise par terre. Cette fille voulait les calmer. Ils lui mettaient de coups de rendu dans le front et elle se tapait la tête contre le mur et tout quoi. Ils l’ont embarqué dans les fourgons. Moi je suis arrivé. Je voulais prendre des photos. Ils m’ont écrasé mon appareil par terre. Et là ils ont embarqué au moins cinq personnes depuis tout à l’heure." J’ai recueilli ce témoignage d’un jeune manifestant anti-bush qui faisait partie des derniers groupes restés sur place malgré la violente répression qui a marqué la fin de la manifestation de ce samedi soir.

Que s’est-il passé exactement ? La manifestation Anti-Bush a été un moment intense de mobilisation malgré le boycott des principaux partis politiques de France, malgré le silence et les tentatives de découragement des principaux médias, et malgré la volonté des instances du pouvoir d’imposer la présence de Bush sous la protection d’une impressionnante armée. Il y avait d’un côté les nombreux manifestants venus de tout bord, de l’autre, les CRS et l’armée barricadés derrière les grilles infranchissables d’une immense zone rouge destinée à recevoir Georges Bush et la logique de son "empire" !

La rupture était visible tout au long du trajet de cette manifestation qui a tout de même imposé un partage de l’espace public. Cependant, tout s’est passé à la fin comme si les forces armées voulaient absolument casser cet équilibre, envahir l’espace de la manifestation, avançant par des rangs menaçant et s’imposer à ceux qui étaient restés là, trop heureux pour vouloir partir sous la menace.

Plusieurs centaines de personnes de tout âge, dont certains étaient présents avec des enfants, n’étaient pas pressés de partir,. La question qui s’est posée à ce moment était la suivante : Fallait-il refuser à ce groupe de gens, qui de toute évidence n’étaient pas menaçants, d’occuper encore un certain temps l’espace public qui était situé de l’autre côté de la barrière, celle où Bush ne doit pas pénétrer ? C’était cela le défi.

L’avancée des CRS a été une violation de cet espace, et cette violation s’adresse en réalité à l’ensemble de la manifestation anti-Bush. En réaction à cette violation, les centaines de personnes, qui voulaient encore rester là, se sont assis ou allongés par terre, face aux forces de l’ordre. Cet affrontement silencieux a duré environ une heure pendant laquelle la tension est montée à l’extrême. Pour les CRS il fallait écraser cette forme de résistance, ne pas s’incliner, montrer leur force et avoir le dernier mot. Pour les manifestants, ils n’étaient plus question de partir face à la provocation.

Deux forces face à face. Les Robocops, surarmés et trop fiers, étaient décidés d’attaquer au bon moment et aller jusqu’au bout de l’épreuve. Bientôt la place qui s’étend devant la gare de l’Est est encerclée de tous côtés. J’ai vu des pelotons s’installer dans une rue attenante, et ce spectacle était celui d’une force armée prête à envahir la place et écraser l’ennemi.

Nous étions nombreux à assister à cette épreuve de force inégale. A un moment, nous avons tous senti que ça allait frapper fort. La vue d’un CRS en train de taper nerveusement avec sa matraque derrière sa jambe, comme pour se préparer à ce geste "libératoire" et inéluctable sur le corps de l’ennemi, celui qu’il méprise du haut de son arrogance et de son éducation robotisée, cette vue vous donne à la fois le trac et le courage d’être là, ne pas laisser ces gens subir l’écrasement. Il fallait prendre des photos si ça éclate… et il y en a eu beaucoup.

Nous avons été plusieurs à tenter une médiation. Je me souviens d’être sorti de moi-même. J’ai dit à la rangée des CRS qu’il fallait regarder les gens d’en face et savoir qui ils sont. Ce sont des gens qui ont été là pour manifester contre la guerre et contre Bush.. J’ai fini par dire que Bush était un… connard, mot prononcé de façon à obtenir une brève approbation des policiers ! Sur ce, tout le monde pouvait partir heureux, rentrer à la maison et dire : vive la France, pays libre et démocratique !

Mais la tension n’est pas descendue.

Philippe, qui a filmé de près l’affrontement qui a suivi, témoigne : "Moi je suis arrivé il y a une heure. Qu’est –ce que j’ai vu ? Eh bien, j’ai vu un affrontement inégal entre, comme d’habitude, des forces armées et des forces simples avec juste des bouteilles en verre. Mais ce n’est même pas ça le fond du problème. Le problème c’est qu’on en vient toujours aux mains et ça ne mène à rien, ça n’amène pas au dialogue. ils n’étaient pas là pour communiquer quoi. Je les ai vu matraqué trois à quatre personnes. Je les ai même en bande que je pourrais montrer. Donc voilà. C’est comme tout conflit entre policiers et manifestants, il y a toujours des bavures et malheureusement c’était encore le cas aujourd’hui."

Au moment où la répression a atteint son comble, les CRS ont repoussé les manifestants jusqu’aux grilles de la gare. Jet d’eau. Gaz lacrymogène. Plusieurs personnes matraqués, isolées, récupérées comme des prisonniers, et aussi et surtout l’image de ce jeune homme de 17 ans qu’ils ont plaqué par terre, la tête dans l’eau piquante qui coulait le long du trottoir. Comment peut on supporter une telle humiliation ? Pourquoi ces forces "de l’ordre" existe encore sous cette forme ? Quelle est la signification de tout cela avec un Bush reçu comme un libérateur ?

Maintenant, je regarde les photos que j’ai prises. Elles sont toutes très sombres comme ce sombre moment, mais on y aperçoit des silhouettes et des ombres, et au fond d’une des photos, ce sont celles de CRS tenant "en otage" une femme qui a été matraquée auparavant. Elle est assise par terre, adossée à un mur et entouré de ses gardes. C’était un moment où nous avons eu des prisonniers, avant qu’ils arrivent à les embarquer plus tard. Plusieurs personnes présentes avaient encore tenté une médiation. Nous avons demandé qu’ils les libèrent pour en finir avec cette violence. La réponse a été menaçante, arrogante, insupportable !

Plus tard, lorsque tout était fini, j’ai quitté les lieux de cette bataille et j’ai croisé un homme du quartier à l’autre côté du boulevard. Il me confie "Tu sais comment ils sont arrivés. Les flics ! Une voiture, deux voitures, trois voitures, quatre voitures… Mêmes les gens qui étaient sur le bord de la route, ils leur ont dit mais, mais Messieurs, c’est inadmissible. Vous êtes à combien sur ces gens là ? Vous voyez bien que vous l’avez passé, lui, vous l’avez menotté, et vous l’avez claqué par terre. C’est bon ça suffit. Maintenant arrêtez. Après, les autres équipes de CRS sont arrivés. Ils n’étaient pas loin. Ils sont descendus direct, ils ont donné des coups de matraque, et ils ont crié à tout le monde de circuler".

J’appelle un journal parisien qui nous sortira sûrement ce matin d’autres sujets d’actualité. Je propose mon témoignage. Pour le journaliste, qui assure le service de nuit au bout du fil, l’affaire était réglée : il avait déjà reçu une dépêche parlant de simples heurts avec la police et d’une dizaine d’"interpellations" ! Le journal était bouclé et il rentrait chez lui.

La presse existe-t-elle encore ? Cette question ne trouve qu’une réponse obscure et mystérieuse. A l’opposé, nous avons tous vu de toute évidence une caméra côté CRS qui a filmé individuellement les têtes des opposants avant l’assaut final.

Pour moi, la dimension politique de cette violation de l’espace de la manifestation anti-Bush est celle que nous devons tous retenir, et c’est au Président de la République et aux forces politiques qui ont boycotté la manifestation qu’il faut s’adresser : Quel monde voulez-vous construire ? Celui de Georges Bush ?

Nous ne vous laisserons pas faire.

L’agenda du proche-orient
agendaprocheorient@yahoo.fr

Messages

  • Ceci n’est que de la désinformation. Si les forces de l’ordre ont agi ainsi ce n’est que pour se protéger de l’agressivité des manifestants.

    • Toi et tes conneries pro u.haine.p tu vas sur le forum de celui ci et tu te barre d’ici

    • Non pas que de la désinformation.
      Les RG avaient commencé à chauffer tout le monde en prenant des photos et en filmant les gens qui étaient face au cordon policier, ou même en pénétrant dans l’espace où les manifestants s’étaient regroupés...
      Après, des jets de bouteilles stoppées par les boucliers des Playmobil, puis directement, des petites charges successives, ils amènent le camion à eau, quelques lacrymos (mais c’était plus pour impressionner, elles étaient pas très forte), une dispersion plus que "musclée" en effet...
      Les keufs n’ont qu’à pas se faire si provoquant, qui pousse à la roue ? C’est bien avant tout les RG qui "chauffent" tout le monde...vraiment, quel métier de merde ! RG FUCK OFF !
      C.R.S., AU ZOO ! LIBEREZ LES ANIMAUX !
       :-))

    • L’auteur ci-dessus nous a dévoilé la vérité sans même s’en apercevoir : des gens ont pris des photos, certains en souvenir ou témoignage, d’autres étaient peut-être - et sûrement - des RG. Ca n’a pas plu à certaines factions ultra-politisées. Des bouteilles ont volées sur les policiers - provocation donc -. Les policiers ont chargé.

      Toujours les mêmes manoeuvres gauchistes : on provoque pour que ça pète, et après on crie au scandale après que ça ait pété.

      Marrant, ça me rappelle certaines personnes qui avaient taggué le métro devant les flics à l’issue du procès des Antipubs...

    • Et ça t’es jamais passé par la tête que les rg eux-même, pour provoquer et FABRIQUER l’émeute, pourraient lancer des bouteilles ou autres projectiles sur les crs en essayant de repérer les groupes d’enragés et de les provoquer par des phrases du type : "alors les gars ça se passe bien, non, faut les défoncer", alors que tout le monde présent sur la place sait très bien que c’est bouteilles vides contre lacrymo et flash-ball ...! J’ai même vu un rg à côté d’un contener renversé engrainer des gars masqués (obligé...) à balancer des bouteilles, voire plus (il parlait à un moment de molotov...) !
      Donc excuse moi, premièrement peu de gauchistes à la fin de cette manif (t’oublie les teufeurs eh oui réveille toi avec tes schémas créés de toute pièces) et deuxièmement avant même la charge des playmobils la place s’est faite infiltrer de civils (rgs ou simples flics) qui, comme d’habitude, provoquaient les gens assis par terre, faisaient monter la pression en filmant le moindre grain de poussière suspect ou en paradant du genre "j’ai une vieille gueule de rg infiltré et je vous assure tous les matins je travaille ma tête de méchant et toi fais pas le malin tu connais pas l’outrage à agent ?". Bref tout ça pour dire qu’en analysant rétrospectivement ce qui s’est passé il m’apparait que les brigades de CRS ont encadré la place pour réprimer ce qu’ils avaient prévu de FABRIQUER : une jolie "altercation" entre manifestants et forces du désordre pour, encore une fois, pouvoir parler des "casseurs masqués en noir" qui font "dégénérer la manif" mais qui, grâce à un "dispositif policier efficace et entrainé à la guerrilla urbaine", risquent des peines de prison "exemplaires" pour "rébellion, violences volontaires et terrorisme".
      A BAS L’ETAT POLICIER !
      VICHYPIRATE = TERRORISME D’ETAT !
      HALTE A LA PARANO SECURITAIRE ET A LA MANIPULATION MEDIATIQUE !

    • Je ne sais pas lequel des deux est le plus schématique mon gars...

      Je te retourne ton argumentation : si tu as si parfaitement décrypté la manipulation policière, pourquoi continues-tu à manifester selon les mêmes vieux "schémas" ?

    • Tout simplement parce que justement ces vieux "schémas" ne seront jamais démodés : ne pas oublier que la rue est à nous, et même si, comme tu le dis, j’ai si parfaitement décrypté (ce que je suis loin de revendiquer : je raconte et extrapole juste ce que j’ai vu autour de moi dans un périmètre de vingt mètres...), le plus gros danger est de baisser les bras et de se résigner...

  • bonjour à tous.
    je pense que les délinquants des citées n’arretterons de faire des conneries(voitures brulées,aggréssions en tous genre,vol de véhicules,braquages,viols en réunion...) ,que les bandes qui viennent dans toutes les manifestations dans le seul but de se heurter aux forces de l’ordre et pour, si il y a moyen casser des vitrines pour piquer des trucs, ne comprendrons que quand ils commettent un crime ou un délit ils se feront défoncer la gueule à chaque fois par la police.donc dans une manif si des personnes jettent des boutteilles ou autres et provoquent les crs, je pense qu’il est normal qu’ils prennent des coups de matraques dans les dents et j’encourage les crs pour qu’ils y mettent du leur en tapant bien fort la ou ca fait mal.
    salut et bonne manif.

  • je trouve dommage que la violence ait encore fait son apparition dan un combat aussi noble que celui cherchant a denoncer les injustices. les crs ne comprennent pa qu’on puisse tou betement faire passerr un message, un message de protestation cetes mai surtou un message de paix. c carremnt ridicule de la part des crs voire meme indecent d’avoir attaque pour de basses raisons de secteurs ou je ne sai quoi les representants d’idees bien o dessu de toutes cette violence ou des sombres pensees trainant dan les esprites des crs lobotomises(vivement ma ptit biere ou d’ots conneries du genre)