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Les CRS protégent les biens, pas les personnes
Publie le mercredi 16 février 2005 par Open-PublishingCeux qui ont participé à la manifestation contre la mise sous tutelle patronale et bruxelloise de l’Ecole ont constaté que le comportement des CRS n’était pas destiné à protéger les individus présents dans les rues. On passe sur les provocations faisant qu’à maints endroits (et notamment au niveau de Gobelins) le carcan policier se faisait si étroit que les manifestants eurent l’impression de se trouver dans un cul de sac, où une charge policière aurait fait des dégâts considérables. Aux Gobelins, les CRS ont fini par dégager le passage, devant reculer sous les jets de pierre. Mais on imagine les médias se pourléchant les babines s’ils avaient pu rendre compte de batailles rangées...
Les manifestants ont également pu constater fut les effets de la présence de plusieurs groupes crapuleux d’une vingtaine de personnes, qui pendant toute la manifestation ont agressé ceux qu’ils ont considérés comme suffisamment isolés pour leur dérober leur portable ( vu les effectifs des voleurs, à peu près chaque manifestant était menacé). Les commerçants avaient anticipé l’affaire, puisque les rideaux de fer tirés étaient hégémoniques dans le paysage marchand. Les petites crevures se sont donc vengées sur les personnes, dans l’indifférence policière la plus totale. Peut-être avec l’espoir que ça tourne mal, au niveau des hiérachies volaillères.
A force de nier la nocivité de cette forme de délinquance, à force au niveau de l’école de renoncer à cadrer ces "jeunes", (dont il est plus que probable que leur présence en établissement est des plus limitées, si ce n’est pour faire de sympathiques descentes), notre société a produit des monstres.
Qu’ils soit les plus mal lotis dans notre société n’est pas discutable.
Est-ce que cela justifie qu’ils se comportent comme des meutes de chiens féroces ?
Ces monstres viennent rappeler à la bourgeoisie bien-pensante, de droite comme de gauche, qu’ils veulent leur part dans la consommation. Et qu’ils n’ont pas grand chose à perdre, du moins semblent-ils le croire, car il est certain que leur entrée dans l’âge adulte coïncide avec de graves désillusions et les expose à la répression des systèmes policiers et carcéraux, dont ils auront de plus en plus de mal à se remettre avec la violence accrue de ceux-ci.
Et l’affaire est infiniment plus grave que de simples vols de portables : elle généralise la peur d’autrui, détruit le sens du collectif, et fait exploser les attitudes de méfiance et de défiance.