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Les "Restos" entament leur 21e campagne d’hiver lundi

Publie le dimanche 4 décembre 2005 par Open-Publishing
3 commentaires

Les "Restos du Coeur" ouvrent leurs portes lundi. Au cours de cette 21e campagne hivernale, l’association va offrir jusqu’à la fin du mois de mars une aide alimentaire aux plus démunis, sans domicile fixe, chômeurs en fin de droits, mais aussi "travailleurs pauvres" ou encore personnes âgées seules n’arrivant pas à faire face à la flambée des loyers.

Révolté par cette généralisation de la précarité, le président des "Restos" Olivier Berthe interpelle les pouvoirs publics. Durant 16 semaines, les 45.000 bénévoles vont distribuer des colis alimentaires à préparer à domicile, ou encore aller à la rencontre des sans abri pour leur apporter soupes, cafés chauds et plateaux repas, sans oublier les cantines ou les plats cuisinés peuvent être servis et consommés sur place.

Lors de la campagne 2004-2005, les "Restos" ont distribué 67 millions de repas -soit 500.000 de plus que l’année précédente- à quelque 630.000 bénéficiaires. Il s’agissait alors de la 20e campagne, anniversaire célébré sans tambours ni trompettes tant la situation sociale dont témoigne le nombre de bénéficiaires et leur diversité est préoccupante, vingt ans après le lancement de l’association par Coluche fin 1985.

Les "Restos", ce ne sont d’ailleurs pas que des repas mais également des centres d’hébergement d’urgence et de logement, des équipes qui aident à effectuer des démarches administratives, des sorties culturelles ou des départs en vacances, des ateliers d’insertion, des groupes d’alphabétisation, certaines activités fonctionnant toute l’année.

"1985-1986 : 8,5 millions de repas distribués. 2004-2005 : 67 millions de repas distribués. Comment expliquer cette folle amplitude ?", s’interroge Olivier Berthe.

"Lorsqu’en 1985 il s’agissait de donner un coup de pouce à certains par un colis alimentaire et que, majoritairement, les bénéficiaires des Restos étaient SDF, chômeurs en fin de droits, ou bien traversaient une mauvaise passe, à l’heure actuelle, de plus en plus de mères de famille avec leurs enfants en bas âge fréquentent les centres de distribution", témoigne le président de l’association.
Là, poursuit-il, "elles rencontrent des personnes âgées, chassées de leur logement par la hausse des prix, sans recours familiaux. Seules. Sans avenir.

Pas plus que ces jeunes qui n’ont ni logement, ni métier et que leur trop mince bagage interdit de séjour dans les entreprises".

"Aujourd’hui", explique-t-il également", des travailleurs, souvent en ménage et avec charge de famille, ne parviennent même plus à assumer leurs charges. Ils viennent aux Restos ’faire le lien’. Toutes ces personnes sont nouvelles et les bénévoles de la première heure n’auraient jamais pensé devoir un jour les côtoyer en si grand nombre", s’alarme M. Berthe qui dénonce "l’inertie des pouvoirs publics".

"On ne peut pas faire face seul si le reste à côté n’est pas fait. On est un complément, on ne peut pas être le principal. Le droit au logement, au travail, aux soins pour tous, ça, c’est le rôle des pouvoirs publics", dit-il à l’Associated Press.

Sur le logement, il explique par exemple que "même s’il y a le plan Borloo, on ne fait pas grand-chose pour obliger les maires récalcitrants à construire 20% de logements sociaux dans les communes. Et les maires sont nombreux à refuser de jouer le jeu de la mixité sociale en centre-ville".

"On ne veut pas être l’alibi de politiques volontaristes qui ont du mal à se mettre en place", ajoute encore Olivier Berthe. "Notre but n’est pas de disparaître. Il y aura toujours des gens qui trébucheront et auront besoin qu’on leur tende la main. Mais pas à ce volume-là. On a multiplié par dix le nombre de bénéficiaires depuis 1985 et on ne veut pas voir ce chiffre encore multiplié par dix d’ici dix ans".

Les "Restos du coeur" en chiffres

Voici le bilan de la campagne d’hiver 2004-2005 des "Restos du Coeur" communiqué par l’association :

BENEFICIAIRES : 630.000 personnes ont bénéficié de l’aide des "Restos" durant la campagne 2004-2005. Les "Restos" ont aidé 20.000 bébés de moins d’un an

REPAS DISTRIBUES : 67 millions, soit 500.000 de plus que l’année précédente, et près de huit fois plus que lors de la première campagne à l’occasion de l’hiver 1985-1986

BENEVOLES : l’association compte aujourd’hui 45.000 bénévoles

STRUCTURES D’ACCUEIL :

 1.900 centres et antennes
 250 Restos "Bébés du coeur" (spécialisés dans la distribution d’aliments pour des bébés jusqu’à 18 mois)
 95 camions et points repas chauds pour les SDF
 560 places d’hébergement d’urgence
 470 logements temporaires de plus longue durée
 175 ateliers et jardins d’insertion (ouverts toute l’année)
 755 activités culturelles et de loisirs

DONS : 470 000 donateurs et 41 millions d’euros de dons et legs reçus

Pour faire un don :

 Soit par chèque à l’ordre des Restaurants du Cur, envoyé à l’adresse suivante : Les Restaurants du Coeur 75515 Paris Cedex 15.
 Soit par un prélèvement automatique, carte bleue, ou virement en demandant un formulaire au 01.53.32.23.23
 Soit par don en ligne, sur le site Internet http://www.restosducoeur.org et rubrique "faire un don".

Messages

  • Les restos entament donc leur campagne d’hiver...C’est bien, tres bien même. Mais à quand la campagne de printemps, d’été et d’automne ? Certes, certaines activités fonctionnent tout l’année. Mais on a quand même un peu l’impression chaque année que les pauvres ne commencent à exister qu’au moment de l’entrée en hiver. Et le reste du temps ? On les place dans les associations qui existent et qui fonctionnent et comme il fait beau on pense peut etre que ça leur convient ?Donc pendant les 3 durs mois d’hiver, on va les médiatiser comme d’habitude, les compter dans les statistiques, nous donner mauvaise conscience à Noël et puis apres, plus rien... C’est sûr qu’avec le printemps, l’espoir revient...

    Emmanuelle Fourmaux

    http://www.hallucinogene.fr

  • J’entends ce matin à la radio que les files d’attente sont 10 fois plus longues qu’en 85...

  • Triste réalité... et oui heureusement qu’en France pays des droits de l’Homme une association vient pallier les carences de l’Etat !!! Arrive ce que certains economistes appelent le "quart monde"en effet, il ne faut plus aller dans le tiers monde pour trouver de la misère, il suffit d’aller dans les cités ou près de chez vous pour les retraités et les handicapés pour trouver des personnes en dessous du seuil de pauvreté (environ 300000 en france).Ah joies du capitalo-liberalisme économique !Outre le chomage structurel, la précarité, la desolidarisation sociale de l’Etat au profit de l’interet economique, le liberalisme nous apporte une dictature de l’argent par l’argent pour l’argent au detriment de notre environnement aussi bien social, naturelque culturel... Julien étudiant a rennes en fac economique et sociale désolé pour les fautes