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Les assassins n’ont pas de couleur politique, seulement du pouvoir

Publie le jeudi 1er septembre 2005 par Open-Publishing
2 commentaires

Il y a 3 millions de mal-logés en France, certainement des centaines de milliers de plus, en comptant les sans-papiers ou les SDF qui ne sont pas inscrits sur les listes de demandeurs de logement.

Des millions d’entre nous, qui risquent de brûler vifs ou de mourir à petit feu des maladies du mal logement, du froid, du plomb, qui survivent comme des chiens dans l’univers carcéral de l’hébergement d’urgence, dans les taudis, qui n’ont plus rien à bouffer une fois le loyer payé, qui se font expulser, couper les fluides.

Un gouvernement de droite qui poursuit la politique de ses prédécesseurs de gauche, en démolissant des centaines de milliers de logements, en vendant des dizaines de milliers d’autres, en maintenant dans la précarité ceux d’entre nous à qui on ne donne pas les papiers.

Des mairies de gauche, où les Verts et le PS s’accordent pour construire une minorité de HLM accessibles aux pauvres, favorisent les couches supérieures de la société en faisant du logement intermédiaire.

Deux fois en quelques mois, des brûlés vifs dans des immeubles appartenant à la SIEMP (un avant l’été dans le 20ème, l’autre dans la nuit du 29 au 30 août 2005 dans le 3ème) La SIEMP, cette société dirigée par le président du groupe Verts au conseil de Paris, René Dutrey, société censée éradiquer l’insalubrité à Paris et qui laisse des centaines de mal-logés en danger dans des immeubles qui lui appartiennent. En attendant, l’action de la SIEMP a triplé de valeur depuis 2001.

Nous continuerons à nous battre pour que chacun d’entre nous, célibataire ou en famille, français ou immigré, avec ou sans papiers puisse vivre décemment, notamment en ayant accès à un logement conforme à ses besoins.

Il n’y a pas de crise du logement : au moins cent quarante mille logements sont vides rien qu’à Paris. Les politiques de tous bords qui disent le contraire et ont toujours toutes les bonnes raisons de ne pas reloger sont de fait responsables.

Leurs larmes de crocodiles à l’occasion des drames ne suffiront pas à les dédouaner.

L’« hommage » aux morts, c’est avant tout continuer à lutter, contre les démolitions, pour un logement pour tous. Une lutte qui passe par des attaques contre tous les responsables sans distinction de couleur politique. C’est la raison pour laquelle nous sommes obligés de rappeler que la signature AC ! au bas d’un tract notamment signé par des Verts de Paris n’engage que les individus qui ont donné leur accord pour ce tract et ne nous engage en rien.

AC ! Paris Air Libre, AC ! Paris 10-11-12 Précaires en colère, AC ! Trappes-SQY

Messages

  • Qu’est ce qu’il ne faut pas faire pour remplir les charters ...
    Et mettre ceux qui restent en camps de travail .

    Parceque 60 squats en ligne de mire a la préfecture de police de Paris ! ça fait du monde !.

    Vous remarquerez que le vocabulaire change , avant c’était des RMistes , Chomeurs pauvres , sans papiers , étrangers illégaux , immigrants , maintenant on emploie qu’un mots :Les SQUATEURS , ceux qui squatent le territoire , je dirais même plus, la nation française , ceux qui squatent les resto du coeurs , la soupe populaire, les assedics , les cimetières , les hôpitaux , les écoles , etc etc etc...

    Mais on ne parle jamais des véreux qui squatent le sénat , les mairies , les logement de fonctions des "Hauts Lieux", le gouvernement , les préfectures , les partis , les universités , etc etc etc...

    Bon squat chez vous !

  • Pourquoi tirer sur l’ambulance ?

    Concernant le logement, on peut être en désaccord sur tel ou tel point, mais pourquoi nier la volonté de la plupart des Verts de lutter pour le logement social ? Pourquoi parler de "larmes de crocodiles" ? J’avoue que je ne comprend pas bien, sauf à penser qu’il s’agit d’une critique de principe de "la participation aux affaires" (élections, pouvoirs, et tout ce qui va avec).

    Si c’est ça, je comprend, mais dites-le clairement : "quoique fassent les verts, on sera contre, car ils ne sont pas dans une stratégie révolutionnaire." Ca, c’est clair et je confirme qu’effectivement, les Verts s’affirment comme "réformistes radicaux", ni plus, ni moins.

    Donc, si les Verts, dont je suis, sont des assassins, merci de me dire précisemment pourquoi.

    Dire que "les actions de la SIEMP ont triplé" est vrai mais ça implique quoi ? la SIEMP n’a pas d’actionnaires privés, sa valorisation vient du fait qu’elle récupère des taudis, reloge les habitants le temps des travaux, et améliore son parc, au profit des habitants. Entre temps, ça ne vous a pas échappé, le prix de l’immobilier en trois ans a plus que doublé, ce qui ne favorise pas les acquisitions de la SIEMP.

    J’aurais préféré que nous, militants, soyons ensemble sur le terrain pour empêcher les prochaines expulsions plutôt qu’à se soupçonner d’être des "assassins" !

    Philippe, militant Vert

    Pour éclairer le débat, voici un texte de René Dutrey, président de la SIEMP :

    Depuis vendredi, une vague d’expulsions frappe les occupants des immeubles squattés de la capitale à la demande du Ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy. Sous le prétexte de mettre hors de danger des familles mal logées, celles-ci se retrouvent à la rue si ce n’est immédiatement du moins après quelques nuits à l’hôtel. J’apprends que dès demain, les familles occupant plusieurs immeubles qui appartiennent à la SIEMP risquent de subir le même sort. A aucun moment la Siemp n’a demandé à la préfecture qu’elle procède à ces expulsions. Si celles-ci ont lieu, elles se feront à la demande du ministre contre mon avis. Cette pratique scandaleuse qui ne peut que pousser les familles expulsées que vers un autre squat, est tout à fait contraire au travail que nous avons entrepris concernant ces immeubles. Bien au contraire nous relogeons systématiquement et de façon pérenne en logement social les occupants de ses immeubles, avant d’entreprendre les travaux nécessaires à leur transformation en logement social.

    La Ville de Paris a confié à la SIEMP la mission de sortir de l’insalubrité 423 immeubles, soit en intervenant auprès des copropriétés, soit en se portant acquéreurs de ces taudis. Nous sommes ainsi devenus propriétaire de 148 immeubles parmi les pires de la capitale. Dès l’acquisition, nous entreprenons de remettre aux normes les réseaux existants (eau, électricité) et lançons les procédures de relogement accompagnées du suivi social des familles. Sur les 2000 familles à reloger en priorité d’ici la fin de la mandature, 542 familles sont à ce jour relogées définitivement dont 523 dans Paris. Le rythme des relogements s’intensifie depuis l’an dernier, 226 de ces foyers
    ayant été relogés durant les 12 derniers mois. Il faudrait aller beaucoup plus vite, mais notre action est limitée par le nombre d’appartements mis à notre disposition par la Ville de Paris et surtout la préfecture de Paris.

    Les expulsions prévues par Sarkozy non seulement mettront à mal tout le travail de diagnostic social effectué par les services de la SIEMP mais elles ne règleront pas le problème des sans-papiers qui ne peuvent légalement être logés en logement social. Les sans-papiers risquent d’être expulsés du jour au lendemain du territoire français, sont exploités dans leur travail du fait de l’insécurité permanente dans laquelle ils vivent, mais aussi se voient nier leur droit fondamental à un logement décent. J’ai pour ma part demandé à la préfecture que soient attribués, notamment du fait du risque de saturnisme encouru par les enfants, des titres de séjour aux occupants de ses immeubles qui n’en ont pas. Malheureusement je ne l’ai pas obtenu et nous ne pouvons pour le moment les reloger que dans des logements-relais confiés par la Ville mais dont nous ne disposons pas en quantité suffisante.

    Dans l’immeuble du 3, rue du Roi Doré dans l’incendie duquel 7 personnes ont trouvé la mort, toutes les familles ayant des papiers avaient été relogées. Sur les 16 ménages, 9 dépourvus de titre restaient dans l’immeuble et faisaient l’objet d’un suivi social. Des travaux de mise en sécurité avaient été effectués à l’exception d’un compteur électrique qui devait être changé avant le 3 septembre. Les travaux de suppression de l’accès au plomb ayant été engagés par la Préfecture avant prise de possession de l’immeuble par la SIEMP, les familles sans papiers sont demeurées sur place. Même quand tout est mis en oeuvre pour sécuriser les occupants, le danger reste présent. D’où l’urgence à reloger les habitants.

    L’application de la loi de réquisition permettrait en mobilisant les logements vacants de reloger rapidement les occupants des immeubles insalubres ou dangereux. Sur les plus de 40 000 logements vacants il suffit d’en réquisitionner moins de 1500 pour reloger les derniers occupants. A mon initiative, le Conseil de Paris avait adopté en mars dernier un voeu demandant au préfet l’application à Paris des lois de réquisition. Mais la préfecture n’a toujours pas répondu... Face à la crise du logement que nous traversons on ne peut plus se passer d’une intervention forte sur le marché et sur ses prix délirants. Comme nous le répétons depuis trois ans, il faut obtenir un blocage des loyers qui explosent excluant les plus démunis de la capitale. Mais c’est aussi la politique de logement de la Ville de Paris qui doit enfin répondre à l’urgence . C’est pour protester contre celle-ci que les élus verts du conseil de Paris n’ont pas voté le Programme Local de l’Habitat. Il faut créer plus de logements très sociaux (PLA-I) et arrêter de gaspiller l’argent de la Ville en rachetant à prix d’or des immeubles occupés qui ne deviendront pas des logements sociaux avant de nombreuses années. Enfin, nos demandes de modification du Plan Local d’Urbanisme de Paris doivent être prises en compte. Il faut donner la priorité à la construction de logements réellement sociaux sur celle de bureaux.

    Les expulsions ne peuvent être une solution. Il faut mettre un coup d’arrêt à cette politique spectacle. Je pense important qu’élu(e)s et militant(e)s s’opposent sur le terrain, comme nous l’avons fait dans le 14e, à toute expulsion réalisée sans relogements pérennes des occupants.

    René DUTREY
    Président du groupe Verts au Conseil de Paris
    Président de la SIEMP

    Ps : Vous trouverez ci-dessous le communiqué de la SIEMP et la liste des immeubles menacés d’expulsion.

    Communiqué de presse du 05 septembre 2005

    Une menace d’expulsion plane sur les occupants d’immeubles dont la SIEMP est propriétaire.

    La SIEMP n’a jamais demandé la recours à la force publique pour "libérer" les immeubles insalubres dont elle a la charge dans le cadre de la missiond’éradication de l’insalubrité confiée par la Ville.

    Si l’objectif de la SIEMP est bel et bien de protéger ces familles des risques qu’elles encourent et de commencer les travaux dans les meilleurs délais, le préalable incontournable est que chaque occupant se voit proposer une solution de relogement décent et pérenne.

    Ces expulsions sont de fait un véritable désastre pour tout le personnel de la SIEMP, notamment parce que cela ruine totalement le travail social effectué depuis de longs mois auprès de ces personnes qui occupent faute de mieux ces immeubles.

    Si, sur ordre de la Préfecture de Police, l’évacuation d’immeubles, qu’il s’agisse d’immeubles dont la SIEMP est propriétaire ou d’autres, devait être à nouveau entreprise, les éluEs Verts au Conseil de Paris rappelleraient leur ferme opposition à toute expulsion sans relogement préalable.

    Il faut arrêter de punir les victimes, arrêter ces expulsions qui chassent ces familles vers d’autres taudis d’Ile de France. Il faut enfin trouver une solution de relogement dont la plus immédiate est la réquisition des logements vacants sur Paris. Si l’État est seul en mesure d’utiliser cette arme efficace contre le mal logement, je pense que le Maire de Paris peut jouer un rôle d’impulsion déterminant à cet égard, en sollicitant avec la plus grande fermeté un gouvernement qui s’agite mais n’agit pas.

    Listes des immeubles menacés d’expulsion (pour les trois premiers l’expulsion est imminente)

    10 rue de Tanger 75019
    63 rue Hautpoul 75019
    13 passage de la Brie 75019
    25 rue Stephenson 75018
    131 rue des Poissonniers 75018
    13 rue d’Aubervilliers 75019
    72 rue de Clichy 75009
    18 rue Geoffroy Langevin 75004
    125 rue du Fbg du Temple 75010
    45 rue Pelleport 75020
    48 rue du faubourg Poissonière 75010
    19 rue Jean Moinon 75010
    41 rue Richard Lenoir 75011
    22 rue Gustave Lepeu 75001
    35 rue Dunois 75013
    150 Bd Vincent Auriol 75013
    16 rue Lalande 75014
    41 rue du Docteur Roux
    10 rue Mathis 75019
    21 rue du Maroc 75019
    30/82 rue des Vignolles 75020