Accueil > Les caricatures et la vraie vie

Les caricatures et la vraie vie

Publie le mercredi 8 février 2006 par Open-Publishing
2 commentaires

Dans ce débat, nous avons tendance à nous attacher à des idées abstraites alors que nous parlons de choses très concrètes en fait.

Des dessins (médiocres d’ailleurs) ont été publiés dans le but de choquer et ça a marché.

Je ne remets pas la liberté d’expression en cause, j’essaie seulement d’expliquer qu’on pourrait essayer de vivre en paix avec nos voisins musulmans et musulmanes : ma voisine du dessus par exemple.

Ma voisine du dessus sait que suis suis athée. Elle ne poursuit pourtant pas le couteau entre les dents pour m’en punir. Pendant le ramadan, des tables garnies de délicieux gâteaux apparaissent dans les rues de mon quartier. Tout le monde en achète tout le monde en profite. Où est le problème ? Certains internautes s’expriment comme si le terrorisme islamiste était parmi nous au quotidien.
Quel est la rapport entre les malades qu’on voient à la TV et nos voisins ?

Je connais un tas de personne qui font le ramadan et s’envoient en l’air et picolent tous le reste de l’année.
Il y a bien évidemment des personnes qui vont plus loin et se donne à fond dans la religion.

Je pense qu’on pourrait essayer de comprendre ensemble pourquoi et comment ouvrir le dialogue au lieu de mettre tout le monde dans le même sac.

C’est ça le respect des personnes, non ? Et cela n’a rien à voir avec le respect des religions.

Il y a bien entendu des sujets dont il est difficile de parler avec ma voisine du dessus. Il faut du temps. Mais quand elle me raconte que pendant son 3é accouchements à la clinique on lui a dit : vous allez nous en faire combien encore ! tous ça parcequ’elle a 25 ans ou parceque qu’elle est tunisienne ? D’après vous ?

Quand j’ai voyagé en Inde on n’a demandé au moins 100 fois quelle était ma religion. 100 fois j’ai expliqué que je n’en avais pas. Cela n’a posé aucun problème.

Si on commence à se braquer sur une partie de la population sous pretexte qu’elle est musulmane, chers camarades, je vous le dis, nous allons droit vers la guerre des civisilations tant souhaitée par Bush.

Francesca

Messages

  • Tout ça est plein de bon sens, tout à fait juste, mais en même temps un peu court, un peu idyllique...
    Quand vous dites par exemple : "Pendant le ramadan, des tables garnies de délicieux gâteaux apparaissent dans les rues de mon quartier. Tout le monde en achète tout le monde en profite. Où est le problème ?"
    A ce sujet justement, parlez donc aux enseignants de l’ambiance qui règne pendant le ramadan dans bien des collèges, et vous vous apercevrez qu’il y a quand même problème. L’ennui est que les racistes ont occupé et miné le terrain, si bien qu’on ne peut guère en parler comme il faudrait, c’est à dire calmement, sereinement et civilement...

  • Chère Francesca,

    Je suis content de voir votre texte publié en article et plus seulement en simple commentaire.

    Mais je voudrais répondre aux objections de 194.***.4.*** (que c’est agaçant, cette manie de l’anonymat !) Les limites que vous mettez au texte de Francesca, cher 194.***.4.***, me paraissent hors de propos

    tout à fait juste, mais en même temps un peu court, un peu idyllique...

    Ces limites et l’exemple que vous en donnez existent, bien sûr. Vous voulez qu’on s’amuse à souligner les noirceurs de l’existence ? Soit. On y passera l’éternité et cette éternité sera totalement sinistre. Qu’on veuille gommer le maximum des noirceurs de l’univers me paraît une résolution honorable, un objectif politique, même. Mais qu’on se serve systématiquement de ces noirceurs pour assombrir les petits riens joyeux qui parsèment notre vie de tous les jours m’ennuie beaucoup. ("un peu court, un peu idyllique..."

    Si vous voulez le fond de ma petite pensée, cher 194.***.4.***, ça me gonfle sérieux qu’on me les saccage, les gâteaux de la voisine de Francesca. Le but de ma petite vie à moi, c’est justement de multiplier les pâtisseries du quotidien avec mes chers volatiles (c’est une image, hein !).

    Alors, si vous voulez bien, laissez votre amertume et vos déclarations de sinistres au vestiaire, et venez boire un vin chaud avec nous chez Roberto, au Fou de Bassan. Tu viens, Francesca ? (’scusez, voilà que je vous tutoie.)

    Le Yéti