Les catholiques intégristes à Rennes contre une pièce jugée "blasphématoire"

Plus d’un millier de catholiques intégristes ont manifesté jeudi soir à Rennes contre la pièce de l’Italien Romeo Castellucci, présentée au Théâtre national de Bretagne, qu’ils considèrent comme blasphématoire. Une pièce déjà régulièrement attaquée lors de sa présentation à Paris.

Venus de Tours, Caen ou Paris, plus d’un millier de catholiques intégristes ont manifesté vent debout jeudi soir à Rennes contre la pièce de l’Italien Romeo Castellucci, présentée au Théâtre national de Bretagne (TNB), qu’ils considèrent comme blasphématoire.

Ce n’est pas la première fois. Depuis le début de sa présentation à Paris le mois dernier, des catholiques traditionalistes et des jeunes catholiques du Renouveau français, ont manifesté et tenté de perturber le spectacle de Castellucci intitulé "Sur le concept du visage du fils de Dieu". La protestation s’est donc poursuivie à Rennes. Précédé d’une croix, le cortège des protestataires, après avoir parcouru près d’un kilomètre dans le centre de la ville en état de siège, a été tenu à l’écart du théâtre, sévèrement bouclé par les forces de l’ordre, où quelque 250 spectateurs assistaient à la représentation.

Bloqués, certains des manifestants se sont alors agenouillés pour prier. "La République est laïque, la France est catholique", "Halte à la cathophobie", "de Dieu, on ne se moque pas", scandaient notamment les manifestants, en alternance avec des cantiques dont une solide sono permettait d’assurer la large portée. Des banderoles affirmaient : "ni islamique, ni laïque, France catholique", "Christ caillassé, chrétiens insultés", ou encore "la France est chrétienne et doit le rester". "Il faut qu’aucune représentation ne puisse avoir lieu sans la présence de catholiques devant le théâtre, pour faire acte de réparation", avait affirmé avant le départ de la manifestation Alain Escada, secrétaire général de Civitas, une organisation proche de la Fraternité Saint-Pie X, fondée en 1970 par Mgr Marcel Lefebvre.

Quelque 150 contre-manifestants ont tenté de prendre à revers les traditionalistes alors qu’ils étaient contenus à proximité du TNB, mais les forces de l’ordre de sont interposées. A la fin du spectacle, qui s’est déroulé sans perturbation malgré des menaces, le père Nicolas Guillou, venu assister à la représentation en tant que représentant de l’archevêque de Rennes, Mgr Pierre d’Ornellas, a estimé que "Dieu est présent dans le spectacle qui nous renvoie à notre finitude et à notre espérance". "Comme croyant, ça (ce spectacle) me donne envie de prier", a-t-il dit, ajoutant : "Le Christ est bien présent. C’est l’humanité qui se pose des questions sur la base de Dieu". Une autre lecture de la pièce, en somme...

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