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Les hôpitaux mettront-ils la clé sous la porte ? Grève le 11 mai. Urgent pour tous !

Publie le vendredi 28 avril 2006 par Open-Publishing
6 commentaires

LES HOPITAUX PUBLICS C’EST NOTRE SANTE !

SAUVONS L’HOPITAL PUBLIC ! GREVE NATIONALE LE 11 MAI !

Les CHU adoptent actuellement leur état prévisionneldes dépenses et des recettes (EPRD) avec souvent des déficits jamaisobservés jusqu’à présent et qui parfois ne seront pas couverts par des plans d’économies.

Une enquête menée auprès des directions de CHU confirme l’alerte lancée récemment par la Conférences des directeurs généraux et des présidents de CME et par la Fédération des hôpitaux de France (FHF) sur la dégradation "historique" des comptes des hôpitaux.

Les déficits prévus au compte de résultat prévisionnel (CRP), inclus dans l’EPRD, varient selon les établissements contactés de 0,6% à 4% des prévisions de dépenses.

Parmi les CHU ayant déjà adopté leur EPRD, les déficits prévus représententrespectivement 1,2% à Dijon (4,6 millions d’euros), 1,9% à Lyon (25 millionsd’euros), 2,3% à Clermont-Ferrand (9 millions d’euros) et à Saint-Etienne8,5 millions d’euros), 2,4% à Brest (8 millions d’euros), 2,9% à Caen (11,7millions d’euros) et 4% à Nancy (20 millions d’euros).

A Toulouse, sans effort d’économies, le déficit de 2006 s’élèverait à plus de 22 millions d’euros, en raison de la diminution des recettes attendue dela baisse des tarifs, d’une hausse des dépenses et du déficit d’exploitation de 3,5 millions d’euros enregistré fin 2005.

Avec le plan d’économies de 7 millions d’euros qui est prévu, le solde déficitaire sera ramené à 15,3 millions, soit environ 2%, indique son directeur général Daniel Moinard.

A Montpellier, où le conseil d’administration a rejeté mardi l’EPRD, le CRPaffichait un déficit de 15 millions d’euros, soit 2,4% des charges prévues.

A Strasbourg où l’EPRD sera examiné le 11 mai, le CRP affiche un déficit de 11 millions d’euros, précise le directeur général Paul Castel.

Le directeur général du CHU de Nice, Jean-Jacques Romatet, a indiqué que son conseil d’administration examinera mardi un EPRD avec un déficit de 3 millions d’euros au CRP, soit 0,6% des dépenses. L’établissement part d’unesituation à l’équilibre car fin 2005 aucun report de charges n’a été
enregistré.

Le CHU de Reims prévoit de présenter un EPRD en équilibre le 5 mai en conseil d’administration avec toutefois une décision modificative pour une demande de crédits supplémentaires de 3,2 millions d’euros.

MESURES D’ECONOMIES

Dans tous les cas, les CHU prévoient d’appliquer des mesures d’économies qui seront toutefois souvent insuffisantes pour couvrir le déficit.

A Toulouse, les mesures ont été établies "en étroite relation avec les pôles", explique son directeur général.

Le CHU prévoit de procéder à des non remplacements de départ à la retraite et à des gels de remplacement pour un total de 300 postes, dont des postes médicaux de faisant fonction d’interne (FFI). "C’est du jamais vu à Toulouse", insiste Daniel Moinard.

Le CHU prévoit aussi d’agir sur la révision de contrats de maintenance, de cibler certains renouvellements d’équipements en attendant l’ouverture de nouveaux bâtiments et de mieux réguler les prescriptions d’actes de laboratoire, d’imagerie et de médicaments.

A Montpellier, la CGT indique que "le budget prévisionnel 2006 [rejeté par le conseil d’administration] appliquait les directives ministérielles avec les restrictions budgétaires drastiques dont la suppression de 300 postes alors que les conditions de travail de l’ensemble des personnels sont
difficiles". La direction du CHU n’a pas confirmé ces chiffres.

A Nice, Nancy et Dijon, les établissements réfléchissent à des mesures de gestion interne, avec notamment une amélioration de la trésorerie, mais sans toucher aux dépenses de personnels. "Nous ne réduirons pas les effectifs mais serons rigoureux sur les remplacements", indique Patrick Colombel, directeur de cabinet du directeur général, qui prévoit une année "extrêmement difficile".

A Nice, où le déficit prévu est plus modéré (0,6%), Jean-Jacques Romatet s’est néanmoins déclaré "confiant" dans la façon dont les pouvoirs publics traiteront le cas du CHU.

Le CHU de Nîmes, qui préfère ne pas dévoiler d’informations sur son CRP avant la tenue du conseil d’administration le 5 mai, a indiqué à l’APM qu’il aurait du mal à appliquer un plan d’économies supplémentaire car il a déjà fait des efforts importants. "Nous sommes déjà un établissement vertueux", a souligné le directeur des finances, Vincent Braillon.

PRESERVER L’INVESTISSEMENT

Si le fonds de roulement est parfois suffisant pour équilibrer l’EPRD, les dirigeants affirment cependant leur refus d’épuiser leurs fonds propres et de toucher aux dépenses d’investissements.

Dans le cadre du plan Hôpital 2007 et de la réalisation de pôles d’activité, les CHU ont engagé en effet des opérations "majeures" visant parfois à construire de nouveaux ensembles hospitaliers, rassemblant des activités actuellement dispersées sur plusieurs sites, comme à Toulouse, Nancy et
Saint-Etienne.

A Nancy, "le maintien de notre programme d’investissement qui vise à réduire le nombre de sites, est un impératif", souligne Patrick Colombel. Le CHU a fermé un site en mars dernier et projette d’en fermer deux autres d’ici cinq ans, l’un implanté en dehors de Nancy, l’autre en centre ville. "Ces fermetures permettront de réaliser des économies très importantes", insiste son représentant.

Même son de cloche à Toulouse où quatre grandes opérations de construction sont en cours, dont la réalisation d’un nouvel ensemble de 575 lits à Purpan comprenant trois pôles : locomoteur, céphalique et neurosciences, regroupés autour d’un plateau technique commun.

"Nous avons déjà réalisé des gains de productivité au cours des dernières années. Mais la réalisation de nouveaux gains est très liée à ces opérations d’investissement", insiste Daniel Moinard.

A Saint-Etienne, le CHU a également engagé une grosse opération visant à regrouper sur un seul site toute son activité de MCO, actuellement répartie entre trois hôpitaux. Le nouvel hôpital de plus d’un millier de lits et places devrait ouvrir début 2008.

En attendant, "nous gardons les trois sites d’hospitalisation complète en conservant différentes fonctions similaires (self, biologie...) ce qui induit des surcoûts", explique le directeur général adjoint, Philippe
Dugand.

Le CHU met également en place un plan de redressement sur deux ans dans le but de revenir à l’équilibre en 2008.

A Nice, le CHU a décidé de sanctuariser les investissements car il est en train de mettre en oeuvre d’importants chantiers.

De même à Clermont-Ferrand, le CHU a prévu de ne pas réduire les dépenses d’investissement destinées notamment à construire le Nouvel hôpital Estaing NHE).

DEMANDE DE CREDITS SUPPLEMENTAIRES

Conformément à la consigne donnée par la FHF, de nombreux CHU ont ou vont demander aux autorités de tutelle une dotation supplémentaire dans un cadre contractualisé pour équilibrer leur EPRD, en attendant d’achever leurs opérations de regroupement d’activités et de réaliser des gains de productivité.

Tel est le cas du CHU de Toulouse qui compte demander une avance contractualisée du même montant que son déficit (15,3 millions d’euros) sur une durée de cinq ans.

Au CHU de Caen, la direction a déclaré qu’avec la maire de la ville, Brigitte Le Brethon (UMP), elle a commencé des négociations avec l’agence régionale de l’hospitalisation (ARH) et le ministère pour obtenir une enveloppe supplémentaire. En 2005, Brigitte Le Brethon était intervenue auprès du ministre de la santé et avait obtenu une enveloppe de 2,5 millions d’euros supplémentaires pour le CHU, note-t-on.

A Dijon, le secrétaire général, Alain Lalié, a indiqué que le CHU a demandé une enveloppe supplémentaire de 4,6 millions d’euros et a aussi suggéré à l’ARH de "reconsidérer certains financements de postes techniques".

En revanche, à Nancy, le CHU pense recourir à l’emprunt, n’étant pas trop endetté, pour financer le renouvellement de matériel médical et des opérations immobilières. "Et un courrier a été adressé au directeur de l’ARH pour lui demander de nous accompagner dans le maintien de notre programme d’investissements", précise Patrick Colombel.

SAUVONS L’HOPITAL PUBLIC ! GREVE NATIONALE LE 11 MAI !

Messages

  • Nous sommes en route vers la tatcherisation des hopitaux français, méthode qui consiste à asphixier financierement les hopitaux, en même temps qu’on leur impose sans cesse de nouvelles missions et obligations..

    Le système français est sous tension depuis des années, au bord de la rupture en permanence, pendant que les conditions se créent pour que les cliniques privées ramassent la mise par la situation créée.

    L’imagination des "gestionnaires" est sans limite avec l’apparition des usines à gaz de la CCAM et de la TAA (tarification à l’activité, système qui a pour but de fournir des recettes à des hopitaux en fonction d’une codification complexe corrélée la CCAM qui remplit pas moins de 450 pages de codes.... Le principe de ce système est importé d’états comme les USA et la Grande-Bretagne dont le système de santé n’est pas un exemple dans les états modernes ...).

    Ces systèmes de tarification à l’activité sont extremement coûteux à établir, ils dérivent d’un désir de vouloir tout quantifier, tout mesurer, dans le détail, comme dans l’industrie. Poussé à l’extreme ils nourrissent de puissantes dérives car les établissements, sous tensions financières, vont essayer en permanence de se précipiter vers les types d’hospitalisation et de soins les plus rentables. Elles sont actuellement en phase (ces deux réformes) de démarrage concret . Ces réformes ont été engagées sans consultation des partenaires sociaux, des organismes complêmentaires (mutuelles et assurances complementaires), sans consultation des associations d’usagers.

    Ce virage est effectué coûteux, dangereux, à un moment où le système de santé français est mis sous une tension invraissemblable où l’irresponsabilité gouvernementale cherche à mettre les capacités des hopitaux à un niveau "moyen" statistique , en leur enlevant les capacités de faire face à leurs responsabilités en cas de légère augmentation de leur nombre de patients.

    Une canicule et ils passent par la fenêtre, la moindre petite épidémie et, tout étant saturé, on se retrouve à nouveau devant une catastrophe avec les gros titres à la télé. Et ne parlons pas de la venue d un grand et vrai problème sanitaire...

    • bonjour,
      vous parler des chu mais ,nous aussi, hôpitaux generaux de proximité, nous sommes dans des impasses budgetaires,
      des activités sont supprimés(d’abord la chirurgie, poumon de l’hôpital) sous pretexte de manque
      puis qu’elque temps apres nous voyons fleurir le projet salvateur d’une polyclinique privée appelée de tous leur voeux, par nos politique avec les mêmes arguments que ceux qui ont été fait pour fermer nos services public : la securisation, la proximité
      la privatisation de la prise en charge de notre santé est en route avec un cautionnement individualiste et voulu de tous
      a quand et par qui le changement

  • La grève dans les hôpitaux, c’est complétement biaisé par les réquisitions. Et plus les effectifs sont réduits, plus on fonctionne à effectif minima, plus la part des réquisitionnés est importante. Donc moins la grève est suivie. En conclusion, plus il y a de raisons de faire grève, moins on peut faire grève !
    Marie

  • La solution c’est de confier au privé la construction et le financement de toutes les nouvelles installations et d’opérer le transfert des personnels d’entretien et de maintenace aux société privées qui s’engagent sur un programme sérieux et en engagement de performance. Les coûts des personnels non médicaux dans le public sont délirant par rapport au privé.