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Les mouvements racistes américains relèvent la tête

Publie le mercredi 19 novembre 2008 par Open-Publishing
2 commentaires

Le Temps (suisse)
A l’ombre d’Obama, les mouvements racistes américains relèvent la tête

ETATS-UNIS . Depuis le 4 novembre, les sites extrémistes s’activent. Appels à protester dans la rue.

Luis Lema, New York
Mercredi 19 novembre 2008

L’élection de Barack Obama a été « une tragédie », « le symbole de la perte de nos valeurs fondamentales ». Pour les mouvements racistes et « suprémacistes » américains, l’arrivée d’un Noir à la Maison-Blanche n’est rien de moins qu’un « désastre qui annonce la troisième guerre mondiale ». Mais pour eux, c’est aussi une aubaine : en perte de vitesse depuis la fin des années 1980, les hate groups (« groupes de haine ») connaissent aujourd’hui un regain qui commence à inquiéter les spécialistes. Depuis le 4 novembre dernier, leurs principaux sites internet bruissent d’une activité sans précédent. Et même s’ils restent extrêmement marginaux, ces mouvements revendiquent une très forte progression de leurs membres.

Déjà perceptible

A la vérité, cette recrudescence était déjà perceptible avant le dernier scrutin présidentiel. L’arrivée massive d’immigrés mexicains et la mobilisation des illégaux qui tentent de s’organiser pour sortir de l’ombre avaient déjà contribué à réveiller tout ce que l’Amérique compte d’organisations xénophobes d’extrême droite. Selon un décompte tenu par le Southern Poverty Law Center (SPLC), une association basée en Alabama qui lutte contre ce phénomène depuis le début des années1970, ces groupes sont passés aux Etats-Unis de 602 en l’an 2000 à 888 l’année dernière. « Ce sont les groupuscules liés au Ku Klux Klan qui ont connu la plus forte progression », note le directeur du SPLC, Mark Potock. Même si les évaluations restent difficiles, les quelque 150 groupements qui se revendiquent du Klan compteraient quelque 8000 membres à travers le pays.

Le soir de l’élection, l’ancien représentant de l’Etat de la Louisiane (démocrate puis républicain), David Duke, « ex-sorcier impérial des chevaliers du Ku Klux Klan », s’emportait sur sa chaîne de radio : « Ce président n’est pas notre président ! » S’en prenant pêle-mêle aux Noirs, aux Mexicains et aux juifs (« responsables des guerres étrangères que mènent les Etats-Unis au Moyen-Orient »), Duke voyait pourtant une lueur d’espoir : la prise de conscience que les « Euro-Américains » luttent désormais « pour leur survie ». Le site stormfront.org, l’un des plus populaires du genre dans le pays, retransmettait en direct cette « réaction à chaud » du membre du Ku Klux Klan. En un jour, il aurait accueilli, disent ses responsables, plus de 2000 membres supplémentaires.

Liens avec les néo-nazis

Les spécialistes notent que les anciennes frontières autrefois imperméables sont en train de se gommer entre les représentants « suprémacistes » du KKK et les différents groupes néo-nazis qui existent aux Etats-Unis. Longtemps limité aux Etats du sud où il a vu le jour, le Ku Klux Klan serait aussi en train d’essaimer ailleurs, comme au Michigan, dans l’Iowa ou le New Jersey, notait récemment l’Anti-Defamation League, en s’inquiétant également du fait que ces groupes ne consolident pas seulement leur présence sur Internet mais aussi dans la rue où ils tiennent davantage de rassemblements et distribuent ouvertement leur propagande.

Durant la campagne électorale, deux tentatives d’assassinat contre Barack Obama avaient été déjouées par la police fédérale. Fomentés par des néo-nazis, ces « complots » semblaient l’œuvre de parfaits amateurs. Mais en début d’année, le FBI avait publié un rapport mettant en garde contre la menace d’attentats que pouvait signifier la résurgence de ces groupes d’extrême droite. Selon le Southern Poverty Law Center, 60 tentatives d’attentats auraient été déjouées aux Etats-Unis depuis l’explosion d’un camion piégé à Oklahoma City, en 1995.

Au-delà de ces menaces, l’une des inquiétudes des associations qui traquent les hate groups est la présence de groupements qui, se donnant une nouvelle respectabilité, réussissent désormais à faire passer leur message plus largement dans l’opinion publique. C’est le cas, par exemple, du Council of Conservatives Citizens. Basée à Saint-Louis, dans le Missouri, cette organisation est l’héritière d’un mouvement « suprémaciste » et ouvertement raciste. Aujourd’hui, à l’heure où le premier président noir va entrer à la Maison-Blanche, elle a adapté son discours, s’en prenant à « la société multiraciale dans laquelle tout est promis à tout le monde ». Elle appelle à protester dans les rues contre Barack Obama, qu’elle accuse, elle aussi, d’être aux ordres des Noirs, des Hispaniques et des juifs.

Messages

  • surtout n’allez pas sur leur site si vous n’avez pas envie de vomir.
    sur le kkk, j’ai vu qu’en louisiane ils tuent leurs propres sympathisants s’ils refusent les cérémonies d’intrônisation. Il faut craindre qu’il y ait beaucoup de candidats ces temps ci pour adhérer à ces groupes.

  • D’un côté c’est certain que ça réveille de vieux démons qui n’ont jamais disparu. Et il y en a qui s’y emploient. Pas toujours ceux qu’on croit.

    Mais d’un autre côté faut faire gaffe à qui ça sert : Faudrait pas que ça serve à appeller à l’Union sacrée avec Obama pour qu’il puisse continuer la politique criminelle de Bush au nom de la communauté noire.

    Ca me rappelle l’époque Le Pen pour nous faire le chantage entre Mitterrand et Giscard.

    Et au bout les mêmes saloperies. Et Sarko pour finir.

    Z’avez du remarquer que depuis l’élection de l’Agité , Le Pen complètement disparu du paysage.

    En attendant son retour si y a un virage à gauche. Même si la Gauche en qustion est une gauche bidon.

    Au USA si le Gouvernement veut réellement stopper ce genre de manoeuvres il dispose actuellement d’un pouvoir dictatorial qui lu permet de le faire. Un pouvoir que même Goebbels n’avait pas rêvé

    Or il sert uniquement contre ceux qui sont réellement progressistes. Pas contre les criminels du KKK.

    G.L.