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Les sources françaises du socialisme scientifique...

Publie le jeudi 7 décembre 2006 par Open-Publishing
28 commentaires

de Michel PEYRET

Merci, Jeannot, pour ton texte et les idées qu’il contient. Je pense que tu fais bien de prendre la plume et de contribuer au débat dont les forces progressistes ont grand besoin. Et puis cela libère et permet de mettre de l’ordre dans ses idées tout en ouvrant des pistes pour d’autres, par exemple comme tu le fais en revenant sur des étapes essentielles de l’histoire du pcf.

Ainsi , je pense que tu as raison de revenir sur les causes de l’affaiblissement du pcf, c’est déterminant pour savoir établir une stratégie et un processus pour changer de société.

Sur ces causes, on trouve un peu tout et n’importe quoi. Pour certains, ce sont les électeurs qui n’ont rien compris. D’autres les trouvent principalement dans l’effondrement du communisme à l’Est de l’Europe. Enfin, pour ceux qui ne cherchent pas des causes extérieures au pcf, le thème des "tous responsables" fait florès, l’adhérent de base ayant les mêmes responsabilités que Robert Hue par exemple.

L’effondrement à l’Est a certainement joué un rôle , mais je pense comme toi que là n’est pas l’essentiel . Comme tu le dis , et tu en fais un rapide bilan mais significatif , les Français ont eu à voir des communistes et un parti communiste que l’on ne peut assimiler à ce qui a pu se faire ailleurs et qui a abouti à ce que l’on sait , qu’il convient de dater cependant , soit entre 1989 et 1991 .

Alain Chancogne rappelait récemment que l’on ne se baigne jamais dans la même rivière et , depuis ces temps beaucoup d’eau a déjà coulé sous les ponts des rivières de tous les pays . D’autant que ceux qui auraient attendu 1989-91 pour se poser des questions et qui se les poseraient encore , retarderaient presque d’un demi-siècle . Parce que , enfin , il faut rappeler que Staline est mort en 1953 , que le rapport Krouchtchev date de 1956 , de même que les événements de Hongrie , puis qu’il y eu en 1968 ceux de Tchécoslovaquie , puis la Pologne ...

Oui , je le pense profondément , quand nos concitoyens évoquent le pcf et son passé , ce n’est pas ce qui a eu lieu à l’Est qui a déterminé principalement leur attitude politique . Leur regard essentiel était fixé sur les réalités françaises , sur leurs expériences concrètes de citoyens et de travailleurs français et se sont elles qui ont déterminé principalement leur conscience politique. Et pendant longtemps , dans ces expériences concrètes , ils ont eu avec eux , à leurs côtés , des communistes français . Et c’est ceux-là qu’ils appréciaient et jugeaient lorsqu’on leur parlait de communisme . Ailleurs , c’était peut-être et certainement différent , mais ils n’étaient pas ailleurs , ils étaient d’abord et avant tout en France et ils trouvaient avec eux , dans leur vie et leurs combats de tous les jours , un parti et des communistes , en chair et en os , sur lesquels ils pouvaient compter .

Je partage en conséquence ce que tu dis , c’est bien l’expérience du programme commun et sa perduration sous différentes formes qui a distendu ces liens établis et ces gens , ces travailleurs , ont progressivement pris conscience qu’ils n’avaient plus à leurs côtés le même pcf , lequel , lorsqu’il était au gouvernement avec le PS , approuvait et cautionnait des décisions contraires à leurs intérêts .

Je n’en fais pas ici l’inventaire , mais il faudra le faire . Qui se rappelle par exemple que c’est Rocard qui a introduit la CSG que depuis , actifs ou retraités , retrouvent sur leurs bulletins mensuels pour des sommes qui sont loin d’être négligeables , ou bien que c’est Jospin et Chirac , unis dans le même programme commun , qui en 2002 , au sommet européen de Barcelone , ont donné le feu vert à la libéralisation et à la dérégulation du marché de l’énergie, ce qui n’enlève aucune responsabilité au gouvernement actuel sur cette question.

Enfin , et pour terminer , je voudrais rappeler que le communisme , en France , n’est pas né en 1920 et parce que il y aurait eu la révolution russe de 1917 , même si après la guerre de 14-18 cela a pu être un des éléments déclencheurs . Le communisme , en France , est enraciné dans toute une histoire , dans la longue durée , dans l’accompagnement et le prolongement des traditions révolutionnaires du peuple français .

Faut-il le faire remonter aux jacqueries du Moyen-Age lorsque les serfs s’en prenaient aux châteaux féodaux , symboles de leur exploitation , comme d’autres aujourd’hui , dans les banlieues , s’en prennent à d’autres symboles , ou bien à la Révolution de 1789 qui , pour être bourgeoise , n’en fut pas moins populaire et permit l’émergence d’hommes comme Babeuf , ou à ces révolutions de barricades comme en 1848 où le mouvement ouvrier se cherchait encore , ou à l’accueil de Blanqui dont le nom honore encore écoles et rues de notre pays , et bien évidemment jusqu’à la Commune qui fut théorisée par Marx er Engels , puis par Lénine et d’autres penseurs et acteurs révolutionnaires .

Il faudrait aussi évoquer la présence de ces idées communistes et révolutionnaires dans les premiers partis ouvriers français et perpétués dans les partis socialistes jusque justement au Congrès de Tours , où l’expérience russe a joué un rôle d’entrainement , mais sur un terrain largement labouré en France par son propre peuple et amené par sa propre histoire .

J’ai encore sur mes étagères de bibliothéque , je viens de vérifier , cet ouvrage intitulé : « Les sources françaises du socialisme scientifiques « . Mon édition date de 1949 et elle est signée de Roger Garaudy . Je vais le refeuilleter . Peut-être qu’en ces temps où l’oubli , volontaire ou non , est très à la mode et l’on comprend bien pourquoi , pourrait-on proposer d’en faire une réédition et le distribuer à tous ceux qui ont des doutes sur l’enracinement du communisme dans l’histoire française , enracinement que l’on retrouve aujourd’hui dans les luttes , les votes , et quelques études d’opinion dont j’ai déjà parlé en d’autres occasions , qui font que j’ai confiance dans ces potentiels que l’actualité met au premier plan pour réaffirmer un avenir à un parti révolutionnaire et à l’engagement dans un processus de changement de société.

Amicalement , Michel .

Messages

  • Bonjour ,

    Je viens de lire ton article qui m’a interessé , pourrait tu me donner des informations sur ce que l’on a appelé le communisme agricole , pourquoi le PCF a t il été si implanté dans le centre , hte vienne , vienne , allier , d’ou vient cette spécificité ?
    merci ,
    claude de Toulouse .

    • Le communisme agricole ? Il faudrait ajouter la Dordogne à l’énumération . Sans doute des origines dans l’histoire . D’abord dans l’histoire ancienne , les jacqueries paysannes . Et dans l’histoire plus récente , la Résistance . Le mieux est peut-être de prendre contact avec Jean-Paul Salon à la Fédération de la Dordogne du PCF et auteur de plusieurs livres d’histoire sur celle de ce département . Cordialement . Michel Peyret .

  • On ne peut pas réduire l’influence du PCF aux 3,3% de Robert HUE, ce serait méconnaître son influence fluctuante certes, dans l’Histoire et les préoccupations de générations de Citoyens de notre pays : influence dûe à l’intensité de son engagement, sa "proximité" avec ceux qui souffrent dans le bas de l’échelle sociale. Ses reculs électoraux provisoires, sont dûs avant tout à son éloignement de sa base populaire, à cette sorte "d’embourgeoisement", de ce conformisme destiné à "séduire" sans convaincre les classes moyennes salariées, oublieuses de leur condition, encore épargnées par les restucturations du Capitalisme financier. Tout cela a conduit le PCF durant un temps que j’espère révolu, à renoncer à son identité.
    Les difficultés rencontrées par le PCF dans le Collectif vient aussi à mon avis de cette crise "inattendue" subie par ces classes moyennes salariées et ses enfants révoltés à l’avenir incertain, partagés entre l’anti-communisme ordinaire des années "fastes", le désir urgent de changer cette société et leur décalage vis à vis de ceux qui ont été les premiers touchés : c’est à dire ceux qu’on rencontre peu dans les collectifs et encore moins si on se prive du PCF. JdesP

    • Sans doute . Je suis persuadé qu’il y a un avenir pour un parti communiste en France , c’était l’objet principal de mon propos . Le communisme est ancré dans l’histoire de ce pays , ses racines nationales sont fortes . Le PCF a su trouver à différentes époques de son existence les innovations politiques qui l’ont mis en phase avec les aspiratiions populaires et l’intérêt national . Son déclin est maintenant ancien de plusieurs décennies . Sans doute la période programmatique . La signature du programme commun donne une virginité politique au PS de Mitterrand . Celui-là ne lésine pas , il parle de rupture avec le capitalisme et dans le même temps il explique vouloir récupérer 3 à 4 millions de votes communistes . En 1981 , à l’élection présidentielle , pour la premiére fois depuis la Libération , le PCF est dépassé par le PS et il l’est toujours . Mitterrand a gagné son pari avant de revenir à une politique social-démocrate traditionnelle , il a cultivé la "pédagogie du renoncement " pour se faire pardonner ses errances .
      Depuis , le PCF n’a pas su ou pu se retrouver en symbiose avec le peuple . En fait il a renoncé à être le "parti révolutionnaire de notre temps " , selon la formule de Waldeck Rochet . La gestion de la période 1997-2002 a été particulièrement négative , les ministres communistes ont cautionné le pire , l’inadmissible . Le verdict a été sévère , sans doute pas définitf , il y a un électorat communiste en attente et un peuple qui veut avancer vers le changement de société . A preuve ces 61% de français qui considèrent le capitalisme comme négatif , le référendum de mai 2005 , la lutte contre le CPE ... La " direction " actuelle du PCF est prisonnière de la lutte des tendances , toute innovation est interdite , l’influence plafonne toujours aux environs de 3% . et le cinéma actuel montre l’échec . Sera-t-il possible de s’en sortir ? Ou faudra-t-il s’orienter vers une refondation , un Congrès de Tours du 21eme siècle ?

  • C’est beau comme l’antique ça ressemble à un discours d’enterrement tu pourrais presque parler au passé. "On tire pas sur une ambulance, paix à son âme". Et non le PCF n’est débarrassé de son grands frère que depuis 1989 il ne fait de la politique à son compte que depuis peu en fait. Par contre dans les cadre du "dialogue EST-OUEST" il a joué toutes les cartes du contrôle social et empêché ou contrôlé toutes les tentatives subversives en Europe ’ Le PCF avait des places réservées à la CGT etc. ;). L’issue logique et le prix du renoncement ça a été la cogestion dont tu parles. C’est ce qui lui a valu l’adoubement des "sociaux-capitalistes" qu’on appelle maintenant "sociaux-libéraux" jusqu’à aujourd’hui et qui permet au PCF d’avoir autant d’ élus et pas d’électeur...
    On trouve maintenant le problème de l’antilibéralisme, et la méfiance des militants et des non-militants, légitime, envers une organisation qui n’a pas vraiment fait preuve d’ouverture sur le mouvement social inorganisé et dont il se méfie comme d’une guigne. Les collectifs objets politiques, sans chef, c’est pas son truc, en plus poli les libertaires c’est pas son affaire. Alors il applique la vieille formule si tu peux pas casser,(essoufflement du mois de juin) contrôle (entrée en force depuis fin septembre-octobre...) et négocie, sauf que les collectifs c’est pas le PS et que les gens non-encartés des collectifs n’ont rien à négocier, car ils n’ont aucun pouvoir. Et que ça ne les intéresse pas en tant que tel. Sinon ils seraient dans les partis à déroulement de carrière. On taira les noms pour ne vexer personne... Alors nous voilà les uns et les autre militants sincères (j’exclu la minorité des carriéristes) devant l’immense défi de réussir à gauche dans l’unité la plus large et sans nous compromettre. "i had a dream" en français :" j’ai fait un rêve" La mise au point de la dernière chance ou l’on verra après une réunion audacieuse sortir d’un même pas et avec un seul nom tous les responsables politiques du mouvement antilibéral sans aucune exclusive. A cette heure tout est encore possible. Gilles collectif de PONTIVY. C’est beau comme l’antique ça ressemble à un discours d’enterrement tu pourrais presque parler au passé. "On tire pas sur une ambulance, paix à son âme". Et non le PCF n’est débarrassé de son grand frère que depuis 1989 il ne fait de la politique à son compte que depuis peu en fait. Par contre dans les cadre du "dialogue EST-OUEST" il a joué toutes les cartes du contrôle social et empêché ou contrôlé toutes les tentatives subversives en Europe ’ Le PCF avait des places réservées à la CGT etc.). L’issue logique et le prix du renoncement ça a été la cogestion dont tu parles. C’est ce qui lui a valu l’adoubement des "sociaux-capitalistes" qu’on appelle maintenant "sociaux-libéraux" jusqu’à aujourd’hui et qui permet au PCF d’avoir autant d’élus et pas d’électeur...
    On trouve maintenant le problème de l’antilibéralisme, et la méfiance des militants et des non-militants, légitime, envers une organisation qui n’a pas vraiment fait preuve d’ouverture sur le mouvement social inorganisé et dont il se méfie comme d’une guigne. Les collectifs objets politiques, sans chef, ce n’est pas son truc, en plus poli les libertaires ce n’est pas son affaire. Alors il applique la vieille formule si tu ne peux pas casser, (essoufflement du mois de juin) contrôle (entrée en force depuis fin septembre-octobre...) et négocie, sauf que les collectifs ce n’est pas le PS et que les gens non-encartés des collectifs n’ont rien à négocier, car ils n’ont aucun pouvoir. Et que ça ne les intéresse pas en tant que tel. Sinon ils seraient dans les partis à déroulement de carrière. On taira les noms pour ne vexer personne... Alors nous voilà les uns et les autre militants sincères (j’exclu la minorité des carriéristes) devant l’immense défi de réussir à gauche dans l’unité la plus large et sans nous compromettre. "i had a dream" en français :" j’ai fait un rêve" La mise au point de la dernière chance ou l’on verra après une réunion audacieuse sortir d’un même pas et avec un seul nom tous les responsables politiques du mouvement antilibéral sans aucune exclusive. A cette heure tout est encore possible. Gilles collectif de PONTIVY.

  • désolé de dire que vos analyses ne prennent pas en compte les alternatives qui pourraient inciter le peuple non encarté à voter en masse, se détourner de Le pen.
    Non seulement, vous n’ avez qu’une vision du monde manichéenne, en noir et blanc (gauche-droite pour faire court) alors qu’ il est évident que nous sommes, et avons ,même en 1917, tjrs été dans un monde multicolore(excusez d’ avoir travailler en profondeur sur cette période ).

    Mais c’est fatiguant de penser en multi dirait-on !, c’est comme les féministes qui ne conçoivent que l’opposition homme/femme et qui ne savent plus quoi dire lorsque un(e) transexuel(le) vient dire en réunion qu’ il (elle) ne se reconnait pas dans leur typologie.

    Alors , déjà, l’ opposition gauche/droite est obsolète, il serait bon de réfléchir en termes d’ autoritaires/libertaires et là vous allez voir que le clivage est moins évident.
    Jospin, Juppé, même caractères autoritaires, Thorez, Marchais egalement (le pen n’ en parlons pas). On pourrait multiplier les exemples à l’ infini.

    Or, vous n’ avez pas encore compris, semble-t-il que les gens et nos concitoyens, evidemment en ont marre d’ avoir toujours à plier l’ échine devant une autorité quelle qu’elle soit, et la soi-disante omniscience d’ un parti peu importe son nom, ne peut que les faire fuir.....

    Se grouper, oui, mais par affinité, en reconnaissant à chacun ses compétences et sa valeur, c’est trop compliqué de dire que la création de qq’un nous touche sincèrement, ou bien avons-nous peur de lui "gonfler l’ ego" et donc fermons-nous nos gueules de peur de trop le (la) valoriser.

    Exemple : un chanteur bien connu de ma région se disant extrême gauche anarchisant bien sûr !, un jour a vu jouer des gamins de 17 ans qui groovaient un max, et a dit en aparté : "ils sont trop bons, il faut les casser, il vont nous piquer le boulot"

    C’est ça le monde que vous voulez pour demain, qu’ est-ce qui change dans nos relations ?

    je ne suis ni encarté, ni dans un collectif, mais attentif à ce qui se passe, et si vraiment le discours tenu correspond à mes attentes, mais je ne crois pas être le seul à attendre plus de fraternité entre nous, je suis prêt à aller coller et argumenter sur les marchés : et comme le fait dire Andrée Chedid à son personnage dans l’ Autre : "Ne prends pas avantage sur ce que tu connais et je ne prendrais pas avantage sur ce que tu ignores"

    Ni Dieu, ni Maitre, ni comte, ni sponville mais certainement Fourier, Gandhi et Mandela, c’est par là qu’ il faut aller, et chez les femmes lire Starhawk, Arhundaty Roy, Ann San Suu Kyy (toujours assignée en résidence)

    • Entièrement d’accord sur le clivage autoritaire/libertaire.
      A l’occasion, on peut lire aussi du Anton Pannekoek, "les conseils ouvriers" par exemple.

    • Allez donc faire vos discours dans les usines, dans les bureaux...faîtes un sondage sur la Révolution Anarchiste que vous prônez pourtant avec sincérité, demandez aux gens si ils sont prêts à risquer y compris ce qu’ils n’ont pas, dépassons le stade de la Révolte, organisons-nous enfin pour combattre ensemble et construire un changement durable, la terre n’est pas seulement peuplée d’anarchistes.

    • Et bien camarade tu ne sembles pas savoir ce qu’est l’anarchisme. Il y a et il y a eu dans l’histoire sociale, un grand nombre d’organisations anarchistes. D’ailleurs, à l’origine la CGT était un syndicat anarchisant, qui se réclamait du syndicalisme révolutionnaire (disparition du patronat et du salariat : charte d’amiens 1906). Bref, la vision de l’anarchiste inorganisé et impulsif est une image entretenue par l’idéologie dominante (comme celle du communiste couteau entre les dents).
      Je ne te renvoie pas à la guerre d’Espagne , le grand classique, pour te renseigner...
      Enfin, sur Pannekoek, c’est un communiste de conseil pas un anarchiste.
      Et pour parler réalisme, les 30% d’abstentionnistes sont peut-être plus proches des anarchistes, en ce qui concerne le vote, que du PC.

    • Il ne s’agit pas de prôner une révolution plus qu’une autre, ça n’a aucun intérêt à mon avis. depuis Spartacus il ya eu mille et une révolutions, révoltes etc Le problème, si problème il y a est de faire coexister, dans la réponse au choix qui nous semblent judicieux pour le plus grand monde, les deux faces du mouvement ouvrier. L’un fondé sur une idée d’avant garde et donc autoritaire, l’autre se voulant plus accompagnatrice d’un mouvement diffus aux multipes facettes ou tout et surtout le pouvoir est toujours possible à remettre en cause. Nous venons de faire l’expérience de ces deux approches dans nos collectifs unitaires. Il en ressort beaucoup de déception, l’un et l’autre des courants sûr de son bon droit revendique la "propriété" des collectifs et veut définir la forme et les moyens del’orthodoxie des collectifs, sans voir qu’en fait il n’y en pas. Tous les collectifs sont faits de militants antilibéraux, si on est tous d’accord sur cette axiome, alors tous les collectifs sont d’égale valeur fait de l’histoire de chacun individuellement et collectivement.
      Aucun anathème ne pourrait être professer d’un militant à un autre militant si on les lassait seul entre eux dans une pièce à discuter. Tout dérape sitôt que l’on parle de pouvoir. Qui va commander, être reconnu, d’abord par ses pairs puis par les autres ?La commence tout le conflit entre les "non encarté" et les autres. Qui en fait veut le pouvoir et tout ses inconvénients, qui veut le contre-pouvoir et ses frustrations ? Nous avons pensé qu’en traversant ces deux réflèxions le mouvement sortirait par le haut et que l’Homme légitime suffirait, idée du double consensus. Et bien nous allons vérifier grandeur naure le 10 décembre si nous réussirons ce pari audacieux. je parle de pari mais c’est tout sauf un jeu ni une spéculation intelectuelle Gilles.Pontivy. .

    • L’anarchie c’est une idée très noble, mais malheureusement non accessible à tous, car ça demande un self-contrôle, beaucoup de sensibilité, de respect et d’amour de l’autre.
      Par contre, pourquoi l’aventure anarchiste n’a duré que 3 ans en Espagne ? Qu’est-ce qui a manqué ?

    • Je connais un peu l’Anarchisme, à vingt ans nous étudions Proudhon, Bakounine, Kropotkine etc nous admirions le courage de Durruti et ses camarades, mais jai fini par ne pas croire qu’il suffisait de la Grève Générale pour proclamer la Révolution comme le préconisait la CGT, mon Grand-Père était communiste et comme d’autres vieux camarades que j’ai connus ses opinions étaient dans les années 30 plutôt rouge et noir. En effet que reste -t-il de 3 ans de commmunautés paysannes en Aragon et en Catalogne, plus rien sinon le récit en France d’exilés républicains et de leurs familles, parlant de règlement de compte personnels armés après la "prise de pouvoir" d’anarchistes "inorganisés" de la dernière heure dans des villages catalans, et des comportements aberrants comme cet anarchiste voulant bombarder au canon en pleine retraite vers Hendaye, des immeubles d’habitation d’Irun (Euskadi) : "ça fera du travail à reconstruire pour plus tard". Quelle peine aussi à Toulouse, refuge d’anarchistes espagnols recevant officiellement le roi Juan Carlos héritier de Franco... Remarque,Je pourrai en dire autant sur le PCE qui a accepté la prise de Pouvoir de Juan Carlos mais qui maintenanrt rattrape les erreurs de S. Carrillo (secrétaire général des années 60) J’ai toujours pensé que l’anarchisme faisait glisser de la Révolte contre l’injustice de l’individu vers l’individualisme le plus conformiste, tiens, genre Brassens.
      Beaucoup d’anarchistes viellissent mal, et j’ai des copains parmi eux. JdesP

    • Je ne fais pas mien le concept de "gauche " . Dans la gauche , on trouve à la fois les partisans et les adversaires du capitalisme , du changement de société . Comment bâtir sur cette base ? Les expériences historiques ont toutes échoué . Le mot d’ordre de " rassemblement populaire majoritaire " est tout autre chose . Par définition rassembler ce n’est pas diviser , opposer le peuple en deux camps , le peuple de gauche contre le peuple de droite pendant que le capitalisme se frotte les mains . On parlait autrefois des "deux cent familles " qui dominaient et exploitaient la société . Aujourd’hui , les salariés représentent 90% de la population active . Il y a certes des différences entre les bas et les hauts salaires . Mais les salariés peuvent se rassembler sur ce qui est commun à tous , sur des propositions communes et des objectifs partagés , vers le changement de société qui doit commencer par donner des droits et des libertés nouvelles au peuple de façon à ce qu’il devienne véritablement souverain , et en premier lieu dans l’entreprise où se créee le produit et où se constituent les richesses qui doivent cesser d’être appropriées par les actionnaires . Pour que le peuple soit souverain , les entreprises et les richesses qui y sont produites doivent faire l’objet d’une appropriation sociale .

  • L’histoire du pcf est remplie de moments glorieux et de rendez-vous manqués... On dirait qu’on s’achemine vers un de ces rendez-vous manqués...

  • La référence à Roger Garaudy (ancien communiste reconverti révisionniste star de l’extrême-droite, pour ceux qui l’ignoraient encore) s’accorde parfaitement au constat que beaucoup d’eau a coulé sous les ponts... et une bonne épaisseur de terre au-dessus du noble passé ouvrier du PCF (hélas). Et ce n’est pas l’attitude actuelle de ce qu’il en reste qui me fera croire au retour du mort-vivant.

    • Depuis 1848 nul socialiste sincère ne peut parler de "source française" ou d’autre nationalité, du socialisme. Le socialisme est un projet de société mondial, sans patrie ni frontière, de remplacement du capitalisme.

      A partir de 1924-1925 le pcf a tourné le dos au socialisme en devenant stalinien (et donc en devenant nationaliste, bureaucratique, contre-révolutionnaire, comme l’est toujours le stalinisme). Les 3 bureaucrates de la photo ont été des ennemis du mouvement ouvrier (arrêt de la grève générale de mai-juin 1936), et des gestionnaires du capitalisme.

    • Allez, c’est du passé, et c’est malhonnête d’associer un mouvement populaire à l’action de quelques pourris. Là le PCF est en passe de se casser la gueule pour de bon, peut-être que ses militants sincères pourront construire quelque chose de bien sur ses ruines.

    • C’est pas tant du passé que ça, les 5 ans de collaboration de classe avec le PS de Jospin les accords de Barcelone, la plus grande flopée de PRIVATISATION de la 5ème Réoublique, y compris EDF. Dont la privatisation à fait die à notre UNITAIRE MGBuffet :" que c’était un ballon d’oxygène pour l’Etat." Tu vois c’est pas du passé, aujourd’hui elle est prête à essayer de reprendre le contrôle du mouvement du 29 Mai, du moins ce qu’il en reste elle roule pour qui ?
      Pour les hommes de l’appareil, ont les a vu à l’oeuvre tellement manoeuvrier,l’exemple vient de haut, qu’ils ont fait le plus beau repoussoir dont la droite et le PS pouvait rêver. Le PCF n’a pas changé, il ne changera pas, car il pourra grâce à des miltants de premier ordre camoufler et continuer ses manoeuvre politicienne dans l’ombre. Sels les intérêts de l’organisation compte. Ce n’est pas un hasard, si MGBuffet est la secrétaire, elle est issue tout droit de l’école des cadres du Parti dont elle fût directrice, mais ce n’est pas dans son CV. En tout cas pas dans celui qu’on a donné aux collectifs. Gilles

    • Mais si ça aussi c’est du passé. Soit le PCF s’efface pour les prochaines élections, soit il se prend une telle raclée que sa seule alternative sera de mendier ou non des accords au PS. Dans tous les cas cet appareil pourri court à sa perte, tous ses actes au sein des collectifs indiquent une fuite en avant suicidaire que le départ cynique de la LCR ne fait qu’accélérer. Il faudra après la débâcle que les militants sincères s’assurent que rien n’en restera, et il faudra les soutenir plutôt que de les étiqueter en "diviseurs" ou en "traîtres" ! Les militants du PCF ont abattu un gros boulot pour le TCE et dans les collectifs, faut leur laisser ce mérite, et condamner l’appareil qui est seul responsable de la situation actuelle. Ce sera aussi valable pour la LCR, mais vu la motivation et la marge de manoeuvre non négligeable du "courant minoritaire" je n’en suis pas encore à souhaiter une révolution militante comme au PCF.

    • Je n’ai pas choisi le titre , et les références à Garaudy et à son ouvrage sont datées , 1949 .
      Mais ces noms qu’il évoque et cette histoire qu’il relate restent celle du peuple français et de la réalité dans laquelle le communisme est enraciné . Et , manifestement , j’en aperçois les prolongements dans notre quotidienneté . Je suis optimiste , même si des aléas me chagrinent et même quelquefois m’indignent . Comment ensemble surmonter ?

  • J’AI ÉTÉ AUSSI...

    ...très intéressé.
    Il faut continuer à réfléchir sur le passé pour éclairer le chemin du futur.
    Moi, j’ai dû rater une étape : je n’ai pas vu le texte de "Jeannot"... Il devait être intéressant.
    Peut-on le trouver quelquepart ?

    Merci, en tout cas.

    NOSE

    • Mais très chers camarades, la victoire et le renouveau sont en marche, l’espoir renaît enfin avec l’immense victoire prolétarienne qui a consisté à phagocyter les comités locaux antilibéraux.... Le MEDEF ne doit plus en dormir... Vous analysez un passé mais à quoi bon, puisque le présent montre qu’au fond rien n’a changé... Les besoins alimentaires commandent.... Avant d’offrir le paquet cadeau au second tour au P.S. en espérant qu’il ne sera pas trop ingrat nationalement et pas trop gourmand localement... Et pour que la victoire du socialisme en marche soit complète, il faudrait encore qu’aveugles et mal comprenants comme l’ont été jadis nos aieux, nous allions vous confier nos voix.... Les temps ont changé heureusement et quand vous y allez nous en revenons... Comptez sur nous collectivement.... Et le piège du vote de raison qui voudrait que tout sauf Sarkhozy, vous pouvez d’ores et déjà le ranger au rayon accessoire...Ni aveugle, ni mal comprenant, ni surtout amnésique...

    • Jeannot est un de mes amis , je peux lui faire parvenir le message , merci de me donner vos coordonnées .
      Michel Peyret
      m.peyret@cegetel.net

  • "Socialisme scientifique". Deux bonnes raisons de s’en méfier.

    • Bien évidemment , je viens d’écrire que cet ouvrage est daté , la critique du concept a été faite depuis et Garaudy a pris le chemin que l’on sait ... mais l’histoire de la France est toujours celle de la France . Et qui a dit que le socialisme français était , avec la philosophie allemande et l’éco nomie anglaise , l’une des trois sources du marxisme ?