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Les syndicats déterminés mais face à un mur
Publie le vendredi 10 septembre 2010 par Open-Publishing7 commentaires
L’intersyndicale s’est divisée sur les suites à donner au mouvement.
Par LUC PEILLON
Dix-huit heures. Au siège de la CGT, à Montreuil, les journalistes s’impatientent. Depuis une heure déjà, les représentants des huit organisations syndicales, réunies depuis le début d’après-midi, auraient dû sortir de leur conclave. « Le fait que ça traîne, c’est pas bon signe », disserte un confrère. « Ils n’arrivent pas à se mettre d’accord sur la date », croit savoir un autre. Quelques minutes encore, et les voilà enfin. Installés à la tribune, les représentants syndicaux commencent, les uns après les autres, par se réjouir de la mobilisation de la veille. Mais l’unanimisme s’arrête là. Car la date retenue pour la prochaine grande journée d’action, le 23 septembre, a fait l’objet d’âpres débats. Et n’a mis d’accord que six des huit organisations.
Agenda. Résultat : Force ouvrière et Solidaires ont refusé de signer la déclaration. FO parce qu’elle demande le retrait du projet et non pas sa renégociation. Solidaires pour la même raison, mais aussi parce que la date est jugée trop éloignée. « Il y avait pourtant une vraie attente, et la possibilité de rebondir assez vite », estime Annick Coupé, leur responsable, qui proposait une journée dès mercredi 15 septembre. Comment, en effet, expliquer que les six autres syndicats aient choisi une date aussi lointaine, au lendemain d’un mouvement aussi prometteur ? « Une mobilisation de cette ampleur ne s’organise pas en une semaine, soutient Marcel Grignard, de la CFDT. D’autant que certains secteurs, comme les transports urbains, exigent quinze jours de préavis pour la grève ». Le week-end des 18 et 19 septembre, comme l’organisation de François Chérèque l’avait proposé, n’aurait-il pas pu constituer un compromis ? « La direction de la CGT l’a proposé à son conseil exécutif, mais ses membres l’ont refusé », explique un dirigeant syndical. Manifester en dehors d’un jour de grève n’est pas totalement raccord avec la culture ouvrière de la maison. Chacun a alors tourné les pages de son agenda d’une semaine. La date du 23 l’a emporté.
Reste que cette bataille sur le calendrier traduit aussi des divergences sur le fond. FO et Solidaires n’ont qu’un but : le retrait pur et simple du projet. Pousser l’avantage en appelant à manifester dès la semaine prochaine - à la fin du débat à l’Assemblée - rentre dans cette stratégie. A l’inverse, les autres jugent cet objectif irréaliste. « Pour Sarko, renoncer au projet, ou même aux 62 ans, c’est comme démissionner, estime un dirigeant réformiste. Il ne le fera jamais et on le sait. » Dès lors, la stratégie serait plutôt d’obtenir des avancées sur une réforme qu’ils demandent officiellement à renégocier. « Chaque manif est une cartouche, et nous n’en avons pas beaucoup, explique Jean-Louis Malys, de la CFDT. Si on choisit le 15 et que les gens ne sont pas au rendez-vous, le mouvement est mort ». Selon la CFDT, gérer le temps, en remobilisant avant la session du Sénat, qui commence début octobre, « permettra de remettre la pression ».
Mur. Pour un autre dirigeant, qui demande, lui, le retrait du texte, « c’est bien parce que certains syndicats espèrent des avancées à l’Assemblée qu’ils ont préféré attendre la fin du débat pour manifester ».Et d’ajouter : « La CFDT ne veut pas de choc frontal avec le gouvernement et la CGT est de plus en plus frileuse ».
Divergence d’objectifs, différence dans la stratégie : les syndicats, quel que soit leur positionnement, sont aujourd’hui face à un mur. Surtout tant que les métros et les trains rouleront. Et le casse-tête auquel chaque confédération est désormais confrontée, c’est de trouver une porte de sortie.
http://www.liberation.fr/economie/01012289099-les-syndicats-determines-mais-face-a-un-mur
Messages
1. Les syndicats déterminés mais face à un mur, 10 septembre 2010, 13:06, par Mengneau Michel
c’est bien parce que certains syndicats espèrent des avancées à l’Assemblée qu’ils ont préféré attendre la fin du débat pour manifester ».
On connait les avancées qui vont se faire à l’assemblée, ce sera uniquement sur la pénibilité et passer de 20% de handicap à 10%, point qui ne sont pas à négliger certes, mais qui en servant de pis-aller, vont cacher la totale iniquité du projet.....
Donc, Chéréque, qui en réalité est d’accord sur le fond de la réforme, ergotte sur ces deux points pour faire semblant d’avoir obtenu des avancées, c’est un tordu, un vendu, un jaune du MEDEF !
La seule solution c’est que se réunissent des AG partout, le plus tôt possible, afin que la base prenne les choses en main...
1. Les syndicats déterminés mais face à un mur, 10 septembre 2010, 14:33
Je profite de la lecture de cet article tiré de Libé.fr pour inciter les lecteurs et les lectrices de Bellaciao à s’inscrire sur le site de libé pour y déposer des commentaires politiques...J’en ai marre de lire des commentaires infra-politiques qui à longueur de temps insultent les travailleurs et leurs luttes...
Alors, nous aussi, lecteurs de Bellaciao, lançons nous dans la bataille de l’information et , en plus de Bellaciao, faisons partager nos infos aux lecteurs de libé qui n’ont pas toujours les infos militantes nécessaires à l’action...
ciao...
2. Les syndicats déterminés mais face à un mur, 10 septembre 2010, 14:43
C’est une EXCELLENTE IDEE.
A condition que les modérateurs nous laissent passer.
Perso j’ai essayé plusieurs fois, à Libé ou autre et en général je me suis fait blacklister.
Mais il faut réessayer.
LL
3. Les syndicats déterminés mais face à un mur, 10 septembre 2010, 15:25, par ramiro
ça fait un an que j’y sévi...je n’ai jamais été censuré...
L’extrême droite est championne de ce genre de truc..et arrivent à faire croire aux journalistes que tel ou tel sujet est important...
Pour ma part j’essaye de ne pas trop m’énerver, et d’orienter systématique vers des sites critiques (bellaciao, acrimed, solidaires, fondation copernic, le monde diplo ) et surtout vers l’action...
on ne peut pas rester a faire le cyber-militant tout le temps ;)
4. Les syndicats déterminés mais face à un mur, 10 septembre 2010, 15:28
c’est juste ! il ne s’agit pas non plus d’y passer des heures et il y a des sites sur lesquels ça ne sert à rien de poster !
5. Les syndicats déterminés mais face à un mur, 10 septembre 2010, 15:33, par ramiro
yes, c’est pour ça que je ne vais pas sur les sites de "droite". Il n’y a rien a gagner.
Libé est un bon exemple, il y a des lecteurs de gauche qui sont complètement pommés, sans repères idéologiques clairs ni perspectives d’action...Ces gens là sont des cibles pour la droite - voir l’extrême droite qui parfois cache ses discours derrière des délires sur la laïcité ou le droit des femmes. Il s’agit juste de remettre les pendules à l’heure...et de leur montrer qu’il y a des gens qui se bougent à gauche.
Après, je n’interviens pas sur tous les sujets mais généralement sur les trucs qui concernent le monde du travail ou les luttes contre le racisme...et c’est déjà énorme.
2. Les syndicats déterminés mais face à un mur, 10 septembre 2010, 16:18, par autrement 17
moi aussi je n’ai qu’un seul but : RETRAIT............
comme le dit Bernard FRIOT le problème démographique est le seul retenu par le gvt et le medef............ainsi que pour certaines organisations syndicales les plus réformistes.................ils sont sociaux-démocrates, et veulent gérer le système qui nous mène à notre perte, mais ils veulent le gérer quand même avec le gvt..c’est clair !!.....donc, toujours des divergences !!