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Lettre aux Social Suicideurs de France Télécom

Publie le mercredi 4 novembre 2009 par Open-Publishing
13 commentaires

de Denis Guedj

– A monsieur Lombard, PDG de France Télécom
– Aux cadres dirigeants de France Télécom, qui ont conçu, appliqué et
poursuivi sans états d’âmes la politique criminelle qui visait à
désespérer les salariés du groupe. Ils y sont pleinement parvenus.

Les liquideurs avaient, ont toujours, le même objectif : afin de
dégraisser à moindre coût leur entreprise devenue privée, il est
impératif de se débarrasser du maximum de salariés (affiliés au
service public, ceux-ci sont difficilement licenciables). Solution :
les désespérer ! Les contraindre à abandonner l’entreprise d’eux-
mêmes. Certains sont allés jusqu’au bout de leurs limites, jusqu’au
bout de l’abandon.

Pour les liquidateurs, le suicide des salariés était objectivement la
solution optimale.

Monsieur Lombard, sachez que dans la longue histoire des acteurs des
misères infligées aux salariés, vous occupez dorénavant la place de
choix : Vous êtes le serial suicideur ! Personnalité inconnue il y a
peu du « grand public », vous êtes aujourd’hui celle qu’il abhorre le
plus.

Vous et votre staff ne devez pas sortir impunis pour avoir élaborer
cette stratégie d’élimination. Responsables ET coupables, il vous
faudra rendre des comptes. Pas ceux dont vous vous êtes faits les
experts sans honneur, mais les comptes des vies brutalement
interrompues, des vies massacrées par la forme de terreur et
d’angoisse que vous avez si efficacement fait s’abattre sur vos
salariés.

Vous et votre équipe avez à votre actif la mort poignante de plus de
vingt personnes, femmes et hommes, qui travaillaient là pour gagner
leur vie. Et qui l’ont perdue à cause des souffrances que vous leur
avez fait subir : perte de confiance en soi, désespérance, misères,
flicage incessant, harcèlement, soupçons, poursuite d’objectifs
individualisés par la destruction du lien collectif.

De tout cela vous avez à répondre. Des aujourd’hui
« Effet de mode », avez-vous lâché à la télévision, Monsieur Lombard,
dans une phrase obscène de franchise, une phrase que vous pensez.

Pour prolonger cet « effet de mode », je vous fais une suggestion, ainsi qu’à vos cadres mercenaires :

QUE NE VOUS SUICIDEZ-VOUS PAS ?

NB. A ma connaissance, à ce jour, aucun membre de la direction de
France Télécom n’a mis fin à ses jours.

Le Chef de l’Etat toujours prompt à prendre des décisions ineptes a
cru bon, se solidarisant de votre humaine gouvernance, a cru bon donc
de vous maintenir sa confiance. Il considérait sans doute que votre
tableau de chasse était dans la droite ligne de son Travaillez
moins, vous mourrez plus !

Monsieur Lombard, combien de nouveaux malheurs faudra-il pour que vous soyez chassé sans honneur de ce fauteuil qui vous a permis d’appliquer ces politiques dont il est urgent qu’elles soient proscrites par la loi. Sinon par la rue !

Au cours des siècles précédents, les travailleurs mouraient à cause
d’accidents du travail, défauts technologiques, sécurité nulle ou
défectueuse,…,Dans le monde du XIXe siècle, à l’instar de France
Télécom et d’autres sociétés démangées par le prurit managérial, les
salariés meurent du TRAVAIL LUI-MÊME.

Messages

  • et bientôt la poste ? Les hostos ?
    Les salariés n’en peuvent plus !

    • Article honteux, indigne !

      Initiateur à titre personnel de l’Observatoire du Stress du groupe France-Télécom / Orange, au combat sur ces questions depuis deux ans et demi, j’exècre la mise en cause personnel des individus.
      "Mr lombard, poursuoi vous ne vous sucidez-vous pas ?" Denis Guedj, pauvre con ! Et si on te retournait la question, tu le ressentirais comment ?

      Nous subissons en effet les effets pervers d’un certain mode de management, issu de la financiarisation de l’économie. Et de la globalisation ! C’est un combat social de le combattre !
      Faire porter en revanche, la responsabilité de la mort d’individus sur d’autres individus me parraît totalement contradictoire avec la "décense commune" que j’appelle de mes voeux.

      Article méprisable et stupide

      Pierre Morville
      Délégué syndical central CGC/UNSA du groupe France Télécom-Orange
      0662227835
      morvillepierre.com

    • On y avait pas pensé, c’est-t-y bête, ce sont les modes de management que nous subissons les seuls responsables, ils ont un cerveau et des petites papattes, les bougres, et le père Fouettard, excusez-moi, Lombard, n’est là que pour la figuration (bien payé pour un figurant), ni responsable ni coupable, le brave homme indignement vilipendé.

      Monsieur le délégué Fce Télécom-Orange si prompt à défendre l’indéfendable, c’est-à-dire votre patron, on vous a jamais dit qu’on ne peut pas être juge et partie ?

      Il est très juste cet article de Denis Guedj.

    • avant de dire Denis Guedj, pauvre con !

      On se renseigne sur qui est Denis Guedj...

      Et on se met à niveau !

    • Faire porter en revanche, la responsabilité de la mort d’individus sur d’autres individus me parraît totalement contradictoire avec la "décense commune" que j’appelle de mes voeux.

      Ça c’est du "classique"... déresponsabilisé les "responsables"...

      Ça c’est du "syndicalisme dur"... "combattre la financiarisation de l’économie" que déjà c’est un oxymore, j’imagine mal "l’économie bourgeoise sans financiarisation"... un peux comme "la démocratie participative"... mais passons... donc ce combat on le fait contre qui et pour qui si on peux pas "individualise" même personnellement qui est notre ennemie et qui est notre ami ?????????

      Comme peux le dire éventuellement Denis Guedj ca fait part de la "logique"... mais apparentement chez les dirigent de l’UNSA "les lois mathématique" ne sont pas leur truc...

      On monte un "Observatoire du Stress du groupe France-Télécom/Orange" pour dire que on se "occupe" de "combattre" "les effets pervers d’un certain mode de management" mais on refuse de "indique" qui sont les responsables...

      En réalité si on se suicide c’est pour de raison personnel que on rient a voir avec de responsabilité individuel... du incohérence de cet phrase "Nous subissons en effet les effets pervers d’un certain mode de management"... on parle de management ou quoi ??? Qui font partie de cet fameux "management"... des individus ou pas ????

      Quelqu’un peux me/nous explique ????

      RF

      PS : inutile de me répondre "c’est la faute de cet système"... merci bien... ca je le compris de que je ouvert les jeux pour la première fois... et c’est pour ca que je ne pas arrête de le combattre... on parle ici en plus du système des "responsabilité individuelles"

    • Employé de FT,j’ai souvenir que toutes les réformes depuis l’ouverture à la concurrence,les nouvelles régles de gestion calquées sur le privé le plus violent,les reclassifications véritable casse du statut de fonctionnaire,etc ont été soutenues et approuvées par la CGC .

      Quand un cadre convoque sans témoin un salarié,l’engueule,l’humilie sans que le salarié puisse se défendre car le cadre a pouvoir absolu,quand un cadre supprime le temps convenu(possibilité de faire la semaine en 4 jours)d’un collègue sans raison juste pour affirmer son pouvoir malsain ,hé bien c’est bien un homme bien précis pas une fonction.

      Il faut aussi savoir que les cadres sont intéressés financièrement à la destruction et au recul des acquis.

      que certains d’entre eux se soient pris un retour de bâton n’est que justice.
      Déresponsabiliser les oppresseurs,les harceleurs,les nervis du capital ?
      JAMAIS.

      Quand les syndicats de cadres auront comme revendication l’autogestion,on verra,pour le moment c’est :
      notre pouvoir sur les salariés n’est pas négociable .
      alors : justice pour les victimes pas pour leur bourreau.

    • Les cadres ...c’est souvent une plaie. Dans TOUTES les boîtes. Et ouai - les premiers à mettre en œuvre les rapports de hiérarchie, etc.. Normal, leur gamelle en dépend largement.

      Les syndicats de cadres ? Partout où ils existent, il faut les virer.

      A ce titre la loi sur la représentativité est une HONTE

    • pierre morvile, un cadre même pas bon pour encadrer Pétain

      Varenne

  • Ils criminalisent,alors criminalisont.Entre suicides et "abandons"des acquis sociaux,cela s’appellle non assistance a peuple en danger !!!!momo11

    • Fce TElecoms la boîte !
      Orange, la marque !
      Lombard le patron :
      Victimes ? Les employés....
      La CGC, à la botte .... ca ne change pas !

      Guedj pousse le bouchon pour montrer l’absurde de ce management au stress, au résultat, à "l’ôte de là que je n’y mette personne".
      J’espère que ce monsieur de la CGC sera récompensé par ses supérieurs, jusqu’au jour où, lui-même, sera devenu le pot de terre contre le pot de fer .

      Il me souvient, dans les entreprises, du temps où les cadres se disaient : "le chômage... c’est pour la base. Pas pour nous ! "
      Il y a peu de temps que la CGC défile !
      Les cols blancs contre les cols bleus .... ????
      Passé très récent !

  • Les suicides à France Telecom, cela fait longtemps, depuis les années 90 au moins. C’est la pointe de l’iceberg, dépressions, maladies, crises cardiaques... FT a le record des congés longues durées, les mises en invalidité sont le parcours de beaucoup.

    • Bravo à Denis Guedj :
      encore un ancien du groupe subversif et écolo Survivre et Vivre qui continue depuis 40 ans à se battre sans prendre une ride, comme Jean Paul Malrieu, qui , lui, vient de publier chez Ombres Blanches="Dans le poing du Marché. Sortir de l’emprise libérale". Je ne pourrai pas en dire autant hélas du vieux fondateur du groupe, le mathématicien Alexandre Grothendieck : j’ai été le voir dans son exil ariégeois, il déraille grave dans le mysticisme apocalyptique.
      Thierry S. ethnologue de la bande à Jaulin.

  • Amis croyants ou incroyants, camarades, je vous invite à lire la prise de parole de l’Evêque de Montauban lors de la messe de la toussaint.... alors c’est pour quand la colère collective ?

    Défunts, victimes d’une nouvelle pandémie
    Parmi les défunts auxquels je pense particulièrement ces jours-ci et que je porte dans ma prière il y a les victimes d’une nouvelle « pandémie » : ceux que les conditions de travail conduisent à la mort, ceux qui poussés par des contraintes inhumaines, désespérés, se tuent : à France Télécom, à l’entreprise Thalès et dans d’autres entreprises… Qui plaidera pour eux ? Qui reconnaîtra qu’ils sont sacrifiés à des idoles mortifères : la rentabilité, la concurrence, le réduction des coûts, les techniques de gestion ? La barbarie du quotidien fait naître leur culpabilité au point qu’ils se donnent eux-mêmes la mort devant l’idole implacable qui demande toujours plus. Chez France Télécom Orange il faut être « Orange à l’intérieur » (lire Ivan du Roy : Orange stressé, Edition La Découverte , Paris 2009)… « Orange à l’intérieur » mais qu’est-ce donc que ce mot d’ordre sinon la volonté des managers de s’approprier le salarié pour l’évaluer dans son « adhésion à l’entreprise » c’est-à-dire dans sa capacité à n’être plus qu’un avec elle ? Au bout il y a la prime ou…. la mutation ou l’orientation vers la sortie… Ces réalités touchent des millions de personnes vouées au profit de grandes entreprises qui se font la guerre avec un armement humain et qui ne craignent pas les pertes « en matériel ». Ce « matériel » nous le connaissons bien : ce sont nos proches, nos voisins, ils travaillent depuis quinze ou vingt ans dans telle ou telle entreprise, ils ont acquis une maison qu’ils paient sur vingt ou vingt-cinq ans grâce à leur travail. Un jour tout s’arrête parce que l’entreprise est délocalisée, parce que l’acheteur étranger n’a rien à faire de cette usine (comme Molex), parce que la gestion rigoureuse des managers sera récompensée s’ils font partir 10% du personnel de leur service…
    La guerre internationale se gagne à ce prix
    Le 11 novembre nous allons faire mémoire de la terrible guerre de 14-18.
    Si nous sommes convaincus que les guerres sont insensées comment pouvons-nous accepter d’en être les complices en laissant se répandre des conditions de travail qui abîment l’homme et finissent par le détruire ? Quand un système économique, sous prétexte de performance, impose un type de management où l’être humain est écrasé par des exigences intenables, soumis à des pressions qui le survalorisent ou le rabaissent par un jeu cruel de mise à l’épreuve, le travail –noble activité humaine- devient la forme moderne de l’esclavage. Il devient logique que dans un tel système ceux qui ne suivent pas soient condamnés…
    En ce mois de commémorations, nous allons nous souvenir de ces morts « pour la production », victimes du « turn over », des délocalisations, des plans de licenciements, du chômage partiel, du « toujours plus » …