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Lettre ouverte à Kofi Annan pour liberté d’expression au SMSI à Tunis

Publie le mercredi 23 juin 2004 par Open-Publishing

Communiqué de presse
Pour diffusion immédiate

Montréal, 19 juin 2004. Les organisations de défense de la liberté d’expression, s’organisent afin que la Tunisie obtempère d’avantage au droit international pour accueillir le Sommet mondial de la société de l’information en Novembre 2005. Concernés par le passé de violation des droits de la personne et de la liberté d’expression en Tunisie, des groupes jouant un rôle important dans le respect des droits humains fondamentaux, ont écrit au Secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan. Dans cette appel, les organisations faisaient part au secrétaire général d’une séries de mesure et de garanties à mettre en place par le gouvernement tunisien afin que le Sommet mondial de la société de l’information se déroule comme prévu à Tunis en novembre 2005.

Les propositions ont été rédigées à une rencontre annuelle de l’ONG International
Freedom of Expression Exchange (IFEX) à Baku, Azerbaïdjan du 14 au 18 juin 2004. L’appel vient à la veille de la rencontre préparatoire de la phase de Tunisie du Sommet mondial de la société d’information. D’autres appuis à cette lettre sont les bienvenus et peuvent être envoyés à amarc@amarc.org

Pour plus d’information Secrétariat international de l’AMARC : Tél. +1 514 982 0351


Lettre ouverte
Les adresses des

Signataires en pièce jointe

Son excellence M. Kofi Annan

Secrétaire général des Nations Unies

Organisation des Nations Unies

New York, NY10017 - USA

cc. M. Yoshio Utsumi, Secrétaire général, ITU

M. Koichiro Matsuura, Directeur général, UNESCO

Baku, le 18 juin, 2004

Cher Monsieur

Nous, représentants des organisation de défense de la liberté d’expression, réunis lors de l’assemblée générale de "International Freedom of Expression Exchange" (IFEX) à Baku, Azerbaijan le 8 Juin, 2004, nous vous écrivons afin de vous exprimer notre profonde et croisante préoccupation concernant le choix de Tunis pour la tenue du Sommet des Nations Unies sur la Société de l’information en 2005.

Lors de la fermeture de la première phase du SMSI, le sommet inter-gouvernemental à Genève a adopté une Déclaration de principes qui plaçait les droits humains et la liberté d’expression au centre et comme principes fondamentaux de la Société de l’Information.

Cependant, le gouvernement tunisien continue de violer ses engagements inscritsdans la Charte des Nations Unies, la Déclaration universelle des droits humains et, la Convention international sur les droits civils et politiques. Les medias de communication restent sous le contrôle de l’État, les sites Internet sont bloqués et les journaux qui critiquent le gouvernement sont interdits de publication, la censure de l’Internet se pratique de façon quotidienne et la Tunisie continue de renvoyer ses citoyens en prisson lorsqu’ils exercent leur liberté d’expression.

Nous demandons aux Nations Unies et aux États membres de changer le siège du Sommet mondial de la société de l’information si le gouvernement de la Tunisie ne fait pas des progrès en matière de droits humains et de liberté d’expression. Nous considérons que les éléments suivants sont des conditions nécessaires et suffisantes pour la tenure du sommet en Tunisie :

1. La reconnaissance du et le respect pour les droits inalienables des groupes de droits humains et de la société civile, y compris le droit des organisations oeuvrant pour la liberté d’expression, d’opérer livrement en Tunisie.

2. Abandonner les acusations contre et libérer les individus emprisonnés pour avoir exercé leur droit à la libre expression de manière consistante avec le droit international.

3. La réforme de l’environnement dans lequel oeuvrent les médias et les communications y compris le droit à mettre sur pied des médias de communication et d’accéder à l’internet sans souffrir la censure.

De plus, nous demandons des garanties claires sur le déroulement du sommet lui-même :

4. Que les organisation locales et internationales de droits humains et autres organisations de la société civile aient la liberté de participer dans le sommet, depublier, de diffuser, de distribuer et de recevoir des matériels à la Conférence sans recevoir des ménaces ou souffrir d’une quelconque forme de censure.

5. Que les medias de communications locaux et internationaux puissent informer librement et sans interférence depuis sommet y compris, du site de la Conférence.

Nous faisons un appel aux Nations Unies et aux États membres d’insister auprès du gouvernement tunisien afin qu’il accepte de respecter ces garanties concernant le sommet ainsi qu’il prenne l’engagement de montrer des progrès substantiels et mésurables en relation aux conditions indiquées ci-haut.

Dans le cas ou le gouvernement tunisien ne soit pas disposé à prendre ces engagements, nous instons le Secrétaire général des Nations Unies de faire la recommendation auprès de l’Assemblée générale de reconsidérer la tenue du Sommet mondial de la société de l’informationde en Tunisie.

Sincèrement,

ARTICLE 19

Canadian Journalists for Free Expression (CJFE)

Cartoonists Rights Network, International (CRN)

Center for Human Rights and Democratic Studies (CEHURDES)

Central Asian and Southern Caucasus Freedom of Expression Network (CASCFEN)

Centre for Journalism in Extreme Situations (CJES)

Centro de Reportes Informativos sobre Guatemala (CERIGUA)

Committee to Protect Journalists (CPJ)

Fundación para la Libertad de Prensa (Foundation for Press Freedom)

Freedom House

Freedom of Expression Institute (FXI)

Independent Journalism Centre (IJC), Moldova

Index on Censorship

International Federation of Journalists (IFJ)

Journaliste en danger (Journalist in Danger, JED)

Media Foundation for West Africa (MFWA)

Media Institute of Southern Africa (MISA)

Media Rights Agenda

Norwegian PEN

PERIODISTAS, la Asociación para la Defensa del Periodismo Independiente

Southeast Asian Press Alliance (SEAPA)

Thai Journalists Association (TJA)

World Association of Community Radio Broadcasters (AMARC)

World Association of Newspapers (WAN)

World Press Freedom Committee (WPFC)