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Liberté pour Salah Hamouri

Publie le dimanche 4 novembre 2007 par Open-Publishing
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Le gouvernement refuse d’intervenir en faveur d’un étudiant franco-palestinien retenu en otage depuis deux ans en Israël

Publié le 4-11-2007

Tandis que la Mairie de Paris se permet d’afficher le soutien de "la Ville de Paris" à l’armée d’occupation israélienne dans un parc public de la capitale, les pouvoirs publics se refusent à intervenir en faveur d’un jeune franco-palestinien emprisonné depuis 2 ans en Israël. Lire ci-dessous la lettre de Jean-Claude Lefort à ce sujet, et l’incroyable impudence de nos dirigeants.

Ivry, le 13 septembre 2007

Monsieur Philippe Etienne Directeur de Cabinet Ministère des Affaires étrangères 37, Quai d’Orsay 75007 Paris

Monsieur le Directeur,

Au cours de son déplacement dans les Territoires palestiniens occupés et en Israël, le Ministre des Affaires étrangères a rencontré le père du caporal Shalit. La Présidence de la République avait déjà manifesté son attention sur le cas de ce jeune franco-israélien qui a été capturé tandis qu’il était sur un char à Gaza.

Par contre un silence particulièrement épais entoure le cas d’un jeune franco-palestinien de 20 ans arrêté depuis le 13 mars 2005 par les autorités israéliennes et traduit devant la justice de ce pays occupant.

Il s’agit du jeune Salah Hamouri.

Sa maman, professeur de français, est de nationalité française (née Annick Denise Guidoux) et elle vit depuis 20 ans avec son mari palestinien, Monsieur Hamouri, à Jérusalem.

Ce jeune homme, étudiant à l’Université de Bethlehem, est aujourd’hui en prison pour des actes sans fondements, et en tout cas il ne peut être considéré que la Justice d’un pays occupant est une justice « comme les autres » tout comme le « transfert » de personnes en temps de guerre pourrait être considéré comme acceptable alors que cela est totalement contraire aux Conventions de Genève, en particulier de la troisième.

Malheureusement c’est la thèse que soutient jusqu’à ce jour le ministère par la plume de l’un de ses fonctionnaires – M. Norbert Wurtz – qui écrit à cette dame, par voie de courriel, que « le cas du soldat franco-israélien n’est pas comparable à celui de votre fils. En effet le soldat a été pris en otage (…) et nous essayons d’obtenir sa libération (…) tandis que votre fils est emprisonné par les autorités israéliennes dans le cadre d’une procédure judiciaire dans laquelle nous ne pouvons pas interférer. »

C’est incroyablement dit : un soldat en uniforme et en action, pris sur son char, membre d’une armée d’occupation doit être libéré au titre qu’ils serait un « otage » et un jeune étudiant palestinien arrêté, transféré et traduit devant la justice d’un pays occupant, ceci de manière totalement illégale, ne pourrait être l’objet d’une exigence au minimum parallèle de libération ! Si cela ne s’appelle pas du « deux poids, deux mesures » les mots n’ont plus de sens.

Madame Hamouri est en contact avec le Consulat de France en Israël. Les faits sont connus de la Chancellerie.

Mais je ne peux croire qu’un simple fonctionnaire engage ainsi la France dans une posture qui inverse les termes de la situation. Ce ne sont pas les Palestiniens qui occupent Israël mais bien Israël qui occupe illégalement des territoires palestiniens, qui violent les conventions internationales, les résolutions de l’ONU ainsi que l’avis de la Cour internationale de justice s’agissant du mur. Rien de moins. Alors n’ajoutons pas de l’injustice à l’injustice par des prises de positions que j’estime inconsidérées.

Aussi, Monsieur le Directeur, je me permets d’intervenir auprès vous afin que la France soit cohérente et juste, respectueuse du droit international et non partisane.

Cette affaire ne peut pas être banalisée ni étouffée, et elle ne le sera pas.

Certain de votre compréhension,

Je vous prie de croire, Monsieur le Directeur, en l’expression de mes salutations les plus distinguées.

Jean-Claude Lefort Député honoraire

http://www.europalestine.com/spip.php?article2848

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