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Lula, la mise à l’épreuve

Publie le mercredi 13 juillet 2005 par Open-Publishing
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Tarso Genro nouveau président d’un PT atteint par un scandale de corruption. Luiz Marinho de la CUT est nommé ministre du Travail.

de Bernard Duraud

Le Parti des travailleurs du président Lula est ébranlé par une sale affaire de corruption politique qui de rebondissements en démissions met à rude épreuve l’équipe au pouvoir. Samedi, de nouvelles révélations de l’hebdomadaire Epoca portant sur le scandale de présumés achats de vote de députés par le PT est venue conforter la thèse de l’implication des dirigeants de ce parti. Les nouveaux documents publiés montrent notamment qu’en mai 2003 le PT a obtenu un prêt de plus de 1,25 million de dollars (3 millions de reals) de Banco Rural portant les signatures du président du PT, José Genoino, de son trésorier, Delubio Soares, et du publicitaire Marcos Valerio, le garant de l’opération et suspecté d’être le pivot de ce système de financement illégal.

Ces signatures sont les mêmes que celles figurant sur une autre demande de prêt obtenu par le PT en février 2003 auprès de la banque BMG pour un million de dollars, éléments publiés il y a une semaine par un autre hebdomadaire, Vieja, entraînant lundi dernier la démission de Silvio Pereira, le secrétaire général, et le lendemain de Soares, le trésorier du PT. Mis en cause, Genoino, dans un premier temps, a nié les faits avant de finir par les reconnaître et à son tour de jeter l’éponge lors d’une réunion extraordinaire de la direction nationale du PT, samedi. Les accusations de pots-de-vin à des députés et de corruption dans les entreprises d’État avaient déjà coûté le 16 juin dernier son poste à l’homme de confiance de Lula, le ministre José Dirceu, en charge du cabinet présidentiel.

Tous les regards sont désormais tournés vers la commission d’enquête parlementaire et la commission d’éthique du Parlement, où l’opposition de droite et du centre entend enfoncer le clou. Des tirs de roquettes contre lesquels le parti présidentiel va tenter de se protéger. La direction du PT, embourbée depuis plus d’un mois dans cette affaire, a tranché dans le vif samedi pour remettre la machine en ordre de marche. Un nouveau président a été désigné en la personne de Tarso Genro, ministre de l’Éducation et ancien maire de Porto Alegre, tandis que le ministre du Travail, Ricardo Berzoini, a été nommé secrétaire général. Le nouveau trésorier du parti sera José Pimentel, député fédéral. La cascade de démissions a donné le signal d’un remaniement ministériel effectué jusqu’ici au compte-gouttes. La réorganisation du parti devait permettre au président Lula de le parachever avant son départ pour la France, où il sera hôte d’honneur pour les cérémonies du 14 juillet.

D’ores et déjà trois ministres centristes ont été appelés à la rescousse (Santé, Mines et Énergie, Communications). Mais, surtout, en demandant le renfort d’un vieux compagnon très critique sur la politique de rigueur du gouvernement, Luiz Marinho, président de la CUT (Centrale unifiée des travailleurs), nommé vendredi au poste de ministre du Travail, Lula envoie un signe aux Brésiliens fatigués et mécontents, pour qui les réformes promises il y a deux ans et demi tardent à se concrétiser.

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