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Lynndie England devant un tribunal militaire

Publie le mardi 3 août 2004 par Open-Publishing

Lynndie England, la jeune militaire réserviste accusée dans le cadre des mauvais traitements infligés aux Irakiens détenus dans la prison d’Abou Ghraib, devrait être entendue pour la première fois mardi par ses juges.

Accusée notamment de mauvais traitements sur les prisonniers, d’avoir désobéi aux ordres et d’actes indécents, elle encourt jusqu’à 38 années de prison.

Lynndie England, 21 ans, s’est rendue tristement célèbre en apparaissant en mai sur des photos qui la montraient souriante et montrant du doigt des détenus nus, le pouce levé, et, sur un autre cliché, tenant un prisonnier en laisse. Ces photos, et d’autres, des traitements infligés par les militaires américains à leurs prisonniers irakiens, ont fait le tour du monde, déclenchant un énorme scandale.

Pour les avocats civils de la jeune femme, celle-ci apparaît comme un bouc émissaire. "Le gouvernement des Etats-Unis attaque Mlle England alors qu’elle n’a pas forcément à être blâmée", a déclaré son avocat, Rhidian Orr, qui espère que les juges militaires autoriseront la défense à interroger des responsables de rang nettement plus élevé.

Parmi les témoins susceptibles d’être appelés à la barre figurent théoriquement le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld, le vice-président Dick Cheney et plusieurs généraux, mais les responsables militaires jugent peu probable qu’ils viennent réellement.

Au total, sept réservistes ont été mis en cause pour les mauvais traitements infligés à Abou Ghraib. L’un d’eux, Jérémy Sivits, a déjà plaidé coupable et a été condamné à un an de prison.

Enceinte d’un autre membre de son unité, le caporal Charles Graner, lui aussi accusé de mauvais traitements et qui encourt en outre une peine pour adultère (un délit dans l’armée américaine), Lynndie England a été affectée à un emploi de bureau à Fort Bragg depuis son retour aux Etats-Unis.

Hormis Jeremy Sivits, les cinq autres militaires mis en cause, tous membres de la 372e compagnie de police militaire, sont encore en Irak. L’unité elle-même est rentrée au pays lundi. (AP)

http://www.lalibre.be/article.phtml?id=10&subid=83&art_id=177650