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M. Hollande : "On peut peser sur la vie politique sans diriger un parti"
Publie le jeudi 13 décembre 2007 par Open-Publishing1 commentaire
Propos recueillis par Arnaud Leparmentier et Jean-Michel Normand
Quel regard portez-vous sur la visite du colonel Kadhafi en France, et sur le débat qu’elle a suscité au sein du gouvernement ?
Cette visite est d’abord un manquement à un engagement de campagne de Nicolas Sarkozy, qui voulait être le président de la France des droits de l’homme. Il prétendait rompre avec la "Realpolitik" ; celle, disait-il, "qui fait renoncer à ses valeurs sans gagner des contrats". Aujourd’hui, les contrats sont devenus ses valeurs.
Je ne surestime pas Nicolas Sarkozy au point de penser qu’il organise lui-même la cacophonie dans son propre gouvernement. Les déclarations de Rama Yade présentent pour lui plus de coûts que d’avantages. Elles rappellent que les droits de l’homme ont été oubliés, occultés, méprisés à l’occasion de l’interminable visite de Kadhafi. Le "Guide" libyen a imposé son jeu tout au long de la semaine au chef de l’Etat, qui a été le dindon de la farce.
Comment jugez-vous les mesures annoncées en faveur du pouvoir d’achat ?
En confessant que les caisses étaient vides, Nicolas Sarkozy a livré un constat d’échec. Le pouvoir d’achat n’est plus selon lui de sa responsabilité, mais de celle des Français : ils n’ont qu’à travailler plus, quitte à remettre en cause la durée légale du travail. Mais ce qui attend les Français, faute de croissance, c’est de payer plus, car un plan de rigueur se prépare. Je veux donc faire des élections de mars 2008 un grand rendez-vous sur la question du pouvoir d’achat.
Quelle responsabilité vous attribuez-vous dans le désarroi actuel du PS ?
Cessons cette complainte. Le PS a perdu ; il n’est pas perdu. Je ne veux pas m’exonérer de la défaite et je ne bats pas ma coulpe sur la poitrine des autres. Je demande à tous les socialistes de faire cet exercice de vérité. Nous aurions pu nous éviter des débats fratricides – sur l’Europe, en particulier –, mais il faut tirer, pour l’avenir, les leçons des échecs plutôt que de se mortifier sur le passé.
J’ai davantage regretté les divisions que les synthèses. Je n’ai pas voulu d’un congrès au lendemain des élections législatives. Nous y serions en plein. Mais nous n’avons pas perdu de temps en engageant la rénovation sur les thèmes qui ont fait difficulté ces dernières années : le rapport au marché, la nation, la place de l’individu.
Quand et comment envisagez-vous le prochain congrès ?
Le processus s’ouvrira dès le mois de mars. Nous discuterons de tout : de nos statuts, du contenu de notre projet, de notre stratégie d’alliance. Le congrès lui-même aura-t-il lieu avant ou après l’été ? Nous en délibérerons collectivement et sans esprit tactique. Le congrès aura une double vocation : d’une part, la rénovation de notre mode de vie interne comme de la relation avec nos électeurs ; d’autre part – et c’est l’essentiel –, notre orientation, sans oublier le débat sur la structuration même de la gauche.
Redoutez-vous un face-à-face Royal-Delanoë ?
Ce que je redouterais, c’est un congrès de confusion où les choix ne se feraient pas clairement, ni sur le fond ni sur la direction. Ce doit être un congrès de décision, et le premier secrétaire ne doit pas être un parmi les autres. Quant à la désignation de notre candidat (e), elle viendra fin 2010 ou début 2011. Le premier secrétaire de 2008 peut être ou ne pas être un présidentiable ; il n’y a aucun interdit ni aucune automaticité.
Redoutez-vous que le PCF bascule vers un pôle de radicalité ?
Non. J’en veux pour preuve que le Parti communiste – comme d’ailleurs tous nos partenaires de la gauche – veut diriger avec nous les villes, les départements, les régions, alors que l’ultragauche pose comme condition la rupture avec le PS. Quant à la question du MoDem, il nous est souvent évoqué l’exemple du parti de centre- gauche italien. Mais là-bas, le centre a fait le choix de gouverner avec la gauche et, stade ultime, de donner naissance à une grande organisation commune.
Aujourd’hui, finalement, Bayrou et Besancenot ont la même perspective. Ils s’inscrivent dans une stratégie présidentielle : Besancenot pour faire plus de 5%, Bayrou pour faire plus que le PS. Dès lors, nous devons être les meilleurs pour couvrir un espace le plus large possible dès le premier tour et les plus mobilisateurs pour aimanter au second.
Quel rôle jouerez-vous après le congrès ?
On peut peser sur la vie politique sans diriger un parti, et on peut même porter une démarche personnelle sans nuire à l’ambition collective. Je gagnerai sûrement en liberté de parole mais je le ferai avec le souci de servir le grand parti par lequel passent l’alternance et l’espérance du changement.
Messages
1. M. Hollande : "On peut peser sur la vie politique sans diriger un parti", 13 décembre 2007, 11:59
Lamentable...
Quelle pauvre m....
Ca me fait presque rigoler de le voir aussi mauvais lui dont les uns et les autres ont vanté à l’envi pendant des années "l’humour" , "l’intelligence" etc...
Rien . Que dalle . Ce type est une baudruche gonflée à l’hélium de son ego.
Camarades socialistes, barrez-vous, ils vont vous achever !
La Louve