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MISE À MORT DES PRISONNIER(E)S MALADES

Publie le mardi 8 juin 2004 par Open-Publishing

COMMUNIQUÉ DE BAN PUBLIC

Afin de prolonger jusqu’au dernier souffle son supplice physique et moral, le Ministère de la Justice a refusé, pendant plusieurs années, à Jean-Michel Treuvey une suspension de peine pour raison médicale. Sorti sous le régime de la liberté conditionnelle le 5 mars 2004, deux contrats de travail en poche , il intègre directement l’hôpital pour la phase terminale d’une agonie dont la plus grande part fut vécue en prison. Jean-Michel est mort le 26 avril 2004. Pour ce qui tient lieu de Justice en France, la certitude de son décès était la vraie condition de sa liberté. Peu importait le temps qui lui restait à partager avec son enfant et ses proches, peu importait l’insulte d’une promesse de réinsertion intenable, peu importait
l’application du Droit.

Jean-Michel Treuvey, en libération conditionnelle, décédé un mois et demi après, et Philippe Guérin, en libération provisoire pour cause de coma, décédé deux mois après, font partie des centaines de personnes soustraites chaque année aux statistiques des décès en prison, néantisées jusqu’à la tombe, passant du numéro d’écrou à une fraction de pourcentage truqué.

Dans l’indifférence générale de l’opinion publique et des administrations, l’obstruction complice et criminelle du Pôle suspension de peine et l’absence de diagnostics et de soins professionnels en prison entretiennent les conditions d’une peine de mort en plein essor.

Pierre André Franceschi , Laurent Jacqua , Joëlle Aubron , Georges Cipriani , Nathalie Ménigon , Jean-Marc Rouillan et tant de mourants anonymes, combien faudra-t-il encore de cadavres et de tortures pour que la démocratie trouve la dignité qui lui donne légitimité à proférer ses leçons d’humanisme et de Droit à la Planète ?

Combien faudra-t-il de morts ? Combien de temps cette loi ne s’appliquera-t-elle qu’aux puissants soustraits aux mouroirs carcéraux ? Que faut-il pour que l’attention se porte sur l’indignité collective d’une justice à deux vitesses dont l’exercice produit le pire pour la communauté : le discrédit du principe de droit et l’encouragement généralisé à le mépriser.

BAN PUBLIC
se refuse de cautionner cette mise à mort.

Aidez nous en signant et demandant l’application immédiate de la Loi du 4 mars 2002 pour la suspension de peine de tous les prisonnier(e)s malades pour

Pierre André Franceschi
Laurent Jacqua
Joëlle Aubron, Georges Cipriani, Nathalie Ménigon, Jean-Marc Rouillan

Et tous les prisonnier(e)s malades anonymes