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MOUBAREK, ONZIEME PLAIE D’EGYPTE !

Publie le mardi 1er février 2011 par Open-Publishing

« Aux armes citoyens… » ! Les peuples ne veulent plus se laisser mener par le bout du nez, au gré de leurs gouvernants. En réalité, ils ne veulent plus se laisser faire, ni se laisser berner. Ils en ont assez non seulement des dictatures mais aussi et surtout des systèmes imposés par l’extérieur qu’ils subissent de plein fouet. Les populations tunisienne et égyptienne en sont des exemples vivants qui n’en finissent de donner des leçons de démocratie à ceux qui s’en prévalant. A quand le tour des autres tyrans du monde entier et notamment de l’arabe… à quand celui des dirigeants israéliens… à quand celui des petites tyrannies bien de chez nous, l’Occident bien pensant ?

Moubarek, le fan pharaon, est aux abois.

Le peuple égyptien, faisant preuve de maturité à l’instar du tunisien, ne veut plus du régime de son Président, injuste et pourri jusqu’à la moelle, ne veut plus de ce système sclérosé, croupi dans lequel les privilèges, le népotisme et la corruption sont droits des plus nantis et font loi.

Par ce double mouvement populaire qui secoue le monde arabe, on comprend désormais que le pouvoir d’un dictateur lui faisant perdre jusqu’au sens des réalités et le poussant à toujours à plus de cupidité, d’arrogance et de violence, ne fait que l’aveugler au point de le rendre hermétique à toute demande émise par sa population.

Mais tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se brise.

Parce que trop… c’est trop !

On peut flouer quelques uns tout le temps, on peut mentir à tout le monde quelque temps, mais on ne peut ruser avec un peuple tout le temps !

Encore une fois, comme si l’histoire bégayait, l’épopée de la Tunisie se perpétue.

Un bis repetitae… et comme il sied aux États, aveugles, amnésiques et lobotomisés lorsqu’ils le veulent, ceux de l’Europe n’ont rien vu venir, trop confiants dans leurs investissements en pays conquis car Moubarek , comme l’argent, s’il est un bien mauvais maitre pour son peuple, reste néanmoins un parfait serviteur pour les puissances étrangères.

Curieusement, l’insurrection (attendons encore l’expulsion totale des anciens régimes pour parler de révolution) des deux peuples ne fait pas la « une » de nos journaux… très démocratiquement contrôlés. Elle rend même frileux les gouvernements dans lesquels la démocratie, nous raconte-t-on,… est exemplaire, où l’on ne réprime pas les foules qui manifestent… ou du moins pas aussi violemment… enfin, disons pour être honnête, qu’on ne nous le montre pas car les journaux ne sont plus des services capables d’informer le public… mais des institutions au service du pouvoir !

Pourquoi ?

Il faut remonter la machine à explorer le temps.

Le Colonel Jamal Abd El Nasser, l’un des officiers libres qui, en 1952, avec le Général Naguib, déposa un roi corrompu, voyou et larbin, Farouk Ier, cet homme que nous nous évertuions à appeler le Raïs par comparaison au Führer… encore un mythe de l’antisémitisme fabriqué par la machine de l’holocauste… nationalisa le canal de Suez en 1956.
Mal lui en prit car, par cette décision historique qui rendait son bien au peuple égyptien, Nasser dérangea les intérêts politiques, économiques et commerciaux des grands financiers, ce qui lui valut une agression en règle de la part de la France, du Royaume Uni et d’Israël… ce petit Etat toujours victime mais qui pourtant lança l’attaque contre l’Egypte… le premier !

A retenir que les trois acolytes étaient liés par une alliance tripartite secrète appelée « protocole de Sèvres »… ou plus exactement « complot de Sèvres » !

Depuis, Nasser resta la bête noire de l’Occident et l’ennemi d’Israël parce que connaissant son esprit expansionniste et sachant qu’il n’entendrait par « sécurité » que la conquête des Etats arabes du Nil à l’Euphrate, il ne voulait pas s’en laisser conter par le nouveau colonisateur.

Mais, Nasser, mort, il céda la place à Sadate… qui signa la paix et devint l’ami de l’ennemi de son ami ! L’Égypte récupéra le Sinaï avec moult difficultés connaissant la mauvaise foi du pays le plus démocratique du Moyen-Orient.

Depuis, Moubarek continue la tradition servile allant à contre-courant des idéaux populaires, accordant à ses amis israéliens toute latitude pour étouffer la population palestinienne de Gaza.

Le larbin ne manque pas de se plier aux ordres :

—  des USA, ceux-ci le créditant des trente pièces pour sa trahison vis-à-vis de ses frères arabes

—  des États européens qui se comportent encore aujourd’hui comme des néo-colonisateurs. N’oublions pas qu’il ne faut qu’une carte d’identité, aux Européens, pour entrer dans le pays des Pharaons alors que le visa est imposé aux Égyptiens s’ils veulent fouler le sol européen.
Et comme l’impose la tradition des dictateurs, Moubarek, sa famille, l’aréopage et la nomenklatura sont les seuls à profiter des « bienfaits », des miettes octroyés par l’Occident en mettant en œuvre le système du népotisme, de la corruption, de la confiscation des libertés publiques.

Les États occidentaux ont donc tout intérêt à laisser en place des systèmes pourris comme ceux de Ben Ali, de Moubarek et tant d’autres notamment ceux des Emirats et de l’Arabie Saoudite afin de piller en règle les biens du pays, de soumettre les populations en les laissant dans la misère, de récolter les dividendes car il est bien connu que les dictateurs investissent exclusivement dans les pays qui les exploitent.
Voilà donc pourquoi les gouvernements de Septentrion ne condamnent même pas pareils systèmes… tout simplement parce qu’ils les ont imposés par le truchement d’une démocratie de façade ne se résolvant qu’à émettre dans une urne un bulletin déjà pipé.

Aujourd’hui, la rue arabe se révolte après des décennies d’humiliation. Le mouvement nait dans le plus petit pays, qui a vu grand, se continue comme une trainée de poudre entrainant les autres pays asservis par les tyrans imposés.

Espérons qu’il entrainera dans son sillage les autres peuples arabo-musulmans et qu’il s’étendra partout ailleurs, la vague de fond renversant tous les systèmes actuels dont la sclérose parait évidente.
La révolution mondiale a-t-elle commencé ?

Le Nouvel Ordre Mondial, si cher aux financiers se fera-t-il… mais pas par les nantis ?

Hasta la vittoria siempre ! Gloire aux peuples tunisien et égyptien !