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Manif contre la réforme des 35h : la CGT en ordre dispersé

Publie le lundi 7 février 2005 par Open-Publishing
2 commentaires

Placide

De Placide

Samedi, la gauche et les syndicats ont réussi la journée de mobilisation pour protester contre la remise en cause des 35 heures. On estime entre 300 000 et 500 000 manifestants dans toute la France.

Le gouvernement se montre "borné" et "autiste" en refusant de retirer le texte assouplissant les 35 heures en dépit de la mobilisation de samedi dans la rue, ont protesté dimanche des responsables de la CGT et de la CFDT.

Cependant malgré le succès de la manifestation le malaise reste perceptible au sein de la CGT. Le secrétaire général du syndicat Bernard Thibault a été mis en minorité par son "parlement", jeudi 3 février, dans le débat sur la Constitution européenne. le Comité confédéral national (CCN) de la CGT s’est prononcé pour le rejet du traité constitutionnel avec 70% des voix.

C’est une crise grave qui s’ouvre à la CGT. Bernard Thibault, qui subit un double échec politique et européen, pourra-t-il se maintenir à la tête d’une centrale dont il ne maîtrisera plus l’orientation ?

http://bellaciao.org/fr/placide.php

Messages

  • Bonne question !

    Pour poser autrement le problème :
     avons nous donné mandat à la "direction confédérale" pour transformer la CGT en un syndicat réformiste ? Personnellement, je pense que non
     avons nous convenablement contrôlé le mandat que nous avions l’intention de donner ? A mon avis, c’est non ! En ce cas, peut-on le reprocher à la direction confédérale ? A mon avis, la réponse est encore non ! Est-il encore possible de "changer" le cap ? La réponse est clairement : oui ! A condition de dépasser les clivages, de ne pas en faire un enjeu de querelles de personnes ou politiciennes

    Thibault, indéniablement un grand dirigeant (quoiqu’on puisse en penser par ailleuirs), est aussi un "pragmatique" : il ira dans le sens du vent, comme le roseau. A nous de souffler assez fort...pour lui donner la direction que nous souhaitons !

    Patrice Bardet

    remarque : le dessin remarquable de Placide peut-il être reproduit dans un cadre syndical ?

    • Thibault, indéniablement un grand dirigeant

      Oui, il a même signé pour la privatisation d EDF, malgrés l’ opposition des grévistres ...

      29 juin

      Extrait :

      Communiqué de membres des instances nationales de la Fédération des Mines et de l’Energie CGT

      L’appel publié par la Fédération le 25 juin (voir ci-dessous L’ APPEL DES SECRETAIRES GENERAUX ), à l’issue de la réunion des secrétaires généraux, n’intègre plus l’exigence du retrait du projet de loi et ne propose pas de stratégie de lutte pour gagner.

      Pourtant le gouvernement confirme sa volonté de passer en force. Dans la nuit du 25 au 26 juin, il a fait voter par l’Assemblée Nationale l’article transformant EDF et GDF en sociétés anonymes. Il annonce pour le 29 juin le vote de la loi.

      Sous le titre "EDF-GDF : la CGT Energie ne réclame plus le retrait du projet de loi", l’article des Echos du 25 juin 2004 indique que : "La direction de la Fédération Mines-Energie de la CGT a publié un communiqué dans lequel elle ne mentionne plus le retrait du projet de loi de changement de statut d’EDF-GDF. (...) Ce tournant intervient après la cinquième journée de mobilisation en l’espace de trois mois ".

      Si la presse exploite la moindre faille dans les positions de notre fédération qui avait organisé cette réunion de secrétaires généraux qualifiée d’" historique ", c’est que les signes donnés durant cette réunion sont effectivement clairs. D’autant plus clairs que Bernard THIBAULT, présent à la réunion, a pesé dans le débat de tout son poids de Secrétaire Général de la CGT. Il a ainsi appelé les agents en lutte et en grève à s’auto limiter quant au choix des formes d’action en évoquant le risque pour l’image de toute la CGT.

      L’absence , à quelques heures du vote du projet de loi de privatisation d’EDF et de GDF, d’appel à un durcissement des interventions sur la fourniture d’énergie marque l’abandon de l’objectif central du retrait du projet de loi.

      Par ailleurs, la commission d’experts décidant, après passage en SA, du degré de l’ouverture du capital des entreprises avec les organisations syndicales, mise en avant comme un acquis, ne fait pas partie des revendications de notre fédération.

      Nous sommes mandatés pour mettre en application les orientations du 2ème Congrès de la FNME-CGT : . maintien d’EDF et GDF en EPIC 100% publics et Fusion EDF-GDF ; . organisation de la confrontation majeure au cas où le gouvernement persisterait dans sa volonté de changer le statut des Etablissements.

      Nous constatons que l’appel du 25 juin abandonne cette orientation tant sur l’objectif de maintien des EPIC 100% publics que sur celui d’aller jusqu’au bout de la confrontation majeure.

      Nous rappelons que la réunion des secrétaires généraux n’est pas une instance statutaire. Seul un Conseil Général (instance statutaire réunissant l’ensemble des syndicats de la FNME. Les votes y sont effectués en fonction du nombre d’adhérents de chaque syndicat) aurait été qualifié pour modifier les orientations du Congrès. Or, le Conseil Général prévu le 2 juin a été annulé au dernier moment par le Collectif d’Animation et d’Impulsion (ex bureau fédéral) et que, depuis, aucun Conseil Général n’a été convoqué.

      En conséquence, nous considérons que les décisions et l’appel du 25 juin ne sauraient en aucun cas engager ni la FNME CGT ni ses syndicats.

      Grâce à la mobilisation exceptionnelle des agents, gagner le retrait du projet de loi est à notre portée.

      Ce n’est pas le moment de reculer. Par la grève, par nos actions et par nos interventions massives et coordonnées sur la fourniture d’électricité et de gaz, nous pouvons gagner.

      Nous appelons tous les syndicats de la FNME à se coordonner autour de ces objectifs et à s’inscrire dans cette bataille jusqu’au retrait du projet de loi respectant ainsi les orientations votées à Biarritz.

      Premier-e-s signataires :

      Eric BUTTAZZONI (CEF), Emmanuel CHALARD(CEF), Thérèse LESPINAS (CEF), Carole LUISSIER (CEF), Clarisse DELALONDRE (CN Ufict), Françoise BERNARD-CORDOMI (CN Ufict), Sylvie REGULIER (CN Ufict), Tancrède MOTTA (CN Ufict), Dominique RICHER (CEF), Florence MAROIS (Collectif Fédéral Femmes-Mixité)

      * * *
      APPEL DES SECRETAIRES GENERAUX

      25 juin 2004

      Elargir et intensifier pour l’emporter !

      Le caractère exceptionnel de la lutte des électriciens et gaziers, qu’ils soient d’EDF-Gaz De France ou des Entreprises Non Nationalisées, est dans toutes les têtes. Tant dans la forme que dans les contenus, cette lutte marque l’attachement des personnels aux valeurs de service public, aux valeurs de solidarité et de justice sociale.

      A un point tel que toutes les campagnes de dénigrement, appuyées sur les soi-disant privilèges des salariés d’EDF et Gaz De France n’ont qu’un impact très limité dans l’opinion publique.

      A contrario, cette même opinion publique reprend de plus en plus à son compte les valeurs incarnées par cet extraordinaire mouvement et rejette majoritairement les privatisations d’entreprises publiques.

      D’ores et déjà, la mobilisation unitaire a permis des évolutions dont on mesure mal aujourd’hui la portée, mais dont on devine qu’elles seront de nature à ébranler encore davantage un système, une logique, qui ne visent qu’à la recherche de toujours plus de rentabilité financière au détriment des salariés, de leurs familles, de l’ensemble de la Nation.

      Pourtant, à ce jour, ce haut niveau de mobilisation et de responsabilité des personnels, n’a pas conduit le gouvernement à revenir sur ses intentions.

      Enfermé dans une surdité coupable, celui-ci persiste à ignorer les multiples interpellations qui lui sont adressées, lesquelles sont d’ailleurs relayées jusque dans l’hémicycle de l’Assemblée Nationale par les députés communistes et socialistes.

      En fait, les libéraux veulent graver dans le marbre de la constitution européenne la marchandisation de toutes les sphères de l’activité humaine, y compris l’énergie.

      A l’opposé, nous voulons que l’énergie échappe à la logique du fric.

      Les atouts pour élargir la mobilisation et gagner sont réels.

      Le gouvernement est en grande difficulté pour convaincre sur le bien fondé de cette réforme d’autant que l’UMP, le parti au pouvoir le plus faible d’Europe, traverse une crise profonde et une guerre de pouvoir en son sein.

      Nous disposons d’un projet alternatif, un EPIC EDF et Gaz de France fusionné qui rassemble de plus en plus largement.

      Les convergences revendicatives n’ont jamais été aussi fortes au sein des entreprises.

      Le niveau de reprise de l’outil de travail est sans précédent dans l’histoire de nos industries.

      Tout cela est déjà le résultat de notre investissement collectif dans cette lutte solidaire, porteuse d’espoir pour l’avenir.

      Dans la mesure où ne nous ne pouvons exclure que ce gouvernement, en dépit de l’avis de la majorité des français, fasse le choix de passer en force, nous devons travailler à la transformation du souffle de sympathie et de soutien qui balaye notre pays en un engagement concret et visible des usagers et des élus pour leur service public.

      C’est dans cet esprit et avec la volonté farouche d’élargir en interne et à l’externe et d’obtenir le référendum que les secrétaires généraux de syndicats réunis le 25 juin, à Montreuil, proposent à l’ensemble des agents d’intensifier l’action en :

      S’inscrivant partout dans la permanence de l’action par la convocation quotidienne d’assemblées générales rassemblant toutes les catégories de salariés. -Multipliant les rencontres avec les usagers, en particulier à l’occasion du week-end en utilisant la carte-pétition au Président de la République. - Multipliant les opérations du type Robin des Bois ou Vitale. - Intensifiant les coupures ciblées des industriels (sites SEVESO exceptés) en lien avec les salariés concernés autour des questions d’emploi. Ceci suppose la prise de contact avec les UL et les UD dès ce week-end. - Visant une coordination des baisses de charges et des interventions sur le réseau qui permettent de maintenir l’équilibre production-consommation et la fourniture d’énergie aux usagers domestiques. - Interrompant la fourniture d’énergie de l’ensemble des sites EDF et Gaz De France et du gouvernement. - Mettant d’ores et déjà en débat la proposition d’un nouveau temps fort unitaire et coordonné de grèves et de manifestations pour le mardi 29 juin ouvert aux usagers.

      La fédération a pris l’initiative de convoquer dans les heures qui viennent une conférence de presse.

      La fédération invite chaque agent à rejoindre la CGT afin de construire un syndicalisme de lutte durablement fort, en capacité de peser sur le cours des choses.

      Si le 29 juin est une date importante du calendrier, elle ne marque pas la fin de l’histoire, comme en témoignent les reculs du gouvernement face à la lutte des privés d’emploi ou des intermittents du spectacle.

      Une feuille de route de luttes pour l’été doit être proposée au débat en poursuivant les rencontres avec les élus, l’intervention dans les centres CCAS et l’expression dans les festivals aux côtés des intermittents, des opérations péages gratuits, et la diffusion de tracts et la signature de pétitions à l’occasion du Tour de France, et tout cela avec les structures interprofessionnelles.

      * * *

      Issy, le 21 juin 2004

      Syndicat CGT de la Direction Informatique et Télécommunications d’EDF-GDF
      AUX MEMBRES DU BUREAU FEDERAL

      Chers Camarades,

      La commission exécutive de notre syndicat, réunie le 21 juin a fait le point de la situation. Les agents ont à plusieurs reprises fait grève et manifesté les 8 et 22 avril, 19 et 25 mai 2004, 15 juin.

      Depuis, grèves et manifestations se multiplient. Une même volonté anime les agents contre la modification du statut juridique d’EDF-GDF, contre la modification du mode de financement de notre retraite, contre le relevé de conclusions, pour le retrait du projet de loi.

      Si nous décidons de vous adresser cette lettre, c’est que nous sommes inquiets des informations concernant le positionnement de la CGT en ce qui serait annoncé comme un possible compromis de notre fédération dans le débat en cours à l’assemblée nationale.

      Bien sûr, il ne s’agit pas pour nous de porter crédit aux seules informations des médias peu enclin à retranscrire les positions sur les raisons du mouvement en cours des électriciens et gaziers.

      Toutefois, quand un responsable de notre confédération, J.C. LE DUIGOU pour le nommer, accorde une interview dans le Figaro du 16 juin pour exprimer le fait que la décision de « non ouverture du capital d’EDF est effectivement un élément décisif », nous nous interrogeons. D’autant qu’il conclut cette interview sur l’éventualité de l’adoption du projet de loi : En l’état « je ne crois pas qu’une telle issue stopperait le mouvement revendicatif. Nous continuerons à nous opposer à l’ouverture du capital ».

      Notre inquiétude étant d’autant plus fondée que le président de l’UFE, B. BRUN avait, de son côté, tenu à déclarer : « Il me semble possible que M. LE DUIGOU ne fait plus de l’abandon du statut juridique d’EDF un préalable. Son préalable, me semble-t-il, c’est que le capital reste à 100 % dans l’Etat » ; « il s’agit peut-être d’une piste sur laquelle il est possible de travailler avec les organisations syndicales sur un compromis » ; « c’est au gouvernement de voir à faire sa propre interprétation, sa propre exégèse de cette déclaration importante de M. LE DUIGOU ».

      Bien sûr, on pourrait nous opposer le fait que les propos de J.C. LE DUIGOU n’engagent que lui et que bien que secrétaire confédéral, il n’est pas membre de notre fédération. Mais le communiqué de notre fédération du 15 juin 2004, concernant l’intervention de N. SARKOZY à l’assemblée nationale, nous apprend que « Un seul élément nouveau est la confirmation de la mise en place d’une commission consultative composée de parlementaires, de personnes qualifiées, de clients et de représentants du personnel. Celle-ci proposée par la CGT au Président de la République donnera un avis sur les besoins de financement d’EDF et de Gaz de France ».

      Nous nous interrogeons. Quelle fonction pourrait avoir une telle commission consultative ?

      D’autant que cela ressemble à la méthode employée par le gouvernement concernant la sécurité sociale. La constitution d’un « haut conseil » dans lequel les confédérations sont conviées et qui aboutit à un « diagnostic partagé » dont le but est d’affirmer frauduleusement qu’il y a un problème de financement de la sécurité sociale, faisant l’impasse sur les éxonérations patronales (113,7 milliards d’euros).

      La suite on la connaît : un projet de loi DOUSTE-BLAZY qui ouvre les portes aux assurances privées en liquidant la sécurité sociale de 1945.

      Peut-on imaginer qu’une « commission consultative » n’aurait pas pour but d’établir des besoins en fonds propres pour permettre à EDF-GDF de faire face à la concurrence dans un monde d’énergie dérégulée ?

      « La Tribune », dans un article qui titre « Sarkozy lâche du lest sur EDF et GDF », dévoile l’objectif de cette annonce du report d’un an de la décision d’ouverture du capital en citant l’entourage du ministre : un tel délai serait mis à profit pour évaluer « les besoins financiers des entreprises et les fonds propres à y injecter ».

      Un nouveau pas serait franchi. Le gouvernement fait voter la modification du statut juridique d’EDF-GDF en sociétés anonymes, ensuite il confie à une commission le soin d’établir les besoins en capitaux. Les syndicats, étant partie prenante des travaux de cette commission, seraient de fait associés à ses décisions.

      Mais, « La Tribune » pointe également une autre question : « Au-delà des impératifs propres aux deux entreprises, la réflexion doit aussi tenir compte du problème des retraites. La mission d’évaluation pourrait donc aussi se pencher sur la soulte à verser en contrepartie de l’adossement au régime général de la caisse d’assurance vieillesse des gaziers et électriciens. Même si ces derniers ont rejeté par référendum en 2003 l’accord pérennisant leur régime de retraite ratifié par tous les syndicats sauf la CGT et FO ».

      Les compétences de la « commission consultative » iraient bien au delà de l’avis sur les besoins de financement d’EDF-GDF, mais s’impliqueraient directement dans la gestion de la future caisse de retraite, pièce maîtresse du projet de loi Sarkozy visant à liquider un pilier de notre statut , notre régime spécial de retraite, payé sur le compte d’exploitation.

      Il faut noter que si, en son temps, le personnel a rejeté clairement le relevé de conclusions sur cette question, aujourd’hui la situation est marquée par la mise en œuvre de la loi Fillon. L’adossement de la caisse de retraite des IEG au régime général signifie un basculement dans les fonds de pension, programmés par la loi Fillon.

      Nous ne pouvons penser que notre fédération qui a caractérisé, à juste titre, le projet de loi Sarkozy comme ni amendable, ni négociable en exigeant son retrait, se prête à de telles manœuvres.

      Nous attirons également l’attention du bureau fédéral sur l’état d’esprit des collègues lors des assemblées : la question du rôle des fédérations, à plus forte raison de notre fédération, au regard de la place qu’elle occupe à EDF-GDF, se pose.

      Il y a urgence à fédérer les mouvements en cours devant l’échéance du vote à l’assemblée nationale. La question d’un appel à la grève totale est à l’ordre du jour et correspond à l’attente des agents. C’est le sens de l’adresse aux fédérations que nous joignons à cette lettre qui a, d’ores et déjà recueilli 218 signatures d’agents sur le site d’Issy-les-Moulineaux.

      Camarades, notre commission exécutive, en vous adressant cette lettre, est animée du souci de contribuer, par la discussion, à préserver la position qui a été la nôtre à Biarritz : ne rien lâcher sur la défense du service public nationalisé, la défense de nos garanties statutaires, la défense de notre régime spécial de retraite.

      Le Secrétaire Général, Jean-Charles KERMIN

      Syndicat CGT de la Direction Informatique et Télécommunications d’EDF-GDF

      cgt-issy@edfgdf.fr.

      http://hyp.lescourses.info/article.php ?sid=5500

      Source : http://www.legrandsoir.info/article.php3?id_article=1665