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Manifeste pour une grève générale de la consommation

Publie le vendredi 20 octobre 2006 par Open-Publishing
26 commentaires

Ce texte peut être utilisé librement avec indication de la source (conclusion de l’ouvrage Paul Ariès NO Conso, éditions Golias, octobre 2006)

de Paul Ariès

La société de consommation est triste, injuste et impossible : non seulement 20 % des humains s’approprient 86 % des ressources planétaires mais cet « enfer climatisé » n’est pas généralisable puisqu’il dépasse la capacité même de régénération des écosystèmes.

Nous devons donc en finir avec cette domination des uns sur les autres et de tous sur la planète pour vivre simplement en véritables humains. Ce choix est celui de la responsabilité mais aussi de l’utopie : il est le seul capable de redonner un sens à nos valeurs comme la liberté.

Nous entendons opposer à la logique économique boulimique l’objectif de vivre avec « moins de biens mais plus de liens ». La construction d’un projet politique fondé sur "la gratuité de l’usage et le renchérissement du mésusage" permettrait de résoudre à la fois les questions environnementales et sociales par le retour au politique.

Seule la perspective d’une « grève générale de la consommation » peut rendre la puissance aux petits face à cette infime minorité de puissants qui s’engraisse de notre mal-vie et de la destruction de toute chose.

Qui peut encore croire en une grève générale du travail ?
L’idée d’une grève générale court tout au long du vingtième siècle. Les peuples ont longtemps espéré dans une grève générale du Travail. Il serait absurde de lui opposer ses échecs car le propre d’un mythe est de permettre d’agir mais aussi de supporter les inévitables défaites. La dureté de l’hyper-capitalisme et de ses nouveaux modes de management musèle les salariés et une fraction importante du peuple est interdite de grève, chômage ou extrême pauvreté obligent. Sans parler du décalage entre les revendications et nos rêves d’émancipation. Faut-il s’étonner que beaucoup songent alors à ce qui pourrait prendre la relève et devenir une grève de la consommation ?

Que serait une grève générale de la consommation ?
Cette grève serait conçue comme un véritable mouvement social avec ses revendications collectives opposées aux gouvernement et patronat. Ni continuation de la démarche de simplicité volontaire ni mouvement de boycott ciblé mais une façon de se refuser comme consommateur.

L’hyper-capitalisme n’a pas encore inventé les structures matérielles qui enchaînent le consommateur à la société de consommation. Comment ne pas distinguer à cet égard les deux types de domination ? Le producteur est plus enchaîné matériellement que mentalement. C’est la perspective de la fin du mois difficile (ou impossible) qui l’oblige à reprendre son travail, pas ce prétendu amour du labeur. C’est en revanche la fausse jouissance de la consommation qui interdit de cesser de consommer et nullement des obligations matérielles. Comment le capitalisme pourrait-il obliger à acheter au-delà de l’ordre du nécessaire, c’est à dire de ce qui n’est pas de la consommation ? Le temps joue, dans le cas de la grève du travail, contre le gréviste mais il joue en sa faveur dans l’éventualité d’une grève de la consommation.
Le pouvoir perdu par les producteurs qui se refusent à l’être (car tel est bien le sens profond de tout acte de grève générale du travail) peut donc être retrouvé chez les consommateurs qui se refusent à le rester.

La grève générale de la consommation serait incontestablement l’apothéose d’une stratégie conséquente de désobéissance civique. Déjà parce qu’elle transgresserait l’impératif absolu de consommer. Elle attaquerait donc le système dans ce qu’il a de plus vital et sacré. Ensuite parce qu’elle serait un mouvement social avec des revendications opposées à L’Etat et au patronat et se donnant pour but d’arracher une autre hiérarchie de normes juridiques fondée sur la satisfaction des vrais besoins humains, avec ce que cela suppose de préparation, de mobilisation, de théâtralisation et de négociation.

Les futurs ex-consommateurs doivent apprendre à utiliser cette arme.
En célébrant chaque mois de novembre « la journée sans achat ».
En organisant des mouvements ciblés autour de revendications simples, aisément compréhensibles, assez facilement victorieux.
En envisageant des grèves générales portant sur des objectifs plus difficiles à percevoir, mais fondamentaux pour sortir du capitalisme.
L’autre atout d’une grève générale de la consommation est qu’elle ne dissocie pas le but du chemin, puisque sortir de la sphère de la consommation est, à la fois, le début et le terme de cette révolution.

Seule cette perspective de grève générale de la consommation peut rendre aujourd’hui aux plus faibles le maximum de force collective. Tant que subsiste encore le compromis fordiste, le capitalisme a besoin de notre compromission quotidienne pour réaliser ses profits. N’est-ce pas cette même grève générale de la consommation qui permettra de tenir le plus longtemps possible face à un adversaire qui n’a nullement l’intention de satisfaire notre volonté de mieux vivre ? N’est-ce pas cette grève générale de la consommation qui permettrait de réaliser, au mieux, l’unité des plus petits et diviserait ceux qui vivent de la domination des uns sur les autres et de tous sur la planète.

Ne nous leurrons pas : le système ne restera pas sans réagir. Il fera son chantage sur l’emploi, il menacera de chômage technique ; les marchands casseront les prix et manipuleront les consommateurs. Notre chance est que le système productif est fort peu fluide et que produire pour l’exportation et les plus que riches prendra du temps. La grève générale de la consommation, comme tout mouvement social, est fondamentalement la création d’un rapport de force : elle sera, sans doute, d’abord vaincue. Ce sera de nouveau la ruée vers l’hyper-consommation. Il en restera une petite graine qui peu à peu germera. Une autre grève de la consommation succédera aux précédentes... On peut penser que nous apprendrons aussi beaucoup de ces défaites. Ces objections contre cette grève ne sont donc pas acceptables, car il n’est jamais légitime de se coucher faute d’avoir la certitude du succès.

Toute grève générale constitue en outre une opération de catharsis collective puisqu’elle dévoile les ressorts intimes du système. C’est pourquoi il est si difficile de reprendre le cours normal des choses après ce dévoilement dont les effets émancipateurs marquent une vie.
Oublions un instant ce qui n’est finalement, souvent, que prétexte : toute grève commence, nécessairement, par des revendications conventionnelles mais débouche très vite sur du non-négociable. Il suffit, pour cela, de laisser le temps nécessaire à la désaliénation. La grève de la consommation, comme toute grève, visera certes des conquêtes sociales mais elle regardera, en réalité, beaucoup plus loin. De la même façon que le salarié qui se met en grève pour revendiquer un meilleur salaire expérimente aussi une toute autre existence. C’est pourquoi il lui est toujours si douloureux de reprendre le travail. C’est pourquoi même avec une victoire on ne sait pas finir une grève. Gageons qu’il sera tout aussi difficile de redevenir de simples « forçats de la consommation » après avoir expérimenté une autre vie.

Cette grève générale de la consommation doit être un mouvement pour faire vaincre l’usage contre le mésusage, la gratuité contre la vénalité. Nous ferons grève pour arracher la gratuité des transports collectifs, pour obtenir la gratuité du logement social, pour obtenir des tarifications différentes selon les niveaux de consommation, pour donner à tous avec un revenu universel inconditionnel, équivalent au SMIC, les moyens économiques de vivre sa dignité d’humain, nous ferons grève pour que ceux qui saccagent la planète paient davantage, pour que les publicités soient cantonnées dans quelques espaces, pour qu’un revenu maximal d’activité permette de redistribuer les richesses, etc. Penser que cette grève signifierait cesser de s’alimenter ou de payer ses factures d’eau (encore que ce mouvement puisse être envisagé pour obtenir la gratuité d’usage de ce bien commun) c’est ne rien avoir compris à ce qu’est la consommation, c’est une objection de consommateur donc de ce type d’humain qui va avec le système. L’objectif n’est pas de mettre sa vie ou celle des autres en danger, notre société d’hyper-consommation fait cela très bien sans nous. L’objectif, au contraire, est d’apprendre à exister pleinement, à vivre en tant qu’usager maître de ses usages et non plus comme forçat du travail et forçat de la consommation esclave du marché capitaliste.

Cette grève générale de la consommation peut être le plus court chemin pour réveiller l’usager qui sommeille encore en chacun. Faisons confiance à l’intelligence collective pour redécouvrir au cours de ce mouvement durable des usages depuis longtemps oubliés. Que chacun réfléchisse, dès à présent, à sa consommation et tente déjà de consommer beaucoup moins, bref d’adopter un mode vie minimaliste. Méfions-nous cependant de ceux qui joueraient à « plus décroissant que moi tu meurs » et qui finiraient par transformer cette action citoyenne en geste religieux, en posture moralisatrice sinon policière. Faisons plutôt confiance en la sensibilité collective pour que le mouvement prenne de plus en plus de consistance et d’ampleur.

Cette grève générale passera par le boycott de certains produits ou réseaux vitaux pour le système hyper-capitaliste (pas seulement des biens économiques comme les produits financiers mais aussi idéologiques comme ses journaux télévisés ou sa presse aux ordres). Que serait une grève de la consommation si chacun achetait son nécessaire dans ces temples capitalistes que sont les hypermarchés ?

Faisons le pari que d’ici peu ce mot d’ordre de grève générale de la consommation deviendra populaire, qu’il accompagnera (ou chassera ?) le vieux mythe de la grève générale du travail... Nous en avons tellement besoin pour souder nos espoirs et nourrir nos combats.
La perspective d’une grève générale de la consommation oblige à prendre conscience que la vraie puissance n’est pas le pseudo pouvoir du consommateur, qui voterait avec son porte-monnaie, mais celui du citoyen qui se refuse en tant que consommateur, comme le gréviste se refuse comme producteur pour se vivre sur un mode politique.

Messages

  • Ce qui serait rigolo, c’est de lancer périodiquement des ballons d’essai : un jour, un samedi, une semaine où on n’achèterait et ne consommerait que le strict nécessaire.
    Ca permettrait à chacun de nous de se poser la question "qu’est-ce que le strict nécessaire ?". Et si les réponses sont très diverses et si le strict nécessaire de l’un est scandaleusement superflu pour l’autre, c’est tant mieux, imaginez les débats que ça va susciter.
    Et on verrait le résultat dans les courbes de vente s’accentuer à chaque nouvelle "grève de 24 heures", et les gens feraient l’expérience que "c’est pas triste", et finalement on aurait hâte de recommencer.
    Il suffirait que le mouvement n’aille pas trop vite, qu’il ne stigmatise personne, qu’il laisse à chacun le temps de prendre conscience que ses besoins et désirs ne sont pas tous satisfaits par la sphère marchande.
    Une vraie révolution, pacifique, légale, il faudra résister mentalement bien sûr, mais surtout ne pas laisser dans la merde ceux qui perdraient leur boulot.
    Je connais un ouvrier d’une petite boîte de sacs plastiques qui maudit les écolos parce qu’il vient de perdre le sien.
    MC

  • Merci Paul Ariès pour votre réflexion, enfin quelque chose qui tient bien la route, qui est censé, puissant, et qui donne un rôle essentiel au citoyen-consommateur, partenaire incontournable dans l’économie, la finance et la politique.

    Vous me faites planer !!! Je me délecte de vos propos, parce que j’ai pris conscience de notre puissance de consommateur (depuis un moment déjà) qui pourrait bien bouleverser toutes les idées établies, l’ordre des choses... j’attends juste l’appel général à ce nouveau genre .... qu’est la grève de la consommation (c’est à la portée de tout le monde, mais à faire ensembles), pour faire entendre notre voix, celle du peuple, des 80 % qui se partagent seulement 20 % des richesses. C’est à nous de nous bouger, de changer la donne, de réclamer notre dû. J’aimerais voir disparaître le terme méprisant de "ressources humaines", les salariés ne sont pas des "ressources", ni des "matières premières". Ils appartiennent à la même catégorie que le patron. Désolée !
    Juliette

  • Nous la faisons depuis deux ans au niveau d’un quartier cosmopolite, avec le refus de fréquenter les hypers et les boutiques de futilités (fringues, parfumerie, chaussures de luxe, coiffeurs). Même nos ados s’amusent à faire de la récup’ en achetant les vêtements chez Emmaüs ou au secours populaire à 2 ou 3 euros LE KILO , les échangeant, les retaillant , les personnalisant, de vrais petits Lagerfeld. Nous pratiquons l’échange de services suivant les compétences de chacun, l’échange de savoir-faire (les joies du multiculturalisme), les dons de nos surplus de fruits et légumes à ceux qui n’ont pas de jardin. Nos voitures sont très âgées mais passent le contrôle technique grâce à la vigilance et au savoir-faire de nos jeunes mécaniciens amateurs. Dans une ville sinistrée par la délocalisation massive des entreprises, cette "grève définitive de la consommation" permet à beaucoup de vivre sainement avec très peu de moyens. Si cela peut contribuer, en plus, à ménager la planète et à miner le système capitaliste, c’est tant mieux !

    • Votre témoignage est très fort, et plein de malices, preuve que l’homme peut s’affranchir des chaînes que la société a tenté de lui mettre aux mains et aux pieds.
      Mais pour être pleinement entendus, c’est sur tout le territoire, un même jour, qu’une telle action pourrait être envisagée. Ainsi, ceux qui sont de l’autre côté du tiroir-caisse pourront faire leurs comptes et là ça leur parlera beaucoup, à n’en pas douter, avec répercussions, inquiétudes, aux étages supérieurs (paiement factures fournisseurs, impôts, ministère des finances, caisses de l’Etat et son train de vie, comme celui des employeurs, et de la haute finance). Nous avons les moyens de rabattre le caquet de ces arrogants prétentieux sans morale, ni respect pour le peuple. A nous d’en faire bon usage. J.

    • Que chacun réfléchisse à ce qu’il peut déjà faire à son niveau, puis mettons nos expériences en commun et concertons nous pour des actions ciblées et ponctuelles.

      J’ai depuis longtemps la conviction que nous avons un énorme pouvoir, celui d’asphixier le capitalisme en cessant d’actionner nous-mêmes la pompe à fric.

      N’en doutons pas, notre résistance sera assimilée à du terrorisme et une nouvelle loi tentera de criminaliser le refus de consommer sur ordre.

      Le vélo du capitalisme financiarisé ne tient son fragile équilibre que par la vitesse de déplacement de ses capitaux qui vampyrisent le produit du travail, or c’est NOUS qui pédalons en consommant.

      Et si nous avions des crampes...?

      Flash

    • Beaucoup d’actions collectives sont déjà engagées dans ce domaine et la lutte antipub n’est pas la moindre. De Paris à Montauban, de Lyon à Cherbourg (cf. le site www.bap.propagande.org) des déboulonneurs organisés ou des citoyens ordinaires s’attaquent à la publicité. Ce combat n’est pas folklorique, loin de là ; il touche à un endroit très sensible du capitalisme : la surconsommation avec son lot de gaspillage, de pollution et de conditionnement des esprits. Et c’est pour cela que certaines mairies vendues à la grande distribution deviennent très hargneuses contre ces mouvements. Les citoyens qui refusent l’invasion publicitaire s’opposent, parfois pacifiquement parfois non, à l’aliénation des cerveaux, à la transformation de l’humain en con-sommateur, à l’appropriation de l’espace public par quelques marchands tout puissants que le pouvoir politique protège. Et les victoires que rencontrent ces militants sont une très bonne nouvelle (cf. aussi Paysages de France, le publiphobe, etc.).

  • J’ai aimé votre proposition. C’est bien expliqué. La philosophie de la démarche est bien argumentée. Sa force politique saute aux yeux. Choisir de ne plus se définir comme un con-sommateur ! Les pontes du marketing vont être en panne de cible !

    Les réactions ont été intelligentes et l’on sent les interlocuteurs pleins d’espoir. Nous nous remettons à rêver. Beaucoup sont prêts. Ont entamé la démarche ; j’ai suivi l’action des anti-pub. Je propose un mouvement international.

    Du Japon (il y a des internautes de là-bas sur Bellaciao) à l’Islande. Déjà, comme beaucoup d’autres, je pratique le boycot des journaux TV et de la presse dominante. J’ai même éliminé la TV. Remplacée avantageusement par des loisirs créatifs. Musique instrumentale. Ecriture.

    Mes nouveaux choix me permettent de rencontrer mes semblables hors les temples de la consommation. Vivant aussi dans un environnement multiculturel, riche humainement mais désargenté, je découvre les stratégies pour vivre bien avec l’essentiel.

    Ces quelques mots ne rendent pas compte de la totale transformation que peut apporter dans une existence d’autres choix que ceux imposés par le système. De la joie générée par une expérimentation originale et de la force d’attraction qu’elle nous confère.

    Ce n’est pas une religion, ce n’est pas un dogme , mais une entrée dans un univers léger et heureux. Qui appelle au partage et à l’échange. Dans l’enrichissement mutuel. Dans la responsabilité de l’humain qui s’assume et se choisit acteur de sa vie, selon ce qu’il est au fond de son coeur.

    Amitiés.

    little light

    • Divins vos messages et porteurs d’espoir, de reconnaissance. La prochaine Révolution sera celle-ci, c’est-à-dire que les citoyens-consommateurs seront des partenaires privilégiés au même titre que les patrons. Si on veut changer la donne, c’est un syndicat unique représentant les 80 % des citoyens-consommateurs qu’il faudrait mettre sur pieds. Imaginez la suprématie des 80 % sur les 20 %, aussitôt ça vous change l’horizon !

      Vous pensez à l’action anti-pub (très bien, c’est tellement laid et dangereux quand on conduit), et moi je pense au mot d’ordre de retirer sur un jour entier notre salaire, dès son virement (1er du mois, par exemple) du chéquier pour le mettre en épargne (car sortir de la banque avec serait dangereux, surtout quand on n’en n’a pas de reste). J’ose pas imaginer, à condition de le faire tous ensembles un même jour, l’état d’affolement de nos banquiers, et de la bourse !!! Ca pourrait être aussi le boycott du super-marché qui ouvre le dimanche à l’approche des fêtes, faisant fi de la vie privée et familiale des salariés. Il faudra résister aux bonus de 25 %, qu’il ne manquera pas de mettre en avant pour nous acheter. On pourrait ne pas aller chercher de l’essence un certain jour tous ensembles (idem, résister ce jour-là au prix du carburant à prix coûtant pour nous appâter), refuser de regarder la TV, un certain jour, etc, etc. On ne sera peut-être pas obligé de justifier nos boycotts pour éviter toute contre-attaque. On pourrait peut-être aussi boycotter des marques de produits, quand on apprend que le patron maltraite ses salariés (étonnant, mais ça se fait aux USA, le patron est mis au pas par les consommateurs ; le résultat c’est que les salariés sont respectés et mieux payés... mais c’est une minorité, hélas).

      On a les moyens de dire aux 20 %, coucou, on est là, on existe, on ne veut plus être traité comme des esclaves qui passent leur vie de misère à remplir les comptes en banque des nantis, on veut notre part ni plus ni moins ! J.

  • bravo et si on essayait une greve de tous les systemes banquaires...

  • — - Chaque 11 de chaque mois : grève de la consommation, pour débuter ---

    Il faudrait faire grève, tous ensemble, un jour par mois au début.

    Pour cela, il faut une date et un chiffre symbolique.

    Un moment fort.

    Comme nous savons que le 11 septembre 2001, c’est le symbole du capitalisme féroce et outrancier qui s’est abattu lorsque les deux tours du World Trade Center ont chuté en 10 secondes (une chute libre dans l’entraînement de la gravité), il serait peut-être juste que nous aussi, mais pacifiquement, disions NON !!! au capitalisme outrancier, chaque 11 du mois.

    Une façon de transformer les symboles de mort et de destruction violente, en porte nouvelle vers un autre mode d’existence en société.

    Loin de la loi du plus fort, loin de la loi de la jungle, chaque 11 du mois, en faisant grève, en ne consommant plus, nous dirons au monde que nous nous souvenons des morts du 11 septembre 2001, et que nous refusons que continue de tourner toujours plus vite cette société des hommes gangrenée par l’argent-roi, infestée par la violence meurtrière générée et créée par une poignée de puissants dans leur quête incessante de leurs plus-values.

    Cristobal.

  • c’est séduisant....mais, quel ont été les impacts des "journées sans conso".ll me semble que pour l’instant, même si elles sont souvent minables, les grèves du travail sont plus efficaces.
    Alain

    • et peut-être que les deux sont compatibles... Ainsi que les luttes antipub et d’autres types d’actions encore.

    • Une grève de la consommation me paraît rallier plus de personnes (familles de x personnes), qu’une grève du travail, et c’est à la portée de tout le monde. Seulement, il faut cibler l’objet qui est censé montrer que les citoyens-consommateurs ont du poids dans l’économie et aussi dans les choix politiques. Le nerf de la guerre étant l’argent, il est mon objet préféré pour une grève.
      Mais il y a aussi bien d’autres objets à viser.
      Ensuite, il faut arrêter qu’on nous passe de la pommade sur le dos en disant que le "consommateur est roi", car à voir les mines peu réjouies que nous avons quand nous faisons nos courses, j’aurai tendance à croire qu’on prend le consommateur pour "le roi des cons" qui peut gober tout et n’importe quoi. (ex. le riz contaminé discréto par du riz OGM venant des USA ou du poulet fermier label rouge, nourri au soja peut-être bien OGM, sans compter le veau aux hormones, ou au rayon frais la saucisse, passée, trempée dans de l’eau javellisée, ni vu ni connu...).
      Mais on peut combiner les actions, ça n’en sera que plus efficace.

  • Je pense que les grosses société qui fabriquent les objets consommables à la pelle n’ont plus rien à faire du marché Francais car ils savent que les consommateurs Français sont déjà gavés et ils n’ont plus d’argent. Ce qui les intéresse, ce sont les pays qui n’ont pas encore consommé comme la Roumanie, l’Inde, la Chine, etc. C’est pour être au plus près de ces futurs consommateurs que les entreprises délocalisent.

  • entreprise de culpabilisation ?
    la grève générale est subie par une partie de l’Humanité, 30.000 enfants en meurt chaque jour !
    et il cet appel me parait indécent ! en France même la pauvreté s’étend, des enfants ne mangent pas tout les jours...ils doivent encore manger moins ?

    et pourquoi ne pas remettre en cause les 1.000 milliards de dollars des programmes militaires ?
    une augmentation de 150 milliards de dollars en un AN !
    Hypothèse : si nous remplacions les armes de mort par des armes de vie, avec seulement l’augmentation des budgets militaires...combien de miséreux pourrait manger ?

    (en France 20 milliards d’Euros pour les nouvelles armes nucléaires)

    Erreur sur la cible !

    le Morvandiau

    • — - Erreur d’interprétation ---

      Le texte lui-même dit pourtant clairement qu’il ne s’agit pas, pour les plus démunis, de se condamner à mourir de faim.

      C’est absurde !

      Simplement, éliminer le superflu, et contribuer ainsi, pacifiquement, à glisser vers un autre paradigme. Quitter une société d’hyperconsommation, et retrouver la santé de l’autosuffisance et la satisfaction des besoins fondamentaux.

      On insistera aussi sur la consommation qui n’est pas seulement celle de la nourriture, mais aussi, et peut-être même surtout, celle des "biens" de divertissement et d’"information".

      Ainsi, éteindre sa télévision, refuser d’ingurgiter tous ces messages de propagande, ainsi que tous les tombereaux d’ordures et de vulgarité qui se déversent dans nos maisons depuis le petit écran cathodique et le grand écran plasmatique ou à cristaux liquides (LCD), est aussi une grève de la consommation.

      Refuser de lire et d’acheter les journaux qui exigent un prix pour que le citoyen lise des enfilades de mensonges, c’est aussi faire grève de la consommation.

      Il faut se rappeler et avoir à l’esprit qu’il y a dans cette volonté de "grève de la consommation", une nécessité quasiment sanitaire de trier et de filtrer les informations au sens large.

      Quel type d’information considérons-nous comme nécessaire, utile et nourrisante ?

      Comme disait "quelqu’un", il y a de cela plus de deux mille ans, "l’homme ne se nourrit pas seulement de pain".

      À bon entendeur....., usez de cette opportunité et de ce mot d’ordre pour mettre en jeu votre perspicacité et votre imagination. Une excellente occasion de réfléchir aux rouages qui construisent notre société.

      Salutations.

      Cristobal.

    • Hé Morvandiau, dis-nous quel sera le gouvernement capable de s’attaquer au lobby militaro-industriel.

      Pas facile, hein ?

      En revanche tu dois savoir que Lagardère, Dassault...etc, ont beaucoup d’autres intérêts dans la distribution des biens de cosommation courante.

      Ils sont donc boycottables sur ces secteurs.

      Flash

  • D ACCORD POUR LE 11 ET AUSSI POUR BOYCOTTER TOUT CE QUI EST IMPERIALISTE ET SIONISTE

    • Le 11 me gêne à plusieurs titres :
       d’abord, beaucoup de gens n’ont plus grand chose à cette date sur leur compte,
       ensuite, si le 11.09.01, est un geste assassin, qu’il ait été fomenté par des islamistes ou par Bush. La véritable raison nous échappe.

      Le premier jour ouvrable du mois paraît le mieux adapté. Les salaires sont versés et retirer ces sommes sur un jour feront bouger les instances financières. Si cela ne suffit pas, c’est sur deux jours consécutifs qu’il faudra appliquer la grève.

      La grève des cinémas, symbole du fric à tout prix, serait excellent aussi, ainsi que le coca-colac.

      Et puis faire la grève de la consommation, un jour ceci, au autre cela, étallé sur le mois donnera
      des cheveux blancs aux nantis, qui finiront bien par comprendre qu’ils s’enrichissent avec notre travail et notre argent.

  • Erreur de Cible : pendant ce temps 3 milliards d’humains crèvent de faim, chaque jour 30.000 enfants meurent de ne pas avoir assez consommé !!
    C’est une démarche culpabilisante très catho !
    Mea culpa, mea maxima culpa…si près de 3 milliards d’ humains, dont il n’est jamais question dans l’article vivent avec moins d’1 dollar par jour : c’est que je bouffe trop !!
    Mon dieu sauvez-nous de la gabegie et des éco-tartuffes !
    Et cela nous évite de parler des six points consensuels :
    1) la dénonciation des inégalités croissantes tant entre le Nord et le Sud, qu’à l’intérieur de chaque pays,
    2) Le piège de la dette pour les pays du Sud avec ses conséquences sur l’exploitation inconsidérée des richesses naturelles et la réinvention du servage et de l’esclavage (en particulier des enfants),
    3) la destruction des écosystèmes et les menaces que les pollutions globales font peser sur la survie de la planète,
    4) la destruction des services publics et le démantèlement des systèmes de protection sociale,
    5) l’omnimarchandisation, avec les trafics d’organes, le développement des "industries culturelles" uniformisantes, la course à la brevetabilité du vivant,
    6) l’affaiblissement des États-nations et la montée en puissance des firmes transnationales comme "les nouveaux maîtres du monde"., la montée des « populismes » des « fascismes » sont semés !!
    Pendant le même temps 1.000 milliard de dollar dans l’armement…pas un mot !! augmentation de 150 milliard en UN an !! et si nous parlions désarmement ?
    Et ce n’est certes pas UN gouvernement isolé qui pourra solutionner le problème, mais peut-être as-tu entendu parler d’une nouvelle culture de la Paix ?
    http://www.mvtpaix.org/outils/infos-paix/infos-paix.php
    De la culture de la guerre à la culture de la paix il y aura un long chemin, encore faut-il que les pauvres et leurs gosses aient le ventre plein pour nous accompagner !!
    http://www.fao.org/index_fr.htm
    un bon livre à lire : le dernier Jean Ziegler…et les autres !!
    Le Morvandiau

  • Bon ça a l’air rigolo comme ça, mais à y réfléchir, n’est-il pas un peu facile de se "priver" d’achats quelques jours ? Qu’est-ce qui nous empêche de nous rattraper par la suite ?

    Personnellement, je ne vais au supermarché guère que 2 fois par mois (pour les boîtes de mon chat et les gratouilles vaisselles...). Peu de chance que ça tombe un 11...

    Et si j’ai "besoin" d’un achat plus important (casserole, matelas, échelle...), qu’importe si je le fais cette semaine ou la suivante ?

    J’y ai un peu réfléchi, et je trouve que ce concept de "grève de la consommation" est un peu flou. Je pratique assez systématiquement une "consommation choisie", qui évite les produits craignos (je vais pas vous faire un dessin : composition, origine, marques, conditions de travail...). De plus mon budget ne me permet pas tellement des extras, mais j’estime que faire des excès occasionnels ça fait partie du "nécessaire".

    Le seul intérêt que je vois à ce concept de grève (et il est de taille), c’est d’engager un débat public sur les conséquences de la consommation et sur le pouvoir (et la responsabilité !) du consommateur. Faire comprendre qu’on ne fait pas que subir les multinationales, qu’avec notre porte monnaie on peut influer sur le commerce mondial bien plus qu’en manifestant aux G8, et que nous en avons donc l’entière responsabilité. Faire comprendre qu’en faisant nos courses nous votons pour des choix de vie et de mort.

    Mais je trouve que le terme de "grève" ne convient pas tellement à une telle action, car il s’agit à mon sens d’une action positive, d’un choix dynamique au quotidien, à mener au long cours. Peut-être d’une "éducation à la consom’action" ? Ceci en deux volets : boycott des produits "mortifères" (avec explication au cas par cas) et préférence pour les produits "vivifiants", le tout en tenant compte des limites dues à notre surnombre.

    Dans tous les cas, je me réjouis de voir un tel sujet venir sur la table, car je pense depuis très longtemps que le pouvoir du porte monnaie est beaucoup trop sous-estimé par tous les courants de résistance.

    Cela dit, les conséquences sur l’emploi étant considérables, ce débat ne peut faire l’économie d’une remise en question profonde de la notion même de travail, d’organisation du travail, de propriété des outils de production, d’intégration des coûts écologiques dans les coûts de production, etc. Sans oublier une réforme de la propriété privée, sans quoi les futurs "privés d’emploi" deviendraient de nouveaux "sans terre"...

    D’ici là, tout de bon !

    Marcel ETIENNE

  • Vouloir abandonner des gadgets inutiles voire contre productifs ce n’est pas en trouver de nouveaux.

    Cette histoire de grève de consommation, quoiqu’elle soit entourée des meilleures intentions du monde j’en suis convaincu est un sympathique gadget… et je dirais, un de plus.

    Cette grève, dont je suis tout à fait persuadé qu’elle ne se fera pas, ou sera détournée (achats la veille ou le lendemain…) peut-elle être un moment de prise de conscience ? C’est possible, mais n’oublions pas que la conscience est quelque chose de très élastique et à géométrie variable… un peu à l’image de la « bonne action » qui dédouane d’une vie un peu inconsciente.

    La consommation n’est-elle pas le point faible, ou un des points faibles du système que nous voulons abattre. ? Si, très certainement. Ne reproduisons donc pas ce qui est entrain d’échouer pour la production : la grève traditionnelle que l’on connaît depuis le 19e siècle. Dans ce nouveau domaine, la consommation, essayons de faire preuve d’intelligence et d’imagination pour la faire se retourner contre le système. Comment ?

    En mettant en place des réseaux de contact producteurs-consommateurs dans les secteurs où cela est possible et réalisable, dans l’agriculture pour commencer et en cherchant à les étendre aux autres productions. Il est évident que nous ne pourrons pas attaquer de front le système des circuits de distribution, par contre nous pouvons les faire se décomposer en développant des circuits qui, peu à peu, les marginaliseront… et c’est comme cela que nous arriverons à convaincre le plus grand nombre qu’une pratique de consommation autre est possible et souhaitable.

    Voir l’article : « SUR LES STRUCTURES ALTERNATIVES »

    Patrick MIGNARD

  • Bien sûr que c’est une des solutions pour tenter d’enrayer le processus de décérébration et d’asservissement en règle de l’humain

    Si nous nous posons la question de décider de ce dont nous avons besoin dans l’échelle des valeurs

    1/ pour vivre

    2/pour vivre le plus confortablement possible

    3/pour vivre le plus agréablement possible

    Ne les laissons pas décider des réponses à notre place. ne les laissons pas nous dicter LEURS réponses

    Petite recette

    1/ un zeste de sel critique : ce qui est bon pour eux ne l’est PAS forcément pour nous ; se méfier donc de tout ce qui nous est présenté comme "bon pour nous" ; et c’est aussi vrai dans les slogans politiques que pour les slogans publicitaires, ce sont quasiment les mêmes !

    2/ une pincée de poivre vert : la propagande, la publicité sont forcément mensongères, sinon une simple information suffirait

    3/ quelques centilitres d’eau pure (si vous en trouvez encore !) pour vous dépolluer la cervelle

    4/ et tout de même une bonne pinte de bon sens : un indice de référence est celui de la consommation des "ménages" qu’on nous balance régulièrement en indice de santé. Une baisse de cet indice, à les entendre, signifierait que les "ménages" sont malheureux, que la France va mal ; et si une baisse signifiait tout simplement que les "ménages" avaient justement tout ce qu’il leur fallait ? Horreur ! La france va mal alors que ses "ménages" iraient plutôt mieux ? Horreur, ce serait quasiment le divorce !

    Toute la politique est phagocytée, dirigée par les indices économiques ; c’est pas de la politique, c’est du marketting au service d’un chiffre d’affaires. Avec l’argument de la compétition mondiale, de la course au podium mondial. Nos pays ne sont plus dirigés politiquement, ils sont menés tambour battant par des multinationales aux mains de moins en moins de gens de plus en plus puissants. Il n’y a plus de politique, que de la gestion d’un parc animalohumain, parc où nous sommes à la fois consommateurs et produits de consommation (en d’autres termes pour vous donner une image, où on vous fournit tout de même la pelle pour vous faire creuser votre propre tombe ; les braves gens !).

    Alors oui, cette course est pipée, dopée, et n’a plus rien d’humain. ce n’est plus l’argent, instrument d’échanges au service de l’humain, mais l’animal humain au service de l’argent, de ceux qui se l’approprient.
    Pour faire la guerre, faut de la chair à canons. Pour faire la guerre économique, faut de la chair à saucisses, et c’est encore nous.
    Sauf que si on refuse de prendre les armes en temps de guerre, on est jugé déserteur et passé par les susdites. si on refuse de consommer, on sera seulement jugés mauvais citoyens, on s’en fout !

    Ceci dit, vous allez voir le chantage du genre

    Vous refusez de consommer des cartes de crédit ? On ne délivrera plus les produits de première nécessité que sur carte de crédit (je sais, j’ai pas de carte de crédit)

    Vous refusez de consommer de la carte VITALE ? On ne vous soignera que Vitale à l’appui (je sais aussi !)

    Vous avez pas acheté LA nouvelle robe, vous êtes moche !

    Vous avez pas le dernier téléphone portable ? Vous êtes ringard !

    Vous n’aimez pas la dernière marque de yaourts à la mode ? Vous êtes très con !

    Etc, etc

    Pour répondre à ce chantage, faites vous mêmes VOS paroles sur VOTRE musique. Redessinez votre beauté, inventez votre modernité, utilisez votre intelligence.

    Je pourrais écrire des heures sur le sujet, mais ça vous lasserait.

    Répertoriez ce que vous avez acheté les trente derniers jours, et triez ce qui vous est nécessaire, ce qui vous a fait vraiment et durablement plaisir........ et le reste du fratras.

    Je vous dirais bien aussi de jeter votre télévision, vecteur de publicités et de propagandes, mais vous êtes dépendants ! pourtant, ya urgence à le faire.
    ce serait rigolo, une grève générale de la consommation, qui débuterait par un immense autodafé de tous les postes de télé du monde ; vous parlez d’un feu de joie.

    Mais aussi d’une pollution à la hauteur de celle qu’elle provoque dans vos neurones !

    MARTINE MARCHAND

  • un vrai problème et nous sommes tous concernés

    le prix du carburant
    le prix de la nourriture

    on ne vit plus on survit. et c est de pire en pire
    invitations à la grève générale

    revendication le carburant à 1 euro
    baisse des prix en grandes surface
    ....

    moyens 24 heures de non consommations pour tous et à tous les niveaux
    une journée sans voiture et sans acheter de carburant
    pas d’ achat en grande surfaces
    ne pas utiliser les services bancaires.. cb etc..
    réduction de la conso électrique 2 heures d’ extinction générale des lumières
    grève des étudiants qui utilisent des services en université
    etc..

    la restriction n’ est pas un jeu. elle est volontaire aujourd’ hui

    demain la hausse des prix nous restreindra quoi qu il en soit..
    mobilisons nous...
    agissons

    vir

  • Bonjour,
    Cette proposition de grève de la consommation est encore plus d’actualité ces jours-ci. Que le gouvernement avance ou recule sur son projet de réforme des retraites, les problèmes de fond demeureront. De plus, meme ceux qui votent les grèves et blocus ne se font pas trop d’illusion sur le pouvoir de ces actions car il est très difficile de les tenir sur la durée (c’est-à-dire plusieurs semaines voire davantage). Mais la grève de la consommation parce qu’elle exige une certaine rigueur de la part de celui qui la fait et parce qu’elle est extremement menaçante pour les acteurs de l’économie effraie meme les syndicats. Quant aux partis politiques traditionnels, ils n’osent pas y songer. On achète l’électorat en lui promettant des aides pour consommer toujours plus à l’avenir. Pourtant cette grève de la consommation peut aller frapper loin et longtemps. Quelques exemples : on n’achète plus les produits de beauté d’une certaine marque ;on boit l’eau des régions à la place des liquides à bulles ou sans bulles de toutes origines, on bloque les majors de la chanson car ils engraissent des chanteurs qui planquent leurs économies n’importe où, idem pour le cinéma... Pas de liste obligatoire : chacun réduit tout ce qu’il peut réduire, chacun fait le tri. Si les gens en discutent entre eux, s’encouragent, si une certaine émulation nait, presque ludique (et là je pense bien entendu aux jeunes), des effets sensibles se manifesteront. Mais l’idée doit etre diffusée pour porter ses fruits. L’objectif et les moyens doivent etre proclamés.
    Annick G

  • Plus de 70% des français sont contre le projet de loi sur les retraites qui nous est imposé par un gouvernement ultra-libéral et la commission européenne. Même s’ils ne participent pas directement aux mouvements de grève, la majorité des français soutiennent les grévistes. Malgré cela, les grèves et les mouvements sociaux de plus en plus durs, le gouvernement français, qui est à la solde du MEDEF, reste sourd à l’appel des Français. Au contraire, il accélère le processus pour faire passer ce projet de loi en force au Sénat. Ces procédés anti-démocratiques démontrent, le mépris du gouvernement et du MEDEF pour les citoyens. Le traité de Lisbonne refusé par la majorité des français n’est qu’un exemple de plus.

    Les deux mois de grève et de manifestation nous montrent que ce mode d’action n’est pas suffisant pour créer un réel rapport de force avec le gouvernement. Avec le projet de loi sur les retraites qui concerne tous les Français, le gouvernement offre aux syndicats et aux citoyens la possibilité d’innover en matière de lutte sociale. La forte mobilisation actuelle doit être l’occasion d’expérimenter de nouvelles formes d’actions. Elles permettraient de créer un nouveau rapport de force avec le gouvernement et ses donneurs d’ordres (commission européenne, MEDEF et multinationales). En effet, pour créer un rapport de force avec les multinationales et le MEDEF, il est indispensable que leurs intérêts et leurs profits soient directement menacés par les grèves.

    Les questions sont les suivantes : Comment créer un rapport de force qui menace les intérêts économiques de la grande distribution et des multinationales ? Quelles formes d’actions permettraient aux salariés du privé et du public de participer activement à ce mouvement social sans craindre le licenciement et une perte de salaire ? Comment inverser le processus social organisé par les tenant de l’ultra-libéralisme depuis les années 80 pour permettre aux citoyens de se réapproprier la lutte sociale ? Quels sont les leviers qui concernent directement les intérêts des multinationales ?

    En France et dans l’ensemble des pays européens ce n’est plus la production mais la consommation qui est le moteur de l’économie. Pour que le MEDEF et les multinationales craignent les grèves, leurs intérêts économiques doivent être directement concernés. A partir de ce constat, l’arme à la disposition de tous les salariés (privé, public) et même de tous les citoyens est la Grève de la Consommation.

    La grève de la consommation doit concerner tous les biens et services superflus qui ne concernent pas les besoins essentiels à la survie. Imaginez les hypermarchés, les centres commerciaux, les galeries marchandes, les rues piétonnes, les magasins de vêtement, etc., vides un samedi ou durant plusieurs semaines…

    Seule une grève générale, qui associera à la fois la grève du travail, les manifestations, le blocage de raffineries et la grève de la consommation sera en mesure de faire céder le gouvernement. C’est aux syndicats, aux partis politiques, aux mouvements sociaux et aux citoyens de s’approprier cette nouvelles forme de lutte sociale pour faire plier le gouvernement, les multinationales, le MEDEF et les ultra-libéraux. La grève du travail couplée avec celle de la consommation offrira aux citoyens une arme offensive destinée à inverser le processus de destruction du programme du Conseil National de la Résistance. Mais surtout, elle permettra de défendre nos droits sociaux, mais surtout, d’en conquérir de nouveaux au profit de l’intérêt général et non d’une minorité.