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Marie-George, Arlette, José... si on causait ?, par Olivier Besancenot
Publie le jeudi 27 avril 2006 par Open-Publishing23 commentaires
Nos noms apparaissent dans les sondages liés à la prochaine présidentielle - quatre noms qui se sont prononcés, ensemble ou séparément, pour un rejet antilibéral et internationaliste du traité constitutionnel européen.
En moins d’un an, sur le terrain référendaire le 29 mai 2005 et sur le terrain des luttes en avril, le libéralisme a subi deux revers, entre le rejet de la Constitution et le retrait du contrat première embauche (CPE). Ces victoires suscitent de grands espoirs chez celles et ceux qui, au quotidien, subissent les effets de l’exploitation capitaliste.
Nos quatre noms ne résument pas seuls toute la diversité qui s’est exprimée dans la campagne du non de gauche. Pour autant, nous avons des responsabilités communes. Nombreux sont ceux qui veulent savoir si une candidature unitaire est possible et nécessaire. Nécessaire, c’est certain, ne serait-ce que pour répondre à l’aspiration unitaire qui s’est exprimée depuis le 29 mai, particulièrement dans les collectifs du même nom.
Mais possible ? Les conditions pour aller plus loin ne semblent toujours pas réunies. Pourtant, les obstacles à surmonter pour nous fédérer sont connus de tous : battre la droite et sa politique ; rejeter le social libéralisme ; ne pas reproduire la stratégie de la gauche plurielle.
Battre la droite durablement, c’est bien de le promettre, mais c’est mieux de la combattre dès maintenant. Aujourd’hui, c’est un mouvement d’ensemble qui reste à construire dans l’unité la plus large, sans sectarisme, contre le chômage et la précarité, car la loi "d’égalité des chances" et le grand frère du CPE, le contrat nouvelles embauches (CNE), sévissent toujours. Alors c’est vrai, lutter pied à pied contre la droite, sans repousser à demain la confrontation directe, c’est s’engager à défaire ultérieurement ce qu’elle a produit depuis qu’elle est au pouvoir.
Et, pour se débarrasser sur le long terme des méfaits qui s’abattent sur nous en cascade, il faut en finir avec toutes les politiques libérales, même lorsqu’elles ont été menées par la gauche au pouvoir. Bref, battre la droite, sans seulement la "recaler" pour cinq ans, c’est appliquer un plan de mesures d’urgence sociale et démocratique qui permettraient à des millions de personnes de sortir la tête de l’eau.
Afin de contester réellement au social libéralisme son hégémonie sur la gauche, nous devons faire émerger une autre gauche qui refuse les diktats de la finance et de l’Europe libérale. Nous n’avons pas d’autre choix, si l’on veut garder nos droits ou en acquérir de nouveaux, que de défier les privilèges des plus forts. Contrer la mainmise des multinationales sur l’économie et sur nos vies, c’est s’opposer à l’appropriation croissante du fruit du travail de tous par quelques grandes firmes.
Impensable de légiférer efficacement pour interdire les licenciements, tant que les pouvoirs publics ne reprennent pas aux "licencieurs" les subventions généreusement accordées. Impensable encore d’augmenter les revenus ou d’accorder une allocation d’autonomie pour tous les jeunes en formation sans prendre l’argent sur les profits. Impensable, enfin, d’obtenir une mesure pourtant gratuite, comme le moratoire sur les OGM, sans tenir tête aux multinationales semencières. Une gauche qui ne propose pas de répartir les richesses, en donnant à la population les moyens de les contrôler, est une gauche pleine de belles promesses, mais qui, une fois au pouvoir, n’applique pas une politique de gauche.
Enfin, se convaincre que la gauche n’a plus le droit de se tromper dans une nouvelle expérience de la gauche plurielle n’est pas une garantie en soi. La "gauche plurielle" n’est pas une formule, mais une stratégie politique qui demeure celle du PS : satelliser d’autres partis de gauche autour d’accords électoraux pour leur faire assumer les grandes lignes de sa politique.
L’espoir consiste donc à s’opposer à la droite et à résister au social libéralisme, en refusant, par exemple, les alliances gouvernementales et parlementaires avec le PS. Cela ne nous marginaliserait pas. L’idée qu’on pourrait convertir la direction du PS à l’anti-libéralisme ou peser sur les réunions de la gauche au sommet pensant y faire naître l’alternative est une illusion. Il n’y a pas de synthèse possible entre l’anti-libéralisme et le social libéralisme. D’autant que les institutions de la Ve République, qui empêchent le suffrage universel d’avoir une portée sur les décisions économiques qui touchent à nos vies quotidiennes, sont faites pour que, à gauche, ce soit bien François Hollande qui donne le "la" et pas Marie-George Buffet, Ségolène Royal plutôt qu’Arlette Laguillier, Dominique Strauss-Kahn plutôt qu’Olivier Besancenot, et Pascal Lamy plutôt que José Bové.
Alors oui à une candidature unitaire si elle est anticapitaliste. Plus qu’au casting, nous sommes attachés au scénario et au contenu. Deux sont envisageables. Un s’est ouvert par la campagne du référendum européen, se poursuit par le soutien aux luttes sociales, déroule un plan de mesures d’urgence pour les classes populaires et la jeunesse, et débouche sur un rassemblement des forces antilibérales et anticapitalistes, internationalistes, féministes et écologistes. L’autre se conclut par la caution de gauche à une nouvelle alternance sous l’aile du PS. Nous ne serons pas du second. Avec un bon scénario, le casting ira de soi.
Entre huit candidatures à gauche le 21 avril 2002 et une seule en 2007, il doit y avoir un juste milieu. Une gauche plurielle n° 2, à peine relookée, semble devoir se reconstituer. C’est son problème. Les luttes d’aujourd’hui et de demain, elles, méritent mieux. Alors, je crois qu’on aurait besoin de se voir pour causer un peu. À bientôt dans les luttes, c’est sûr... mais pourquoi pas autour d’une bouffe à quatre ? C’est moi qui régale !
LE MONDE | 27.04.06 |
Messages
1. > Marie-George, Arlette, José... si on causait ?, par Olivier Besancenot, 27 avril 2006, 23:13
Quelle excellente idée !
1. > Marie-George, Arlette, José... si on causait ?, par Olivier Besancenot, 27 avril 2006, 23:24
Oui ! Sauf que Marie-Georges ne voudra pas !
2. > Marie-George, Arlette, José... si on causait ?, par Olivier Besancenot, 27 avril 2006, 23:58
MG se bat depuis le début, meme si des fois il y a des hésitations qui commencent à devenir pénible.
Par contre pour Arlette, c’est mort. Elle a toujours refusé toute union, a à peine fait campagne pour le NON, disant que en fait ça servait à rien, et a déjà annoncé sa candidature, préférant réster sur sa ligne sectaire.
Vive l’union populaire anti-libérale.
Cédric, militant PC
3. > Marie-George, Arlette, José... si on causait ?, par Olivier Besancenot, 28 avril 2006, 00:34
T’es malade, sa cellule a fait des pieds et des mains pour que dans une région délaissée pour que la LCR participe aux "débats" et aux "tables de discussions" ; si eux après s’en foute et décide de ne jamais être là....
4. Alternative unitaire, 28 avril 2006, 18:15
salut
Pour ceux qui sont intéressés par une candidature unitaire de la gauche anti-libérale aux élections de 2007, il exsite un appel à signer et à faire signer.
Site : http://www.alternativeunitaire2007.org/spip/
Babeuf
2. > Marie-George, Arlette, José... si on causait ?, par Olivier Besancenot, 28 avril 2006, 00:07
Un(e) candidat(e) anti capitaliste et altermondialiste aux élections présidentielles..très bonne idée...mais, c’est pour aujourd’hui ou pour demain...
GP
1. > Marie-George, Arlette, José... si on causait ?, par Olivier Besancenot, 28 avril 2006, 00:35
POUR BIENTOT !!!!!
3. > Marie-George, Arlette, José... si on causait ?, par Olivier Besancenot, 28 avril 2006, 07:10
Quand chacun sortira de sa chapelle et laissera tomber son évangile, quand chacun lâchera un peu de son/ses petits pouvoirs, sa petite carrière politique......alors peut-être un grand rassemblement des vrais forces anti-capitaliste, anti libérale verra le jour.
Anto,
4. > Marie-George, Arlette, José... si on causait ?, par Olivier Besancenot, 28 avril 2006, 08:05
je suis d’accord avec l’invitation de besancenot aux trois autres , et chacun à bien interet à reflechir avant de refuser , car nous nous en souviendrons , c’est maintenant ou jamais .
claude de toulouse .
5. > Marie-George, Arlette, José... si on causait ?, par Olivier Besancenot, 28 avril 2006, 09:12
Pas de candidat(e) antilibéral unique, c’est l’assurance que chacun(e) fasse dans son coin 3 à 4% en laissant de nombreux salariés s’abstenir ou voter "utile" dés le premier tour.Oui à une candidature BOVE qui n’appartient à aucun parti et qui seul peut rassembler !!
1. > Marie-George, Arlette, José... si on causait ?, par Olivier Besancenot, 28 avril 2006, 09:27
Je ne comprendrais pas l’attitude de mg buffet qui, si elle ne répondait pas à cette invitation, préférerait donc discuter avec hollande, voynet and co que besancenot et bové.
Après quoi court le PCF ?
herri
2. > Marie-George, Arlette, José... si on causait ?, par Olivier Besancenot, 28 avril 2006, 10:06
Les personnes qui ont voté non au dernier réferendum, malgré "le grande cavalerie médiatique", pour le oui.
Nous sommes des personnes responsables, la manipulation a joué au derniére présidentielle ’Non au front national en votant pour chirac
que n’a t on pu entendre quand arlette et les autres n’ont pas appelllé a voté pour chirac. Aujourd’hui "la grande cavalerie médiatique s’est mise en place. Ségolène, Nicolas les grands sauveurs, Nous ne seront pas dupes, assez d’être pris pour des "imbéciles", Arlette,Marie Georges, José Olivier, oui pourquoi pas, essayer de construire quelque chose, Nous sommes vigilants. J.Vincent
6. > Marie-George, Arlette, José... si on causait ?, par Olivier Besancenot, 28 avril 2006, 10:32
Rien de tel pour élaborer et gouter la "cuisine électorale" que de se réunir dans un restaurant.
Comme si l’avenir se décidait à quatre autour d’une table, c’est vrai qu’à Yalta ils n’étaient que trois.
Les politiques nous prennent vraiment pour des cons.
Rémi la G.
7. > Marie-George, Arlette, José... si on causait ?, par Olivier Besancenot, 28 avril 2006, 11:34
TOUJOURS PARTANT POUR SE VOIR ET DISCUTER...
Le congrès du PCF n’a jeté l’exclusive sur personne et c’est pour çà que MGB ira à "la petite bouffe" à laquelle invite le facteur...
Mais le facteur ne peut pas prétendre nous interdire a priori toute fréquentation pour avoir décidé une fois pour toute et définitivement qu’il n’y a rien à faire avec le PS...
Si on avait accepté ces présupposés on n’aurait pas entrainé près de la moitié du PS dans le non de gauche au TCE ! et on n’aurait pas gagné le 29 mai !
Si on avait dit a priori on ne fait pas d’unité syndicale avec la CFDT contre le CPE, on ne fêterait pas non plus la victoire contre le CPE le 1er Mai 2006 !
Nous, au PCF, on veut à la fois une politique anticapitaliste et gagner la possibilité de l’appliquer.
Avoir un beau projet tout neuf sur un piedestal qu’on ne pourra que contempler ne nous satisfait pas.
Nous enfermer dans un refus préalable d’alliance à la fois gouvernementale et parlementaire pour mettre en oeuvre un projet anticapitaliste, sur la base d’un procès d’intention et d’une sousestimation du rôle du mouvement populaire, c’est pour nous inacceptable.
Sur tout le reste, y a pas de problème !
NOSE DE CHAMPAGNE, COMMUNISTE COMME GRACCHUS BABOEUF !
1. > Marie-George, Arlette, José... si on causait ?, par Olivier Besancenot, 29 avril 2006, 14:45
salut
Pour ceux qui sont intéressés par une candidature unitaire de la gauche anti-libérale aux élections de 2007, il exsite un appel à signer et à faire signer.
Site : http://www.alternativeunitaire2007.org/spip/
Babeuf
2. > Marie-George, Arlette, José... si on causait ?, par Olivier Besancenot, 1er mai 2006, 12:44
En réponse à Nose de Champagne :
Souviens-toi de la « conjuration des égaux » et que Babeuf se méfiait au plus haut point des arrangements politiciens destinés à ces types de pouvoir qui, premièrement, privaient le peuple de toute participation et, deuxièmement, favorisaient l’éclosion d’une bourgeoisie n’aspirant qu’à modeler ledit pouvoir à ses propres aspirations ! Rien de neuf sous le soleil. Babeuf, aujourd’hui, se hasarderait-il vraiment à intégrer les caciques du PS à sa « conjuration des égaux » ?
Muncerus
8. > Marie-George, Arlette, José... si on causait ?, par Olivier Besancenot, 28 avril 2006, 11:38
Mais pourquoi donc aller discuter à 4 dans une arrière salle du resto bien à l’abri du peuple ?
Cette rencontre devrait se dérouler dan sle cadre d’un forum, où les participants pourraient intervenir dans la conversation....
Cela a un petit arrière gout d’accord au sommet non ?
Jips
1. > Marie-George, Arlette, José... si on causait ?, par Olivier Besancenot, 28 avril 2006, 12:14
L’un n’empêche pas l’autre (bouffe et forum)....mais , entre personnes qui se respectent , une bouffe permet souvent plus d’avancer que des réunions trés cadrées !
9. > Marie-George, Arlette, José... si on causait ?, par Olivier Besancenot, 28 avril 2006, 13:15
Vive l’union de la gauche anticapitaliste !!!!!!!
GG
1. > Marie-George, Arlette, José... si on causait ?, par Olivier Besancenot, 28 avril 2006, 18:23
Visiblement, josé Bové n’est pas d’accord. Vu qu’Arlette et Marie-Georges le sont pas également, hé bien c’est cuit.
2. > Marie-George, Arlette, José... si on causait ?, par Olivier Besancenot, 29 avril 2006, 14:00
Où as-tu vu que Bové ne serait pas d’accord ?
Besancenot a raison d’en appeler à cette union et il faut applaudir cette initiative.
Malheureusement il semble bien que MGB n’y tienne pas et qu’elle privilégie toujours une sorte d’alliance avec le PS...
Voici sa réaction :
PARIS, 27 avr 2006 (AFP) - Marie-George Buffet, secrétaire nationale du PCF, a affirmé vendredi qu’au lieu d’un "dîner à quatre", proposé par le porte-parole de la LCR Olivier Besancenot, il faut inviter à "un banquet" toutes les formations de gauche et les citoyens pour discuter en vue de 2007.
"C’est pas à quatre qu’il faut dîner, ce sont là de vieilles conceptions d’états-majors qui décident, il faut inviter le peuple au banquet", a affirmé Mme Buffet à son arrivée jeudi soir au premier forum public des dix formations de gauche dont le PS, boycottée par la LCR.
La secrétaire nationale du PCF réagissait à une offre lancée jeudi par Olivier Besancenot d’une "bouffe à quatre" avec la porte-parole de Lutte ouvrière, Arlette Laguiller et le leader paysan José Bové, pour discuter d’une candidature unitaire de la gauche anti-capitaliste en 2007.
"Je ne veux pas m’enfermer dans une salle à manger à quatre, il faut un banquet avec beaucoup d’organisations, et d’hommes et de femmes" dans le but d’arriver à "un rassemblent antilibéral qui se traduise dans des candidatures aux échéances de 2007", a ajouté Mme Buffet.
Elle a regretté la décision de la LCR de boycotter la rencontre.
L’organisation trotskiste a refusé de discuter d’un programme en vue de 2007 avec les "sociolibéraux" du PS.
"Il ne faut pas mettre d’a priori, c’est au cours des débats qu’on verra les différences et les convergences", a dit Mme Buffet en se référant à la première réunion publique de la gauche jeudi soir axée sur l’emploi.
C’est du blabla car elle sait pertinemment que l’initiative d’OB correspond tout-à-fait à ce que souhaite le NON de gauche au referendum. On doit donc comprendre qu’elle ne veut pas d’une telle alliance. Pourquoi ? Sans doute pcq elle craint de ne pouvoir la faire accepter par son parti (dont un pourcentage est pour présenter 1 candidat PC) et que, lors de son dernier congrès, elle-même souhaite se présenter (dans son discours elle disait, en gros, qu’une candidature PC s’imposait pour rassembler la gauche du NON, sous-entendu : elle...). Sans doute surtout pcq sa tactique, sa stratégie, demeure la même que celle du PC depuis plus de 20 ans : s’accommoder du PS, penser qu’il peut changer (sous l’impulsion du PC, hihihi), quand bien même ça fait plus de 20 ans que le PC se fait rouler dans la farine.
Pour ne pas être méchant je préfère ne pas évoquer les petits calculs électoralistes du style on a besoin du PS pour garder le peu des quelques places-fortes qu’on a encore (députations, mairies etc)
3. > Marie-George, Arlette, José... si on causait ?, par Olivier Besancenot, 29 avril 2006, 19:18
OH JOSÉ ! TON PROGRAMME...
On peut voir ?
On veut voir !
Parce que t’as une bonne gueule, mais çà suffit pas, hein !
NOSE
4. > Marie-George, Arlette, José... si on causait ?, par Olivier Besancenot, 1er mai 2006, 16:03
Oh Nose ! et "l’essentiel", c’est quoi pour toi ??? Parce qu’il ne suffit pas de se prendre pour Gracchus ni pour Babeuf ni pour les deux, il faut dire en quoi l’on est "communiste" et préciser ce qu’on propose exactement (au sein du parti comme à l’extérieur !) ! Merci de tes "lumières"...